Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Saint-Victor, Jacques-Benjamin de
Tableau historique et pittoresque de Paris: depuis les Gaulois jusqu'à nos jours (Band 3) — Paris, 1811 [Cicognara, 4099-3; 4110-3]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.7592#0786
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
*

762 QUARTIER

bel aspect, mais .qui du reste n'étoit rien moins que favorable dans sa
disposition, l'ancien hôtel de Conti. La première pierre de l'édifice fut
posée en 1771 par M. l'abbé Terray, contrôleur général, et le monument
s'éleva sous la direction de M. Antoine, habile architecte dont le ministre
avoit adopté les dessins.

Destiné k contenir une foule d'objets d'une nature différente , tels
qu'une école et un cabinet de minéralogie , une grande administration ,
de vastes ateliers , une forte manipulation de métaux , une immense
réunion d'ouvriers, cet hôtel présentoit à l'architecte de nombreuses dif-
ficultés} et il ne sembloit pas aisé de bien déterminer le genre de déco-
ration propre à un semblable monument, car s'il ne devoit avoir ni l'as-
pect pompeux d'un arc de triomphe, ni l'élégance magnifique et recher-
chée d'un palais , destiné cependant à donner une grande idée de la
richesse nationale , il ne pouvoit être traité dans le style sévère d'un
simple monument d'utilité publique. L'architecte a résolu ce problème
avec une habileté et un succès qui ne laissent rien à désirer.

Il sut profiter avec beaucoup d'art des deux faces que pouvoit offrir le mo-
nument, pour les accorder avec la nature des objets qu'il devoit renfermer,
et combiner sa distribution intérieure avec l'effet extérieur de la déco-
ration. Les ateliers furent rejetés sur la rue Guénégaud, les pièces d'ap-
parat et l'entrée principale se développèrent sur le quai de Conti. Il
décora cette dernière façade d'une ordonnance d'architecture et de figures
allégoriques, tandis qu'il adoptoit pour les bâtiments secondaires un style
plus ferme, qui, pour être privé de la présence des ordres, n'en a pas
moins le genre de beauté et le caractère qui lui sont propres. Il y joignit
la précaution essentielle d'isoler des autres bâtiments celui où l'on frappe
la monnoie, pour leur éviter l'ébranlement et la secousse des balanciers (1).

(1) On a reproché à M. Antoine, et beaucoup de gens lui reprochent encore, d'avoir aligné le bâti-
ment principal avec l'un des pavillons du collège des Qualre-Nalions , trop avancé sur le (juai, et dont
on annonce toujours la prochnine démolition ; mais si l'on considère avec attention la forme et le peu
d'étendue du terrain qu'occupe l'hôtel des Monnoies, on reconnoîtra qu'il offre une espèce de triangle
très irréguliur; que pour donner à cet endroit du quai une largeur telle qu'on l'eût désirée, il eût fallu
rentrer parallèlement ce bâtiment d'une grande partie de son épaisseur (car en ne le rentrant que du côté
des Ouatre-iN'alions, l'angle que forme le quai avec la rue Guénégaud devenoit encore plus aigu, cl eût
été insupportable dans la distribution comme dans l'élévation) ; enfin que l'unel l'autre eussent fait perdre
une quantité considérable d'un terrain précieux sur cette face, et qu'il n'en seroitpas resté assez poul-
ies besoins du monument. (Legrand.)
 
Annotationen