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https://doi.org/10.11588/diglit.3243#0068
n VOYAGE PITTORESQUE
en appercevoir, une grande partie de la journée à dessiner tous les environs de
Taormbie 5 aussi nous n y parvînmes qu'à la nuit, &C à peine eûmes-nous le temps
é aller voir en arrivant le Gouverneur, qui nous reçut parfaitement bien. Il nous
donna pour logement le Couvent des Capucins, où nous ne fûmes pas peu surpris,
en entrant, detre embaumés par l'odeur de la sseur d'orange qu'on y respire.
Nous Coupâmes au Réfe&oire avec le Gardien , qui voulut bien nous faire
l'honneur de partager un Couper de Voyageurs, que nous avions apporté avec
nous, & nous aider à boire d'excellent vin de Syracufe que le Gouverneur nous
avoir envoyé. Nous fûmes dès le lendemain revoir cet honnête Gouverneur, &c
lui faire tous nos remercîmens. Son Palais nous parut fort ancien, &C essè&ivement
on nous dit qu'il avoit été bâti par les Rois d'Aragon, &C que ce fut même dans
ce Palais où Jean d'Aragon, défait par les François , vint Ce renfermer, ainfî
qu'on prétend qu'il l'avoit reconnu lui-même , par cette Inscription en latin
gothique, que l'on voit attachée à un des murs de la Tour.
EST MI—HI—I—LOCV REFVGII.
Le Gouverneur voulut nous remettre entre les mains de l'Antiquaire du
Pays , D. Ignatio Caftella, qui étôit si Cavant, disoit-il, si Cavant que le Roi
l'avoit créé Cicéron de Taorminum en titre. Cet homme en conséquence de la
grande opinion qu'il comptoit nous inCpirer, Ce mit en devoir de nous montrer
toutes les curiosités du lieu, mais avec un tel ssegme & avec tant de méthode,
que nous y Cerions encore, Cans en Cavoir peut-être davantage, si nous n'eussions
pris le parti de le quitter bruCquement, Cous prétexte de la grande chaleur qu'il
faiCoit alors, & en le priant de remettre la partie à un autre moment.
«■{g^:™
VUE DU THÉÂTRE DE TAORMINA,
PRISE DE LA PARTIE SUPÉRIEURE
DES GRADINS DE L'AMPHITHÉÂTRE.
PLANCHE QUATORZIÈME.
x\.YANT été assez heureux pour nous débarrasser de notre Savant, nous ne
perdîmes pas un moment pour aller voir ce magnifique Théâtre de Taormina,
que l'on peut efFe&ivement regarder comme un des miracles de la nature , &C
qui par Con étonnante conCervation & Ca pofîtion admirable, est Cans contredit
un des Monumens les plus curieux & une des Ruines les plus intéressantes qu'il
en appercevoir, une grande partie de la journée à dessiner tous les environs de
Taormbie 5 aussi nous n y parvînmes qu'à la nuit, &C à peine eûmes-nous le temps
é aller voir en arrivant le Gouverneur, qui nous reçut parfaitement bien. Il nous
donna pour logement le Couvent des Capucins, où nous ne fûmes pas peu surpris,
en entrant, detre embaumés par l'odeur de la sseur d'orange qu'on y respire.
Nous Coupâmes au Réfe&oire avec le Gardien , qui voulut bien nous faire
l'honneur de partager un Couper de Voyageurs, que nous avions apporté avec
nous, & nous aider à boire d'excellent vin de Syracufe que le Gouverneur nous
avoir envoyé. Nous fûmes dès le lendemain revoir cet honnête Gouverneur, &c
lui faire tous nos remercîmens. Son Palais nous parut fort ancien, &C essè&ivement
on nous dit qu'il avoit été bâti par les Rois d'Aragon, &C que ce fut même dans
ce Palais où Jean d'Aragon, défait par les François , vint Ce renfermer, ainfî
qu'on prétend qu'il l'avoit reconnu lui-même , par cette Inscription en latin
gothique, que l'on voit attachée à un des murs de la Tour.
EST MI—HI—I—LOCV REFVGII.
Le Gouverneur voulut nous remettre entre les mains de l'Antiquaire du
Pays , D. Ignatio Caftella, qui étôit si Cavant, disoit-il, si Cavant que le Roi
l'avoit créé Cicéron de Taorminum en titre. Cet homme en conséquence de la
grande opinion qu'il comptoit nous inCpirer, Ce mit en devoir de nous montrer
toutes les curiosités du lieu, mais avec un tel ssegme & avec tant de méthode,
que nous y Cerions encore, Cans en Cavoir peut-être davantage, si nous n'eussions
pris le parti de le quitter bruCquement, Cous prétexte de la grande chaleur qu'il
faiCoit alors, & en le priant de remettre la partie à un autre moment.
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VUE DU THÉÂTRE DE TAORMINA,
PRISE DE LA PARTIE SUPÉRIEURE
DES GRADINS DE L'AMPHITHÉÂTRE.
PLANCHE QUATORZIÈME.
x\.YANT été assez heureux pour nous débarrasser de notre Savant, nous ne
perdîmes pas un moment pour aller voir ce magnifique Théâtre de Taormina,
que l'on peut efFe&ivement regarder comme un des miracles de la nature , &C
qui par Con étonnante conCervation & Ca pofîtion admirable, est Cans contredit
un des Monumens les plus curieux & une des Ruines les plus intéressantes qu'il