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https://doi.org/10.11588/diglit.3243#0219
i/o VOYAGE PITTORESQUE
Cest au haut du Mont Pelegrino, qui domine toute la Ville & le Port de
Palerme, qu'est située la Grotte de la Sainte, pour laquelle on a dans cette Ville
une sî grande vénération. Le chemin qui y conduit & qui est taillé sur le penchant
de la Montagne est prodigieusement escarpé, ce qui a obligé d'y pratiquer un
très-grand nombre de contours, ou de dégrés répétés l'un au-desïus de l'autre
en forme de ^ig^ag,aûn de pouvoir arriver jusqu'au sommet plus facilement
&C sans danger.
Sainte Rosalie avoit, dit - on , été élevée à la Cour du Roi Roger dans le
commencement du douzième siècle 5 on assure que transportée tout-à-coup de
l'amour divin , elle quitta la Cour de ce Prince, pour aller passer sa vie dans les
antres & les creux des Rochers. Son histoire dit qu'elle s'étoit d'abord retirée sur
le Mont Quefquina, qui est à quelque distance de Palerme, mais qu'elle préféra
ensuite cette Grotte humide du Monte Pelegrino , où elle mourut fort jeune.
On a gravé sur une de ces Planches, N°. 5 9 , la Vue des Rochers dans lesquels
se trouve cette Grotte, formée par la nature, mais un petit Hermitage que l'on
a construit depuis quelques années en masque entièrement l'entrée.
L'on voit dans le fond du Rocher , au milieu de plusieurs Autels &£ d'une
multitude de cierges, la figure de la Sainte, la tête négligemment appuyée sur
une main3 ÔC dans la même attitude où elle fut trouvée, à ce que l'on dit, à
l'instant de sa mort. La Statue est de bronze doré, avec les mains èC la. tête en
marbre blanc, mais si parfaitement sculptée & dans une pofîtion fî naturelle,
que l'on seroit tenté de la croire vivante 5 elle tient un Crucifix sur lequel elle
semble encore méditer profondément.
Nous fûmes de là voir une riche Maison de Bénédictins , le Couvent de
Saint-Martin , situé à huit milles de Palerme. Cette Abbaye de l'Ordre du
Mont CaJJin , bâtie dans les Montagnes, a l'air d'une Chartreuse dans les déserts,
&; cependant c'est, après celle de Catane , une des plus riches de la Sicile. La
Maison n'étoit point encore finie, quand nous y avons été, en 1778, mais elle
sera, à en juger par les plans que l'on nous a fait voir , de la plus grande beauté :
il y règne dans l'intérieur un ordre imposant, une magnificence plus noble que
fastueuse, & sur-tout la plus grande honnêteté pour les Etrangers : pour peu qu'ils
y soient recommandés, ils sont logés, nourris & reçus avec toutes les grâces &C
la nobleise possibles : on ne doit pas s'en étonner, puisque la plupart des Religieux
appartiennent aux premières Familles de Palerme. La Bibliothèque de cette Maison
est très-nombreuse, très-bien entretenue 5 le vaisseau qui la renferme est un des
plus simples &Tdes plus beaux qu'il y ait en ce genre, les détails de la menuiserie
en sont parfaits.
'•1/;;.
Cest au haut du Mont Pelegrino, qui domine toute la Ville & le Port de
Palerme, qu'est située la Grotte de la Sainte, pour laquelle on a dans cette Ville
une sî grande vénération. Le chemin qui y conduit & qui est taillé sur le penchant
de la Montagne est prodigieusement escarpé, ce qui a obligé d'y pratiquer un
très-grand nombre de contours, ou de dégrés répétés l'un au-desïus de l'autre
en forme de ^ig^ag,aûn de pouvoir arriver jusqu'au sommet plus facilement
&C sans danger.
Sainte Rosalie avoit, dit - on , été élevée à la Cour du Roi Roger dans le
commencement du douzième siècle 5 on assure que transportée tout-à-coup de
l'amour divin , elle quitta la Cour de ce Prince, pour aller passer sa vie dans les
antres & les creux des Rochers. Son histoire dit qu'elle s'étoit d'abord retirée sur
le Mont Quefquina, qui est à quelque distance de Palerme, mais qu'elle préféra
ensuite cette Grotte humide du Monte Pelegrino , où elle mourut fort jeune.
On a gravé sur une de ces Planches, N°. 5 9 , la Vue des Rochers dans lesquels
se trouve cette Grotte, formée par la nature, mais un petit Hermitage que l'on
a construit depuis quelques années en masque entièrement l'entrée.
L'on voit dans le fond du Rocher , au milieu de plusieurs Autels &£ d'une
multitude de cierges, la figure de la Sainte, la tête négligemment appuyée sur
une main3 ÔC dans la même attitude où elle fut trouvée, à ce que l'on dit, à
l'instant de sa mort. La Statue est de bronze doré, avec les mains èC la. tête en
marbre blanc, mais si parfaitement sculptée & dans une pofîtion fî naturelle,
que l'on seroit tenté de la croire vivante 5 elle tient un Crucifix sur lequel elle
semble encore méditer profondément.
Nous fûmes de là voir une riche Maison de Bénédictins , le Couvent de
Saint-Martin , situé à huit milles de Palerme. Cette Abbaye de l'Ordre du
Mont CaJJin , bâtie dans les Montagnes, a l'air d'une Chartreuse dans les déserts,
&; cependant c'est, après celle de Catane , une des plus riches de la Sicile. La
Maison n'étoit point encore finie, quand nous y avons été, en 1778, mais elle
sera, à en juger par les plans que l'on nous a fait voir , de la plus grande beauté :
il y règne dans l'intérieur un ordre imposant, une magnificence plus noble que
fastueuse, & sur-tout la plus grande honnêteté pour les Etrangers : pour peu qu'ils
y soient recommandés, ils sont logés, nourris & reçus avec toutes les grâces &C
la nobleise possibles : on ne doit pas s'en étonner, puisque la plupart des Religieux
appartiennent aux premières Familles de Palerme. La Bibliothèque de cette Maison
est très-nombreuse, très-bien entretenue 5 le vaisseau qui la renferme est un des
plus simples &Tdes plus beaux qu'il y ait en ce genre, les détails de la menuiserie
en sont parfaits.
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