P R E F A C F.
parlé de Vitruve comme du Père de tous les Architectes & du plus
habile d'entre les Anciens , mé't nôtre Auteur au nombre de ceux
qui ont saprobation la plus universelle ; fat choisi , dit-il en parlant
de Scamozzi, de Vignole , & de Palladio , fat choisi entre les modernes.
les trois Architecles qui nous ont laifjè les préceptes les plus conformes a
la beauté des Anciens Edifices ér qui ont l'approbation la plus univerfèlk.
On peut juger de la force de ce témoignage venant d'un homme
austi approuvé que l'est M\ Blondel. Ce n'est pas néanmoins le seul
endroit où il en parle d'une manière fort avantageuse. Si on con-
sulte son excellent Ouvrage , on n'aura pas de peine à remarquer, que
non content d'avoir mis Scamozzi au nombre des plus habiles Archi-
tectes , il lui donne encore le pas & la préférence sur tous. Avec
raisbn en effet ; car outre que, de l'avoeu même de Mr. Blondef il n'y
en a point qui ait donné à tous les Ordres autant de délicatelïè que
lui , il a encore enrichi l'Architecture d'un grand nombre d'Orne-
mens tous nouveaux & qui ne se. 'trouvoient pas dans les autres Au-
theurs , comme on peut le remarquer en confrontant les Ordres a-
vec les leurs , & particulièrement le Chapiteau Ionique le dernier
ornement que l'on ait ajouté à l'Architecture. Il est vrai que non-
obstant tout cela ce grand Auteur & habile Inventeur n'a pas été
généralement suivi par tout , & qu'on en a quelquefois préféré d'au-
tres à lui. Peut-être cela vient il de cette grande exactitude qu'il
a fallu pour le suivre dans toutes les délicateises ; peut-être ausïi est
ce parce que , -comme le dit Mr. Blondel, il a fallu beaucoup d'ap-
plication Se de travail pour leclaircir & découvrir son mystére,
choses ausquelles il étoit moralement impolsible que tout le monde
voulut s'arTujettir. Mais depuis qu'il s'est trouvé d'heureux génies
qui ont sçû débrouiller la méthode dont il se sèrt pour proportion-
ner les Moulures & les petits Membres , & Mr. D\Aviler entr' au-
tres, qui dans sa judicieuse Préface &, constanment très digne d'être
lue , l'explique avec tant de netteté & de précision qu'il n'y a pas
d'aparence que personne puhTe s'y tromper , depuis ce tems là dis-
je , on a vu un grand nombre d'Architectes de bon goût & une
infinité d'Ouvriers qui ont mieux aimé suivre les régies de Scamozzi
8c se conformer à lés préceptes qua ceux des autres , dans la per-
suasion où ils étoient que nôtre Auteur est celui qui a le mieux ré-
ùsïi sur cette matière ; de sorte que si dès le commencement sa mé-
thode avoit été comprise comme elle est aujourd'hui , il n'y a point
de doute qu'il auroit eu un bien plus grand nombre de Seélateurs en-
core qu'il n'en a dès à présent. ...
Il y a déjà quelque tems que Mr. D'Aviler fit part au Public de
la belle traduction des Cinq Ordres de Scamozzi. Il auroit été à
souhaiter que cet habile homme eût continué à traduire le. reste des
Ouvrages de cet Illustre Ecrivain : mais il s'est contenté de traduire
&
parlé de Vitruve comme du Père de tous les Architectes & du plus
habile d'entre les Anciens , mé't nôtre Auteur au nombre de ceux
qui ont saprobation la plus universelle ; fat choisi , dit-il en parlant
de Scamozzi, de Vignole , & de Palladio , fat choisi entre les modernes.
les trois Architecles qui nous ont laifjè les préceptes les plus conformes a
la beauté des Anciens Edifices ér qui ont l'approbation la plus univerfèlk.
On peut juger de la force de ce témoignage venant d'un homme
austi approuvé que l'est M\ Blondel. Ce n'est pas néanmoins le seul
endroit où il en parle d'une manière fort avantageuse. Si on con-
sulte son excellent Ouvrage , on n'aura pas de peine à remarquer, que
non content d'avoir mis Scamozzi au nombre des plus habiles Archi-
tectes , il lui donne encore le pas & la préférence sur tous. Avec
raisbn en effet ; car outre que, de l'avoeu même de Mr. Blondef il n'y
en a point qui ait donné à tous les Ordres autant de délicatelïè que
lui , il a encore enrichi l'Architecture d'un grand nombre d'Orne-
mens tous nouveaux & qui ne se. 'trouvoient pas dans les autres Au-
theurs , comme on peut le remarquer en confrontant les Ordres a-
vec les leurs , & particulièrement le Chapiteau Ionique le dernier
ornement que l'on ait ajouté à l'Architecture. Il est vrai que non-
obstant tout cela ce grand Auteur & habile Inventeur n'a pas été
généralement suivi par tout , & qu'on en a quelquefois préféré d'au-
tres à lui. Peut-être cela vient il de cette grande exactitude qu'il
a fallu pour le suivre dans toutes les délicateises ; peut-être ausïi est
ce parce que , -comme le dit Mr. Blondel, il a fallu beaucoup d'ap-
plication Se de travail pour leclaircir & découvrir son mystére,
choses ausquelles il étoit moralement impolsible que tout le monde
voulut s'arTujettir. Mais depuis qu'il s'est trouvé d'heureux génies
qui ont sçû débrouiller la méthode dont il se sèrt pour proportion-
ner les Moulures & les petits Membres , & Mr. D\Aviler entr' au-
tres, qui dans sa judicieuse Préface &, constanment très digne d'être
lue , l'explique avec tant de netteté & de précision qu'il n'y a pas
d'aparence que personne puhTe s'y tromper , depuis ce tems là dis-
je , on a vu un grand nombre d'Architectes de bon goût & une
infinité d'Ouvriers qui ont mieux aimé suivre les régies de Scamozzi
8c se conformer à lés préceptes qua ceux des autres , dans la per-
suasion où ils étoient que nôtre Auteur est celui qui a le mieux ré-
ùsïi sur cette matière ; de sorte que si dès le commencement sa mé-
thode avoit été comprise comme elle est aujourd'hui , il n'y a point
de doute qu'il auroit eu un bien plus grand nombre de Seélateurs en-
core qu'il n'en a dès à présent. ...
Il y a déjà quelque tems que Mr. D'Aviler fit part au Public de
la belle traduction des Cinq Ordres de Scamozzi. Il auroit été à
souhaiter que cet habile homme eût continué à traduire le. reste des
Ouvrages de cet Illustre Ecrivain : mais il s'est contenté de traduire
&