4
miserabîes chaumières qu'occupent les habitarïs de nos campagnes;. la structure en
est auilî grosïiere que simple.
L' Architecture ne fut pas long-tems dans ce premier état de grossiereté & d'im-
perfection . Les hommes aiment leurs commodités. Ils mirent toute leur industrie
à se les procurer, & ils y firent quelque progrès. Une invention en amené aisément
une autre. On imagina peu à peu les colonnes, les bases & les corniches (i). Cela
donnoit tout à la fois aux habitations de la solidité & de V ornement. On y ajou-
ta successivement quelque nouvelle partie, qui par un heureux accord avec les pre-
mières j produisit de la beauté 3c de 1' harmonie. Enfin, à force de réflexion, on»
en vint jusqu' à inventer ce qui dans les siècles suivans a servi à décorer le magni-
fique temple de Diane à Ephese, ceux d' Apollon à Delphes & de Jupiter Capito-
lin à Rome, l'admirable Panthéon, la fameuse Basilique de S. Pierre, l'Eglise de
S. Paul de Londres, le célèbre Louvre de Paris; en un mot tous les majestueux &
superbes Edifices que 1* Architecture éclairée & réduite en sisteme, a sçu porter au
plus haut point de la perfection.
Il serait très-difficile de suivre la marche de l'Architecture dans les premiers tems
& chez les diverses Nations, & de dire par quels degrés elle a passé avant que de
parvenir à L'cc« sibûAki* où relevèrent les Grecs 3c les Romain. Il y a bien loin
de la structure informe & grossiere des premières Cabanes à la belle symmétrie des
Palais ïéguliers, & un si grand changement est certainement l'ouvrage de plus d'-
un siècle. Avant même que l'art de bâtir étalât ses richelfes & sa majesté dans les
édifices de la Grèce 3c du Latium, Ninive 3c Babilone vantaient leurs Tours, leurs
Palais, 3c leurs Ponts (2). La fenile Egypte conserve encore aujourd' hui ses superbes
Piramides, 3c quelque relie des admirables monumens d'Architecture régulière qu'
elle construisit autrefois. Les Grecs, qui de bonne heure ont donné des preuves sur-
prenantes de leur habilité 3c de leur goût, ne se distinguerent qu' assez tard dans
1' Architecture • Cette nation est redevable des progrès qu' elle y fit au génie de
Pèricles & a la grandeur d'Alexandre. Le premier par la finette de son discernement
sçut choisir les manières les plus convenables 3c les plus judicieuses ; les conquêtes
du sécond le mirent en état de faire bâtir les édifices les plus somptueux. De la
Grèce, Y Architecture vint paraître à Rome, 3c ce fut sous P Empire d'Auguste
qu' elle y brilla avec le plus d'éclat. Les personnes puissantes se firent honneur de
la protéger. Tous les Historiens contemporains, aussi bien que Vitruve, le plus cé-
lèbre des Architectes, nous ailurent de cette vérité. Mais quand ils ne nous en par-
(0 V. Vitruve lib. IV. chap. a. Palladio liv. T. chap. (2) Vies des plus célèbres Architestes liv. I. C>p.
*o, Pemult abiegé pait.i, çhap.i, ait, j, 1. Essai d*Àichitcstwc,
miserabîes chaumières qu'occupent les habitarïs de nos campagnes;. la structure en
est auilî grosïiere que simple.
L' Architecture ne fut pas long-tems dans ce premier état de grossiereté & d'im-
perfection . Les hommes aiment leurs commodités. Ils mirent toute leur industrie
à se les procurer, & ils y firent quelque progrès. Une invention en amené aisément
une autre. On imagina peu à peu les colonnes, les bases & les corniches (i). Cela
donnoit tout à la fois aux habitations de la solidité & de V ornement. On y ajou-
ta successivement quelque nouvelle partie, qui par un heureux accord avec les pre-
mières j produisit de la beauté 3c de 1' harmonie. Enfin, à force de réflexion, on»
en vint jusqu' à inventer ce qui dans les siècles suivans a servi à décorer le magni-
fique temple de Diane à Ephese, ceux d' Apollon à Delphes & de Jupiter Capito-
lin à Rome, l'admirable Panthéon, la fameuse Basilique de S. Pierre, l'Eglise de
S. Paul de Londres, le célèbre Louvre de Paris; en un mot tous les majestueux &
superbes Edifices que 1* Architecture éclairée & réduite en sisteme, a sçu porter au
plus haut point de la perfection.
Il serait très-difficile de suivre la marche de l'Architecture dans les premiers tems
& chez les diverses Nations, & de dire par quels degrés elle a passé avant que de
parvenir à L'cc« sibûAki* où relevèrent les Grecs 3c les Romain. Il y a bien loin
de la structure informe & grossiere des premières Cabanes à la belle symmétrie des
Palais ïéguliers, & un si grand changement est certainement l'ouvrage de plus d'-
un siècle. Avant même que l'art de bâtir étalât ses richelfes & sa majesté dans les
édifices de la Grèce 3c du Latium, Ninive 3c Babilone vantaient leurs Tours, leurs
Palais, 3c leurs Ponts (2). La fenile Egypte conserve encore aujourd' hui ses superbes
Piramides, 3c quelque relie des admirables monumens d'Architecture régulière qu'
elle construisit autrefois. Les Grecs, qui de bonne heure ont donné des preuves sur-
prenantes de leur habilité 3c de leur goût, ne se distinguerent qu' assez tard dans
1' Architecture • Cette nation est redevable des progrès qu' elle y fit au génie de
Pèricles & a la grandeur d'Alexandre. Le premier par la finette de son discernement
sçut choisir les manières les plus convenables 3c les plus judicieuses ; les conquêtes
du sécond le mirent en état de faire bâtir les édifices les plus somptueux. De la
Grèce, Y Architecture vint paraître à Rome, 3c ce fut sous P Empire d'Auguste
qu' elle y brilla avec le plus d'éclat. Les personnes puissantes se firent honneur de
la protéger. Tous les Historiens contemporains, aussi bien que Vitruve, le plus cé-
lèbre des Architectes, nous ailurent de cette vérité. Mais quand ils ne nous en par-
(0 V. Vitruve lib. IV. chap. a. Palladio liv. T. chap. (2) Vies des plus célèbres Architestes liv. I. C>p.
*o, Pemult abiegé pait.i, çhap.i, ait, j, 1. Essai d*Àichitcstwc,