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Bertotti Scamozzi, Ottavio
Les bâtiments et les desseins de André Palladio: avec des planches, qui répresentent les plans, les facades, et les coupes (Band 1) — Vicenza, 1796

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https://doi.org/10.11588/diglit.1679#0009
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leraient pasj les resies précieux des Aqueducs, des Fontaines, des Thermes, des
Ponts, des Amphithéâtres, des Arcs, & des Temples, que la magnificence des Ro-
mains éleva dans cet âge fortuné, ne nous permettraient pas d'en douter. Ainsi,
affermi par le luxe de soutenu par la prodigalité des Grands, l'art de bâtir fut por-
te à Rome au plus haut degié de la perfection. Le siècle d' Augusle fut témoin de
ces merveilles: siècle heureux pour les Sciences & les beaux Arts, siècle qui vit naî-
tre & fleurir Vitruve . Cet Auteur respedable, recueillant les principales instructions
que les Grecs avoient laissées, les reduisit en corps, & forma un sisteme complet d*>
Architecture, en faveur de ceux qui embrassaient ce genre d'étude. Outre la pro-
fonde connaissance qu'avait cet excellent Maître de tout ce qui appartenait à son
art, ses mœurs étaient extrêmement réglées, & il joignait à la fcience cette exacte
probité qui dislingue les grandes âmes des ordinaires.
1/Architecture, si avantageuse aux hommes en gênerai, & qui fait tant d'hon-.
heur à certaines Nations polies, en leur fburnissant les moyens les plus propres à
faire paraître leur magnificence & leur grandeur, se soutint à Rome durant quel-
ques siècles dans un état asTez ssorissanc . Mais la barbarie, quï survint, causa des
révolutions funesles aux seiences & aux arts* L'Architecture, quoique moins négli-
gée que les autres, en ressentit ausîî les trilles effets.
Resiée très long-tems dans l'enfance, elle ne parvint à l'adolescence qu'avec
une peine infinie , & dès qu' elle eût atteint l'âge de la virilité, c'esl à dire son
état de perfection, un enchaînement malheureux d'événemens extraordinaires la pré-
cipita en un insiant dans la plus affreuse décrépitude. Le règne de Conslantin fut
l'époque de sa décadence; sous ses successeurs elle dégénéra d'une manière qu'on a
peine à concevoir, & enfin elle tomba dans ce genre barbare, qu' on appelle Go-
thique, ou Tudesque. Il n'esl pas même posîible de deviner à quel excès serait
montée la corruption du goût qui régnait alors, si Philippe Brunelleschi, Archite-
cte Florentin, ne se fût opposé à ce torrent, & avec un courage proportionné aux
difficultés de son entreprise, n' eut travaillé efficacement à faire revenir les esprits
des fausses idées dont ils étoient imbus.
Quelques Architectes qui vinrent après cet homme si judicieux , suivirent son
exemple: ils s*attachèrent .à purger l'Architecture des erreurs monslrueuses que la
barbarie & la licence y avaient introduites, & la ramenèrent à la simplicité, à la
noblesse qu'elle avait eu dans ses beaux jours. Bramante, Falconetto, S. Michel ,
Buonaroti, Sansovin, Vignole, Palladio, Scamozzi, qui parurent tous dans V dpâCQ
d'un siècle ôc demi, & tant d'autres habiles artisles, que la brièveté que je me
suis proposé ne me permet pas de nommer, étudièrent l'antique,en saisirent le beau,
 
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