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Bertotti Scamozzi, Ottavio
Les bâtiments et les desseins de André Palladio: avec des planches, qui répresentent les plans, les facades, et les coupes (Band 1) — Vicenza, 1796

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https://doi.org/10.11588/diglit.1679#0011
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Palladio nacquît donc à Vicence, Tari 1518. Dès sa plus tendre jeunesse il se
sentît un goût déclaré pour 1* Architecture. C'ell ce qu'il nous dit lui même dans
l'Epître dédicatoire de son premier livre; & dans l5 Avant-propos, où il entre dans
un plus grand détail, il nous assure en termes exprès, que dès ses plus jeunes ans
son Inclination naturelle le porta a V étude de V ^Architecture , O qu* Il se proposa VI-
trwve pour maître & pour guide • Il n' est pas inutile d* observer en paiTant, qu' une
assèrtion sî formelle détruit une certaine tradition populaire, sçavoir, que Palladio
tvait passe sa jeunesse dans le vil & pénible métier de manœuvre. Car, pour en-
tendre le livre de Vitruve 9 il faut au moins posseder les elemens des belles-lettres,
& avoir quelque teinture des seiences naturelles. Mr. Temanza aussi, que j'ai déjà
cité plusîeurs fois, prétend avec raison, qu' à l'âge de 23 ans, Palladio avoit au
moins fait son cours de Géométrie & de Belles Lettres, sans le quel il est impossi-
bh de faire de grands progrés dans l'Architecture.
On a cru autrefois, & il y a quelqu' un qui le croit encore aujourd* hui, que Jean
George Trisiîn, dont le nom est si connu parmi les gens de lettres, avait donné a
Palladio les premières leçons d'Architecture. Mais Mr. Temanza, aussi bien que
Mr. le Comte Pompeî, %%* aussî distingué par sa naiiTance que par l'étendue de
ses talens» sont d'un sentiment contraire. Ils pensent que Palladio ayant dans V
avant-propos de son premier livre d'Architecture parlé si avantageusementduTrissin,
n' aurait pas laisTé échapper 1* occasion de dire, qu' il avait été écolier de ce grand
homme, G cette particularité eût été vraie. Tous les écrivains contemporains con-
viennent, que Palladio était homme d'honneur, de probité, & ce caractère est in-
compatible avec une ingratitude Ci honteuse & si marquée.
Il est pourtant vrai que si le Trissin n'enseigna pas à Palladio les principes de
l'Architecture, il ne cesla jamais, & par ses conseils & par son exemple, de lui
ispirer le goût de 1* étude des beaux arts • Aussi ce goût n' abandonna-t- il jamais
Palladio, qui les cultiva jusqu'à la fin de sa vie, & qui s'y distingua autant qu*
aucun Artiste de lbn tems. Convaincu que pour apprendre l'Architecture, il ne
suffit pas d'étudier les livres & de consulter les auteurs qui en traitent, mais qu'il
faut aussi voir des modèles, où Ton trouve l'exécution de ces règles, Palladio en-
treprit plusieurs voyages en Italie, & hors de l'Italie. Mais la Ville où il s'arrêta
le plus ce fut Rome, où l'on admire tant de fameux restes, tant de précieux mo-
numens de V Architecture antique. Ce fut sur ces livres, plus sûrs & plus instructifs
nulle fois que les deseriptions les plus exactes & les plus détaillées des compilateurs
des antiquités, que notre auteur fit ses études & ses méditations. Ces monumens
furent dans la suite son école, ses Vitruves, & ses Alberti.
 
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