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https://doi.org/10.11588/diglit.1679#0014
ouvrage ne soit qu' une description très-abregée de V ancienne Rome > il ne jayra
pas de mériter le applaudisTemens" du Public. #
Jusqu'ici nous avons vu Palladio se former, en étudiant d'après l'antique, &
acquérir ce riche fonds de connaiiTances sî necesîaire dans un Architecte î nous 1*
avons trouvé l'imagination remplie des idées qu'on découvre dans les ouvrages des
anciens*, nous avons remarqué la justesTe de son diseernement à démêler & estimer
le beau & le bon, & à rejetter le mauvais; nous avons connu combien il ctoit
profond dans la théorie; nous avons même admiré quelques unes de ses productions»
Il est tems de le voir désormais travailler, créer, inventer. Il ne manqua pas d*
occasions heureuses, 3c propres à faire paraître la sublimité de son génie, à* faire
briller ce feu inventeur qui l'animait, & qui ne démandait qu'à montrer son acti-
vité . Sans ces rencontres favorables, V esprit le plus vif & le plus fécond languit,
& ne produit jamais rien.
Rendu enfin à sa Patrie, ses concitoyens, convaincus que ses lumières & son sça-
voir pouvaient séconder la grandeur de Jeurs idées, s'empresïerent à 1'envi de fai-
re construire de nouveaux bâtimens, dont ils lui donnèrent la direction. .Palladio
trouva dans ces occupations un vaste champ pour exercer les talens, ôc inventer de
nouvelles formes d'édifices réguliers, sans jamais s'écarter des véritables principes
de l'art. Ce fut alors qu'il acquit 'cette pratique & cette expérience, sans la quelle
la théorie la plus parfaite hesite, & n'esl pas ferme dans l'exécution des desseins
mêmes qu'elle a conçus.
Occupé, pendant plusieurs années consecutives, à travailler tant, pour ses conci-
toyens, que pour les étrangers, Palladio conltruisit un grand nombre de bâtimens
de toute espece. Ils étaient Ci variés, si bien entendus, û élegans, (i majestueux,
& par la forme 3c par les ornemens, qu' ils enlevèrent l'admiration de tous les vrais
CcnnaiiTeurs, 3c acquirent à leur auteur le titre honnorable de Père de 1'Archite-
cture. Mais ce n'est pas ici qu'il s'agit de rélever la beauté de ces édifices: on en
aura lieu dans le cours de cet ouvrage.
Epuisé par la multiplicité des travaux qui l'occupaient sans relâche, accablé de
la douleur que lui causa la mort de deux fils qu'il aimait beaucoup, & qui étaient
dignes de sa tendresse, d' ailleurs d' une conih'tution assez faible, il ne put resi-
(1er à la funeste maladie qui l'emporta en 1580, à la 61 année de son âge. Ses
concitoyens, qui sentaient la grandeur de la perte qui ils faisaient par la mort d'
un homme de ce mérite, y furent très sensibles. L'Académie Olimpique , pour la
quelle il avait fait le Théâtre, dont nous'parlerons à son tems, donna des mar-
ques publiques de son affliâion, 3c de l'estime qu'elle faiiait de ce digne AiTo-
pas de mériter le applaudisTemens" du Public. #
Jusqu'ici nous avons vu Palladio se former, en étudiant d'après l'antique, &
acquérir ce riche fonds de connaiiTances sî necesîaire dans un Architecte î nous 1*
avons trouvé l'imagination remplie des idées qu'on découvre dans les ouvrages des
anciens*, nous avons remarqué la justesTe de son diseernement à démêler & estimer
le beau & le bon, & à rejetter le mauvais; nous avons connu combien il ctoit
profond dans la théorie; nous avons même admiré quelques unes de ses productions»
Il est tems de le voir désormais travailler, créer, inventer. Il ne manqua pas d*
occasions heureuses, 3c propres à faire paraître la sublimité de son génie, à* faire
briller ce feu inventeur qui l'animait, & qui ne démandait qu'à montrer son acti-
vité . Sans ces rencontres favorables, V esprit le plus vif & le plus fécond languit,
& ne produit jamais rien.
Rendu enfin à sa Patrie, ses concitoyens, convaincus que ses lumières & son sça-
voir pouvaient séconder la grandeur de Jeurs idées, s'empresïerent à 1'envi de fai-
re construire de nouveaux bâtimens, dont ils lui donnèrent la direction. .Palladio
trouva dans ces occupations un vaste champ pour exercer les talens, ôc inventer de
nouvelles formes d'édifices réguliers, sans jamais s'écarter des véritables principes
de l'art. Ce fut alors qu'il acquit 'cette pratique & cette expérience, sans la quelle
la théorie la plus parfaite hesite, & n'esl pas ferme dans l'exécution des desseins
mêmes qu'elle a conçus.
Occupé, pendant plusieurs années consecutives, à travailler tant, pour ses conci-
toyens, que pour les étrangers, Palladio conltruisit un grand nombre de bâtimens
de toute espece. Ils étaient Ci variés, si bien entendus, û élegans, (i majestueux,
& par la forme 3c par les ornemens, qu' ils enlevèrent l'admiration de tous les vrais
CcnnaiiTeurs, 3c acquirent à leur auteur le titre honnorable de Père de 1'Archite-
cture. Mais ce n'est pas ici qu'il s'agit de rélever la beauté de ces édifices: on en
aura lieu dans le cours de cet ouvrage.
Epuisé par la multiplicité des travaux qui l'occupaient sans relâche, accablé de
la douleur que lui causa la mort de deux fils qu'il aimait beaucoup, & qui étaient
dignes de sa tendresse, d' ailleurs d' une conih'tution assez faible, il ne put resi-
(1er à la funeste maladie qui l'emporta en 1580, à la 61 année de son âge. Ses
concitoyens, qui sentaient la grandeur de la perte qui ils faisaient par la mort d'
un homme de ce mérite, y furent très sensibles. L'Académie Olimpique , pour la
quelle il avait fait le Théâtre, dont nous'parlerons à son tems, donna des mar-
ques publiques de son affliâion, 3c de l'estime qu'elle faiiait de ce digne AiTo-