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https://doi.org/10.11588/diglit.1679#0096
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BATIMENT
QU' A FAIT CONSTRUIRE LE COMTE BERNARD SCHIO,
ET QUI AÎÎARTIENT AUJOURD* HUI A MONSIEUR
JEROME FRANGESCHINI.
*Pl h 4? Se 44. ^\N regarde la petite maison que répresentent les planches
V>/ XLIIL & XLIV. comme une vraie production de Palla-
dio. La tradition consiante qui le lui attribue n'admet point de contradiction, Se
un acte authentique passe par devant notaire l'an 1550". (a) en fournit la preuve
démonstrative.
Il n'est pourtant pas vraisemblable que notre Archite&e Tait bâti en son entier.
ïl y a tout lieu de présumer qu'il en existait déjà la plus grande partie, & que
cet excellent maître, obligé de conserver la position des murs & la hauteur des.éta-
ges, ne pût que donner à V ancien bâtiment quelque disposition plus régulière au
dedans, & ajouter au dehors une façade qui, malgré son peu d* étendue, présente
cette élégante harmonie, cette noble {implicite, & cet air de majdlé & de gran-
deur qui fait aisément reconnaître le rare génie de notre incomparable artiste.
C'est aussi le jugement qu'en portent les ConnaiiTeurs à la viie des irrégularités
& des défauts qu'ils découvrent dans la constru&ion de ce bâtiment; ils ne ^au-
raient s'imaginer que Palladio y fût tombé s'il l'avait bâti à neuf, Se qu3 il en
eût lui même formé Je projet. Mais dès qu'on admet qu'il à été borné à un rc-
cordement & à faire îimplement au vieux édifice ou quelques augmentations ou
quelques dispositions nouvelles, toute difficulté cesse , & on voit bien que la neces-
sité où il était de respeder ce qui était déjà existant, ne lui a pas permis d' éviter
ou de corriger toutes les fautes. Ceux qui sont versés dans la pratique de 1' Archi-
tecture, ne sçavent que trop par leur propre expérience qu'en pareil cas il esl tou-
jours très-difficile, Se souvent imposïlbîe , de ne pas s'écarter des règles.
Le bâtiment dont nous parlons a plusieurs défauts de cette espece dans les cham-
bres, dont celles qui sont à la droite ne sont pas de même grandeur que celles qui
sont à la gauche: dans l'entrée, qui est trop étroite: dans la porte, qui n'est pas
exactement placée Se ne répond pas au milieu: dans la loge ouverte sur la cour,
00 Les héritiers du Comte Bernard Schio conser- un dessein de Palladio de la Maison dePofierU*
vent un inventaire de meubles laïiïes par ce Item deux autres dejseins de bâîimens de Pal-
Comte, où il est parlé de trois desseins : l'an ladU .
i^os. le 2j, Février, Notaire Lcuis dalle Orc,
BATIMENT
QU' A FAIT CONSTRUIRE LE COMTE BERNARD SCHIO,
ET QUI AÎÎARTIENT AUJOURD* HUI A MONSIEUR
JEROME FRANGESCHINI.
*Pl h 4? Se 44. ^\N regarde la petite maison que répresentent les planches
V>/ XLIIL & XLIV. comme une vraie production de Palla-
dio. La tradition consiante qui le lui attribue n'admet point de contradiction, Se
un acte authentique passe par devant notaire l'an 1550". (a) en fournit la preuve
démonstrative.
Il n'est pourtant pas vraisemblable que notre Archite&e Tait bâti en son entier.
ïl y a tout lieu de présumer qu'il en existait déjà la plus grande partie, & que
cet excellent maître, obligé de conserver la position des murs & la hauteur des.éta-
ges, ne pût que donner à V ancien bâtiment quelque disposition plus régulière au
dedans, & ajouter au dehors une façade qui, malgré son peu d* étendue, présente
cette élégante harmonie, cette noble {implicite, & cet air de majdlé & de gran-
deur qui fait aisément reconnaître le rare génie de notre incomparable artiste.
C'est aussi le jugement qu'en portent les ConnaiiTeurs à la viie des irrégularités
& des défauts qu'ils découvrent dans la constru&ion de ce bâtiment; ils ne ^au-
raient s'imaginer que Palladio y fût tombé s'il l'avait bâti à neuf, Se qu3 il en
eût lui même formé Je projet. Mais dès qu'on admet qu'il à été borné à un rc-
cordement & à faire îimplement au vieux édifice ou quelques augmentations ou
quelques dispositions nouvelles, toute difficulté cesse , & on voit bien que la neces-
sité où il était de respeder ce qui était déjà existant, ne lui a pas permis d' éviter
ou de corriger toutes les fautes. Ceux qui sont versés dans la pratique de 1' Archi-
tecture, ne sçavent que trop par leur propre expérience qu'en pareil cas il esl tou-
jours très-difficile, Se souvent imposïlbîe , de ne pas s'écarter des règles.
Le bâtiment dont nous parlons a plusieurs défauts de cette espece dans les cham-
bres, dont celles qui sont à la droite ne sont pas de même grandeur que celles qui
sont à la gauche: dans l'entrée, qui est trop étroite: dans la porte, qui n'est pas
exactement placée Se ne répond pas au milieu: dans la loge ouverte sur la cour,
00 Les héritiers du Comte Bernard Schio conser- un dessein de Palladio de la Maison dePofierU*
vent un inventaire de meubles laïiïes par ce Item deux autres dejseins de bâîimens de Pal-
Comte, où il est parlé de trois desseins : l'an ladU .
i^os. le 2j, Février, Notaire Lcuis dalle Orc,