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têtu* est petite relativement à l'étendue; si le bâtiment au contraire elt orné d'un
Ordre d'Architecture dont les colonnes soyent dégagées, cela fait toute autre im-
pression à-l'oeil, qui s*arrêtant à l'objet svelte > comme au plus prochain, trou-
ve entre celui-ci & le bâtiment une proportion agréable. Dans ces cas il ne faut
pas cependant se rappeller les principes sevères des anciens.
Cette rcaison, aussibien que quelqu'autre que Ton trouvera dans le cours de
cet ouvrage, pourra apprendre à plusieurs qu'il ne faut pas décider qu'un bâti-
ment soit ou ne sait pas de Palladio sur la. hauteur des colonnes ou de l'enta-
blement. Ces observations d'ailleurs fourniront un exemple à ces Architectes
bornés qui n* ayant étudié leur art que sur les Livres, très-satisfaits de leur pro-
pre savoir, croyent que la perfection de leurs ouvrages doit dépendre de l'imi-
tation scrupuleuse des proportions indiquées par les Maîtres. Les grands Auteurs
les ont toujours variées sélon les circonstances, les augmentant ou les diminuant
à propos, 8c ayant toujours des ressources, pour faire de judicieuses modifications.
Il paraît aussi que c'ait été la raison que j'ai indiquée qui a déterminé Pal-
ladio à diviser la Façade de cette maison-en plusieurs parties. Il a élevé un Por-
tique Taillant dans le milieu, avec des colonnes ronde & un fronton. Il a formé
deux autres parties avec des entrecolonnemens de différente largeur & qui ont
sussi des frontons, & il les a ornés avec des pilastres en demi-relief, qui déco-
rent également le reste de la Façade. Ce partage industrieux produit cinq parties
dont trois ont les frontons, & deux la corniche entière à niveau, ce qui rend le
bâtiment tout à fait agréable. Palladio ensin n'a rien épargné, comme tout cela
le fait connaître, pour lui donner une élégance qu' il n' aurait assuremment pas
eu sans ces ressources.
Il faut remarquer que notre Auteur n'a pas voulu s'assujettir aux Ioix rigou-
reuses que les anciens avaient établies à l'égard des éspaces qu'on laissè entr" une
colonne & l'autre, puisqu'on voit les entrecolonnemens formés de quatre diamè-
tres de la colonnej de trois & trois quarts, de deux & trois quarts, de quatre
& demi; de cette diversité dans les éspaces il refaite que les métopes ne sons pas
parfaitement quarrées; il y en a qui sont oblongues, mais si peu cependant, qu*
elles ne peuvent déplaire, à moins qu'on ne soit esclave des principes rigoureux
de l'art, qui gênant les inventeurs, répandent l'aridité sur leurs ouvrages., & ne
font éclater que l'opiniâtreté de ceux qui les suivent aveuglement, sans examinée
s' ils sont toujours raisonnabîes (a).
ta") La Métope c'eft V intervalle entre un trigljpTie . goureuse de sormer les Mettes d'un quarré
& V autre. Les anciens se sirent uns M rî. parsait, $r de saire tomber les tri$ljlbes à
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têtu* est petite relativement à l'étendue; si le bâtiment au contraire elt orné d'un
Ordre d'Architecture dont les colonnes soyent dégagées, cela fait toute autre im-
pression à-l'oeil, qui s*arrêtant à l'objet svelte > comme au plus prochain, trou-
ve entre celui-ci & le bâtiment une proportion agréable. Dans ces cas il ne faut
pas cependant se rappeller les principes sevères des anciens.
Cette rcaison, aussibien que quelqu'autre que Ton trouvera dans le cours de
cet ouvrage, pourra apprendre à plusieurs qu'il ne faut pas décider qu'un bâti-
ment soit ou ne sait pas de Palladio sur la. hauteur des colonnes ou de l'enta-
blement. Ces observations d'ailleurs fourniront un exemple à ces Architectes
bornés qui n* ayant étudié leur art que sur les Livres, très-satisfaits de leur pro-
pre savoir, croyent que la perfection de leurs ouvrages doit dépendre de l'imi-
tation scrupuleuse des proportions indiquées par les Maîtres. Les grands Auteurs
les ont toujours variées sélon les circonstances, les augmentant ou les diminuant
à propos, 8c ayant toujours des ressources, pour faire de judicieuses modifications.
Il paraît aussi que c'ait été la raison que j'ai indiquée qui a déterminé Pal-
ladio à diviser la Façade de cette maison-en plusieurs parties. Il a élevé un Por-
tique Taillant dans le milieu, avec des colonnes ronde & un fronton. Il a formé
deux autres parties avec des entrecolonnemens de différente largeur & qui ont
sussi des frontons, & il les a ornés avec des pilastres en demi-relief, qui déco-
rent également le reste de la Façade. Ce partage industrieux produit cinq parties
dont trois ont les frontons, & deux la corniche entière à niveau, ce qui rend le
bâtiment tout à fait agréable. Palladio ensin n'a rien épargné, comme tout cela
le fait connaître, pour lui donner une élégance qu' il n' aurait assuremment pas
eu sans ces ressources.
Il faut remarquer que notre Auteur n'a pas voulu s'assujettir aux Ioix rigou-
reuses que les anciens avaient établies à l'égard des éspaces qu'on laissè entr" une
colonne & l'autre, puisqu'on voit les entrecolonnemens formés de quatre diamè-
tres de la colonnej de trois & trois quarts, de deux & trois quarts, de quatre
& demi; de cette diversité dans les éspaces il refaite que les métopes ne sons pas
parfaitement quarrées; il y en a qui sont oblongues, mais si peu cependant, qu*
elles ne peuvent déplaire, à moins qu'on ne soit esclave des principes rigoureux
de l'art, qui gênant les inventeurs, répandent l'aridité sur leurs ouvrages., & ne
font éclater que l'opiniâtreté de ceux qui les suivent aveuglement, sans examinée
s' ils sont toujours raisonnabîes (a).
ta") La Métope c'eft V intervalle entre un trigljpTie . goureuse de sormer les Mettes d'un quarré
& V autre. Les anciens se sirent uns M rî. parsait, $r de saire tomber les tri$ljlbes à
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