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https://doi.org/10.11588/diglit.1682#0031
3°
mais qui ont le mérite dé se conformer aux disproportions de 1* architecture go-
thique. Il conserva, du vieux bâtiment, la continuation des lignes, autant qu'il
était possible; il renonça à l'idée d'y mettre les entablemens Corinthiens; & il
plaça au dessus des pilastres de petits piédestaux, de forme Gothique, qui sou-
tiennent des vasts entièrement conformes à ce genre d'architecture, quoiqu'éloir-
gnés tout à fait de sa manière. Les Frontons qui couronnent les trois portes sont
dans le il ême goût, mais ils rappellent en quelque sorte ausîî le Romain. Notre
judicieux Auteur eut soin d'introduire dans le Gothique des pièces analogues aux '
deux autres Ordres, afin qu il régnât dans le tout ensemble autant d" harmonie,
qu' il était possible.
Ces deux Ordres ne sont pas dans- la proportion qu' il était accoutumé de sui>
vrej car les entablemens ont un peu moins que la cinquième partie des pilastres,
& ceux-ci sont plus dégagés que de coutume- Entre l'un & l'autre des deux Or-
dres principaux il en a placé deux plus petits, qui ont au dessus les corniches
architravées, par les quelles toutes les parties de la Façade sont liées ensemble »
& qui forment 1" importe des fenêtres cintrées »
Il y a une si grande abbondance d'ornemens de tous les côtés, que je défierais
1* Architede pourvu de la plus bizarre imagination d' y ajouter quelque chose..
Malgré cela, l'asTemblage de tant de parties offre un tout harmonieux, &r prouve-
les talens de ce grand Maître, qui sàvait se tirer d' affaire habilement & avec
honneur dans de sembîables circônstances. Ce qui est tout-à-fais surprenant, c'est
l'adresse avec la quelle il sçut si ingénieusemenc combiner le Gotique & le Romain ,
Il faut remarquer qu' au bas de cette Planche on a gravé le nom de Palladio
tout comme on le' trouve écrit dans le dessein original à Bologne. Moî, *4ndré
Talladio, j'approuve le present dèsseîn. On pourrait soupçonner que Palladio ne
fût pas l'Auteur de cette Façade, & que le dessein appartînt à queiqu'autre Ar-
chitecte, puifqn* il ne paraît pas raisonnable qu' il eût crû necessaire de .mettre
une marque d'approbation à quelque chose qu'il avait inventé lui même; ■ m.iis
le Comte Algarôtti ne Iaisse pas lieu d'en douter: il déclare qu'il connaît par-
faitement le caraâëre & la manière de dessiner dé Palladio 0»), & que cette ap-
probation est de sa main.
(*•) „ Dans ces desseins j'ai très-bien reconnu Y „ ce sont les siâmes & les bas-réliefs qu'il a
„ écriture de Palladio, que j' ai vue tant de „ tracé de sa main, & que l'on reconnaît à
„ sois dans le grand Recueil de Milord Bur- „ un certain goût ancien dont il a sait sa
„ lington, aussibien que le dialefte Vicentin „ principale étude, aussïbîen qu'à une cerrai-
„ qu'il employait dans les petites notes dont „ ne timidité à 1' égard des contours des fi-
„ il accompagnait ses ébauches. Mais ce que ,, gures, qui est propre de quiconque n' est
„ j'ai principalement observé dans ces deueins, „ pas figuriste ■....
mais qui ont le mérite dé se conformer aux disproportions de 1* architecture go-
thique. Il conserva, du vieux bâtiment, la continuation des lignes, autant qu'il
était possible; il renonça à l'idée d'y mettre les entablemens Corinthiens; & il
plaça au dessus des pilastres de petits piédestaux, de forme Gothique, qui sou-
tiennent des vasts entièrement conformes à ce genre d'architecture, quoiqu'éloir-
gnés tout à fait de sa manière. Les Frontons qui couronnent les trois portes sont
dans le il ême goût, mais ils rappellent en quelque sorte ausîî le Romain. Notre
judicieux Auteur eut soin d'introduire dans le Gothique des pièces analogues aux '
deux autres Ordres, afin qu il régnât dans le tout ensemble autant d" harmonie,
qu' il était possible.
Ces deux Ordres ne sont pas dans- la proportion qu' il était accoutumé de sui>
vrej car les entablemens ont un peu moins que la cinquième partie des pilastres,
& ceux-ci sont plus dégagés que de coutume- Entre l'un & l'autre des deux Or-
dres principaux il en a placé deux plus petits, qui ont au dessus les corniches
architravées, par les quelles toutes les parties de la Façade sont liées ensemble »
& qui forment 1" importe des fenêtres cintrées »
Il y a une si grande abbondance d'ornemens de tous les côtés, que je défierais
1* Architede pourvu de la plus bizarre imagination d' y ajouter quelque chose..
Malgré cela, l'asTemblage de tant de parties offre un tout harmonieux, &r prouve-
les talens de ce grand Maître, qui sàvait se tirer d' affaire habilement & avec
honneur dans de sembîables circônstances. Ce qui est tout-à-fais surprenant, c'est
l'adresse avec la quelle il sçut si ingénieusemenc combiner le Gotique & le Romain ,
Il faut remarquer qu' au bas de cette Planche on a gravé le nom de Palladio
tout comme on le' trouve écrit dans le dessein original à Bologne. Moî, *4ndré
Talladio, j'approuve le present dèsseîn. On pourrait soupçonner que Palladio ne
fût pas l'Auteur de cette Façade, & que le dessein appartînt à queiqu'autre Ar-
chitecte, puifqn* il ne paraît pas raisonnable qu' il eût crû necessaire de .mettre
une marque d'approbation à quelque chose qu'il avait inventé lui même; ■ m.iis
le Comte Algarôtti ne Iaisse pas lieu d'en douter: il déclare qu'il connaît par-
faitement le caraâëre & la manière de dessiner dé Palladio 0»), & que cette ap-
probation est de sa main.
(*•) „ Dans ces desseins j'ai très-bien reconnu Y „ ce sont les siâmes & les bas-réliefs qu'il a
„ écriture de Palladio, que j' ai vue tant de „ tracé de sa main, & que l'on reconnaît à
„ sois dans le grand Recueil de Milord Bur- „ un certain goût ancien dont il a sait sa
„ lington, aussibien que le dialefte Vicentin „ principale étude, aussïbîen qu'à une cerrai-
„ qu'il employait dans les petites notes dont „ ne timidité à 1' égard des contours des fi-
„ il accompagnait ses ébauches. Mais ce que ,, gures, qui est propre de quiconque n' est
„ j'ai principalement observé dans ces deueins, „ pas figuriste ■....