voit d'un côtoie Ionique & de l'autre le Dorique. Ce qui est un peu singulier»
& que \fi Comte Algarotti lui m'me a remarqué, c'est que dans ces deux Ordres
différens il-a employé des proportions uniformes (a). Il ne faut pas oublier que
sous l'Ordre Ionique il y a le tronc du piéiestal bombé, ainsi qu* on 1' a mar-
qué dans le premier deffein.
Cet Ordre embrasse toute la longueur de la Façade, & est divisé en cinq par-
ties qui contiennent les deux Chapelles & les trois Nefs de l'Eglise. Le sécond,
qui est Corinthien, ne couvre que les trois Nefs; le troisième règne sur toute la
hauteur de la Nes principale, & sinit par un Fronton très-beau; delbrte que les
ornemens extérieurs donnent au premier coup d' œil 1* idée de l'intérieur de V
Eglise (bj* L'ingénieux Auteur a eu soin de dessiner les Niches, les Tabernacles
& les Frontons de manière qu'ils eussent rapport à la magnificence de l'intérieur;
& jl a suivi dans tout cela, autant qu'il était possible, les règles de la raison
& de l'art.
Planche au. I"er <laatri^*e dessein, que l'on presente dans la Planche XX , fait
présumer que Palladio a été obligé de conserver tous les ornemens
gothiques qu' il y avait dans la Façade. Ce dessein le prouve, le Comte Alga-
rotti l'assure, Mr. Temanza le croit de même; & je ne saurais mieux expliquer
ce que j'en pense qu'en rapportant les paroles de cet Architecte. Les ehofes ainsi
établies, dit-il, les premiers desseins de Palladio n'étaient plus d propos, car il les
avait saits d'après la première hauteur de la vçâte, qui était de 100 pieds. De
là, à mon avis, le quatrième dessein mêlé de Gothique ou allemand & de Romain
ou Grec. Le gothique cependant ne règne que dans le premier Ordre, parmi des pièces
de meilleur goût, mais qm n' ont pas de liaispn entf elles, & qui ne font rien
moins que correctes. Peut-être l' architecte a-t-ii été obligé de se consormer aux an-
ciens ornemens des portes & des cités de la vieille Façade (c).- Si cela est, il me
semble que Palladio ne pouvait s'y prendre mieux pour adapter son dessein à ee
qui était bâti, sans se rendre eselave des manières barbares & déraisonnables des
Goths. Il prit le parti de placer aux deux côtés des portes quelques pilastres Co-
rinthiens, dont la hauteur, à la vérité, n'est pas de la proportion la plus juste",
(») „ vous remarquerez sans doute , Moniteur, (t) „les colonnes accouplées qui sont sur Tes an-
que Palladio a employé ,dans le premier Or- gîes de la Façade ont les troncs sepatés, mais
dre, la même frise Dorique qu'il a mise au comme il n'y a pas allez d'éspace entre l'un
Cloître de la Charité. Le petir morceau de & l'autre pour y mettre les saillies des ba-
papler qu'il a ajouté au deûein, du sont les ses & des chapiteaux, ils relient engagés les
correstions qu'il y a fait, sur la même échel- uns dans les autres, ce qui ne sauraic plaire
le, fait voir que substituant le Ionique au aux Connaisseurs ".
Dorique,, il defline à ces deux Ordres les mê.- (?) Vie de Palladio»
" Bies' jjioportions nl E'us "i moins " , ;
& que \fi Comte Algarotti lui m'me a remarqué, c'est que dans ces deux Ordres
différens il-a employé des proportions uniformes (a). Il ne faut pas oublier que
sous l'Ordre Ionique il y a le tronc du piéiestal bombé, ainsi qu* on 1' a mar-
qué dans le premier deffein.
Cet Ordre embrasse toute la longueur de la Façade, & est divisé en cinq par-
ties qui contiennent les deux Chapelles & les trois Nefs de l'Eglise. Le sécond,
qui est Corinthien, ne couvre que les trois Nefs; le troisième règne sur toute la
hauteur de la Nes principale, & sinit par un Fronton très-beau; delbrte que les
ornemens extérieurs donnent au premier coup d' œil 1* idée de l'intérieur de V
Eglise (bj* L'ingénieux Auteur a eu soin de dessiner les Niches, les Tabernacles
& les Frontons de manière qu'ils eussent rapport à la magnificence de l'intérieur;
& jl a suivi dans tout cela, autant qu'il était possible, les règles de la raison
& de l'art.
Planche au. I"er <laatri^*e dessein, que l'on presente dans la Planche XX , fait
présumer que Palladio a été obligé de conserver tous les ornemens
gothiques qu' il y avait dans la Façade. Ce dessein le prouve, le Comte Alga-
rotti l'assure, Mr. Temanza le croit de même; & je ne saurais mieux expliquer
ce que j'en pense qu'en rapportant les paroles de cet Architecte. Les ehofes ainsi
établies, dit-il, les premiers desseins de Palladio n'étaient plus d propos, car il les
avait saits d'après la première hauteur de la vçâte, qui était de 100 pieds. De
là, à mon avis, le quatrième dessein mêlé de Gothique ou allemand & de Romain
ou Grec. Le gothique cependant ne règne que dans le premier Ordre, parmi des pièces
de meilleur goût, mais qm n' ont pas de liaispn entf elles, & qui ne font rien
moins que correctes. Peut-être l' architecte a-t-ii été obligé de se consormer aux an-
ciens ornemens des portes & des cités de la vieille Façade (c).- Si cela est, il me
semble que Palladio ne pouvait s'y prendre mieux pour adapter son dessein à ee
qui était bâti, sans se rendre eselave des manières barbares & déraisonnables des
Goths. Il prit le parti de placer aux deux côtés des portes quelques pilastres Co-
rinthiens, dont la hauteur, à la vérité, n'est pas de la proportion la plus juste",
(») „ vous remarquerez sans doute , Moniteur, (t) „les colonnes accouplées qui sont sur Tes an-
que Palladio a employé ,dans le premier Or- gîes de la Façade ont les troncs sepatés, mais
dre, la même frise Dorique qu'il a mise au comme il n'y a pas allez d'éspace entre l'un
Cloître de la Charité. Le petir morceau de & l'autre pour y mettre les saillies des ba-
papler qu'il a ajouté au deûein, du sont les ses & des chapiteaux, ils relient engagés les
correstions qu'il y a fait, sur la même échel- uns dans les autres, ce qui ne sauraic plaire
le, fait voir que substituant le Ionique au aux Connaisseurs ".
Dorique,, il defline à ces deux Ordres les mê.- (?) Vie de Palladio»
" Bies' jjioportions nl E'us "i moins " , ;