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https://doi.org/10.11588/diglit.1682#0068
AUTRE PONT DE PIERRE-
n
DAns le même Livre ÏIItt* Palladio a inséré le dessein d* un autre Pont de
pierre, qu il avait fait, dit-il, à la requisition de quelques Gentilshommes.
Flanche tk *"e ^eure> ^ans l'endroit où on avait proposé de le bâtir, avait
180 pieds vicentins de large (a). L'Architede a divisé cette largeur
en trois éspaces, en donnant 60 à celui du milieu, & 48 à chacun des deux au-
tres . tes pilastres dont la largeur est de -douze pieds, forment la cinquième par-;'
tie de l'arche du milieu & la quatrième des latérales.
Ce qui est digne d' observation, c' est que I* Auteur a donné à ces pilastres
beaucoup plus de grosseur que le Pont n'a de largeurs & cela pour qu* ils pûs-
sent opposer plus de resistance à l'impetuosité des eaux, qui entraînent souvent
même des pierres & d* autres matières aux quelles il saut mettre des entraves»
Les arches n'arrivent pas. au demi cercle, ce qui fait que 1* on y monte sans
peines les archivoltes de ces arches ont la dixseptième partie de V. ouverture de
la principale, & la quatorzième des autres.
L'Auteur a enrichi ce Pont de niches, de statues & de corniches, ce qui le
rend très-elégant. Les premières cependant ne sont pas généralement approuvées ,
dans 1* endroit où Palladio les a placées, car on prétend qu' elles nm'sent, du-
moins en apparence, à la salidîté d'une partie du Pont, qui ne doit pas seule-
ment être robuste, mais aussi le paraître» & quoique Palladio puisse citer le
Pont de Rimisi, qui a aussi des niches, on trouvé que V exemple ne sert 1
rien, lorsque la raison y répugne. Quoiqu' il en soit, il est certain que des cri-
tiques si severes ne peuvent produire que de mauvais effets, en gênant les Ar-
chitectes, Se les empêchant de s'abbandoner à leur génie. Les libertés qui ne s*
opposent pas tout-à-fait à la raison, sont supportables, & peut-être même à de-
firer, lorsqu'elles augmentent la beauté des bâtfmens.
( A. Surface de l'eàtt ;
i B. Fonds du sseuve.
TL^tUCHE UV. ( C Pierres qui sortent des pilaftres i Se qui servent à former I*
C armement des voûtes <
( D. Echelle avec la quelle toute l'ouvrage eft mesuré.
Ul Mr. Te«ij»za croît que îa!!adio ait fait le
desseia de ce Petit pouiBassa», ayant d'avoir
donné le modèle de celai de bois.
Palladio, séconde Partie, pag. }}i.
Vie de
n
DAns le même Livre ÏIItt* Palladio a inséré le dessein d* un autre Pont de
pierre, qu il avait fait, dit-il, à la requisition de quelques Gentilshommes.
Flanche tk *"e ^eure> ^ans l'endroit où on avait proposé de le bâtir, avait
180 pieds vicentins de large (a). L'Architede a divisé cette largeur
en trois éspaces, en donnant 60 à celui du milieu, & 48 à chacun des deux au-
tres . tes pilastres dont la largeur est de -douze pieds, forment la cinquième par-;'
tie de l'arche du milieu & la quatrième des latérales.
Ce qui est digne d' observation, c' est que I* Auteur a donné à ces pilastres
beaucoup plus de grosseur que le Pont n'a de largeurs & cela pour qu* ils pûs-
sent opposer plus de resistance à l'impetuosité des eaux, qui entraînent souvent
même des pierres & d* autres matières aux quelles il saut mettre des entraves»
Les arches n'arrivent pas. au demi cercle, ce qui fait que 1* on y monte sans
peines les archivoltes de ces arches ont la dixseptième partie de V. ouverture de
la principale, & la quatorzième des autres.
L'Auteur a enrichi ce Pont de niches, de statues & de corniches, ce qui le
rend très-elégant. Les premières cependant ne sont pas généralement approuvées ,
dans 1* endroit où Palladio les a placées, car on prétend qu' elles nm'sent, du-
moins en apparence, à la salidîté d'une partie du Pont, qui ne doit pas seule-
ment être robuste, mais aussi le paraître» & quoique Palladio puisse citer le
Pont de Rimisi, qui a aussi des niches, on trouvé que V exemple ne sert 1
rien, lorsque la raison y répugne. Quoiqu' il en soit, il est certain que des cri-
tiques si severes ne peuvent produire que de mauvais effets, en gênant les Ar-
chitectes, Se les empêchant de s'abbandoner à leur génie. Les libertés qui ne s*
opposent pas tout-à-fait à la raison, sont supportables, & peut-être même à de-
firer, lorsqu'elles augmentent la beauté des bâtfmens.
( A. Surface de l'eàtt ;
i B. Fonds du sseuve.
TL^tUCHE UV. ( C Pierres qui sortent des pilaftres i Se qui servent à former I*
C armement des voûtes <
( D. Echelle avec la quelle toute l'ouvrage eft mesuré.
Ul Mr. Te«ij»za croît que îa!!adio ait fait le
desseia de ce Petit pouiBassa», ayant d'avoir
donné le modèle de celai de bois.
Palladio, séconde Partie, pag. }}i.
Vie de