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Chapuy, Nicolas-Marie-Joseph [Ill.]
Cathédrales françaises: Vues pittoresques de la cathédrale de Strasbourg: et détails remarquables de ce monument — Straßburg, 1827

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https://doi.org/10.11588/diglit.1688#0003
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ÉGLISE CATHEDRALE

DE STRASBOURG.

JL/A façade de l'église cathédrale de Strasbourg est, après la plus grande des pyramides de
l'Egypte* l'édifice le plus élevé que l'on connaisse (t). Les proportions aussi sveltes que
majestueuses du portail, l'élégance et la délicatesse des ornemens qui en couvrent les massifs
et en distinguent les .étages, la merveilleuse transparence, tant du corps de la tour, que des
tourelles détachées où l'on voit monter les spirales déliées de ses quatre escaliers, enfin,
l'habile disposition de la flèche, la légèreté de ses masses, la finesse de ses détails et la grâce
de ses formes, tout concourt avec cette élévation prodigieuse pour porter au suprême degré
l'étonnement et l'admiration qu'inspire ce chef-d'œuvre de l'architecture sacrée du moyen âge.
La nef de cette cathédrale, quoique fort belle et d'une grandeur peu commune, ne répond
pas entièrement à ces dimensions gigantesques : la croisée et le chœur, qui sont d'une époque
plus ancienne, s'en écartent encore davantage. Mais, si ce défaut d'unité dans l'ensemble laisse
aux yeux quelque chose à désirer, la diversité du style de ses parties différentes offre au
connaisseur un autre genre d'intérêt : il y trouve les matériaux d'une étude presque complète
de l'histoire des variations qu'a subies ce genre d'architecture. Cette considération donnerait
une haute importance à la fixation précise des dates de la construction de chacune de ces
parues. Malheureusement il n'est pas toujours possible d'arriver sur ce point à une certitude
entière; mais on peut du moins, en remontant aux autorités les plus anciennes et en faisant
usage de la critique portée depuis quelque temps dans cette partie de l'histoire des arts,
éviter les erreurs grossières que des traditions modernes, accueillies avec trop de facilité,
ont répandues dans tous les ouvrages spéciaux qui ont paru jusqu'ici sur ce monument.

Nos auteurs commencent par illustrer l'emplacement même où. est située cette cathédrale :
ils assurent que déjà les anciens Celtes avaient établi en ce lieu un bois sacré, dont les autels
étaient rougis par le culte sanguinaire d'Ésus (2). L'opinion que sous les Romains ce culte fut

(1) Des mesures qui Variaient cuire elles el l:i différence de l'ancien pied de Strasbourg à celui de Fronce, auquel le premier so
rapporte dans la proportion Je 138,1667 à i.',.',, jetaient autrefois quelque doute sur la véritable hauteur de cet édifiée. Une
opération Irigunoiuctnqiic. exécutée avec la précision la plus vigoureuse, par M. lu colonel lleiny cl [es ingénieurs ^éojrjphes
employés sous ses ordres aux travimx préparatoires pour une nouvelle ta vie de la France, l'a Jixce :i 4-~>7'""';5oa du l'avis, Ou
4o,i*i"*'j54o, de Strasbourg. Les calculs faits: d'après les observations des deux stations qui ont élé employées, n'ont varié que de
trois millimètres : l'une a donné i4a™hm,ipo,, l'autre nia"1"",! '^. Quelques antres cathédrales n'ont été crues plus hautes que
parce qu'on a pris pour des pieds de France des mesures locales d'une moindre dimension.

(a) Voyez Summum Arginleratenshau lanpïum, par Osée Scbad ( Sctindnsucj ; Strasbourg, 1G17, in>4*°; el liisuis Aistorïi/iies et
r téglite cathédrale de Strasbourg, par M. l'abbé Grandidicr; Strasbourg, 1782, in-8.° Ces deux ouvrages, dont
uid abonde eu recherches historiques d'un intérêt varié, ont servi de hase à tontes les autres descriptions de cet édifice.
 
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