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Nous avons l'honneur de prévenir nos nouveaux Cor-
respondants de province^ que, sur leur demande, vous
leur enverrons les premiers numéros de La Scie, dont
nous avons fait un nouveau tirage.

Tous nos Correspondants sont priés de nous faire
part, le plus tôt possible, du nombre définitif auquel nous
devons fixer nos envois hebdomadaires.

Le Directeur,

G. Mekjjet.

LE MUSÉE SECRET L>È LA SCIE

destiné à remplacer le Musée des Souverains.

Semblable à Calypso qui ne pouvait se consoler du dé-
part d'Ulysse, le jeune et tendre Georges Mayrant du
Gaulois, remplit les échos de ses plaintes au sujet d"S la
dispersion du .Musée des Souverains. C'est à fendre le cœur
le plus endurci. Ce vertueux et naïf éôrfvaîïfj qui aime
aussi sans doute à voir lever l'aurore, s'en prend à r;otra
innocent dessin au sujet de ce déménagement rendu néces-
saire pour cause de salubrité publique, et le traite d'impie.
Nous avons, pafaît-il, insulté la gloire, bafoué les aïeux,
manqué au culte du passé, parce que, dans Une ingénieuse
allégorie, l'iconoclaste Moloch a fêté le départ de tonU; :.
friperie. Il est certain, d'après ce candide rédacteur, que le
mouchoir à tabac de l'empereur Napoléon Ier était une
relique; le populaire, mais crasseux petit chapeau Un do-
cument historique, et le soulier écuïé de Marie-Antoinette,
an monument du style le plus pur.

Cessez de pleurer, nymphes da Gaulois, la rédaction de'
la Scie est une bonne fille, elle est incapable do tuer une
mouche, pas même de contrarier un abonné du journal
de Tarbé. Elle vient d'organiser, avec ses nombreux béné-
fices un musée à côté duquel la barraqUo de Barnum et les
théâtres où on voit les veaux à doux têtes et les aligators
les plus féroces, ne sont que de la petite bière.

Ce cabinet des merveilles est ouvert au public à partir
de ce jour, des reposoirs et des petites chapelles sont mis
à la disposition des abonnés du Gaulois qui voudront bien
nous honorer de leur confiance.

Un prie-Dieu, recouvert d'abeilles d'or sur fend vert, est
destiné à recevoir les genoux de notre confrère Georges
Mayrant.

Voici quelques extraits du catalogue qui peuvent faire juger
du reste :

Numéros.

6442 — La première culotte de Timothée Trim.
4223 — Le mouchoir à tabac de Berthe Legrand.

SIN&ULIERS EFFETS DE LA FOUDRE.

Pendant l'orage du 24 juillet, le tonnerre est tombé
dans plusieurs endroits de la. capitale, nous avons re-
cueilli avec soin les nombreux phénomènes qu'a oc-
casionnés, dans Paris, le fluide électrique d'après les
feuilles les mieux informées :

— La Gazelle de Paris a pu enregistrer cinq nou-
veaux abonnés, entre autres le roi d'Araucanie,

— Berthe Legrand s'est décidée à ne priser que
quarante centimes de tabac par jour.

— Francis Magnard a reconnu que Victor Hugo
était l'auteur de la Légende des Siècles, et a cessé
d'attribuer cet ouvrage à son bottier.

— Le Cri-Cri a continué de paraître.

— Saint-Genest a écrit un article de quinze li-
gnes.

—■ Bienvenu a embrassé Commerson sur l'œil
o'auche.

— Emile Blondet a cessé de chipper des nouvelles
à la main à Paul Mahalin.

— Quelques banquiers, à l'exemple d'une maison
célèbre, ont rendu l'argent.

—■ La Société des Auteurs dramatiques a permis à
Daiglemont de jouer Lazare le pâtre sans exiger de
droits.

—■ Le Miracle des roses a fait trois francs quarante
centimes de recettes.

— M. Gagne a été couronné par l'Institut pour
son poème : la Républiquêïdc.

— Blanche d'Antigny est entrée aux Carmé-
lites.

— Le général Changarnier a fait deux dents.

— Saint-Marc Girardin a changé de faux-col avec
Gargnier-Pagès.

— Meissonnier a déposé sa carte chez Courbet.

— Louis Veuillot a été enlevé par Mlle Agar.

— Michot est rentré à l'Opéra.

FraN Ktra.

2702 — Les boucles d'oreilles en or de M. Rouher.

2205 — La dernière pensée de Touchatout, musique de Com-
merson.

2i02 — Histoire de France du père Loriquet, ayant appartenu
à W. Georges Mayrant do Gaulois.

2504 — Les Mémoires de Mile Page, édition des fermiers géné-
raux.

2505 — Le panache blanc de Henry IV, monté en plumeau.
2602 — Traité sur la grêle, par Louis Veuillot.

2205 — La queue du chien d'Alcibiade, offerte par M. Hous-
saye.
2207 — Une photographie de la fistule de Louis XIV.

J00 ~ La culotte que le prince Napoléon portait à la bataille
âe l'Aima.

■-- L'art d'accomoder les restes, par Barbey d'Aurevilly,
édition princeps.
4003 — Le gril do saint Laurent.
2502 — One grosse de cannes do Voltaire.
3040 — La paille botmde de Villemessant, odeur do lys.
105 — Les premiers langes du duc de Bordeaux, qu'on a dé-
votement recueillis avant de les envoyer au blanchissage.
2050. — Le crottin du cheval de Henri IV, recueilli sur le
champ de bataille d'Arqués, précieux document historique.
3500 — Une baleine du parapluie de Louis-Philippe.
405 — Le vase de Soissons, privé de son anse.
302 — Quelques crins de la queue du cheval-senateur de Ca-
ligula.
3500 — Les ciseaux de M. Sardou.

G. c.

Gagne n'avait pas encore donné signe de vie.

A vrai dire, nous étions désespérés ; nous nous étions
donné la peine de fonder uo journal en pleine canicule,
nous avions cherché notre petite place au soleil (75degrés
Réauaaut), nous avions iou' bravé, tout essayé, et Gagne
n'avait pas encore fait son apparition.

Nous étions devenus sombres ; peut-être notre humble
ïe'uille avait-elle déplu à l'arohi-prophète, nous avions,
sèris doute, fâché au héros de l'obélisque, Gagne boudait.
Quel était ce mystère? Réellement, notre conseil de rédac-
tion était triste, des nuages sinistres flânaient sur nos
fronts; viondra-t-il? Telle était la question. César inter-
rogeait l'horizon ! la moindre barbe grise qui passait devant
notre bureau nous faisait tressaillir de la tête aux pieds.
Des nuits d'agonie succédaient à des jours d'attente.

IL vint, solennel et fatal; sa lettre, nous la possédons;
le .flamboyant manuscrit, nous le tenons, il est sous nos
yeux, le voilà :

A Monsieur le Rédacteur en chef de la Scie :

Conseil harmonique à la spirituelle SGIE.
Acrostiche sciant.

r a Scie, en publiant ce strident acrostiche,
>■ ura dans l'univers la plus brillante niche!

w> cie, ô mordante Scie, avec tes dents d'acier,
o es vils partis sciants qui veulent tout scier,
<~> nvitent au quatuor-vir-salvat d'harmonie
pi n montrant la sciure et les débris do scie !

Monsieur,
J'ai toujours pensé que les journaux les plus comiques
pouvaient dire et faire les choses les plus sérieuses; dans
cette pensée, j'ai l'honneur de vous adresser la Républi-
■qv.éïd.e-Empire-Royauté.

Votre tout dévoué serviteur,
Gagne, avocat-citoyen du peuple universel.

Maintenant, là rédaction est dans une joie sans égale.
Fa.'-inghea a parié. Nous pouvons regarder nos confrères
en face... sans rire. Gagne nous a fait un acrostiche. Nous
pouvons laper sur le ventre des Débats en l'appelant mon
:yr, et tutoyer le Constitutionnel. Gagne, encore une
fois, arciii-rnerei. Oui, nous le proclamons à la face de
l'univers, Y Unité/de est un chef-d'œuvre, le Calvaire des
rois une révélation; quant à la Rëpubliqueïde-Empire-
Royauté, rien de plus épatant.

Merci, Gagne; merci, ma vieille.

La BÉDACTION.

LES ADTEDRS DRAMATIQUES ET LES CAFÉS-CONCERTS

La Commission dos auteurs dramatiques continue ses
farces. Après avoir mis en interdit ce pauvre Daiglemont
comme un pestiféré au moyen âge, voilà que cette vieille
intrigante commence une campagne contre les cafés-
concerts.

Elle s'est rendue près de l'autorité pour protester contre
la concurrence que font aux théâtres les établissements
lyriques où l'on débite, pour un ou deux francs, du marc
de café de l'extrait de racine de buis.

Cette commère s'est aperçue qu'on lâchait, par ces
chaleurs caniculaires, RabagàS; pour courir entendre
J'ai, perdu mes godillots, et qu'on préférait les Virtuoses
de la chasse aux émotions poignantes du Tremblement de
terre de Mendoce.

Que veut la Commission ? Qu'on interdise le costume

aux cafés-concerts, et que l'opérette y soit défendue oo
un objet de contrebande.

Une fois ces mesures obtenues, elle nous forcera a p
clamer que le Miracle des Roses n'est pas une inepte ï
Grenier-Rabagas a plus de talent que Marguerite Bau
et que M. Sardou est capable, sans voler tous ses c l
frères, à écrire une pièce aussi gaie que le Phoque dve
blanc.

Nous demandons bien haut que Messieurs les auteu

1 i. AciA

dramatiques, qui ont tout l'hiver pour nous scier

le dos

rées
cher'

avec leurs ouvrages, laissent pendant ces belles sot
d'été nos Champs-Elysées tranquilles, et qu'ils ne
chent pas à nous entraîner dans leurs fours pendant 1
nous nous pâmons devant un bock à la Panthère
Batignolles.

Homo.

ja—nsaàg^.

PARIS-SCIE

M. Grenier-Rabagas a été signalé mercredi dernier o

da»s

la

les environs des Variétés, il a même pénétré jusqua
grille de ce théâtre. Le concierge lui a fait triste flga
mais il a eu la bonté de le trouver jauni.

Cet ancien pitre aurait-il l'audace de venir sollicite .
rentrée au théâtre du boulevard Montmartre ? Nous cr°y £
que dans ce cas, on lui prépare une réception qui Ie
goûtera pour longtemps do solliciter des créations dans
turpitudes de M. Sardou.

L'affaire des... reposoirs parisiens suit son cours.

Beaucoup de concurrents se présentent. Ces buen-retv
vont incessamment être mis en adjudication. Laville_
Paris, ne reculant devant aucun sacrifice pour satist»1
aux besoins de la population, a émis le projet de cou
truire des chalets dans lesquels on trouvera tout le con*
table nécessaire. Chaque établissement recevra un abo
nement au Gaulois et à l'Eclair, car il a été reconnu <i
ces deux journaux répondent parfaitement aux exigea0
de la clientèle. 11 est même question d'établir des compa
timents où, par un agréable mécanisme, on pourra en^nia
dre la charmante romance du Beau Dunois ; mais c
dernière clause n'est pas encore décidée

ette

La brochure de M. Alexandre Dumas fait certain br01
ici-bas. A la thèse singulière qu'il a développée, quelqûeS
Uns se sont donné la peine de répondre. On signale l'apP
rition des ouvrages suivants :

La Femme-Homme, par une femme;

Ni Homme ni Femme, par un Auvergnat ;

Jj Auvergnat et la Femme, par un homme ;

Ni Homme ni Femme ni Auvergnat.

Cette dernière brochure, par trop scabreuse, vient d'i'tr
saisie chez tous les libraires.

Singulière affiche :

Ce soir, grand succès du jour : Le Fils de la Nuit.

Dialogue entendu près d'un kiosque du boulevard Mont'
martre entre deux marchands de journaux :

— Voilà huit heures, et je n'ai pas vendu un seul nu'
méro de la Gazette de Paris.

»- J'ai plus de chance que vous ; il y a cinq minutes, j
failli en vendre un.

ai

Annonces curieuses :

Mlle X... épileuse. — Cabinets particuliers. — Va e
ville.

Au 65, boulevard de Strasbourg :
Fidèles paroissiens à cinquante pour cent aU'dessO'u
du cours.

Au passage Joulïroy :
Décès en 24 heures.
On traite d forfait.

Dans les petites-affiches :

M. R..., jusqu'à nouvel dvis, ne répond plus des detl(S
de son père.

On demande pour une entreprise d'un besoin gèné>'a
un jeune homme pouvant fournir tous les papiers nécBS"
saires.

Un copiste avait à transcrire une pièce de théâtre d'uD
auteur dramatique en vogue, que tout le monde conn»1
pour donner, souvent, des crocs-en-jambe à la grammaire
française.

Le patron examinait le manuscrit de son commis et lul
fit observer qu'il était rempli de fautes de français.

—■ J'ai voulu respecter les intentions de l'auteur, répofl"
dit celui ci.

— Mais cette pièce est bourrée de fautes d'orthograpW»
il fallait les corriger.

— Oh 1 monsieur, dit l'écrivain , pour cela, je n'ai pB
osé.

Brûlot.
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