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lri. SOLUTION !

là soi;/:: ni

, Là SOLUT.

PROLÉGOMÈNES.

Ils sont tous descendus dans la lice! Ses vaudevil-
listes comme Dumas, des feuilletonistes comme Gi-
rardin, des femmes libres comme Mme Audwjard;
un professeur de droit, M. Accolas, a dit §<sa mot;
un philosophe, M. Tissot, en a répondu un autre ;
M. Duverger, delà Faculté de Paris, a ouvert le feu,
que M. Paul Lacombe a éteint.

Au fond, il n'y a pas une solution de trouvée, au-
cune bonne raison de donnée.

Tant de verbiage, de griffonnage et de bavardage
à propos de quoi?

• Pour la Femme! Immense problème, incommensu-
rable énigme, cet éternel féminin !

Depuis Eve, qui passe pour avoir été

tre mei

tous, jusqu'à l'époque où Mme Paule Minko a tèptè -
sente si bien les droits du sexe auquel nous devons
nos blanchisseuses, la question a été souvent mise et
retournée sur le tapis.

Adam, s'il faut en croire le roman de la Bible, s'en
jfest ému quand sa blonde moitié lui a présenté une
tranche de pomme. Le problème commençait à l'in-
quiéter quand il se grattait la tête et qu'il constatait
le flagrant délit du serpent.

I Ménélas, qui avait les mômes démangeaisons au
front, devait avoir aussi sa-petite thèse.
; Et combien d'autres depuis, en passant par Vul-
iain, Louis XIII, Scarron et M. Dubourg !

Où en est la question? Je vous le demande.

Les moralistes sont arrivés ; Dumas est monté en
chaire, Giïardin a saisi sa plume de Tolède ; les bro-
chures s'entassent comme Pelion sur Ossa ; les jour-
naux se noircissent. Montàjgnft dit : Que sais-je?
Eabelais : Peut-être ! Los grands et les gros mots se
croisent. Les uns plaignent le minolaurc- dont
liaient Balzac et Molière; les autres baignent leurs
mouchoirs dans des larmes, comme .Rousseau et
Jules .Simon.

Divorçons, dit un camp : Napoléon a divorcé avec
Joséphine; Théodebort, roi de Metz, a quitté Wise-
gai'de pour épouser Deutrie ; Chilpéric a lâché Au-
douire; Pépin s'est séparé de Plectrude; Charlema-
gne, l'empereur canonisé lui-même a planté là Hc-
meltrude pour convoler avec Hermengarde.

Le Mariage libre, il n'y a que cela, répond une
coterie, c'est le véritable amour; voyez Hôloïse et
Abeilard, Héro et Léandre,. Manon et Desgrieux,

Chateaubriand et

mamier, Louis XV et la

Dubarry, le roi de Hanovre et Jenny Lind, le grand
Alfred avec la petite Ninie ; rien de plus charmant et
de plus doux. On s'aime en compagnie des oiseaux et
des nuages. Ou se fait des concessions mutuelles de
peur d'être obligé de se quitter. C'est l'accord le plus
parfait, l'harmonie la plus suave.

Comme variante, nous avons la polygamie des
Orientaux, l'esclavage de la femme comme chez les
Arabes, les épouses en commun comme chez les
Mormons, la douce hospitalité des Lapons; le sérail,
la promiscuité ouïe cloître.

A Lesbos, les femmes vivaient entre elles; en
Egypte, l'homme jurait obéissance à sa femme ; en
Asie, elles étaient guerrières ; en Grèce, prêtresses.
En Syrie, elles se vendent; en France, elles se prê-
tent. Dans la Chine, elles se prostituent pour gagner
une dot. En Judée, on jetait à la porte les femmes
stériles; à Paris, celles-ci se débarrassent au plus vite
de leur progéniture en l'envoyant crever en nour-
rice.

Les Pharisiens faisaient lapider la femme adultère,
Jésus lui 'pardonnait; au Moyen-Age elle payait
l'amende. Les hétaïres étaient honorées dans^ l'anti-
quité, elles tenaient la cour et faisaient la loi. Péri-
clès épouse Aspàsic. Rien n'égalait le prestige des
courtisanes de Oorinthe; sous Louis XII elles sui-
vaient la cour et avaient leur roi. Aujourd'hui, on les
parque dans certaines villes, on les numérote dans
d'autres. Dans l'ancienne loi, les bâtards étaient ho-
norés et marchaient à côté' du roi, témoin Dunoisde-
Beau. Aujourd'hui, on les flanque aux Enfants-Trou-
vés. .

Les vestales, à Rome, étaient enterrées vives quand
elles laissaient éteindre le feu sacré et qu'elles en
rallumaient un antre. Aujourd'hui, en se fait de
cet... égarement pfes -ml de rentes.
Question éternelle, éternel barbotage !
Assez d'érudition, je n'en sortirai pas. Prenons la
société telle qu'elle est, et la famille telle que les
néants de codes les pras compétents l'ont consti-
ens avons d'abi à

aaas a classé cette race. Les vestales, les ma-
trones et les hétaïres; il ajoute, il est vrai, que ces
■ hérites (n.'■h;;hes peuvent et doivent être sou-
vent Confondue», 'l'ont cela c'est une affaire de tem-
pérament, disait Balzac. La matrone Messaline était
quelque peii hétaïre. Nous avons vu des femmes de
rus devenir d'excellentes dames de foyer comme
Mme ... (Soyons discret).

La femme ne se classe pas : C'est la femme, c'est-
à-dire cet être toujours curieux, comme Eve ou
Vénus, iidèle quand on l'attache, gourmand de
pomme ou de homard, capricieux, insaisissable, abu-
sant de sa faiblesse, nerveux et taquin, charmant et

Jeune fille, un problème; épouse, une sainte ou
une bacchante ; mère, une victime.

LE BIABI

Un gérant responsable d'une société en comman-
dite, dont quelques actionnaires sont anonymes.
Tyran ou esclave, à son choix. Prêtre dans son foyer,
mais pouvant impunément sacrifier à d'autres déesses.
Initiateur, comme dit Michciet, surtout quand ii veut
s'en donner la peine. Pour la plupart, le mariage est
une affaire ou une retraite. Chez les autres, c'est une
mission solennelle. Il sort de cela ennui ou danger,.
Aussi, presque toujours apparaît une troisième per-
sonne qui vient compléter la trinité c'est
l'amant

Un martyr. L'amant peut être sincère. S'il aime, ii
souffre. Le plus jaloux du trio, c'est l'amant ; de là le
plus malheureux. Il est toujours honnête et Croyant;
le mari peut être spéculateur (cas rare, Cspérons-le).
En tout cas, l'amant connaît le partage ; il est forcé d'y
consentir en se brisant le coeur. Il a seul les angoisses
de l'attente, l'anxiété pendant l'absence et la cons-
cience du péril, Il est le plus souvent désintéressé et
généreux. Ses nuits sont solitaires et vides de som-
meil. Il lui faut acquérir la science de la dissimula-
tion, la stratégie des cachettes, la honte de l'hypo-
crisie.F se sent suspect comme un intrus, criminel
comme un voleur, quand il est, presque toujours,
candide comme un séminariste.

S'il connaît le mari, c'est un spectre. S'il ne l'a pas
vu, un fantôme. Pendant que la femme croque de ses
belles dents le fruit défendu, ave-- insouciance; il
écoute, avec des sueurs de sang, s'il n'entend pas le
craquement d'une botte. Il a des soirées dans des
loges grilléëï qui sont un enfer. Il passe ses journées
dans des salles d'armes, ses amis le gouaillent. Il
sent parfois le fer de la vengeance clans sa poitrine,
car il sait que devant l'offensé son fer lui tombera des
mains. Quelquefois il meurt dé tout cela, sa maîtresse
n'osera pas en garder le souvenir.

Je ne parle pas de l'enfant. C'est sur ce terrain que
nos jurisconsultes de brochures s'embrouiilentleplus,
je ne tiens pas à leur tenir la perche dans ce chaos.

Finissons-en. Je demande que la lumière se fasse,
et, pour me servir du style de notre maître Girardin,
j'exige

vm soLUt)or4 !

IiKïi SOLUTION ! '
USE SOLUTION !

G. C.

LES REPORTERS

Ils sont impitoyables, surtout pour ce temps de disette
politique et do calme complet. Plus de Chambre, plus de
débats; tout le monde est parti, la tribune est muette,
quelques députés sont allés se débrouiller avec leurs élec-
teurs, les au:res se tremper dans l'onde amère et se jeter
dans les bras d'Amphitritc, dirait Belmontei

Le reporter s'est trouvé aux abois, plus do nouvelles à
sensation, plus de canard patriotique. IL faut, cependant,
qu'il sc.it informé, ses appointements l'exigent. Les cou-

lisses de théâtre de Versailles sont vides, on répare les
décors. Il colle sa fine oreille contre le cabinet, une voix
lui répond : «il n'y a personne. » il n'y a plus dans la cite
de Louis XIV que Kiéber, Turenne et Dugueslin, auxquels
leur position de statues impose l'immobilité et le silence.
Le rsaie, disparu, envolé; l'herbe croit paisiblement entre
les pavés de la cour d'honneur. Dans la sonnette de
M. Grévy, de grasses araignées se prélassent.

Qu'a fait le reporter? Il a pris une valise dans laquelle
il a entassé chaussettes et faux cols, et il est parti. Vous
deviner: où? À Trou ville.

Là, il se Livre à un nouvel espionnage. Mais il ne lui reste
plus qu'un hrtiïimè à surveillerjeethommec'est M. Thiers-

Aussi, que d'astuce il déploit. Dos l'aube, ii creuse ses
(retranchements1 devant la maison Cordier; la description
do ce chalet, maintenant historique,lui fournit à peu près
deux articles. Il les envoie auminotore,c'est à dire aujeur-
nai qui les dévore assitôt.

Au boui.de deux ou trois heures de patience, il L'aperçoit»
il LE guette, puis so livre à un véritable filage.

ha reporter se cache derrière les obstacles, se glisse sous
les palissades, rampe jusqu'au rocher, en compagnie des
crabes. Il faut éviter les confrères, et pour cela, déployer *a
plus savante stratégie.

M. Thiers devient sa proie. Il ne le quitte pas des yeux»
il suit sa piste comme un caniche. Pas un geste ne lul
échappe, pas un mouvement reste inaperçu. Le carnSf
d'une naaia, le crayon de l'autre, il tir? âet lignes.

Le chapeau ce l'illustre président lui fournit une co-
lonne. Ce fameux chapeau, grâce à, la description qu'il e»
fuit, deviendra liiaoriquo comme la redingote griso de
l'Autre.

Le pUetol! Cent lignes^ il en dessine la forme, comp'c
les bou'om, dépeint la couleur du drap, remarque qu'il »»■
peu brossé, signe Certain que M. Thiers s'est levé de bon»6
heure, pour se mettre au travail. Il passe ensuite au pa4"
tatou beurre frais, siu gilet de nankin et aux souliers à 'a
Molière. Les sous-pied indiquent qu'IL monte à cheval,ufl
bout de caleçon qui sort de sa poche, signifie qu'IL va.
prendre un bains

Parfois le reporter paie d'audace; las de marcher *
quatre pattes^ pour ne pas se faire voir, il se dresse ioo
à coup, car il vient de remarquer que M. Thiers, va le refl"
coUrcr dans use position comique.

Alors, c'eslie ;,ia;ad jeu! Il so passe vivement 488 gâatSi
rejette •son chapeau sur le côté, épOusette £ori habit; e
prend un air penché et inditTérciit.

La Président arrive, il le suit, il le croise: Sdprêuie mi-
nute! Le reporteur g&lûc, & ¥h|êr§ lai rend sa polîtes
soumit!

Pour le moment c'est du délire ! LetcpovUr .
| toute la viie>$3 de ses jimbc^ jasqhà Sa rh-unbrc d'i-
ci s'y enferme. Là plume se met à grima:-!-, ses p :Pie's
voltigent, il abat cêftl pages, bourré des enveloppes e
porté dix kilos db copia à la .poste;

Il a raconté cette rencontre; dans sa narration, iUpa-!t|
de la solide sauté, de l'k&ti Wt il Bê8*Si de I'il
sourire du Président.

Enfin! pour obtenir de l'ailgineutatioti dans sonjo
il a relaie une. conversation qu'il à eue avec M. le PrésitW^
de la République ; entretien qui à duré aii moins W*
quarts (l'heure.

Ce sera toujours ainsi qu'on écrira l'histoire, tard î»
y.aura des reporters en FraucOi

Homo.

^h^4p ,
PARIS-SCÎË

Les habitants de là terre ont dû apprendre) l¥|8 *
certaine joie, que la iiti du monde était reculée. ,.

Le savaht qui notts avait annoncé cette dale fatale p
le commencement dd mois, est entré* paraît-il, IB
gernent avec les comètes, et a pu obtenir un sa:

Nous l'en remercions, au nom de l'humanité;

Mais il ne faut pas, pour celte Simple êohersstoi),
réjouir trop tôt. Car le crédit que les astres ûcstruéteu1'
nous accorde sera do courte durée. _je

Les télescopes, les plus dignes de foi, ont dëmdatte q
le fameux cataclysme aurait lieu mâtdi prochain, à 1°
45 minutes 15 secondes. *j

J'en suis fâché pour mes créanciers qui ont des bine
échoir à fin de mois. Cette fois, il he nous est pas p"s
ble de marchander une seconde. _ j,

Malgré cela, il se signe dans notre capitale une Pet'.ug.
pour demander à reculer cet événement désagréable i
qu'au 15 octobre prochain. t9;

J'ajoute, pour compléter ces précieux renseignée
quo'cette pétition est paraphée par tous les propnc .{
de Paris, qui tiennent à toucher leurs termes avant de
notre planète éclater.
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