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LÀ SCIE

COPEAUX

Sont-ils veinards ces députés!

L'Union, en apprenant à la chrétienté que c'est le 6
octobre qu'aura lieu le grand pèlerinage de Lourdes,
ajoute qu'une invitation personnelle est adressée à nos ho-
norables, au nom de M. de Franclieu.

Voici la circulaire :

Pèlerinage de Lourdes.

« M. le marquis de Franclieu a l'honneur de prévenir ceux de
MM. de ses collègues qui ont l'intention d'assister aux grandes
cérémonies du 6 octobre prochain à la grotte de Lourdes, et qui
désirent s'associer à la procession des bannières, qu'il leur sera
distribué des cartes personnelles. A cet effet, ils doivent se réunir
à midi et demi précis sur la place de Lourdes, devant la porté
de l'hôtel Laffitte. »

La circulaire ne dit pas si des bannières particulières
seront mises à leur disposition.

Ceci est bien, je vois avec plaisir que l'honorable mar-
quis n'a pas oublié ses collègues pour ce jour solennel.
Mais, tju'on me permette d.e faire une réflexion, dnssé-je
passer pour un jaloux.

Pourquoi n'a-t-on pas aussi invité les journalistes à cette
petite fête?

Je sais bien que vous allez mê dire que tous ces plumi-
tifs de Paris sont volontiers blagueurs, et qu'ils ont assez
de s'oècuper des grâces de Mme Thierret, ainsi que des
chefs-d'œuvre de M. Chabrillàt, sans avoir à fourrer leur
nez dans les choses saintes.

Mais, je répondrai que s'il y a pèlerinage, il y aura mi-
racle. Pas de pèlerinage sans miracle, pas de miracle sans
pèlerinage.

Puisqu'il y aura miracle, pourquoi ne pas le faire pro-
clamer par lés cent bouches delà presse? Il me semble
qu'il serait sage et utile de nous envoyer à chacun un
service de billets de faveur. Si vous donnez tous les fau-
teuils d'orchestre et les loges de face à vos privilégiés, que
peut-il nous rester? quelques places au paradis; cequi se-
rait, du reste, de circonstance.

Allons, un bon mouvement, monsieur le marquis, gra-
tifiez-nous d'une place sur le devant pour le miracle. Je
vous promets de porter une bannière.

Aux Bouffes-Parisiens, les auteurs de la Timbale d'Ar-
gent montent la Petite Reine.

Je leur souhaite un succès égal au premier.

Dans la distribution, je vois que le rôle principal est
échu à la charmante Judic, c'est son droit. Mais pourquoi
donner toujours les rôles d'amoureux à MmePeschard ?

Cette manie de faire jouer les rôles d'hommes à des
femmes, gagne de plus en plus. C'est quelquefois char-
mant, mais e'est toujours un peu ridicule.

Dans le ballet, cette substitution a déjà lien depuis long-
temps, le danseur n'existe plus; il est allé rejoindre les
vieilles lunes. En va-t-on faire de même dans la comédie
et le vaudeville ?

Cela ne m'étonnerait pas devoir jouer, unjour, les pères
nobles par Mme Thierret et les ganaches par Mlle Berthe
Legrand.

HISTOIRES EXTRAVAGANTES

LE NAIN BLEU

(1190)

Suite (1).

TU

Apres le départ des ménestrels, Alix s'était rendu dans
la cïiSôibre à coucher.

C'était une petite salle, garnie de dressoirs scuptés, d'une
tablé avec pieds ailés et recouver te d'une étoffe d'Orient.
Le lits décoré de quatre colonnes torses surmonté d'un
toit àitgnlaire, était entouré de rideaux de soie blanche
blaribkëj lamée de flammes dorées. Sur un bahut de chêne
briliàiént, écrins en ébène noir, coffrets divoire, garnis d'i-
magés de saints, rehaussé d'émaux et de devises latines.

Un échiquier, nouvelle importation de la Terre Saine,
étant dressé dans un coin, avec ses pions et tours en cris-
tal.

(!) Voir le n° 15 de la Scie.

Sexe faible, nous voulons bien travailler à votre indé-
pendance, mais laissez-nous nos culottes.

Dans une partie de chasse, deux bourgeois, en attendant
le gibier, éausaient :

— Que penses-tu, mon ami, dit l'un d'eux, du cousin
de ma femme. Crois-tu que j'ai eu raison de le laisser à la
maison ?

— Mon cher, reprit l'autre, tu dois être sûr de ton
épouse.

— Sûre... sûre..., certainement; mais je me suis aperçu
de certaines choses ! Enfin, ce serait drôle, si pendant que
je chasse, ma femme me gratifiait d'une paire de cornes.

— Oh ! alors, mon ami, tu l'as !

L'Exposition des insectes au-Luxembourg est complète
et charmante.

Une innovation a été introduite par l'administration ;
chaque insecte porte sur son étiquette le nom du dona-
taire.

Aussi nous avons remarqué que Mlle Fargueil avait en-
voyé une libellule.

M. Dumaine un bourdon.

Mlle Chaumont un cri-cri.

M. Thiers une fourmi.

Mlle Blanche-d'Antigny un papillon de nuit.

Mlle Page une arraignée.

Gagne un hanneton.

Mlle Berthe-Legrand une abeille.

M. Veuillot une chenille.

Mme Thierret une guêpe.

Il y a des pères qui ne badinent pas.

Dernièrement, chez certain peintre, un vieux militaire
entre, conduisant sa fille d'une main et de l'autre tenant
un pistolet.

Ajoutons que la jeune personne était dans une de ces
situations, qu'entre gens distingués, on appelle intéres-
sante.

— Monsieur, s'écrie le vieillard, vous avez séduit ma":
fille ; il faut une réparation ou le mariage. Voici ma fille
et un pistolet, choisissez, tous deux sont chargés- .

Th. Abel.

LA. CONVERSION DES LEGUMES

Tout le monde se souvient des petites niches d'un stylé
sévère que la Société évangélique protestante avait fait
ériger dans l'intérieur de l'Exposition universelle.

C'était là qu'on distribuait des cahiers minuscules qui
avaient la prétention de servir à la propagande du protes-
tantisme. Ces constructions, ornées d'anglaises aux longues
dents, avait eu un succès de fou-rire, car chacun se de-
mandait, en recevant ces papiers divers, si ces graves per-
sonnes qui vous les tendaient n'étaient pas des proposées
à certains établissements de première nécessité.

Il paraîtrait que la propngtmde aux petits cahiers con-
tinue.

L'autre, jour, en plein soleil, au milieu de Paris, j'ai sur-
pris deux braves manches à balai, habillés en anglaises»
qui cherchaient aux halles centrales à convertir, avec leurs
prospectus évangéliques, les carottés et les potirons.

Cette paire de quakeresses possédaient pour cet emploi

Alix ouvrit unepetite porte secrète,
cachée dans la boiserie qui commu-
niquait à un escalier tournant,
creusé dans l'épaisse muraille. Un
jeune damoiseau apparut. Il étaitbeau
comme le jour. Son costumé se com-
posait d'une veste étroite, attachée
avec dés aiguillettes d'df; d'un haut
dé chausse gris perle, et de souliers
ornés de longues pointes en métal. Il
portait le chapeau pointu â retrous-
sis, chargé de bijoux et dé médailles*
Dans le silence, le jeune hoiiime avait pris piâéè sur un
escabeau à trois pieds, pendant que la châtelaine s'était
assise sur la grande chaise droite qui se trouvait près du
lit. Un rossignol avait seul, babillard et effronté, douce-
ment bavardé près de la fenêtret Ce petit démon, riait
d'un rire mélodieux dans sa gorgé d'oiseau.

Le damoiseau se nommait Robert, il était fils de fiugues
de Vermandois, allié à la maison dé Couei. Maintenant
hors pages, il venait d'être reçu ééùyer. Il devait aller re-
joindre son seigneur Raoul à la croisade, et obtenir bientôt
d'honneur de porter l'étendard pfehnon, aux couleurs dé
Couci.

J'ai dit qu'il était beau. A quinze ans, il avait une maî-
tresse, c'était Alix de Dreux, châtelaine de Couci et autres
lieux.

tout le flegme voulu. Les panais avaient beau leur rire au
nez, les radis gris s'efforçaient, en vain, de lever les
épaules à leur barbe (car elles en avaient), elles n'en con-
tinuaient pas moins à répandre sur les légumes et les fro-
mages des torrents de petits livres. Enfin, ce fut un toile
général : les potirons éclatèrent, les navets se tordirent
comme dés tire-bouchons, les carpes tombèrent en pâ-
moison. Jamais, de mémoire de légumes, on n'avait vu
pareilles apparitions aux halles centrales.
| [Il fallut la voix énergique de ces dames de la halle pour
rappeler tous ces végétaux à l'ordre. Malgré cela le rire,
pareil à un bouquet de feu d'artifice, gagna partout. Les
deux missionnaires femelles durent faire retraite en bon
ordre,

La Providence a voulu qu'une de ces brochures mysti-
ques tombât dans mes mains. Elle est d'une jolie couleur,
café au lait; à la première page s'étale un charmant pay-
sage dans lequel volt:gent les oiseaux et fleurissent les pâ-
querettes : quelque coin du paradis des quakers sans doute.
Le titre de l'ouvrage, de huit pages in-18 est : Dire que le
bon Dieu nous aime.

Quant au reste, je n'y ai pas compris un mot.

J'espère que les radis roses et les pois verts ont été plus
heureux que moi.

C'est un amalgame, une trituration de textes sacrés à
rendre toqué un bénédictin.

On a blagué les brochures catholiques et les petits ca-
hiers de deux sous qui servent de réclames à nos miracles
les plus à la mode. J'avoue que ces écrits naïfs sont déS
chefs-d'œuvre de bon sens et de clarté, à côté de ces pages
imprégnées du plus sévère protestantisme.

Dire qu'il y a des sociétés, jouissant de capitaux énor-
mes, qui emploient leur argent à distribuer ces inepties*
Car elles tombent, comme grêle, sur votre tête, dans vos
poches et dans les potages.

Que de mai, ëèigaëur ! se donnent toutes ces Eglises
pour vous démontrer que leur Maison n'est pas au coin
clu quai.

____________ G. C

Lé drame poignant qu'on va lire devait paraître
dans notre dernier numéro, comme épilogue de la
célèbre affaire Gagne.

L'avbcat du peuple universel devant bientôt quit-
ter notre belle France polir des climats moins tem-
pérés, nous lui dédions cette fantaisie comme su-
prême adieu'.

Que nos lecteurs nous pardonnent ces épanche'
ments de famille.

Au Père Gagne.

GiGrNE ÀRCHI-MïNlSTRE

Drame.—Vaudeville.-Opéra en trois fastBS mêlés
de prose

Représenté pour la première fois sur tous les théâtres' in monà1'

PREMiER FÀSÎË.
La scène se passe rue Taranne, chez Gagne iui-même.

Gagne seul, déclamant.
« 0 peuplés, prenez pour chef-lieu, pourgrëhd astre
« Paris~Soleil qui veut éclipser tout désastre....
(On sonne. — Un nègre entre.)
' Qui va là ? Dites-moi ?

■Mes

IV

— Dis-moi, beau clerc, les beaux coups de lance eU^
monseigneur Roland et le géant Ferragus, murmure
dame.

L'atmosphère était brûlènte, la nuit sans étoiles. On eil
tendait <pie le pas lourd dés hommes d'armes le long <*f
crénaux de pierre. La herse du château était levée, 3&f.
une de ces minutes proprés aux causeries d'amour $
sont prisés sur les béatitudes de l'éternité.

L'écUyer parla ainsi : ,

—¥ôus savez, ma châtelaine,commen t monseigneur&x*
Jacques apparût au grand Charlemagne, l'empereur à
barbe fleurie, pour lui dire d'aller venger notre SeigDefl
Jésus^Christ des outrages des Sarràziiilsi

Le chevalier Roland, son neveu, le suivit à la guerre-
y rencontra le fameux géant FerragUS; Terrible c6j»b9 J
madame, que la nuit vint surprendre. Après des long* $
heures dé lutte sans résultat, ils s'àrrètèrefit. Ferr^"
S'endormit, Roland seul veilla^ car ii était sans w1^
Pai? courtoisie, il choisit Un rocher %ï le n|ît sous la'tête'1
géant pendant son sommeil.

G. C.

(ta suite au prochain numéro.)
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