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■ -«W!5Tîficaiï*?rsT«.ri?rïs

Tous les envois d'argent, abonnements et règlements,
devront être adressés «M. César MERMET, directeur,
64, rue Neuve-des^Petils-Champs.

ECHOS DE PA3I5

Depuis que Théophile Gantier est mort, tous les jour-
naux ont entonné les louanges du défunt, et les directeurs
de théâtres se proposent de monter ses pièces pour cet hi-
ver.

Hier, il n'avait que du talent; aujourd'hui, c'est un poêle
de génie.':

AYOdëon; on va jouer le Tricorne enchanté, un pur
chef-d'œuvre.

h'Opéra.a, sorti de ses cartons un ouvrage de l'auteur
à'Emaucc et Camées, et on s'est aperçu, dit-on, que c'était
une merveille inconnue.

La seule science pour arriver est donc maintenant
de mourir. Les plus gracieux proverbes de Musset no fu-
rent joués qu'après sa mort. Hier encore, on s'est arraché
à prix d'or lès moindres esquisses du peintre Regnault, et
on publie même sa correspondance!

C'est consolant. Dépèehez-vous de trépasser, poètes qui
assiégez avec des volumes de vers les portes des éditeurs ;
auteurs dramatiques dont les drames jaunissent dans les
cartons des impres'sarios.

Il ne faut désespérer de rien. Quand Commerson dor-
mira dans la tombe, on s'écrira, en réunissant, les Pen-
sées d'un embaleu'r, que le directeur du Tam-tam élait un
grand philosophe. Peut-être aussi, loreque Daiglemont
aura rendu l'âme, déeouvrira-t-on en lui un tragédien de
génie.

— Tù as quitté le grand Jules ?

— Il s'est marié.

—- C'est son ami Alfred qui l'a remplacé, te sera-t-il fi-
dèle au moins, celui-là ?

— J'en réponds, il a contracté vis-à-vis moi un volon-
tariat d'un an.

On parlait, au bureau du Rideau, de la veuve assez
puissante d'un général célèbre qui, depuis son veuvage,
se livre à de nombreuses cascades.

__ C'est un monument hystérique, s'écria, Montretout.

Lé même fabricant de mots à jet continu, disait derniè-
rement, à propos du banquier X..., qui passe sa vie dans
les antichambres des ministres pour obtenir le ruban roi'ge:

—i Qu'est-ce qui réclame celui-là .. N'est-il pas qué-
mandeur de la Légion d'honneur ?

Enseigne cueillie boulevard Rochechouard :

VINS FEINTS A DEUX FiïANCS ET EAU DESSUS

Une jeune dame du monde le plus excentrique rece-
vait l'autre jour, une invitation à diner de la part d'un
Nucingcn galant.

Le billet était laconique, il no contenait que ces simples

LA FEKME

Il est cinq heures. La plaine ne dort.plus qu'à demi dans
le brouillard, qu'on prendrait pour la fumée d'un incendie
au ciel. L'horizo:; brûle, l'aurore flambe dans les buissons,
les moineaux et les pinsons ébauchent dès gazouillements,
prennent le la comme les musiciens d'un orchestre. Les
pies s'envolent des pommiers bossus, et vont sur la route
picoter en secouant leurs ailes blanches. C'est alors que
dans le poulailler de la ferme, le co:j comme un trompette
de caserne, entonne crânement sa diano Enrouée. Et l'on
voit sortir de l'écurie ori de l'étable, les chevaux gris, les
o-rands bœufs roux. Le bouvier chante; le charretier dans
sa limouzine'finît son somme sur le dos de ses bètesj'dont
les sabots sonnent sur les pierres du chemin, effrayent les
perdrix au bord des. champs de betteraves. Tout s'éveille.
Les servantes, vannette eu main, jettent du grain aux pou-
les, et les pigeons qui font l'amour sur le toit de chaume,
viennent se piquer de leur bec tendra. Les cannes bavar-
des titubent sur le fumier ; les cochons roses, grognent tout
leur soûl. La vachère passé un fagot d'herbes sur l'épaulé;
un poulain noir, galope en ruant. Au grenier , le maître
muselle lui-même ses sacs pour le marché du lendemain.
La machine à battre, pies dfe la grange, commence son
charivari monotone, égrène lès épia ihuïëj casse la paille
jaune. Les moutons bêlent ilâh's les bergeries tièdes, les
chiens pleurent à la porte de leurs chenils de pierre. Quel-

f.A SLIK

■imiiiwmiiwil'iM'ijiji'iiii i

mots : Venez, six heures, Brébant, écrits au crayon sur
nn billet de cent francs.

La cocotte pi remettre de suite par sa femme do cham-
bre :

« Comme il vous plaira, cher baron, mais soyez assez
aimable pour remettre à ma bonne Un de vos cahiers de
papier à lettre, le mien est tout à fait épuisé. »

L'hôtel Bouillon est à vendre, d-nx acheteurs se dispu-
tent cet immeuble ; Duval et le jour ml l'Ordre.

Un curé do la basse Normandie prêchait un dimanche
sur le mystère de la Trinité. Il suait sang et eau, s'effor
çantdéfaire entrer dans la tête de ses ouailles ce point
obscur de la religion. Tout à coup il lui vint une idée :

« Mes frères, dit-il, la sainte Trinité.... c'est comme la
culotte de notre garde champêtre, qui a un deux jambes
et un fonds... n'est-ce pas ? et c'est toujours une seule et
même culotte...

Je ne sais si -devant un pareil argument l'assistance fut
convaincue...

Faubourg Montmartre, on peut lire celte affiche qui m'a
rempli de terreur :

Fermeture pour cause de décès.
Incessamment ouverture du marchand de vins.
Horrible !

Dans les petites affiches, on trouve cette singulière an-
nonce :

On demande un clerc d'avoué de !4 à 18 ans.........qui

a la queue en trompette, l'oreille basse, le poil gris et
ras.

*

Une bonne réponse d'un journal de province à un
abonné qui réclamait un numéro qu'il n'avait pas reçu :

— Nous vous prions de nous excuser; mais le rédacteur
spécialement chargé de faire les bandes ayant été indisposé,
notre service a dû être interrompu.

* «

Il existe une variété de président de police correction-
nelle assez agréable, c'est le président loustic.

Le président loustic est un homme du monde, bien ac-
cueilli dans les salons qu'il charme de ses bons mots. Il a
•les formes charmantes, dont il ne se départ jamais. Il con-
serve une certaine courtoisie avec le prévenu : il ne l'in-
jurie pas, il le blague.

Par exemple :

Le président : Vous êtes prévenu d'avoir battu votre
femme, maltraité votre mère et injurié la police ? Et ce
n'est pas la première fois. Vous êtes un récidiviste,

Le prévenu : Faites excuse, mon président, je suis un
ouvrier tourneur.

Le président, souriant : Elrbien, vous avez m.al tourné.

Ou bien :

L,e président : Votre profession ?

Le prévenu : Employé de la Compagnie Richer.

Le président : Mais vous en aviez un autre au moment
du délit?

Le prévenu: A ce moment-là j'étais peintre en bâtiments;
mais j'ai quitté...

Le président : Vous n'aimez peut-être pas l'odeur de la
pointure?... G. C.

queîois, une belle fille rondo en bonnet blanc, amène par
les cornes une génisse qu'elle attache sous un hangar, à la
roue d'une eharette, au-dessous dès colliers b'eus et des
fouets d'osier. Le taureau sort alors de l'étable, plissant ses
naseaux troués par un anneau de fer. Il secoue sa grosse
tête frisée, se fouette les flancs avec sa queue solide, beu-
gle lentement, puis galope, vers la vache au pis vierge.
H lui lèche les eûtes, la serre entre ses pattes poilues...
Et le coq qui a saisi une poulette par sa. crête rose, jette
en l'air un cri joyeux, alors que le taureau tombe d'amour
en mugissant. C'est tout. Le monde de la ferme est aux
champs.

En été on fait la moisson; oh coupe les blés hauts, l'a-
voine verte. Là faucille éclate aux mains dès filles rousses;
la faux d'acier rase le sol, sciant les bluëts pâles et les co-
quelicots rouges, qui s'inclinent cOmrne dos chapeaux de
cardinaux devant une calotte de papa. Ils sont beaux les
moissonneurs la chemise ouverte, la figure allumée sous
leur chapeau dé paiile au ruban Lieu. A leur ceinture une
pierre à aiguiser ; sous leur blOuSe dans tin fossé, à côté du
champ, un bidon de cidre, une gourde d'eau-de-vie. Lés
femmes, dont les seins gonflent la chemise de bure, ramas-
sent les blés fauchés, sarclent les gerbes;Rude métier! par
la chaleur d'août. Aussi quand vient le soir, à l'heure où le
soleil couchant se mire dans l'eau des rivières^ ils rentrent.
La soupe est sur la table, le lard sent bon, le cidre est frais.
Un morceau sur le pouce, un coup dans le gosier! Les mois-

REVES D'AMOUR

Sayez-vous un plaisir plus agréable que de surv
deux jolies jambes et d'écouter le frou-frou d u
robe de soie?

La ferme de la jambe dit et promet bien des choses
la musique delà robe fait rêver...

On suit, à distance.

On s'approcherait bien—pourvoir, et, ayant vu—
dire quelque chose. ,

Mais l'envers est quelquefois plus séduisant qu<^
face ; le chignon cent fois plus tentant que le V*lS
de la lèvre ; l'envergure où vient finir l'épine dorsa >
d'une rotondité plus' appétissante que le buste. ■•

Et puis, l'inconnu... le je ne sais quoi qu'on dev1^ '
les mille riens qu'on se dit, les pourlèchemenis ^
lèvres, la volupté du désir, les tentations... autant
bien-être, de raffinements, de jouissances idéales-••

Toute femme qui passe est l'enveloppe d'un i
man...

Et c'est bien joli, un roman !

Dàrts ttn rOman; il y a de l'amour !

Et l'amour...

*.

L'amour est fait de désillusions.

Il n'y a qSll la préface qui soit charmante — dans ^
roman-là. Le livre, il est le môme pour tous ; plus.
moins volumineux, avec des pae-es plus ou m01
écornées, des lieux communs, des redites, de la °'
quelquefois, quelquefois du sang...

Àh ! l'amour! l'amour ! méfiez'vous de l'amour-

* * ■
..'. Un soir, au clair de la lune, j'aperçus, se det-

nant dans le nuage de poussière que faisait la rà L

une forme exquise d'un gracieux délirant... ,

Les pieds, tout petits, trottaient menu; le■ ^ '
qui s'engouffrait dans la robe, montrait deux ]°
jambes, et les jambes disaient...

Chut ! 0 {.__

Je île saurais répéter ces choses-là ; qu'il vous s
fisc de savoir que l'ascension imaginaire à laqUeh J
me livrais était des plus voluptueuses.

Je m'approchai. .

Frou! front [roui... la robe de soie, elle aussi,
disait des choses, oh ! mais des choses [/-outillantes

/...

Ëile marchait toujours. •

J'étais là, à deux pas d'elle...

Où va-t-elle? pensais-jé. — L'éternelle réflexe
que se fait un homme qui suit une femme : —' a
rendez-vous !

Si je pouvais l'en détourner ? ..?

Si, au lieu d'aller chez l'autre, elle venait chezffi0

C'est si bon de tromper quelqu'un !

On n'aime point à être cocu, mais avec quel plai
on coeufie les autres !

Quel régal, le fruit défendu !

le

sur l
sonneurs vont s'étendre pêle-mêle, dans la grange »

foin sec. Us dorment jusqu'à l'aube— pas tous!

__ hi&6%'

vous, amoureux* les autres sOht trop las pour vous e
dre. A l'aube tout le mondé s'éveille, se trempe la tête
un seau d'eau, boit une goutte et retourne à la moisson-
besogne faite, on verra au crépuscule, sous la grande P
cochère, les lourdes voitures de paille roulant cahota
au claquement des fouets. C'est fini. On bâiit les meu e ^
l'épi en l'air, pour que la pluie glisse le long du fit» J
le pourisse point. Dé loin, au milieu de ces meules, la ,
ressemble à ufi château de tourelles. Bonnes tourelles "
peut moudre au moulin. Que de marquis voudraient
ainsi de la farine avec leurs châteaux.

L'automne arrive, le soleil s'attiédit, la terre fatignee
boùillohaérrieàtsdesaséve, se repose et sommeille-

des

Cherchez bien dans Vos souvenirs, et vous y trouv
des heures de partisse àmourensc.

aiètes

Les Belles heures ! On n'a plus les langueurs ml ;
du premier baiser, ni les fougues de l'étreinte folle- L t
bli emporte Je désir éteint : on sourit et on s'endor
terre doit immense et calme. Alors le paysan la remu »
laboure, l'ensemence, la herse. Au printemps elle S ^
veillera toute verte. Grosse affaire que le labourage-

La

la
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