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LA SCIE

Tous les envois d'argent, abonnements et règlements,
devront être adressés à M. César MERMET, directeur,
64, rue Neuve-des-Petits-Champs.

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Habent sua fata...

Notre numéro de la semaine dernière a paru trois
jours après l'heure accoutumée. Je vous assure que
{•apolitique est étrangère à l'événement, comme dirait
Bilboquet.

Nos mesures sont prises pour que dorénavant la
Scie paraisse tous les mercredis.

Notre dernier dessin a torturé bien des imagina-
tions.

Nous avons reçu à ce propos pas mal de lettres
extravagantes.

N'ayant pas eu le temps de dépouiller complète-
ment notre courrier, il nous est impossible de dési-
gner, aujourd'hui, les personnes qui ont mérite la
récompense promise.

La distribution solennelle des prix aura lieu pro-
chainement avec accompagnement de la musique
des Deux Reines et d'un discours prononcé par
M. Vitu. M. Lteorges Petilleau conduira l'orchestre et

agitera le verre d'eau sucrée.

G. M,

IA MÉDECÏME AU THÉÂTRE

Le Gymnase vient d'exhumer ce cours de clinique médicale
en cinq actes que M. Alexandre Dumas fîis nomme la Dame aux
Camélias.

Les âmes sensibles retournent sanglotter devant une créature
qui, belle et parée, meurt d'un mal épouvantable, teint de sang
son mouchoir 4e dentelles, et tousse coquettement entre deux
œillades amoureuses.

Mlle Pierson est certainement ravissante dans son rôle de poi-
trinaire ! Mais quelle singulière théorie que celle qui consiste à
faire de l'art avec des scènes d'agonie !

Pour moi, j'avoue qu'il m'a toujours été impossible de voir,
sans dégoût, se tordre sur la scène cette courtisane amaigrie,
sanctifiée par une maladie de poitrine.

Sans être rigoriste, ni exiger que le théâtre devienne une école
et la scène une chaire de prêcheur, la réhabilitation de la co-
cotte par la phtisie pulmonaire me semble une des plus joyeuses
fantaisies de cette époque.

Que Marguerite Gautier, la belle cascadeuse, au lieu de s'é-
teindre comme une lampe sans huile, épouse son Armand,
comme Jeannine épouse ie jeune Âubray, afin d'avoir de bons
gros bébés roses dont les éclats de rire lui fassent oublier ses
orgies d'autrefois, cela peut, à la rigueur, quoique bien risqués
passer pour un retour à la vie régulière et honnête.

Mais je ne vois, dans cette mort affreuse, écœurante, entre
une cuvette remplie de choses sans nom et un amant inconsola^
ble, qu'une leçon qui démontre qu'une femme a tort de passer
les nuits à boire, et que les courtisanes doivent se ménager un
peu plus quand elles veulent arriver à la soixantaine.

C'est là peut-être l'enseignement de haut goût que l'auteur a
voulu donner aux gourgandines de son temps. Je ne puis croire
qu'il ait voulu convertir une ordonnance de médecin en billet
pour le Paradis ! La mort n'esj pas une excuse.

11 est vrai qu'il y a l'amour ! lien .! un amour qui tousse et cra-
chotte, qui maigrit et se fane à vue d'œil, voilà qui est peu enga-
geant !

En somme, il était bien inutile de nous rendre cette œuvre
d'analyse médicale.

Quand donc laisserons-nous do côté lesMimis, les Marguerites
Gautier, les poitrinaires des mansardes ou des boudoirs, les
chambres de malades avec cet appareil de fioles et de médico^
ments. Combien je préfère?, au théâtre, les inoffensifs poignards
de mélodrames, les épées de fer-blanc qui rentrent discrètement
dans leur poignée d'or, ce bon poison des Borgia étincelant dans
son flacon de cristal, la mort discrète des traîtres, foudroyante et
sans hoquets funèbre^

Un bon coup de dague en pleine poitrine, et non cette tasse
de tisane !

Th. Ajiel.

7

Le Casino vient de rouvri? ses portes...

Il était temps; la, haute fashion, le high life et la plos
fine noblesse attendaient avec une impatience mal déguisée
l'ouverture de ces salons aristocratiques.

Le faubourg Saint-fjermain avait des fourmis dans les
jambes , et s'écriait: « Quand pourrons-nous gambiller un
peu ? »

Quant à la fine fleur du jockey-club, elle était prèle à en-
foncer les portes.

Le Casino a ouvert ses portes.... tout s'est passé pour le
mieux. A sept heures, les carosses les plus armoiries fai-
saient une queue qui se déroulait jusque sur les boule-
vards. Les domestiques poudrés à blanc tiraient les marche-
pieds des comtesses, dont les ancêtres se perdent, dans la

nuit des temps ; quant aux baronnes et aux marquises, on
pouvait les remuer à la pelle.

Sari jeune, radieux, échangeait avec la haute noblesse de
France les saluts les plus gracieux.

Sari—sans fierté —souriait aux douairières, donnait
des poignées de mains aux trente-six quartiers.

Je me présentai au contrôle, suivant la foule embaumée
de mille odeurs et diapée de couleurs les plus éfincelan-
tes.

Une musique délicieuse exécutait cet air si aristocrati-
que :

« A la Monaco, on chasse, on dédiasse I »

J'étais loin de m'attendre à rencontrer au Casino des
Rigolboche et des Alice, le dessus du panier de la haute
société parisienne. J'avoue qu'en tremblant je tendis ma
lettre d'invitation au contrôleur.

Une odeur d'ambre musqué me monta au nez. — Je
n'avais pas remarqué que mon billet était aristocratique-
ment parfumé.

Le duc de***, qui tenait le contrôle, daigaa prendre le
papier, et, en le froissant dans ses mains délicates, me
dit :

—- Vous voulez entrer.

— Ooi,fis-je.

— Mais vous manquez de tenue; vous ne devez être
qu'un journaliste.

— Je l'avoue.

— Vous ne pouvez pas pénétrer céans.

— Pourquoi, insinuais-je humblement.

— Pourquoi ; il me le demande ! barons et marquis. Il ose
me le demander, dit-il en se retournant vers los sous-con-
trôleurs..., ce faquin, ce drôle...

— Oui, enfin...

— Voyons, cher, s'écria-t-il, où est votre galurin ?
En effet, je n'avais pas de galurin, et je m'enfuis épou-
vanté. S. L,

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THÉÂTRE MONTMARTRE

M. Chotel l'intelligent directeur des théâtres de Montmartre et
des Bafgno !es, vent de remettre en scène un drame qui ra!
mené avec lui tout un monde de souvenirs '

1p= ancienS
C'est Vautrin. Qui n'a pas entendu raconter par «=. .^

habitués de la Porte-Saint-Martin la fameuse entrée de »**

costumé en général mexicain ? . ^'un

Quand le vieux lion se décoiffa, ce ne fut dans là sa e q
cri de surprise. . t geg

On reconnut Louis-Philippe avec son toupet légendaire <
favoris historiques. ffrand

L'autorité seule n'eut pas envie de rire. La cascade s

1 fit Hlt'UOU^

comédien, malgré la liberté dont on jouissait alors, ■"
la pièce.
Le drame de Balzac n'eut qu'une seule représentation-

M. Chotel qui, à Montmartre, s'est chargé du rôle de vau '
n'imite dans la pièce aucun personnage célèbre. Il n en -n

moins fort amusant, et il a fait de ce sombre et ingénieux c
un type fort intéressant.

, . '. mni char-
La pièce a vieilli,[Elîe est d'ailleurs pou scemque et ma ^
pentée. Les personnages s'agitent et se démènent sans que
se développe. . 'haïs-

Co voleur dans la peau d'un bourgeois (ce bourgeois 4U 'ffl0
sait tant Balzac), cet agent de police qui passe dans le ^^
sous tous les masques, sont des types invraisemblables e ■ ^^
Mais aussi quelle poigne possède le maître dans le dialog ■ ^
scènes, à défaut d'intérêt, saisissent le spectateur par ce
coloré, et vigoureux qui est la gloire de l'immortel romancie

La troupe de Montmartre s'acquitte à merveille^ de a
qu'elle s'est imposée en exhumant ce vieux drame îmço j

Nous avons remarqué l'excellente Mme Renard, la "1

fameux ténor, qui joue en vraie comédienne; Mlle Aug
qui dit juste et vrai; avec un peu plus de hardiesse, cette 0
mante actrice pourra bientôt aborder les grands rôles
qui lui sont désignés d'avance par son genre de talent. afâ.

Le côté dos hommes, sanr- être irréprochable, est asse' .

sant. Nous savons ce qu'il faut d'indulgence pour ces ar î ^

jouent ie drame presque au pied levé, à cause du renouv
continuel de l'affiche.

Quant à Chotel, il est dans Vautrin grand comédien. ^

centue admirablement les nuances du rôle, tantôt terri .

bonasse sous la figure du bourgeois, cynique et gascon •
celle du général mexicain.

J'ai dit que Vautrin avait vieilli..Ce type a été rej

.indre ceux

s si un que vauirm avait vienu.oc i.,Yyc a v"v • -j u1

des Robert Macaire, des Gogo, des Bertrand et des Mayeu
ont fait l'effroi et la gaieté de nos pères. J'engage cepen ^
M. Chotel à continuer cette exhibition qu'il a commen^fS'par-
îhéàtre qui ne vit pas avec les œuvres inédites, me sem I ^
faitement placé pour cola. H attirera chez lui les curieus
genres perdus et oubliés. jeS

Quand jouera-t-il Robert Macaire, l'Auberge des hdre >

yuauu jouera-i-n nuueri mavtïtre, i auuci yv «*"- JpuX.

Deux forçais ou quelques-uns de ces bons mélodrames \ {
temps, peut-être enfantins pour les encenseurs de Sar ^
Dumas, mais qui possédaient au moins la vigueur et 1
l'école romantique, ce charme de notre jeunesse?

C

TABLEAUX PARISIENS

LA MECHE FOLLE-

• i rtucl ('c"
Quel horrible coup de vent, mes bous amis. v*

luge! «ans01

J'allais, sans dire gare, hébété, stupide, le ctop ' du
les yeux, le menton dans la poitrine, trempé corn
bleu à douze, et sans parapluie! ->y ai

Je ne suis pas encore guéri de la bronchite <lu-
pincée. Mais quel plaisir de roi.

Lisez plutôt : 'nso*

Elle trottinait, sautillait, piétinait, provoquante ^n
lente, éclaboussante, piquant bravement du talon a
milieu des petites mares jaunes, le nez en l'a-11"» I
neuf pour la conquête.

Chose étrange ! amère désillusion ! il i»»»1" ~;
diable eut pris congé de sa tète ce jour-là et la*a >
son cerveau, la place à quelque machiavélique I,r ^ot-
tion : le bas de son jupon touchait le talon de s ^^
tine ! pas l'ombre de mollet! pas un centimètre
blanc ! ntor"

Ses deux bras, en revanche, se démenaient en
sions excentriques et télégraphiques. fm'el|0

La main droite surtout. Il n'était pas de seconde q ^
ne la portât d'un mouvement fébrile, au dessu

iare°

fallait bi:n ^ ]e

mignonne petite oreille !... . #&-

Je suivais, intrigué, piqué au vif, résolu à devej ^tif
portun, gêneur au besoin, mais aussi à connaître ^g

qui me dérobait la vue si ardemment attendue "•
jambe, objet de mes poursuites et de mon désir- =epriS

Soudain elle s'arrêia devant une glace; en un»*01
l'avance et je vis... mèche

Je vis sa petite main rouge tordre avec rage un _

insurgée, qu'ellearrondissait en demi-cercle sur la
Je devinai. _ a'accro-

Quel coup d'œil dans la glace ! oh ! le polis»0" * deS
che-dindon !... brrr ! ! ! pas de chance ! Le vent
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