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LA SCIE

Tdus les envois d'argent, abonnements et règlements,
devront être adressés à M. César M.EUKE%, directeur,
64, rue Neuve-des-Petits-Champ»,

.

CRÉPIN Aîné'

Dans notre galerie des contemporains, Crépin aîné, de Vidou-
viile, trouve naturellement sa place.

11 est le fondateur d'un établissement philanthropique et mo-
ralisateur que tout le monde connaît, il a trouvé le moyen de
faciliter l'achat de tout 'ce qui est nécessaire à la vie, ssns on
faire supporter à l'épargne le poids de l'intérêt.

La Maison Crépin aîné ne fait pas payer le crédit.

11 est inutile de revenir sur l'heureuse combinaison qui Lrae
la base de cette maison de premier ordre.

Grâce à elle, Crépin aîné est nommé à juste titre le bienfaiteur
de la classe laborieuse ; il a su empêcher le travailleur de recou-
rir à l'onéreux emprunt du Mont-de-Piété, en permettant à l'ou-
vrier de déposer dans sa caisse, sou par sou son, épargne, qu'il
peut retirer suivant ses besoins en livrant les marchandises à
moitié paiement.

Crépin aîné est en outre un inventeur distingué, sa machine à
coudre la Fidèle, d'un prix de revient sans précédent et son
fourneau économique, si ingénieux, seront bientôt dans tous les
petits ménages.

11 s'est préoccupé, en créant ces deux instruments, à rendre
possible la vie de l'ouvrière :

En lui facilitant un travail bien rétribué, et en la nourrissant
à bon marché.

LA MEDECINE AU THEATRE

Le Gymnase vient d'exhumer ce cours de clinique médicale
en cinq actes que M. Alexandre Dumas fils nomme la Dame aux
Camélias.

Les âmes sensibles retournent sanglotter devant une créature
qui, belle et parée, meurt d'un mal épouvantable, teint de sang
son mouchoir de dentelles, et tousse coquettement entre deux
œillades amoureuses.

MllePierson est certainement ravissante dans son rôle de poi-
trinaire ! Mais quelle singulière théorie que celle qui consiste à
faire de l'art avec des scènes d'agonie !

Pour moi, j'avoue qu'il m'a toujours été impossible de vd^,
sans dégoût, se tordre sur la scène cette courtisane amaigrie,
sanctifiée par une maladie de poitrine.

Sans être rigoriste, ni exiger que le théâtre devienne une école
et la scène une chaire de prêcheur, la réhabilitation de la co-
cotte par la phtisie pulmonaire me semble une des plus joyeuses
fantaisies de cette époque.

Que Marguerite Gautier, la belle cascadeuse, au lieu de s'é-
teindre comme ' une lampe sans huile, épouse son Armand,
comme Jeannine épouse le jeune Aubray, afin d'avoir de bons
gros bébés roses dont les éclats de rire lui fassent oublier ses
orgies d'autrefois, cela peut, à la rigueur, quoique bien risqué,
passer pour un retour à la vie régulière et honnête.

Mais je ne 'vois, dans cette mort affreuse, écœurante, entre
une cuvette remplie de choses sans nom et un amant inconsola-
ble, qu'une leçon qui démontre qu'une femme a tort "de passer
les nuitg à boire, et que les courtisanes doivent se ménager un
peu plus, quand elles veulent arriver à la soixantaine.

C'est là peut-être l'enseignement de haut goût que' l'auteur a
voulu donner aux gourgandines de son temps. Je ne puis croire
qu'il ait vouju convertir une ordonnance de médecin en billet
pour le Paradis ! La mort n'est pas une excuse.

Il est vrai qu'il y a l'amour ! Hen ! un amour qui tousse et cra,?
chotte, qui maigrit et se fane à vue d'oeil, voilà qui est peu eng*.
géant I ~*~*"~*»^

* *

En soiame, il était bien inutile de nous rendre cette œù^re
d'analyse médicale.

Quand donc laisserons-nous de côté lesMimis, les Marguerites •
Gautier, les poitrinaires des mansardes ou des boudoirs, les
chambras de malades avec cet appareil de fioles et de médica-
ments. Combien je préfère, au''théâtre,'les inoffensifs poignards
de mélodrames, les épées de fer-blanc qui rentrent discrètement
dans leur poignée d'or, ce bon poison des Borgia étincelant dans
son flacon de cristal, la mort discrète des traîtres, foudroyante et
sans hoquets funèbres ■

Un bon coup de dague en pleine poitrine, et non cette tasse
de tisane !

Th. Abel.

Le Casino Tient de rouvrir ses portes...

Il était temps; la haute fashion, le high life et la plus
fine noblesse attendaient avec une impatience mal déguisée
l'ouverture de ces galons aristocratiques.

Le faubourg Saint-fjermain avait des fourmis dans les
jambes , et s'écriait : « Quand pourrons-nous gambiller un
peu ? »

Quant à la fine fleur du jQO&eyrclub, elle était prête à. en-
foncer les portes.

Le Casino a ouvert ses portes....' tauijt'ejll passé pour le
mieux. A sept heures, les carosses les pl^| armoiries fai-
saient une queue qui se déroulait jusque sur les boule-
vards. Les domestiques poudrés à blanc tiraient les marche-
pieds des comtesses, dont" les ancêtres se perdent dans la

nuit des temps; quant aux baronnes et aux marquises", ôri
pouvait les remuer à la pelle. ...

Sari jeune, radieux, échangeait avee la haute noblesse de
France les saluts les plus gracieux.

Sari — sans fierté -— souriait aux douairières, donnait
-des poignées de mains anx trente-six quartiers.

Je me présentai au contrôle, suivant la foule embaumée
de mille odeurs et diapée de couleurs les plus étincelan-
tes.

Une musique délicieuse exécutait cet air si aristocrati-
que :

« A la Monaco, on chasse, on déchasse ! »

J'étais loin de m'attendre à rencontrer au Casino des
Rigolboehe et des Alice, le dessus du panier de la haute
société parisienne. J'avoue qu'entremblant je tendis ma
lettre d'invitation au contrôleur.

Une odeur d'ambre musqué me monta au nez. — Je
n'avais pas remarqué que mon billet était aristoeratique--
ment parfumé.

, Le duc de ***, qui tenait le contrôle, daigna prendre le
papier, et, en le froissant dans ses mains délicates, me
dit :

— Vous voulez entrer.

— Oui, fls-je.

— Mais vous manquez de tenue; vous ne devez être
qu'un journaliste.

— Je l'avoue.

— Vous ne pouvez pas pénétrer céans.

— Pourquoi, insinuais-je humblement.

— Pourquoi ; il me le demande ! barons et marquis. Il oîc
me le demander, dit-il en se retournant vers les sous-con-
trôleurs..., ce faquin, ce drôle,..

— Oui, enfin...

— Voyons, cher, s'écria-t-il, où est votre galurin ?
En effet, je n'avais pas de galurin, et je m'enfuis épou-
vanté. S. L.

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THEATRE MONTMARTRE

Vautrin

««f^TV^^- diFecteurd^ théâtres de Montmartre et

meneur S; T' ^ ™* ™ Scène «" d™™ U 'a-
mène avec lui tout un monde de souvenirs.

C'est Vautrin. Qui n'a pas entendu raconter par les ane ^
habitués de la Porte-Saint-Martin la fameuse entrée 4e Freden
costumé en général mexicain ? ,

Quand le vieux lion se décoiffa, ce ne fut dans la salle q
cri de surprise.

On reconnut Louis-Philippe avec son toupet légendaire e s
favoris historiques. . ,

L'autorité seule n'eut pas envie de rire. La cascade du gra
comédien, malgré la liberté dont on jouissait alors, fit inter i ,■
la pièce. ^t\

Le drame de Balzac n'eut qu'une seule représentation-

M. Choie! qui, à Montmartre, s'est chargé du rôle de Vautrin,
n'imite dans la pièce aucun personnage célèbre. Il n'en est p
moins fort amusant, et il a fait de ce sombre et ingénieux coquin
un type fort intéressant.

Bf/ __

La pièce a vieilli,|Elle est d'ailleurs peu scénique et mal char-
pentée. Les personnages s'agitent et se démènent sans que l'action
se développe.

Ce voleur dans la peau d'un bourgeois (ce bourgeois qu'hais-
sait tant Balzac), cet agent de police qui passe dans le drame
sous tous les masques, sont des types invraisemblables et uses.
Mais aussi quelle poigne possède le maître dans le dialogue. Le
scènes, à défaut d'intérêt, saisissent le spectateur par ce sty s
coloré et vigoureux qui est la gloire de l'immortel romancier.

La troupe de Montmartre s'acquitte à merveille de la tâc e
qu'elle s'est imposée en exhumant ce vieux drame impossible.

Nous avons remarqué l'excellente Mme Renard, la veuve du
fameux ténor, qui joue en vraie comédienne; Mlle Augustine,
qui dit juste et vrai; avec un peu plus de hardiesse, cette char-
mante actrice pourra bientôt aborder les grands rôles de dram
qui lui sont désignés d'avance par son genre de talent.

Le côté des hommes, sans être irréprochable, est assez suffi-
sant. Nous savons ce qu'il faut d'indulgence pour ces artistes qui
jouent le drame presque au pied levé, à cause du renouvellement
continuel de l'affiche.

Quant à Chotel, il est dans Vautrin grand comédien. Il ac-
centue admirablement les nuances du rôle, tantôt terriblement
bonasse sous Ja figure du bourgeois, cynique et gascon sous
celle du généra! mexicain.

J'ai dit que Vautrin avait vieilli. Ce type a été rejoindre ceux
des Robert Macaire, des Gogo, des Bertrand et des Mayftux qui
ont fait l'effroi et la gaieté de nos pères. J'engage cependant
M. Chotel à continuer cette exhibition qu'il a commencée. Son
théâtre qui ne vit pas avec les œuvres inédites, nie semble par-
faitement placé pour cela. Il attirera chez lui les curieux de ce
genres perdus et oubliés.

Quand jouera-t-il Robert Maeaire, l'Auberge 4es Adrets, les
Deux forçais ou quelques-uns de ces bons mélodrames du vieux
temps, peut-être enfantins pour les encenseurs de Sardou e
Dumas, mais qui possédaient au moins la vigueur et l'éclat de
l'école romantique, ce charme de notre jeunesse?

G. C.

TABLEAUX PARISIENS

LA MÈCHE FQUE-

Quel horrible coup de vent, me» bons amis ! Que* de"
luge!

J'allais, sans dire gare, hébété, stupide, le ebapeau sur
les yeux, le menton dans la poitrine, trempé comme
bleu à douze, et sans parapluie !

Je ne suis pas encore guéri de la bronohite que J ?
pincée. Mais quel plaisir de roi.

Lisez plutôt :

Elle trottinait, sautillait, piétinait, provoquante, iDS°*
lente, éclaboussante, piquant bravement du talQpau bea_
milieu des petites mares jaunes, le nez en l'air, parée
neuf pour la conquête.

Chose étrange ! amère désillusion ! il fallait biiSR (la0
diable eut pris congé de sa tête ce jour-là et.laisjfé, til1
son cerveaiij la place à quelque machiavélique préoçeup
tion : le bas de son jupon touchait le talon de sa r°
! pas l'ombre de mollet! pas un centimètre de jarre

ne !

Ses deux bras, en revanche, se démen|i«pt §§ contor
sions excentriques et télégraphiques.

La main droite surtout. Il n'était pas de seeofl^ (ï,a'e °
ne la portât d'un mouvement fébrile, au dwssus de S
mignonne petite oreille !.'.■■.

Je suivais, intrigué, piqué au vif, résolu à; devenir n»"
portun, gêneur au. besoin, mais aussi à oonsaître le m0 Jf
qui me dérobait là tue si ardemment attendue du bas
jambe, objet de mes poursuites et de mon désir.

Soudain elle s'arrêta devant une glace; en un bond jepn
l'avance et je vis...

Je vis sa petite main rouge tordre avec rage iirie mec
insurgée, qu'elle arrondissait en demi-eer^ie sur 1* tempe--
Je devinai.

Quel coup d'œil dans la glace ! oh ! le polisson d'accro-
ché-dindon!... brrr ! ! ! pas de chance ! Le vent fait
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