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18 RECUEIL DE FRAGMENS
L'art, qui profite de tout, a su aussi, à l'aide de la draperie,
unir et distinguer les deux figures; jetée sur l'épaule gauche du jeune
Dieu, sans rien voiler des belles parties supérieures de son corps, elle
ennoblit celui du Faune, retombe sur la cuisse de Bacchus, n'en
cache point l'articulation, et termine sa figure avec dignité. Le Faune
se fait, d'une torche encore ardente, un soutien qui devient en même
tems celui de l'ensemble de ce groupe enchanteur.
J'en prolongerais l'examen, si je ne craignais de donner à mes
lecteurs un ennui que je ne redouterais pas pour eux, s'ils avaient le
morceau original sous les yeux : ils y verraient l'art animant, pour
ainsi dire, une de ces pensées délicates que le génie seul peut concevoir.
On aurait peine à croire combien le choix de la matière employée
pour rendre de pareilles compositions ajoute à leur effet. Dfens ce
fragment, c'est une terre passée au tamis, et d'une finesse extrême;
elle n'a rien d'égal dans plus de cinq cents autres morceaux de ma
collection.
Cette finesse permet de donner un beau poli, et prête ainsi aux
ouvrages de terre cuite un moyen de plus pour plaire aux yeux. Cet
agrément est, à l'égard des sculptures, ce qu'est pour la peinture le
charme de la couleur; la gravure n'en peut exprimer l'effet.
Le sujet de ce groupe est souvent répété, comme tous ceux qui
tiennent aux mystères, aux victoires et aux plaisirs de Bacchus.
Je l'ai vu dans le cabinet de M. Townley, dont j'ai déjà parlé : on
le retrouvera dans la composition d'un bas-relief, plus intact,
planche vn, w° w.
Je dois le beau fragment que je donne ici à M. Dufourny, habile
professeur d'architecture, et membre de l'Institut, qui, connaissant
toute la beauté de ce morceau, a bien voulu cependant en enrichir
ma collection.
18 RECUEIL DE FRAGMENS
L'art, qui profite de tout, a su aussi, à l'aide de la draperie,
unir et distinguer les deux figures; jetée sur l'épaule gauche du jeune
Dieu, sans rien voiler des belles parties supérieures de son corps, elle
ennoblit celui du Faune, retombe sur la cuisse de Bacchus, n'en
cache point l'articulation, et termine sa figure avec dignité. Le Faune
se fait, d'une torche encore ardente, un soutien qui devient en même
tems celui de l'ensemble de ce groupe enchanteur.
J'en prolongerais l'examen, si je ne craignais de donner à mes
lecteurs un ennui que je ne redouterais pas pour eux, s'ils avaient le
morceau original sous les yeux : ils y verraient l'art animant, pour
ainsi dire, une de ces pensées délicates que le génie seul peut concevoir.
On aurait peine à croire combien le choix de la matière employée
pour rendre de pareilles compositions ajoute à leur effet. Dfens ce
fragment, c'est une terre passée au tamis, et d'une finesse extrême;
elle n'a rien d'égal dans plus de cinq cents autres morceaux de ma
collection.
Cette finesse permet de donner un beau poli, et prête ainsi aux
ouvrages de terre cuite un moyen de plus pour plaire aux yeux. Cet
agrément est, à l'égard des sculptures, ce qu'est pour la peinture le
charme de la couleur; la gravure n'en peut exprimer l'effet.
Le sujet de ce groupe est souvent répété, comme tous ceux qui
tiennent aux mystères, aux victoires et aux plaisirs de Bacchus.
Je l'ai vu dans le cabinet de M. Townley, dont j'ai déjà parlé : on
le retrouvera dans la composition d'un bas-relief, plus intact,
planche vn, w° w.
Je dois le beau fragment que je donne ici à M. Dufourny, habile
professeur d'architecture, et membre de l'Institut, qui, connaissant
toute la beauté de ce morceau, a bien voulu cependant en enrichir
ma collection.