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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0213
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SYSTÈME GOTHIQUE. 77

dont les lignes, au lieu de produire une pointe aiguë' par leur intersection diagonale, comme dans
l'arc en tiers-point, se relèvent subitement après un renflement très sensible, et offrent la forme
d'une accolade; la base qui, au lieu de présenter le plus grand diamètre de la courbe, comme dans
l'arc circulaire, se trouve diminuée ou rétrécie par deux parties rentrantes, qui donnent à l'arc une
sorte de ressemblance avec un fer à cheval.

La figure i çn retrace le plus ancien exemple : c'est la porte d'entrée ou la façade de la mosquée
de Cordoue citée ci-dessus. On reconnaît néanmoins, dans les figures 3 et f\, qui représentent l'in-
térieur de cet édifice, que les Arabes faisaient encore plus généralement usage de l'arc demi-circu-
laire. Les figures 5 et 6, qui font voir plus en grand les membres principaux de celte architecture, ,
tels que les colonnes, les pilastres, les chapiteaux et les entablcmens, et la figure 7, qui présente le
détail de certains arcs entrelacés d'une manière extraordinaire au-dessus des colonnes, pour leur
servir de lien et d'appui, ont pour objet de donner une idée plus précise du style bizarre que l'ar-
cbitecturc arabe présente dans son premier âge, au VM° siècle.

C'est à Grenade que l'on voit ce qu'elle a été dans son dernier âge, c'est-à-dire aux XIVe et XVe
siècles, vers la fin de la domination des Arabes en Espagne.

Les figures 9.0, 21, 22, i3, i5 et 27 représentent les plans, les debors et les intérieurs d'un édi-
fice de celte ville, qu'ils appelèrent et que l'on appelle encore le palais de l'sllliambra. Elles font
connaître combien ils mettaient alors de riebesse et de légèreté dans l'emploi et dans l'exécution
des ornemens de leur architecture. La forme des arcs et des arcades est encore, fig. ai et aà, celle
que nous avons décrite plus haut: est-ce à cet arc que l'ogive doit son origine, et n'en est-il lui-
même qu'une variété?

Du reste, tout, dans la disposition générale et dans les détails principaux de ce dernier édi-
fice, annonce, de la manière la plus sensible, un progrès vers le perfectionnement de l'Art, qui
s'opérait alors chez les Arabes comme chez tous les peuples civilisés. A l'égard de la solidité, dans les
constructions où elle est spécialement requise, comme les portes ou les murs de villes, les fig. 2 et
21 nous permettent également d'en juger, aux deux époques des VIII' et XV' siècles.

11 serait sans doute fort intéressant de connaître les variations que l'art de bâtir éprouva chez les
Arabes, pendant l'intervalle de tems qui sépare ces deux époques. L'ouvrage commence par les aca-
démiciens espagnols, dont nous avons parlé plus liant, devait satisfaire à cet égard notre curiosité,
s'ils eussent pu le compléter dans ses principales parties, et sur-tout y joindre leurs doctes com-
mentaires (a). Pour suppléer jusqu'à un certain point à eelte lacune, j'ai fait insérer ici, sous les
J\° ia, i3, 14, i5 et 16, deux plans, une élévation, et deux vues intérieures, d'un château arabe appelé
la Zisa, situé sur le chemin de Morrcale à Palcrme. Ce sont les émirs sarrazïns qui l'ont fait bâtir,
du IX' au XI' siècle, dans le tems qu'ils occupaient la Sicile. Les arcs de l'intérieur comme de l'ex-
térieur de cel édifice, sont légèrement aigus, et s'éloignent peu du plein ceintre; cependant la ten-
dance vers la forme ogive devient assez sensible sur la face extérieure. Serait-ee pareeqne , du _\ T
siècle au X1T, ce genre d'arc .naissait en quelque sorte entre les mains des Arabes; ou pareeque,
déjà pratiqué à cette époque dans le nord de l'Europe, il s'était introduit chez les Arabes par leur
contact avec les Normands, qui ue parvinrent à les ebasser de la Sicile que vers la fin du XI'siècle?
11 est peut-être plus probable encore que c'est dans des restaurations postérieures que l'arc ogive,
dont l'église même de Morreale nous a fourni un exemple au XII' siècle ( Voy. pi. XXXVI, fig. 34),
aura été employé, soit au-dedaus'soit au-debors du palais de la Zisa, par ceux qui l'occupèrent
après les Arabes.

J'ai réuni sur cette planche tout ce que j'ai pu recueillir, en édifices arabes, de plus propre à jeter
quelques lumières sur l'opinion de ceux qui voient, dans le style de cette architecture, le véritable et
unique modèle de l'architecture dite gothique; sur-tout lorsque cellc-.ci arrive à ce qu'on appelle

(a) Nous pouvons attendre ce secours du grand ouvrage dont M. de . saïque de la ville antique SXlaïiea, esi pour nnus du plus heureux
I .aborde s'oei une sur l'Kip.'itfne, et si!r ses niun m unis de ions les tenu augure, et se recommande cjjalcmem ]i.ir 1j luayiii licence el |iar la
et de 10us les [jelires. Celui qu'il ;■ publié assei rixeininciiijsur lyiciiio- fidélité de l'exécution.
 
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