DÉCADENCE.
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sont dénués de proportions) dont toutes les formes sont impraticables, et dont les ornemens mêmes,
enfans du caprice, choquent toute espèce de convenance.
Cette mode nouvelle ne pouvait manquer de corrompre le j ugement du public, et de l'aire perdre de
vue aux artistes eux-mêmes les vraies beautés delà Peinture. Aussi, dès ce moment, borné à des com-
positions dont l'invention ne demandait ni la connaissance des passions humaines, ni celle de l'his-
toire, et dont l'exécution n'exigeait ni l'étude de l'anatoniic, ni un dessin correct, cet art avili
marcha-t-il rapidement vers sa ruine (a). Il s'égara aussitôt qu'il perdit de vue les beaux modèles
qui l'avaient conduit à la perfection. Réduit au vain ornement des murailles, attachant ses ou-
vrages à des cmplacemens souvent ignobles, il perdit la gloire qui l'environnait, lorsque dans les
beaux jours des premières Ecoles, ce n'était pas le plaisir d'un seul qui l'occupait, et lorsqu'un
beau tableau pouvant se transporter, un grand peintre appartenait à l'univers entier, suivant l'ex-
pression de ce Pline qui ennoblit tout (b).
C'est pour démontrer ce changement que la planche II a été composée.
Le caractère insignifiant ou ridicule des objets qu'elle renferme, semble prouver que toutes les
institutions, et toutes les inventions humaines, une fois arrivées à la perfection, trouvent en elles-
mêmes une cause de décadence, avant qu'il se présente des causes étrangères. Parvenues à une cer-
taine hauteur, ne pouvant plus croître, elles s'étendent, pour ainsi dire en largeur, elles se rami-
fient, se portent vers des recherches futiles, et se chargent d'ornemens superflus, destructifs de
leur essence: tel un fleuve, grand et majestueux, grossi pendant un long cours du tribut de cent
rivières, lorsqu'il est parvenu vers la fui de sa course, dépasse ses bords, se divise en branches
inutiles, nuisibles, et se perd enfin dans les sables qu'il a lui-même amoncelés.
Nous avons vu l'Architecture décheoir de sa grandeur en s'éloignant de sa simplicité première,
perdre sa grâce eu abandonnant ses proportions, et tomber dans le désordre et la lourdeur, pour
ne se relever qu'après avoir passé par les erreurs du système le plus bizarre. Nous allons voir pa-
reillement la Peinture oublier les productions ingénieuses et touchantes des beaux siècles, mécon-
d'avoir fait adopter 1.
[il a
vill,-.
rappe
, lorsqu'il v
.....I q«i
r l'École
ble. Ce-
.1 lus ]|.I-
s pem
jourd'hui bu muséo de Pûrtici, je veux dire celles de l'ompci, d'Her-
cûlanuoi, de Kéihia, et celles de la ville de Stabia, où il trouva la
mort, dous l'éruption du Vésuve, en cherchant sou ami Poraponianus.
Viiruve, .nti>le, cl juge plus sévère que ces historiens, après avoir
l'ail une dcsrripiiiju plus dclaillée des peintures exécutées par I.udiiis
ou p.ir lés élèves, déploie l'usage déraisonnable de ce genre d'orne-
ment, ci le préjudii e que l'An eu soulViil.
Ce n'est donc pas sans fondement ipie je place à eette époque les
cuiimiencctiieiis au moins de l;i ikv.idriiiv île la Peinture.
<i le> promue i*ir
«./m. ,,,„,fc,,„'ora
, cur pitlclierrimir
n talmlarum, et t/uœdam
cupidîtas hœc tropic
nuda virtuspiaeen
sipicturadcjeciuci,
omnibus dus hominibusqux'formofior video-
i/uidiptitl .-/pcl/rs, l'hitliiisvc, gru-culieleli-
On pe,
u croire
encore, comme je l'ai dit, qu'elle y fut entraînée
<!>">'» œ&ptiorum
avec rapi
ht, pué
que Pline, qui semble devenir plus précis lorsqu'il
venit. Celte méthode
traite ce
;urdc comme la cause principale de cette déçradj-
rérente de celle que
tion le cl
oiN Ijl.'oi
x faisait assez généralement de sujets peu digues de
Peinture, suivant le t
l'applicat
ion d'un
pinceau savant, et même d'images e M rava gantes; et
Marner, breviores ip
puisque <
: coté le goût de cette sono de peinture s'étendait
nit (lib. XXXV, cap
ebatraej.
jur davai
nage: et nosirin eetalû imaaiam expicturd non
que celles de P&roni
O millet in
(XXXV,
cap. -j.)
idée positive de ces n
Néron
.élit iep
résenicr sur une toile de lao pieds de liant ; et un
On peut voira ce si
de se- af
Franchis
it peindre sous les portiquca d'Aiitimn tous loa.glu-
§ io. — Winkelut;.....
plu,
■ llu- i
ni- Je
de la foudre : Et eapklura, yitttpcractu esset
/k(i™*(ibid).
Pétrone confirme en ceci l'opinion de Pline, <
qu'il écrivait snus le règne de Néron, son jugeu
niême époque. En cherchant il rccoumiiiro l','i;;c i
d'une galerie ipi'il examine, il OU fi-ippe de la d
■I en reconnaît pareil le mont la cause dans le clu
Recherchas philosopli. sur les Égyptiens ■
mœurs dont il fait des descripl
celle époque plutôt qu'à celle di
(b) Pictotytia rcs commuai
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sont dénués de proportions) dont toutes les formes sont impraticables, et dont les ornemens mêmes,
enfans du caprice, choquent toute espèce de convenance.
Cette mode nouvelle ne pouvait manquer de corrompre le j ugement du public, et de l'aire perdre de
vue aux artistes eux-mêmes les vraies beautés delà Peinture. Aussi, dès ce moment, borné à des com-
positions dont l'invention ne demandait ni la connaissance des passions humaines, ni celle de l'his-
toire, et dont l'exécution n'exigeait ni l'étude de l'anatoniic, ni un dessin correct, cet art avili
marcha-t-il rapidement vers sa ruine (a). Il s'égara aussitôt qu'il perdit de vue les beaux modèles
qui l'avaient conduit à la perfection. Réduit au vain ornement des murailles, attachant ses ou-
vrages à des cmplacemens souvent ignobles, il perdit la gloire qui l'environnait, lorsque dans les
beaux jours des premières Ecoles, ce n'était pas le plaisir d'un seul qui l'occupait, et lorsqu'un
beau tableau pouvant se transporter, un grand peintre appartenait à l'univers entier, suivant l'ex-
pression de ce Pline qui ennoblit tout (b).
C'est pour démontrer ce changement que la planche II a été composée.
Le caractère insignifiant ou ridicule des objets qu'elle renferme, semble prouver que toutes les
institutions, et toutes les inventions humaines, une fois arrivées à la perfection, trouvent en elles-
mêmes une cause de décadence, avant qu'il se présente des causes étrangères. Parvenues à une cer-
taine hauteur, ne pouvant plus croître, elles s'étendent, pour ainsi dire en largeur, elles se rami-
fient, se portent vers des recherches futiles, et se chargent d'ornemens superflus, destructifs de
leur essence: tel un fleuve, grand et majestueux, grossi pendant un long cours du tribut de cent
rivières, lorsqu'il est parvenu vers la fui de sa course, dépasse ses bords, se divise en branches
inutiles, nuisibles, et se perd enfin dans les sables qu'il a lui-même amoncelés.
Nous avons vu l'Architecture décheoir de sa grandeur en s'éloignant de sa simplicité première,
perdre sa grâce eu abandonnant ses proportions, et tomber dans le désordre et la lourdeur, pour
ne se relever qu'après avoir passé par les erreurs du système le plus bizarre. Nous allons voir pa-
reillement la Peinture oublier les productions ingénieuses et touchantes des beaux siècles, mécon-
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mort, dous l'éruption du Vésuve, en cherchant sou ami Poraponianus.
Viiruve, .nti>le, cl juge plus sévère que ces historiens, après avoir
l'ail une dcsrripiiiju plus dclaillée des peintures exécutées par I.udiiis
ou p.ir lés élèves, déploie l'usage déraisonnable de ce genre d'orne-
ment, ci le préjudii e que l'An eu soulViil.
Ce n'est donc pas sans fondement ipie je place à eette époque les
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Peinture, suivant le t
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mœurs dont il fait des descripl
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