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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0298
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Â$6 PEINTURE.

Que d'idées ingénieuses dans la composition qui retrace celle de Danaé! Un amour aiguise un
dard sur une pierre de touche, et c'est au moment où la pluie d'or tombe sur le sein de Danaé
qu'un autre amour lui enlève son voile.

Dans le sujet de Léda, son pinceau n'est pas moins poétique. Léda, dans le nain d'une onde
claire, reçoit les caresses du cygne souverain de Folvmpc (à). Près d'elle une de ses compagnes inno-
cente et timide, semble craindre les approches d'un cygne non moins audacieux; tandis qu'une
troisième, motus jeune, reprend ses vétemens , en portant vers l'oiseau qui s'envole des regards où
se peignent ses regrets et sa reconnaissauce (b).

Dans des compositions d'un genre tout différent, telles que ses tableaux de S' Georges et de
S1 Sébastien, non content des plus beaux effets du coloris el du clair-obscur, le Corrège déploie une
grande connaissance de l'analomic, et se montre toujours fidèle à son goût pour les contours moel-
leux et les mouvemens variés.

Si, dans les draperies, il manque quelquefois de naturel, c'est qu'il sacrifie la vérité à l'élégance
des plis. Il sait, au moyen de celte licence, donner aux masses de la grandeur et de la légèreté; har-
diesse qui n'a guère de succès qu'entre ses mains (c).

Taudis qu'il faisait des sacrifices à la grâce dans le dessin, il recherchait pareillement dans le colo-
ris toute la grâce possible. Un sentiment fin l'éclairait sur tout ce que la couleur de chaque objet
peut avoir de plus séduisant; il connaissait parfaitement l'union des lumières avec leurs ombres, la
disposition, le balancement et l'accord des tons divers, et il avait de plus acquis de bonne heure le
plus facile maniement du pinceau, en commençant ses études par peindre à l'huile, procédé déjà
en usage dans sa jeunesse.

L'empâtement et la multiplicité de ses teintes, fondues plutôt que posées sur la toile, sans rien
ôter â leur vivacité, produisent un ensemble à la fois brillant, ferme et suave. Son coloris présente
dans les chairs l'éclat <ïc. la rose et le satiné du lis. Mais pourquoi-tentrrr <\n d-forir- If hrîHânryla frftfc
cheur de ce coloris séduisant? Tel est celui d'une flotir; il faut la voir sur sa tige pour en apprécier
toute la beauté.

Ces qualités précieuses sont portées au plus haut degré dans le tableau de la Madeleine, chef-
d'œuvre de ce peintre.

Je dois encore moins vouloir expliquer le secret d'une partie importante et profonde de son art,
celle du clair-obscur.

En imitant les effets de la lumière et de l'ombre par le maiutieu des demi-teintes et des reflets , la
Peinture parvient à donner aux corps du relief et de la rondeur : c'est par ce moyen qu'elle établit
les formes, et qu'elle pose chaque objet à sa place, suivant les lois de la perspective aérienne: de là
ce repos qui charme la vue, et qui laisse à l'esprit le loisir de saisir le caractère de la composition,
et d'en goûter les expressions diverses. Le Corrège porte ce mérite jusqu'à l'idéal, et il en offre des
modèles dans toutes ses peintures, mais principalement dans le tableau célèbre, appelé la Nuit, On
éprouve à l'aspect de ce tableau toute l'illusion que peut produire le clair-obscur; on. en sent toute
la magie.

C'est sur-tout à cause de ce talent qu'il a droit d'être placé parmi les maîtres qui ont le plus con-
tribué au renouvellement de l'Art. Là est son titre (<i), et c'est le même que celui par lequel Apelles
mérita l'immortalité chez les anciens.

(a) La teic de Lédu présentait uiie cvpression si vivo, qu'elle fttt
coupée |i:ir les mains religieuses ilu (lui: «l'Orléans, tils du régent. Ce
iJiIwh élan passé dans la collection de ce prince, après avoir orné
celWW Fv.rn.ie moins austère, la reine Cl.risunc.

fiu'ta aurait dit del'aigle de Jupiter enlevant Ganymèdo, comme il
dit de ct:.m ,[t, i ,,;ol:|i;iirs. stiiitilitm sriiiifiiti m iiiii,! r.ipiut, et eni

(c) Comliicn le coloris du Corrige a du tromper île maîtres, et i

au-delà, et de quelque côté qu'on incline, tout est perdu. Il e
coloris: si on n'en imite que le bril"

BUta :ullaii dit dol'aigle de Jupiter enlevant Ganymèdo, comme il même de son coloris : si on n'en imite que le brillant, on d ■ <|"<' "ll

dit de celui deXiéocharès, Aquitain lénb'enttm quid rapïat, et cui fard. On peut iW la même chose de son dessin.Souvent |ob«™iesse de

ferai. XXXlV, ». Cl, [ûi)|6al| m C0|lml pnr llllc ,)e|k. esIanipe. ses raccourcii lui fait négliger la correction des contour* Cl'lle co^

(£) .Une femme qu; ,vnil dam lc eœUr autant de déposition Ma ten- don toutefois ne lut était pas étrangère; car il ne r'"1 l,as l,voil' l1";

dresse qu'clle.avait dt fin8SM 0rtlls |Vsprit, disait nue le Corrège, saus aussi habile dans les raccourcis que tout le monde eu convient, et ne

manquer aux lois de Vv.va.6, avait peint dans un nul instant le désir, pas avoir dessiné eoiieeiemeut.
iajouiwauce etiertgnu. M)S'Uu'estnàsnéc«ïairedec6nfinnerr<>pniio^conçuflaenosjoui«
 
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