SUR LA SYRIE, L'EGYPTE &c. CbapIII. 75
vert de taches, il diffère du lézard d'eau ordinaire pour la
grandeur & la forme de fes ailerons. Les ailerons des mâles
commencent au bout du nez, & s'étendent tout le long
du col & du dos jufqu'à l'extrémité de la queue ; ils conti-
nuent même par deffous la queue en avant jufqu'au nombril:
mais les femelles n'ont des ailerons qu'à la queue feulement.
On prétend que le corps & la queue de ces animaux font un
puiffant aiguillon & un grand confortatif pour les exerci-
ces amoureux ; ce qui fait que les Turcs en payent fouvent
un prix exorbitant.
Le ( a )Daman Ifra'éleft aufïi un animal du montLiban, mais Le in-
également commun dans tout le païs. Ceft une bête innocen- ™™t*&
te qui ne fait point de mal, & qui reffemble pour la taille & pour le sapha*
la figure au lapin ordinaire, fes dents de devant étant auffi Jiture"
difpofés de la même manière ; feulement il eft plus brun, a
les yeux plus petits & la tête plus pointue. Ses pieds de de-
vant font pareillement courts, & ceux de derrière longs à
proportion, comme ceux du ( b ) Jerboa. Quoiqu'il fe cache
quelquefois dans la terre, fa retraite ordinaire eft dans les
trous & fentes des rochers ; ce qui me fait croire que c'eft
cet animal, plutôt que le Jerboa, qu'on doit prendre pour le
Saphan de l'Ecriture. Perfonne n'a pû me dire d'où vient le
nom moderne de Daman Ifra'él, qui fignifie en notre langue
Y Agneau d'Ifraël.
Outre les Grecs, les Maronites 6c autres feftes de Chrê- Haw-
tlens, le païs eft habité par des Turcs, des Turcomans, des £2*da
Arabes, des Suories & des Drufes. Les Turcs font maîtres
des villes, des châteaux & des garnifons : les Turcomans
& les Arabes occupent les plaines ; ces derniers habitent à
leur ordinaire dans des tentes, & les Turcomans dans des
huttes ou cabanes qu'ils transportent d'un lieu à l'autre. Les
Suories, qui font peut-être les defcendans des habitans natu-
rels
(o) Prosper Âlpinus, Hifl. à-dire : Un petit animal qui reflTem-
Nat. JEgypt. Pars I. Cap. 20. pag. 80. ble afTez au Lapin, & qu'on appelle
& Lib. IV. Cap. 9. Animal quoddam YAgneau des Enfans (Plfraël.
Immile, cunicuh non dijjimile, quod A- (6) Voyez Tome L pag. 321,
gnum filiorum Ifrael nuncupant. Ceft-
K 2
vert de taches, il diffère du lézard d'eau ordinaire pour la
grandeur & la forme de fes ailerons. Les ailerons des mâles
commencent au bout du nez, & s'étendent tout le long
du col & du dos jufqu'à l'extrémité de la queue ; ils conti-
nuent même par deffous la queue en avant jufqu'au nombril:
mais les femelles n'ont des ailerons qu'à la queue feulement.
On prétend que le corps & la queue de ces animaux font un
puiffant aiguillon & un grand confortatif pour les exerci-
ces amoureux ; ce qui fait que les Turcs en payent fouvent
un prix exorbitant.
Le ( a )Daman Ifra'éleft aufïi un animal du montLiban, mais Le in-
également commun dans tout le païs. Ceft une bête innocen- ™™t*&
te qui ne fait point de mal, & qui reffemble pour la taille & pour le sapha*
la figure au lapin ordinaire, fes dents de devant étant auffi Jiture"
difpofés de la même manière ; feulement il eft plus brun, a
les yeux plus petits & la tête plus pointue. Ses pieds de de-
vant font pareillement courts, & ceux de derrière longs à
proportion, comme ceux du ( b ) Jerboa. Quoiqu'il fe cache
quelquefois dans la terre, fa retraite ordinaire eft dans les
trous & fentes des rochers ; ce qui me fait croire que c'eft
cet animal, plutôt que le Jerboa, qu'on doit prendre pour le
Saphan de l'Ecriture. Perfonne n'a pû me dire d'où vient le
nom moderne de Daman Ifra'él, qui fignifie en notre langue
Y Agneau d'Ifraël.
Outre les Grecs, les Maronites 6c autres feftes de Chrê- Haw-
tlens, le païs eft habité par des Turcs, des Turcomans, des £2*da
Arabes, des Suories & des Drufes. Les Turcs font maîtres
des villes, des châteaux & des garnifons : les Turcomans
& les Arabes occupent les plaines ; ces derniers habitent à
leur ordinaire dans des tentes, & les Turcomans dans des
huttes ou cabanes qu'ils transportent d'un lieu à l'autre. Les
Suories, qui font peut-être les defcendans des habitans natu-
rels
(o) Prosper Âlpinus, Hifl. à-dire : Un petit animal qui reflTem-
Nat. JEgypt. Pars I. Cap. 20. pag. 80. ble afTez au Lapin, & qu'on appelle
& Lib. IV. Cap. 9. Animal quoddam YAgneau des Enfans (Plfraël.
Immile, cunicuh non dijjimile, quod A- (6) Voyez Tome L pag. 321,
gnum filiorum Ifrael nuncupant. Ceft-
K 2