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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0003
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LE SIFJFL.ET

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F Son plus beau fleuron, c'est l'Histoire desprinces de

Condè. „ . ,

Le duc d'Aumale a eu deux fils, morts tous les deux.

Il est donc aussi tien sans postérité que son cousin de
Chambord.

Il reste seul... avec l'Académie.

Pendant qu'il débitait son discours, revu, corrigé, di-
minué et augmenté par M. Cuvillier-Fleury, M. Grévy,
le roturier, démissionnait.

Et sa démission a fait plus de bruit que le discours

du duc.

Qu'est-ce donc que M. Grévy ?

C'est un ancien élève de Poligny (Jura), né le 15 août
1813, neuf ans avant le duc. Il faisait son droit à Paris
quand éclata la révolution de 1830. Fort belliqueux
alors, il s'empara de la caserne de Babylone.

Comme avocat, nous le voyons figurer dans le procès
Barbes.

En 1848, il devint commissaire du gouvernement
dans son département, qui lui donna 65,150 voix pour
l'Assemblée constituante.

Il y devint vice-président, tenant le rôle de MM. Vitet
et Saint-Marc Girardin.

Toujours libéral avancé, il rentra dans la vie privée
après le coup d'Etat. En 1868, il était bâtonnier de
l'ordre des avocats.

Depuis, il est redevenu député et président de l'As-
semblée; mais ici le terrain brûle. Nous n'en dirons

rien.

M. Grévy jouit à bon droit de l'estime de tous les par-
tis. Ses adversaires eux-mêmes sont pleins de déférence
pourlui.

Taillé tout d'une pièce dans le bloc des convictions
sincères, nul ne l'a jamais fait dévier de sa route.

Si la France n'avait au pouvoir que des Grévy, elle
serait la première des nations.

Mais il est rare de rencontrer des gens aussi modestes.

A vous, lecteurs, de faire le parrallèle entre ces deux
nommes, le duc d'Aumale et M. Grévy. Nous, nous dé-
passerions nos limites si nous le faisions.

Seulement, je sais ce que vous pensez. ,

Le Guillois.

COUPS DE SIFFLET

Hier, voyant une hirondelle

Qui nous ramenait les beaux jours,

j'ai songé à la fois à Murger et à Paul de Kock.

Puis, j'ai commencé à m'égarer dans les bois.

Le temps des nids et des amours est venu.

Les bois sont toujours là; les cœurs battent toujours ;
mrjs où sont les grisett«s ?

Elles sont à Longchamps pendant la semaine soi-di-
sant sainte, où elles font étalage d'un luxe de mauvais
goût et d'une effronterie cynique. *

Du reste, les honnêtes femmes rivalisent avec les co-
cottes, à qui s'accoutrera de la façon la plus ridicule.

Et c'est le jour même de la foire aux jambons que l'on
exhibe les modes nouvelles.

Charcuterie et nouveautés !

A propos de la foire aux jambons qui précède de si
peu celle des pains d'épice, on signale l'apparition de
plus en plus réitérée des jambons d'ours et de san-
glier.

Pour le sanglier, passe. Il ressemble tellement au
cochon qu'on peut s'y tromper.

Et puis, on trouve bien Lahure au Figaro, pourquoi
ne trouverait-on pas le reste à la foire?

C'est bien; mais le jambon d'ours!

Je me souviens du récit d'Alexandre Dumas dans ses
Impressions de voyage.

Il achevait de se régaler d'un superbe beefsteack
d'ours, lorsque son hôte lui raconta que deux jours au-
paravant l'animal avait dévoré un enfant...

Voyez-vous ce joyeux Dumas cannibal par ricochet?
anthropophage de seconde main !

On affirme que Daiglemont, Billion et de Jallais ont
établi chacun une baraque à la foire aux jambons.

Après avoir dû aux ours toute leur déveine, ils vont
essayer de s'enrichir en en vendant les jambons.

Le roi d'Araucanie, qui a une si belle barbe noire, ne
peut pas souffrir la bière.

— Veux-tu prendre un bock ? lui demandait hier Co-
chinat.

— Jamais ! répondit la Majesté tombée.

— Pourquoi ?

— Je n'aime pas la bière.
—■ Et la raison ?

— Sa mousse tache les miennes !

On s'étonne de la verve et du brio des nouveaux ré-
dacteurs de l'Evénement.

Moi, ce qui m'étonne, c'est cet étonnement.

Leur enthousiasme n'est-il pas naturel ? Il» sont tous
magniertisës !

Dans sa jeunesse, le comique Hyacinthe jouait le
drame sans le moindre succès.

— Il ne réussira jamais, disait Jules Janin ; dans
chaque pièce il a un nez vainement tragique.

Une portière qui n'est pas en velours de soie, — une
corneille qui ne sait pas faire les tragédies, — une bas-
sinoire. ..

— 0 bas bleu ! Tu n'as pas les bas si noirs !

Tout cela me rappelle ce refrain des rues qui n'est pas
moins bête que ce qui précède :

Mon talent est connu,

Je suis Claire,

La cuisinière :
On vante ma vertu,
Et je n' suis pas en fer baitu !

On va poser sur la fontaine du Palais-Boyal des
groupes d'Amours dus au ciseau de M. Carrier-Belleuse.
Pour qui connaît le talent de l'artiste, cela ne gâtera
rien, et pourtant ce sont des Amours-Carrier.

Recueilli sur les lèvres d'une de nos plus jolies actri-
ces, que je ne nommerai point, de peur de faire des jalou-
ses : « Un homme comme il faut ne doit jamais user son
« pantalon aux genoux... d'une vieille femme. *

A propos de la dernière réception à l'Académie fran-
çaise, le Gaulois s'est montré sévère contre le duc
d'Aumale et a vertement critiqué son discours de récep-
tion.

Mais le Figaro s'est montré plus impitoyable; il la
publié.

N'est-ce-pas à vous dégoûter à tout jamais de déposer
votre candidature chez le concierge de l'Institut?

Il est dans ce monde des noms prédestinés.
A l'exposition gastronomique, devinez comment s'ap-
pelle le chef du buffet de dégustation...

— Fin-Bec! {Historique).

Une jeune mariée s'arrêle devant l'affiche du théâtre
de l'Athénée ; son mari vient de filer en Belgique en
emportant la caise du ménage : « Toujours la même
histoire, soupire-t-elle ; la Dot mal placée ! »

Une noble duègne d'un de nos théâtricules de genre se
maquillait, dans sa loge, en présence d'un de ses adora-
teurs à patente ; nous avons surpris sur ses lèvres
l'alexandrin suivant, adressé à son coiffeur:

« Des dattes, cher merlan ; avance, et fais mes rides. »

S'il y a de l'orage dans votre ménage, répétez avec
moi le mot de La Rochefoucauld :
« Quelle belle-mère ! »

Aménités conjugales :

— Enfin ma ehère, vous avez beau vous en défendre...
je sais que vous me trompez.

— Et moi, monsieur, je vous jure que non !

— Vous osez!...

— Dame ! je ne vous trompe plus... puisque vous le
savez !

Un père à son moutard :

— Pourquoi dis-tu, quand tu sors, que tu ne seras ab-
sent qu'un petit quart d'heure. Y aurait-il donc moins
de minutes que dans un quart d'heure 1

— Non père— seulement elles sont plus petites.

La reine d'Angleterre a fait un cadeau de 75 francs,
à titre d'encouragement, à la femme d'un soldat du
52* de ligne anglais, qui vient de mettre au monde trois
enfants bien portants et bien constitués.

Quelle générosité.

— Savez-vous comment les Prussiens baptisent notre
dernier emprunt ï

— Non.

— Eh bien ! ils le nomment l'emprunt de la méde-
cine.

— Probablement parce qu'il les fait évacuer.

Dernièrement, une dame envoie sa bonne, qui arrive
de province, au marché.

— Gertrude, lui dit-elle, vous achèterez un mulet.

— Un mulet ! fit la servante en ouvrant de grands
yeux.

— Oui, allez et prenez-le très frais !

Une demi-heure après, la bonne revenait sans le
poisson.

— Eh bien ! vous n'avez pas trouvé de mulet, dit la
maîtresse avec surprise.

— Non, madame, je n'ai vu qu'un baudet, qu'on n'a
même pas voulu me vendre !

— Avez-vous remarqué cette annonce dans les jour-
naux?

Chute de cheveux, honoraires après résultats^

Un farceur s'adressait à Calino pour lui demander s'il
fallait dir» :

7 et 3 font (onze,
on 7 et 3 fait honze.

— Diable ! c'est embarrassant, fit le niais, safis se
douter que 7 et 3 font dix.

Une autre de la même fabriqué :
« Une demoiselle aimable et distinguée ayant besoin
« de 1,000 francs désire les emprunter. »

Encore le vénérable Billion !

Cette fois, c'est une anecdote rétrospective, mais elle
est peu connue.

A l'époque où cet intelligent homme dirigeait le théâ"
tre du Cirque, l'empereur vint un soir voir un drame
militaire, je ne sais plus lequel ; pendant l'entr'actè îê
souverain fit venir Billion, qu'il ne connaissait pas, pouf
parler avec lui.

Après quelques paroles, l'empereur qui, naturelle-
ment, avait assez de sa conversation, le congédia en lui
offrant un cigare.

— Ah\ sire, je le fumerai toute ma vie ! répondit,
en courbant l'échiné, le plat courtisan.

U PÈRE-SimEOTl.

TYPES PARISIENS

LE COMPOSITEUR TOQUE

Il a près de soixante ans, mais disons de suite qu'il
n'en paraît pas quarante.

Quel moyen emploie-t-il pour conserver sa fraîcheur
et sa jeunesse?

Vraiment je l'ignore, je suppose pourtant que le sys-
tème aiguisier doit y être pour quelque ebose;

C'est sa passion, du reste... et il en a supporté les con-
séquences; mais ne parlons plus de cela, c'est oublié et
c'est malpropre.

Causons de sa probité, de son talent et de ses exentri-
cités.

La probité pour lui est une chose complètement incon-
nue ; s'il ne peut avoir ce que les autres possèdent, c'est
qu'il n'en a pas les moyens.

Oh ! si les gendarmes et les tribunaux n'existaient pas,
quelle fortune il aurait ! Malgré cela, il sait s'approprier
encore honnêtement le bien d'autrui.

Offrez-lui une opérette, et vous verrez ce qu'il en fera.
Son talent est des plus équivoques ; il a composé des
insanités musicales qui ont eu, je dois leconstater, de très
grands succès, mais qui Font grisé, abruti, au point qu'il
s'est cru l'émule des Rossini, des Halévy, des Meyer-
ber.

Pauvre toqué !

Maintenant il dégringrole, dans quelques jours sans.
doute il aura dégringolé tout à fait.

Alors pas un théâtre ne voudra de ses oeuvres, il sera
obligé de remonter sur les planches ou de conduire
encore l'orchestre d'une brasserie-concert.

Comme acteur ou chanteur il est d'une nullité plus que
complète ; nous l'avons vu et entendu chanter dans ses
opérettes.

Nos oreilles n'oublieront jamais les douleurs qu'elles
ont ressenties à ces irritantes auditions.

Il se pose aussi en poète et en auteur dramatique^,
mais nous connaissons sa manière de faire... à la tire.

Son caractère est des plus fantasques ; je vous défié
d'avoir une conversation de cinq minutes avec lui sans
le voir sauter du boulevard Montmartre aux montagnes
de la lunej

Sa tenue est parfois aussi des plus bizarres ; il se met
souvent eh habit noir et cravate blanche pour aller faire
une partie de piquet dans un café.

D'autres fois, il endosse pour aller dans le monde une
vieille houppelande qu'un malheureux n'oserait pas
mettre... au mont de piété.

Il faut le voir au piano; c'est de la rage, de la fureur'
Il joue avec ses pieds, avec sa tête, en faisant des contor-
sions de convulsionnaire.

On le dit bon père... Cela me fait rire, mais enfin je
veux bien croire à ses sentiments, sans chercher à les
comprendre.

Bobèche.

TAPIOCA-BOUILLON

Potage gras tout préparé

Dispense du bœuf bouilli. Il suffit de faire cuire ce
produit pendant six minutes dans l'eau pour faire un
excellent potage gras. Ce produit à l'état sec est facile
à transporter dans la poche. Il offre une utile ressourcé
aux mères de famille, qui peuvent préparer en quel-
ques instants un pçitage pour les enfants et les con*
valescents. Il est indispensable aux voyageurs, marins,
touristes, etc. Chez JBoudier, 38, rue de la Butte-
Çhaumont, Paris, et chez tous les marchands épiciers. j

Le gérant : La Guillois.

Pm*. — Typ. Alean-Uty* rn* lafiyétt», M
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