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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0039
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LK SIFFLET

____________H.Tnroirwji

'«ÉNii'^l

Ni

Il y a un effet que Von ne peut pas négocier, c'est IV-
vhémère. ...

J'aime beaucoup l'hiver, parce que c'est la saison des
thés. „

La petite X..., des Menus-Plaùirs, a des dents fausses
mobiles, mais pas inodores,.

*»* S

Les animaux qui ressemblent le plus aux chevaux, ce
sont les animaux féroces.

Si nous-a-vions une nouvelle guerre, j'en rendrais res-
ponsables les gardiens de la paiœ,

*

V »

Les femmes sages] sont plus rare? que les sages-fem-
mes.

Il vaut mieux sortir de son caractère que du bagne.



an silri
leSudoo.

Je bâille quelquefois de faim ou de sommeil, mais ja-
mais de fonds.

¥ »

Il est préférable d'engager un ami à dîner que sa mon-

Oe que les républicains n'aiment pas dans la viande,
c'est le tirant.

* «

Il vaut mieux tourner le roi en jouant à l'écarté que de
rceil ou autour du pot.

Il y a des maris qui aimeraient mieux voir filer leur
epou.se que leur lampe.

Il vaut mieux se piquer d'honneur ou le nez que le
doigt.

Mieux vaut fermer la parenthèse que la porte au nez
des gens.

Mon portier est un homme aimant, mais, au lieu d'at-
tirer, il repousse.

* »

Si j'étais prince, j'aimerais mieux être appelé à ré-
gner que d'en avoir une dans le plafond.

Il vaut mieux tirer un 1 ièvre à bout portant que le dia-
ble par la queue.

Louis Gabillaud.



Cette semaine, doit avoir lieu rue Turbigo une exhi-
bition de cannibales.

Don Spavento, de la Liberté, assure qu'ils sont nés à
Va-Viti-Leou, la plus grande île de l'archipel Polynésien,
et qu'ils ont été capturés par Thokambau, roi de l'île de
Freyee.

Eh bien, moi je pariej sans loutefois suspecter la natio-
nalité de ces honorables anthropophages, que je trouve
leur extrait de naissance à la mairie de BatUnolles ou de
Charonne.

C'est cette semaine la foire aux jambons; je souhaite
qu'elle soit brillante, mais il paraît que ce produit est
hors de prix cette année : il est donc à craindre que les
acheteurs trouvent le jambon trop salé et que la vente
soit fumée.

Régnier, en déménageant ses pots de rouge de l'Ambigu
pour les transporter au Vaudeville, a rencontré le père
Billion dans l'escalier du théâtre.

— Eh bien, vous [ artez 1 lui dit son ex-directeur.

Ah! Régnier, vous faisiez rétoile chez moi, ce ne sera
pas la même chose là-bas, car on va donner du ballet.

Déjazct à Milan joue les Premières arma de Ri-
chelieu. .... Pauvre femme, à cet âge-là.

soutint (teste:



LE BAL DES ISRAELITES

C'est samedi 23 mars, que doit avoir lieu au Tivoli-
Vauxhall, sous la direction de M. Lévy père, le grand
bal annuel paré, masqué et travesti des Israélites.

Cette réunion attirera, comme les années précédentes,
une nombreuse et élégante société.

Les types féminins les plus exquis de la beauté juive
se feront admirer à ce bal, qui est donné à l'occasion du
Purim, la grande fête des Juifs.

La solennité religieuse du PwWmalieu en souvenir du
salut des Hébreux, dû à la suprême intercession d'Esther.

Après la .sortie de la synagogue, chaque ménagère a sa
table chargée de kougelhopf et de kiedlich, la pâtisserie
nationale qu'on offre à tout, venant.

Toute fête israélite ayant toujours pour base la bien-
faisance, les pauvres ne seront pas oubliés dans cette so-
lennité.

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COUPS DE SIFFLET

Approximativement, du coin de l'œil, à vue de nez, je
m'étais toujours figuré que la petite Massin devait avoir
une cinquantaine de mille francs d'appointements au
Gymnase, et je croyais être encore au-dessous de la
réalité, car les toilettes de la charmante ingénue me
con-fondaient.Mais je viens d'apprendre, parles tribunaux,
que la-blonde a trice n'a que 375 francs par mois (ne
pas lire par met), y compris les feux.

C'est bien encourageant pour les jeunes filles qui se
destinent au théâtre... Le piquage à la mécanique est un
métier plus lucratif.

Copié sur le folio de punition d,'un carabinier :

« Quatre jours de salle de police par le maréchal des

logis Roustigneul, pour avoir pris le chat de la cantinière

pour le manger 1 »

Une annonce qu'on trouve à toutes les quatrièmes
pages des journaux :

« Avis aux voyageurs etaux chasseurs. On trouve rue...
des omnibus de famille à volonté pour conduire dans les-
gares ou dans les environs de Paris.... »

Aux chasseurs ? je vais le dire aux gendarmes.

Aux annonces du Figaro : Un jeune homme de vingt-
cinq ans, ayant reçu une bonne éducation et muni
d'excellentes références, demande une place de secrétaire,
do régisseur ou une bonne représentation.....

Nous en connaissons une que. nous lui indiquons gra-
tuitement, c'est cellt) de Ruy-B/as, qui est de six mille
francs.

S'adresser à monsieur Duquesnel, au théâtre de
l'Odéon.

Notre confrère, S" Majesté le roi d'Araucanio et de
Patagonie, publie dans son canard, la Couronne d'a,cier,
l'avis suivant :

« Je publierai dans le prochain numéro une c'pître
a. d'amour aux demoiselles à marier en France et â
« l'étranger. » -

— Voyons, prince, ne badinons pas, soyons sérieux, car
les Araucaniens et les Patagons qui vous ont expulsé no
veulent plus de votre dynastie royale.

Il est question d'établir entre la France et la Belgique
un système de coupons aller et retour à prix réduit.

Je ne crois pas que les caisoiers qui passent la frontière
profitent beaucoup de cette mesure économique.... sur-
tout pour le retour.

Le mouvement perpétuel à force illimitée..... est à

vendre. S'adresser rue de Rivoli... le numéro m'échappe,
mais on peut le trouver sur les affiches.... Il ne reste
donc plus à découvrir que la pierre philosophale et la
quadrature du cercle !

Mademoiselle Aimée doit épouser, disent tous les
journaux du vieux et du nouveau monde, le fils du plus
riche teinturier de New-York.

L'ex-actrice des Variétés, la plus Aimée des deux hé-
misphères, fait un excellent mariage que personne ne
critiquera, car des goûts et des couleurs.... on sait le
reste.

Dans un café : Garçon, donnez-moi la Patrie ?

— On se l'arrache, monsieur!

— Alors, la Liberté 1

— Tout le monde la voudrait !

— L'Ordre, alors?

— Je vais tâcher, mais je n'en réponds pas!

— Le Pays ?

— Hélas, monsieur, il est mutile !

Il a été versé il y a quelques jours a la Caisse centrale
une somme de cinq cents francs à titre de restitution à
l'Etat.

Cela me laisse rêveur ! Est-ce d'un contribuable ou
d'un fonctionnaire à virement ?

A la sortie de la Chambre :

— Cher collègue, pourriez-vous me dire la différence
que vous étab'issez entre un Hottentot et un gendarme ?

— Vous m'écrasez !

— Eh bien, c'est que le Hnttentot a son postérieur et le
gendarme à son "poste est sérieux.

— Savez-vous ce qu'il y a de plus évident ?

— Non.

— Eh bien I c'est un chat.... car il saute aux
yeux.

On annonce la réapparition de la Concorde, — sous la
direction de M. Ernest Dréolle, — successeur du père
Loyson... La concorde a sa place... entre la Madeleine
et le palais Bourbon.

Vialla a chant4, samedi dernier, à l'Eldorado, un
hymne patriotique intitulé : Plus de guerres, de notre
collaborateur Louis Gabillaud, musique d'Alfred d'Hack.
A la fin du troisième couplet une tempête de sifflets s'est
élevée, lauuelle a empêché de chanter le quatrième.

Voici les couplets meurtriers :

Ah ! bannissons la haine de nos cœurs;
Pour les méchants ayons de l'indulgence,
Plus de héros, de proscrits, de vainqueurs;
Dans une étreinte oublions la vengeance!
La liberté nous montre le chemin;
Sans hésiter franchissons les barrières '
Citoyens, donnons-nous la nw«
Plus de guerre»! (bis.)

Avec fierté revendiquons nos droits,
Debout! debout ! Peuples, et sus aux traîtres!
Ne courbons pas nos fronts devant les rois ;
Souvenons-nous que nous sommes les maîtres.
Unissons-nous dans un étroit hymen,
Et de l'Europe effaçons les frontières:

Citoyens, donnons-nous la main :
Plus de guerres ! (bis.)

Cet hymne est dédié à Victor Hugo.

On nous montrait l'autre jour, dans une imprimerie,
l'épreuve d'une circulaire adressée par un de nos hono-
rables de Normandie, à ses électeurs du conseil général
— circulaire destinée à circuler bientôt.
Elle était signée :

X..., représentant du peuple, défenseur du
trône, du cidre et de l'autel.
— Je parierais bien que le cidre lui vaudra plus de
voix que le reste.

Simple question. — Le théâtre de la Tour-d'Auvergne
et la salle Saint-Laurent sont deux scènes créées dans le
but d'y développer 1rs aspirations artistiques de jeunes
élèves. Dans l'un comme dans l'autre, l'on y passe d'a-
gréables soirées. Pourquoi donc un privilège pour l'un
aux dépens de l'autre? tandis qu'à la Tour-d'Auvergne
l'on y joue la Poupée de Nuremberg et les Noces de
Jeannette, une signification par huissier interdit ce
spectacle aux directeurs de la salle Saint-Laurent, qui en
avaient fait la demande très humble par' lettre. Nous
voulons bien reconnaître le droit de l'interdit à M. de
Leuven. mais nous tenons à la réponse à notre indiscrète
demande. Pourquoi le refus?... Pourquoi surtout du pa-
pier timbré ?...

LE PERE-SIFFl.EUR.

BETEANCHfiZ-EN LA MOITIÉI...

En ce temps-là, j'avais commis — la nuit, avec pré-
méditation, mais sans complice, un drame en vers inti-
tulé : Vabricotier maudit.

J'allai trouver le directeur d'une de nos principales
scènes.

Comme je lui avais été recommandé par une cousine
d'un ami de son frère, qui avait été fait prisonnier aux
Batignoiles par les Peaux-Rouges, je reçus de l'autorité
dramatique l'accueil le plus bienveillant. Il me fit asseoir
dans son cabinet, s'installa dans le fauteuil directorial
et me dit d'un ton solennel :

— Jeune homme, lisez-moi votre pièce.
Je la lui lus en entier.

, Ma lecture achevée, j'entendis un ronflement sonore :
c'était le directeur qui dormait comme une souche. Je le
tirai doucement par le bras, il ne s'éveilla point ; je. le
secouai de toutes mes forces, et je parvins à l'arracher
au sommeil.

— Monsieur, lui ciïs-je, que pensez-vous de mon dra-
me?

— Il y a du bon, du très bon, mais trop de longueurs ;
retranchez-en la moitié et corsez davantage l'intrigue.
Revenez me la relire dans huit jours.

Je revins à l'époque fixée; j'avais réduit mon œuvre
dans la proportion demandée, en y ajoutant une'intrigue
et des situations horripilantes, capables de faire dresser
les cheveux à Charles-le-Chauve.

— Voyons, lisez ! me dit-il.

Lorsque j'eus terminé ma lecture, j'aperçus mon direc-
teur plongé dans une complète léthargie. Pour l'en tirer,
je fus obligé de lui taper sur l'abdomen avec une serviette,
mouillée.

— Monsieur, que pensez-vous de mon drame?

— Admirable... seulement, retranchez-en la moitié
et corsez davantage encore l'intrigue. Revenez dans huit
jours.

Fidèle au rendez-vous, je revins la semaine sui-
vante.

Mon drame n'avait plus que quarante-trois vers. Mais
comme tout cela était agencé ! quelle charpente 1 quels
effets scéniques ! Jamais, au grand jamais, la science de
l'intrigue ne s'éleva à une telle hauteur.

Il y avait soixante-quinze personnages dans ma pièce :
trente-cinq traîtres, huit assassins, quinze empoison-
neurs, un journaliste, douze marchands, trois fumistes
et une écaillère.

A la fin du dernier acte, il ne restait que deux person-
nages ; les autres étaient morts noyés, pendus, guilloti-
nés ou asphyxiés.

Les deux survivants étaient Cocottopoulos et l'écail-
lère.

L'écaillère chantait à tue-tête :

D'une huître qui te plaira fort
Je vais te montrer les coquilles)

Lorsque Cocottopoulos survient; il avait un vieux
pantalon de lancier polonais et un chapeau qu'il venait
d'acheter à la Morgue.

Il prend la taille de l'écaillère.

Cocottopoulos, faisant les yeux en coulisse.

De tous mes ennemis je suis enfin vainqueur.
J'arrive de Cliaillot... Gertrude, as-tu du cœur?

Gertrude frémissante.
Non, je n'ai pas de cœur... mais j'ai la quinte à trèfle».

Cocottopoulos.
J'ai soif d'amour, Gertrude, adore-moi !...

Gektuude, fer mont son point, tapant sur sa joue
droite gonflée et levant la jambe :

Des nèfles!...
Alors Cocottopoulos la poignarde et se fait ensuite sau-
ter la cervelle au beurre noir.
Ma pièce eut un succès tou...

Dès que le. rideau tut baissé, le public rappela les ac-
teurs.
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