Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0063
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE SIFFLET

1\



S



i

--■^■\



td'jptW'

art

On a même vu dans les salons plusieurs virtuoses I
étonnants qui ne jouaient pas d'un autre instrument.

Affaire de dents, de poumons et d'oreille.
. En Belgique, dans les tavernes, toutes les jeunes filles
sifflent, sans le moindre souci des consommateurs.
' Ce nîsst pas étonnant, il y a tant de jésuites dans ce !
pays-là ! |

A propos de jésuite, il paraît que les serpents sifflent

* aussi.

Racine a dit, dans son fameux vers imitatif :

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?

Et La Harpe a beaucoup loué ce vers.

Donc,' les serpents sifflent.

Le fait est qu'un jour, dans la forêt de Fontainebleau,
j'ai marché, imprudemment sur la queue d'une vipère
et qu'elle s'est redressée en' poussant un cri qui ressem-
blait beaucoup à un sifflement.

Il est certain aussi que, quand je lis la prose, de Louis
Veuillot, je crois toujours entendre un coup de sifflet.

Dame ! le sifflet est aussi le signal des brigands et des
voleurs, des bandits de toutes sortes qui se r Junissent
en bandes. .

Aussi n'aimert-.on pas', vers minuit, entendre ce
bruit-là dans une rue déserte.

Pour moi, il est' d'autres sifflements que je déteste
souverainement :

Celui des boulets et des obus !

Celui des flèches barbelées, des balles de chassepot 1

Ou même celui des simples traits, '— quand ils n'éma-
nent pas de l'amour.

J'aime mieux le sifflet joyeux des merles, qui ne dure,
. hélas! que quelques mois...

Mais, la nature est si belle quand les merles sifflent !

Le sifflet a aussi sa gaitê chez nous comme chez les
merles.

Qu'est-ce que le flageolet, le fifre et la flûte, sinon des
sifflets perf ; etionnés ?

Apollon, à ce compte et au nôtre, est le dieu du sifflet.

Il a inspiré Fan et vaincu Marsyàs.

La flûte douce, la flûte de roseaux, la flûte de Fan,
sifflets que tout cela!... Sifflets de la plus haute anti-
quité, s'il vous plaît.

Et la critique donc ? Sifflet toujours : discordant chez
Zoïle et gai dans nos bureaux.

Trouvez-moi donc quelque chose de pratique comme
le sifflet !

L'homme qui s'ennuie seul, sifflote.

L'homme qui s'amuse, sifflote.

Cela est instinctif et naturel, humain et universel.

Le sifflet est philosophe ; c'est tout à la fois Heraclite
et Démocrite.

De là à en faire un journal, il n'y avait qu'un pas.

Le regretté Charles Valette l'a l'ait le premier, dans
les colonnes du Hanneton.

Il avait le sifflet gai et poétique.

Alfred Sirven l'a fait le second, plus paie et plus grin •
cheux; — mais il a fait en même temps : l'Encensoir!
guérissant ironiquement d'un côté, les blessures qu'il
faisait de l'autre.

Nous venons les troisièmes, mais aussi, quel luxe de
caricatures 1

Ah 1 la bonne femme qui nous a coupé le filet n'a pas

volé son argent !

Le Guillois.

COUPS DE SIFFLET

Cette semaine, débutera, aux Italiens, une femme du
monde, sous le pseudonyme de madame Floriani.

On dit que le jour de ses débuts l'affiche sera ainsi
conçue :

a Madame Floriani,
« Femme du monde,
« Jouera la Traviata. »
J'irai la voir, c'tte dame, pour savoir comment que c'est
fait.

On cherche, nous dit-on, un local pour établir le Salon
des refusés.

J'en connais un très vaste qni pourrait contenir deux
cent mille tableaux et même davantage : c'est- l'égout
collecteur, qu'on éclairerait par le gaz oxyhydriqiie.

Je suis persuadé que les artistes apprécieront mon idée
■et que tous comprendront qu'il n'est pas possible de trou-
ver rien de plus convenable, car le public qui visitera ces
galeries souterraines n'aura pas le, droit de dire un mot
des œuvres qu'il aura vues. On sait que :

D'égoutset des couleurs on ne peut discuter.

Si tu trouvais ta femme dans le plus fragrant des lits.
que ferais-tu ? demandait uii homme marié à son ami.

— Je tuerais le portier.

— Pourquoi le portier ?

—- Pour ne pus m'avorr. empêché de monter.

11 y a quelques jours, M. de Tounens se présenta clans
le bureau d'un grand journal parisien et demanclaà voir
le directeur.

— Qui faut-il annoncer? fit le garçon.

-- Sa Majesté le roi d'Araucanie et de Pafagonie, dit
l'ex- avoué.

Le garçoi!; passablement démocrate, ne se troubla pas
et annonça le monarque déchu comme un simple parti-
culier.

Le lendemain, M. de Tounens revint pourvoir denou-
veau le directeur.

— Qui faut-il annoncer? dit. encore machinalement le
garçon de bureau.

— Comment, vous ne me reconnaissez pas
roi de...

— Ah ! oui, c'est vrai... Monsieur lé directeur, c'est le
roi de l'autre jour qui veut encore vous parler.

Un de nos collaborateurs ■ qui assistait à cette agape,
nous assure quo, dès le commencement/du festin, la folle
gaîté a fait son apparition, et qu'elle a été de pis en pis
jusqu'à la fin.

Je ne connais plus ma joie !

Je viens d'apprendre que la traduction des hiérogly-
phes des quatre faces de l'obélisque de Luxor est en vente
à la librairie du Petit Journal... Allons, je ne désire plus
rien maintenant.

Le Père-Sifm.eur.

je suis le

A partir du Ie" mai, les poêles employés dans les ma-
riages à l'église sont supprimés.

Je. comprends cela;d'été,les poêles ne sont pas absolu-
ment utiles, mais je crois que pour l'hiver on fera bien
d'en' revenir à cette ancienne coutume, sans quoi il y au-
rait beaucoup de froid dans les cérémonies mi ptiales.

M. Coppée, qui vient de faire un opéra comique passa-
blement médiocre de son Passant, a l'intention de con-
struire avec le même sujet une comédie en cinq actes
■■pour les Français, un drame en dix tableaux pour. l'Am-
bigu et une farce p'our le Palais-Royal.

D... est un bohème de lettres qui no dîne, pas même
'toutes les quarante-huit heures. Quand son estomac le
tourmente, savez-vous ce qu'il fait?

Il passe à la Morgue. Après avoir examiné les cadavres
il n'a plus faim.

Nous nous préparons naturellement, comme tous nos
confrères, à faire le Salon: Dans notre prochain numéro
nous vous dirons quel sera réminent écrivain qne no'us
chargerons do cette mission.

Nous allons faire des propositions à Théophile Gautier.
S'il nous refus?, nous nous rabattrons sur Arsène Hous-
saye, si celui-ci n'accepte pas, nous verrons About ou j
AlaertWolff. ' .

Enfin, si pas un de ces critiques ne consent, à collaborer
pour quinze centimes la ligne dans le Sifflet, nous met-
trons nous-même la main à la pâte et nous tâcherons que
vous soyez satisfaits de notre besogne.

QUESTIONS RÉSOLUES

A moi le prix de deux cents francs qu'offre la Société,
protectrice des animaux de Lyon !

Je peux répondre aux questions qu'elle pose :
. 1" Rechercher l'origine et les causes de la cruauté en-
vers les animaux ;

2° Ensp:cifler la marche historique, les excès et les
diminutions ;

3° En indiquer les remèdes les plus naturels et les plus
efficaces.
Voici mes réponses :

L'origine de la cruauté envers Us animaux se perd
dans la nuit des temps, on assure même qu'elle est anté-
rieure à la naissance de ma iemoiselle Fargueil.

Sa marche historique est facile à suivre... même en
voyage. Sous Clodion-k-Chevelu, Blanche d'Antigny
avait un singe nommé-Polycarpe ; un jour, la future Mi-
nerve voulut rafraîchir ses immenses appas dans une
| baignoire ad hoc (1). La blonde naïade n'avait pas encore
j mis ses deux... pieds dans son bain de lait d'amandes, que
Polycarpe, amoureux du beau ou du lait se précipite dans
j le liquide. Blanche effrayée, mais conservant toujours
i son sangfroid, prend le quadrumane par le cou et i'étran-
| gle sans pitié.

Indiquer le remède le plus efficace, c'est la chose la

i plus simple du monde. Vous prenez un parapluie sous

! votre bras, ou' votre femme, vous vous dirigez vers le

théâtre de l'Ambigu, vous achetez.pour 75 centimes deux

fauteuils d'orchestre chez le marchand de vin de la rue

] de Bondy, vous montez les marches du péristyle, et pas-

j S'.'Z devant le contrôle en saluant le père Billion ou en lui

| faisant un pied de nez. Vous entrez dans la salle. Le pre-

| inier acte du Portier du n° 45 commence, vousT'écoutsz

avec la plus grande attention; et vous vous obligez à en

faire de même pour les quatre autres. Après la dernière

scène, si vous vous êtes intéressé à toute la pièce, je puis

assurer que vous ne ferez jamais de mal à un tigre.

Michel, Anézo.

vient de faire recevoir à la
;ce en un acte, en vers, inti-

LE

Monsieur Catule Mendi
Comédie-Française, une pii
tulée la Part du roi.

Il paraît que c'est du Théophile Gautier de derrière !
les fagots... Parbleu !

Le père, la fille et le gendre
Sont poètes ensemble.

Nous sommes en mai, chantons le printemps ! Nous
avons les feuilles, les fleurs, les asperges et les pommes
de terre.nouveïles. .

Nous sommes en mai, chantons le printemps, nous
avons les Griffes du Diable, le Portier du ;j° 15, l'ex-
position de Lyon, l'ambassade japonaise et la clôture des
représentations de mademoiselle Schneider... Merci,
mon Dieu!

Les loups ont reparu dans les environs.de la Morlaye,
il s'organis une battue générale dans la forêt de Chan-
tilly et dans toute la vallée de l'Oise; voilà ce qua disent
presque tous les journaux.

Eh bien! j'ai été 1'-autre jour faire un voyage dans
cette contrée, et je me suis convaincu que ce fait divers
est complètement dépourvu de fondement.

De toutes las jeunes filles du pays que j'ai questionnées,
pas une ne m'a dit avoir vu le loup.

M. Bernard Lopez, le collaborateur anonyme de M.
Victor Séjour pour le Fils de l'ennui, je veux dire de la
Nuit, communique à tous les courriéristes de théâtre des
journaux de Paris, une lettre qu'il écrit à M. Boulet, le
directeur de la Gaîté, pour lui dire qu'il ne peutplus lui
faire de rabais sur ses droits d'auteur.

Ah ç't ! qu'est-ce qua cela signifie ? on trafique donc eu
dehors de la commission ?

Je m'en doutais, car j'avais entendu dire par Jacques
Ofîenbach que le poulet n'était pas tendre.

Les Folies-Dramatiques ont repris l'Œil d'Hervé.
Cette opérette, plus que bi-cei^tenaire, a encore un re-
gain de succès. 11 est si agréable de ne plus entendre
chanter la Polonaise et l'Hirondelle par le beau Marcel,
le ténor des ambassadeurs.

Il y a eu, la semaine dernière, un grand diner de mé-
decins pour fêter l'anniversaire de l'inoculation de la
vaccine.

Les mouches îahneumom, qui viennent de s'abattre
sur Paris, ont iait- travailler l'imagination inventive d'un
de nos plus intelligents rédacteurs.

Notre savant collaborateur vient d'inventer un revolver
tue-moucfies d'une puissance merveilleuse.

H offre deux cent mille francs à la personne qui prou-
vera, qu'une mouche peut résister à son système.

Pour populariser son invention, nous avons offert à
notre ami l'immense local de notre administration, où il
donnera pendant quinze jours, de quatre à cinq heures
du mutin,, des séances publiques.

Dans notre prochain numéro, nous rendrons compte
de ces réunions pneumatiques.

Des expériences gratuites seront faites également dans
tous les établissements qui en feront la demande.

Nous nous disposons aussi, convaincus que cette in-
vention est une des plus merveilleuses du siècle (pas celui
de la rue Chauchat) à offrir en prime à toutes les per-
sonnes qui s'abonneront au Sifflet, même pour trois
mois, un revolver tue-mouches avec la manière de s'en
servir. ,

ASJIODÉE.

MELI-MÉLO

Je suis l'ami de l'auteur de la Timbale d'argent, et je
m'en honore. Jules Noriac est un homme de talent, au-
quel il joint l'esprit et y ajoute le cœur.

Oh ! quant à l'esprit, il en a, ses poches en sontpleines,
et il peut en distribuer.
. En ce qui regarde le cœur, ceci est affaire à ceux qu'il
a obligé de toutes façons.

Cela n'empêche_pas chez.ee caractère une certaine
naïveté.

Un jour qu'il revenait de la campagne pour s'établir à
Paris, il retrouva un-sien camarade qui voulait quitter
Paris pour la province ou l'étranger.

Rie.li ne pouvait mieux'se rencontrer.

Noriac prend aimablement le local avec mobilier que
lui cède son ami.

Et dès le soir même s'insère dans son nouveau loge-
ment. .

Il s'endort, puis se réveille, et, ne voyant point encore
le jour, il se dit naturellement qu'il s'est réveillé trop
tôt ; quelques minutes après, il pousse un bâillement in-
diquant qu'il est temps de se lever ; il se lève, nuit com-
plète ; le même fait se reproduisit trois fois.

(1) Les lecteurs qui ne connaissent pas le latin n'Ont qu'à
consulter le dictionnaire Badin-Qai.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen