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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0064
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LE SIFFLET

— Ah ! se dit-il, j'ai pourtant faim ; ma foi, tant
pis, je vais aller chez Brébant manger un potage.

Il descendit son escalier, et vit le grand soleil qui riait
en plein zénith.

11 était deux heures de l'après-midi.

Cela tenait à ce que cet appartement, qu'il n'avait vu
que la nuit, se trouvait situé au fond d'une cour obscure
comme un puits.

Mais la pendule, direz-vous, aurait pu lui indiquer
l'heure.

Ah- bien oui, vous allez voir ce qu'il faisait de sa
pendule, un petit chef-d'œuvre Louis XV pourtant.

Je la regardai curieusement.

— Pourquoi donc, lui demandai-je, cette pendule ne
marche-t-elle pas ?

— C'est parce que j'ai retiré le balancier.

— Mon cher ami, je ne comprends pas bien pour-
quoi?

— Tu ne comprends pas ? Eh bien, je vais te le dire.
Le tic-tbc de cette pendule m'empêche de dormir quand
j'ai sommeil, et me sollicite au sommeil quand j'ai besoin
de travailler. *

* *

Il n'est pas toujours si facile qu'on le suppose de dire
des choses connues depuis longtemps, et qu'on avait
oubliées aussi rapidement qu'on les avait apprises.

Les cinq sens et les sept péchés capitaux sont du
nombre.

L'autre soir, on cherche la récapitulation de ces der-
niers :

— Orgueil, Gourmandise, Envie, Luxure, Paresse,
Colère...

— Ça ne fait que six...

— Ah ! c'est vrai, le septième, c'est... attendez-donc...
c'est...

A ce moment entre dans le salon un charmant garçon
d'ailleurs, mais un peu pingre.

— C'est l'Avarice, dit un plaisant.

— J'aurai vingt-trois ans dans neuf mois.

— Ce n'est pas vrai, tu as vingt-trois ans, sans comp-
ter les intérêts. /

— Puisque je te dis que je suis née le jour de la fête
de la Vierge, le 15 août 1848, je n'aurai donc accompli ma
vingt-troisième année que dans neuf mois.

— Alors tu ne comptes pas les trois termes que tu dois
à ta mère ?

On prête à M. Louis Veuillot, l'aîné, ainsi qu'il con-
vient de le qualifier, un jeu de mots dont il est bien capa-
ble:

— M. Thiers, dit-il, est nommé président définitif
de la Republique provisoire.

Ce propos est bien léger poui? un homme de son
poids.

Néanmoins nous ne pouvons laisser passer cette facétie
sans nous adresser cette réflexion :

« L'archi-Gagne est moins archi-?fou que ce confit en
Benoitonnerie n'est archi-têtu.

Comment! vous allez nous prôner l'instabilité de vos
institutions ! »

Je ne suis pas un grand clerc comme le pape qui dirige
l'univers : XJrbi et Orbi ; je n'ai pas besoin d'avoir sa-
vouré la philosophie de l'histoire de tous les peuples et
de leurs différentes religions pour me- rendre compte,
avec mon simple bon sens, que tout cela ne prouve pas
grand'chose, sinon rien du tout.

Avant le mosaïsme, les peuples d'Orient avaient d'au-
tres dogmes que ceux professés par les adorateurs de
Jehova.

Platon était le précurseur du Christ, bien plus que
Jean.

Le poète persan, Saïd, avait les mêmes doctrines que
le fils de Marie. Et cela empêchait-il de vivre personne ?
Pas que nous sachions.

Nous n'allons pas plus loin.

Au point de vue de nqtre propre histoire, je n'ai qu'à
ouvrir le livre dans lequel, tout enfant, j'ai appris à lire
Il me plaît de retrouver avec quelle naïveté M. Le Ragois
nous apprend les origines de notre monarchie, avec des
quatrains dans le genre de celui-ci :

Le premier de nos rois se nommait Pharamond.
Il règne sur ce prince un silence profond.

Ce qui me laisserait à penser que ce Pharamond n'a
jamais existé, et, dans tous les cas, puisque la tradition
n'en n'est parvenue jusqu'à nous qu'à titre légendaire,
on a bien le droit de supposer que le peuple n'est pas
obligé de l'ériger en dieu, à moins, toutefois, qu'il n-e s'écrie
avec la devise latine et païenne :
« Diis

Mais tout le monde ne sait pas le latin...

Ni moi non plus.

Plus tard, nous avons vu les rois les mieux assis descen-
dre de leur trône involontairement.

Et céder, à contre-cœur, leur place à d'autres, qui ne
devaient pas y demeurer non plus éternellement.

Ce qui nous fait parler de cela, c'est l'observation
évangélique du pape qui invoque à la douceur et à la
charité lé fougueux écrivain.

Allons, Athènes et Rome, il faut bien l'avouer, ne
furent réellement grandes qu'autant qu'elles restèrent
libres.

Hier, pas plus tard, c'était le lendemain de la grande
paie.. J'aperçois un groupe et je m'approche.
C'était un homme un peu... malade.

— Qu'avez-vous ? lui demande-t-on.

— Vous occupez pas d' ça, répondit-il, c'est rien, je
fais comme les capitulards, je rends mes canons.

Edmond Viellot.

UNE SOIRÉE AU GYMNASE PAZ

M. Paz donnait, hier soir, dans son magnifique établis-
sement de la rue des Martyrs, sa séance publique semes-
trielle, et nous ne pouvons nous empêcher de regretter que
tous les incrédules qui doutent encore des merveilleux effets
de la gymnastique, telle que la comprend l'intelligent direc-
teur de ce gymnase modèle, n'y aient pas assisté. Une cin-
quantaine des élèves du gymnase nous ont fait juger, en
effet, à quel degré de souplesse, de grâce et de vigueur
permet d'arriver la réglementation méthodique et raisonnée
de mouvements.

Ce sont d'abord des exereices sur place, inclinaisons de la
tête, puis du torse, en tous sens, ensuite des exercices divers
des bras et des jambes

Puis vient l'exercice du chassepot et l'exercice à la
baïonnette. Martials, infatigables comme de vieux trou-
piers rompus au métier des armes, c'est plaisir de voir
comme ils s'élancent la baïonnette en avant avec des sou-
plesses félines et des élans endiablé», manœuvrant avec un
ensemble que n'atteignirent jamais certainement nos enne-
mis les Prussiens.

Ah ! si l'on pouvait en dire autant de nos troupes !

Remarquons que M. Paz n'a pas appris à ses élèves a se
replier, même en bon ordre. Quoi qu'en doivent penser les
généraux Ducrot et Troehu, nous ne saurions voir là une
bien regrettable lacune.

Mais ce n'était que le prélude d'exercices moins patric-
ques peut-être, mais non moins prestigieux et sympathiques
qui ont accueilli les exercices sur le cheval de bois, un vrai
cheval dont la nature explique l'angélique patience, les sauts
énormes à des distances dont la vue seule vous coupe les
jarrets; les balancements gracieux à la barre fixe et aux

barres parallèles ; ceux plein» de vertige et d'étonnements.
exécutés aux anneaux.

Nous constaterons seulement — et ce doit être là la meil-
leure et la plus éloquente récompense'de. M. Paz — qne
tous les spectateurs, après ces exercices, semblaient dési-
reux de s'y livrer à leur tour.

Nous avons même vu des dames élégantes et distinguées
cherchant à soulever timidement, de leurs petites mains'
de pesantes altères qu'elles ne parvenaient pas, bien en-
tendu, à faire bouger d'un centimètre. Nous avons vu aussi
de jeunes crevés ne pas arriver à un résultat meilleur
tandis que jongler, pour ainsi dire, avec ces poids, semblé
un jeu pour les élèves de M. Paz.

Nous souhaitons que la comparaison soit profitable aux
jeunes gens sceptiques ou indifférents, et que tous com-
prennent enfin que, dans les exercices gymnastiques seule-
ment se trouve la source de cette santé et de cette confiance
en soi-même qui fait les générations fortes.

Alfred Klein.

LES CAFÉS-CONCERTS

ET LES CAFÉS DE PARIS (1)

Plus nous allons et plus nous aimons nos aises.

Autrefois, quand on avait bien dîné, on allait passer sa
soirée au théâtre.

Mais au théâtre on ne fume point, on ne peut pas causer •
les entr'actes sont trop rares et on a vite la pépie.

Pour pouvoir fumer et boire à son aise, il manquait une
chose : le café-concert.

Cette invention des temps modernes est aujourd'hui
passée à l'état d'épidémie.

Dès qu'un patron de café peut mettre la main sur deux
chanteurs et une chanteuse, il achète deux tréteanx, y pose
des planches, et voilà un nouveau café-concert. Et mainte-
nant l'Eldqrado et l'Alcazar n'ont qu'a se bien tenir.

Nous avions déjà :

Le Guiie de l'Ktrauger dans Paris,

Le Guide de la cuisinière,

Le Code de la galanterie,

Mon ami Leroy a même fait le Guide de l'assassin.

C'est pour combler cette lacune qu'un de nos plus sympa-
thiques confrères, M. Marc Constantin, a publié sous le titre
qui sert de rubrique à notre article, un petit volume qui
sera bientôt dans toutes les mains.

L'auteur y fait l'histoire de tous les cafés célèbres, du
fameux café des Aveugles, du café de Foy, du café des
Mille-Colonnes, du café de la Régence et tutti quanti. Dans
cet historique l'anecdote abonde, toujours gaie, alerte, spi-
rituelle.

M. Marc Constantin passe ensuite aux cafés-concerts, et
il nous décrit tous ceux qui sont en vogue dans la capitale,
depuis ceux de la fashion jusqu'aux plus populaires.

.Et, pour donner encore pius de charme à ce volume, il a
intercalé dans le texte quelques petits dessins joyeux. Ici,
c'est une danseuse qui a l'air de vouloir s'envoler; là, une
étudiante qui fume sa cigarette.

L'Histoire des cafés-concerts en est à sa deuxième édi-
tion; avant longtemps elle aura quadruplé ce chiffre.

Rabagas.

(!) Paris, Renauld, éditeur, quai du Louvre, 10._ ■ ,

Le gérant : S. Heymann.

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