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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0066
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LE SIFFLET

SIFFLEMENTS

Voilà deux jours que je me frotte les mains avec un
tel enthousiasme que je commence à me peler. N'allez
pas croire que j'aie appris la mort de mon concierge;
non, ma joie a des motifs plus élevés.

Merci duc, merci d'Audiffret, merci Pasquier.

Combien je suis enchanté que vous ne soyez pas répu-
blicain et que vous n'ayez jamais accepté de bureau de
tabac !

Ah ! si vous aviez été républicain, ah ! si votre veuve
eût été titulaire d'un bureau de tabac, comme au lieu
d'un magnifique succès, vous auriez remporté une jolie
vesle.

Il manquait 1,400,000 chassepots.

Et le 4 septembre ?

On annonçait 8,000 canons, on en a trouvé 2,100.

Rendez le bureau !

Rendons grâce au ciel que votre modeste aisance
vous ait dispensé d'accepter ces faveurs compromet-
tantes.

Allons allons, la légende s'en va petit à petit, l'auréole
se dédore, et le déboulonnage de la colonne ne sera bien-
tôt plus qu'une superfétalion.

Je m'explique parfaitement aujourd'hui l'antipathie
de mademoiselle Berthe Legrand pour le linge dou-
teux.

4,000 fr. de blanchiissage, 1,100 fr. d'éponges6,000fr.
de pose de rideaux !

Tudieu ! Les habitués de la présidence devaient avoir
du linge propre.

Et combien les'malheureux contribuables devaient
s'estimer heureux, à cette époque, de contribuer (c'est
leur métier) à la satisfaction de la demoiselle Berthe !

De même que la nymphe Calypso déplorant le départ
d'Ulysse, vous avez su trouver des accents émus et lar-
monieux pour nous peindre les regrets que vous faisait
éprouver la disparition des chemises plissées et des jabots
tuyautés.

Mais, ne pleurez pas ; je viens de recevoir d'une tante
de Normandie six chemises que je ferai, si vous le dési-
rez, parfumer avec du vinaigre impérial des quatre vo-
leurs.

La nuit, vous le savez, tous les chats sont gris, et je
pourrai peut-être, une fois la bougie éteinte, passer pour
un attaché d'ambassade ou un huissier du Corps légis-
latif.

Et cependant le Vésuve continue son petit travail, ré-
duisant de temps à autre quelques curieux imprudents à
leur plus simple expression.

Et dans des mansardes obscures, dans des chambres
modestes, dans des cabinets somptueux, des penseurs
profonds (pas si profonds que le Vésuve) cherchent les
moyens d'éteindre à tout jamais les volcans sur lesquels
nous marchons.

Volcans aussi redoutables et qui s'appellent la Misère,
l'Ignorance et la Superstition.

Hélas !

Celui qui met un frein à la fureur des flots... est tout
simplement une image poétique.

Demandez donc à celui qui déchaîna le Vésuve, d'a-
paiser sa fureur.

Saint Janvier lui-même y perd son latin.

Pendant que je tiens saint Janvier, je ne veux pas per-
dre l'occasion de vous expliquer le miracle.

Peut-être, étant assis à la porte d'un café, avez-vous
eu déjà l'occasion de voir un individu, qui est venu vous
offrir d'essayer la force de votre sang, au moyen d'ap-
pareils bizarres contenant de l'alcool coloré avec du
carmin.

C'est ce que contient la fiole de saint Janvier.

Quand la main du prêtre la saisit, les assistants effa-
rés voient le sang s'élever impétueusement et bouillir.

Mais il ne faudrait pas confier la fiole aux mains d'un
profane, le miracle se produirait tout de même.

Sur le boulevard, on peut se payer cela pour deux
sous.

Je n'apprendrai rien à personne en annonçant que
l'émotion produite par le meurtre de la rue des Ecoles
est complètement calmée.

Il y avait bien eu à ce moment-là un temps d'arrêt
dans les relations des femmes mariées avec leurs amants.

On avait même constaté une élévation de la Seine à
l'étiage du pont Royal. Cette crue inattendue était attri-
buée par les savants aux larmes répandues par des
épouses infidèles.

On commence à reprendre son petit train-train habi-
tuel. Mon amiX. a renoué avec madame Z., après une.
trêve de quinze jours (le petit deuil).

C'est lui qui répondait à un ami, qui lui disait en lui
montrant, dans une soirée, madame Z. au bras de son
mari et couverte de diamants : « Son mari doit avoir les
reins solides. — Oui, oui, il a Y air im... bécile. »

Tous les beaux sentiments ont leur petit côté ridicule ;
je le prouve.

Pendant la Commune, les fédérés mirent le feu à une
maison, dans laquelle se trouvaient sept ou huit femmes
et le concierge.

Ce malheureux, qui avait complètement perdu la fête,
au lieu de penser à sauver quelques-uns des objets lui
appartenant, courut à la cave et en rapporta des bou-
teilles de vin.

— Tenez, disait-il, buvez ceci, buvez cela.

Une jeune fille but un verre de vin.

Tout à coup une des locataires, affolée, s'écria : Ce vin
est peut-être empoisonné!

La mère de la jeune fille saisit un verre et le vida, en
disant à sa fille :

-— Si le vin est empoisonné, je veux mourir avec toi.

Et de se jeter en pleurant dans les bras l'une de
l'autre.

La malheureuse femme, qui n'avait pas mangé depuis
cinq ou six heures, et qui n'avait pas l'habitude du vin
pur, sentit tout à coup son estomac rebelle se gonfler.

C'en est fait, c'est la mort qui vient ; elle croit déjà
sentir les symptômes terrifiants.

Ce n'était pas la mort qui venait...

C'était un simple renard.

On dit que tout finit par des chansons. Cela vaut bien,
je crois, un couplet de : Partant pour la Syrie.

Un Merle.

PICHENETTES

Un Nivernais alla, trouver dernièrement un avocat
pour le consulter au sujet d'un procès qu'il avait l'inten-
tion d'intenter à un de ses voisins. L'avocat, après avoir
entendu l'explication de son client, lui dit :

—- Votre cause est excellente.

Le paysan paya l'avocat et lui dit :

— Maintenant que vom êtes payé, monsieur, répon-
dez-moi franchement : trouvez-vous encore mon affaire
bonne ?

X... est un usurier qui, en fait d'avarice, rendrait, à
coup sûr, 99 points de 100 à Harpagon.
L'autre jour, un étudiant de mes.amis me dit :

— J'avais un billet à lui payer; après avoir couru
toute la journée pour me procurer la somme nécessaire,
j'arrive chez lui; X... était à table, et...

— Il t'a offert des rafraîchissements ?

— Non; il s'est contenté de me rafraîchir la mé-
moire.

Une épitaphe cueillie dans un cimetière de province :
CI-GIT M. PAUL Z...
Bon père, bon époux.
Ne pas confondre avec son frère Jules qui est mort à
Cayenne.

Un paysan était à l'agonie :

— Avnue-le moi franchement, dit-il à sa femme, m'es-
tu toujours restée fidèle ?

— Eh bien, oui, je vais t'avouer...

— Parle...

— Au fait, non, si tu n'allais pas mourir ! ! t

Quand on parla de l'augmentation des tabacs, quel-
qu'un demanda à X.., fumeur consommé, s'il continue-
rait à fumer.

— Impossible de m'en déshabituer, dit-il, c'est plus
fort que moi ; j'aimerais mieux me priver sur la nourri-
ture... de ma femme.

r\ir>

Calino est sur le point de tirer à la conscription ;
comme il a entendu dire que la corde de pendu portait
chance, il essaya de s'en procurer, mais n'ep n'ayant
point trouvé, il eut une idée lumineuse : il se pendit...

La corde de pendu l'exempta de la conscription.

Un créancier sonne chez L... de erand math,. „„i •
se lève et ouvre : S matm ; celu,-ci

pas? Pard°n' dit"U M ViSit6Ur' lnais Je ne vous remet,

- Tant mieux, répond l'autre, voilà votre factur, ,„
quittée j'avais grand'peur que vous mrÏÏt£
comme c'est votre habitude. remettiez,

A la campagne :

— Est ce une vache ou un bœuf?

***£$ une vache : vous voyez bien qu'elle n'a m le»,

A LA. CORRECTIONNELLE

le président. — Votre profession ?
le prévenu. - Gratteur de démangeaisons à Saint
Louis. "'

R. Nany.

SILHOUETTES PARISIENNES

AMOUR ET FLOUERIE

Pour peu que vous hantiez les cafés du boulevard à
'heure-de 1 absinthe, vous n'êtes pas sans avoir rencontra
le beau et 1 élégant Ambro.:se Camouflard. Il est toutou™
tire à quatre épingles comme une gravure de modes

Il n'est cependant pas riche ; quand il déjeune c'est â
vingt-deux sous, mais son col est irréprochable •' s'il nî
dîne pas quotidiennement, en revanche son pantalon im
maculé tombe à merveille sur ses bottines vernies

L'enceas que d'autres brûlent pour Momus et Bacchus
ces dieux bons vivants, il le sacrifie uniquement à la
mode, car, comme la nature l'a doué d'un tempérament
tout à fait tendre et d'un cœur très inflammable il s'est
dit avec raison : — f.

,— Si je veux faire des conquêtes, il faut que je sois bjen
mis. Le sexe faible se laisse plus facilement prendre à un
nœud de cravate bien fait et à un beau gilet qu'aux belles
phrases et aux yeux en coulis-e.

Grâce à ce système, Camouflard est devenu un véri-
table bourreau de cœurs. Sur les hauteurs cythéréennes
de Mcntmartre on ne l'appelle que le bel Ambroise, et
dans certains boudoirs plus d'une femme lui a dit à huis
clos:

— Mon petit Broibroise,

Malheureusement les petites dames n'aiment guère un
homme pour lui-même. La cocotte ne vit pas seulement
d'amour; elle se nourrit aussi de chateaubriands, de
Champagne et de cachemire. Aussi Camouflard, qui n'est
rien moins que riche, est-il obligé de recourir souvent à
la ruse, — au carottage, — comme on dit dans le grand
monde.

Pas plus tard qu'il y a trois jours, il lui est arrivé une
singulière aventure.

Il entre tout pimpant à Mabille, bien frisé, l'œil con-
quérant, la moustache cirée, le stick à la main. A peine
entré dans ce jardin de délices dont les arbres sont en zinc
et les divinités en ruolz, il aperçoit deux ravissantes créa-
tures avec des yeux fendus comme ça et qui, assises sur
un banc, se livraient aune conversation dont il saisit quel-
ques lambeaux :

— As-tu fini, espèce de moule!

— Va donc, eh ! panée !

— Te tairas-tu, état de siège !

— Comment, état de siège ?

— Dame oui, parce que l'état de siège, on ne le lève pas
souvent !

Ma foi, en entendant ce langage imagé, Camouflard
n'eut plus qu'un désir : celui de lier connaissance avec des
dames aussi comme il faut.

Il s'approche aussitôt, salue gracieusement, et, après
les banalités d'usage, il en vient à parler de l'hôtel qu'il
possède à deux pas de là, boulevard de Latour-Maubourg,
des chevaux qu'il a dans ses écuries, de sa loge aux Ita-
liens, de sa villa de Chaton, etc..

11 en fallait moins pour séduire deux faibles femmes
qui lui ouvrirent immédiatement à deux battants la porte
de leur cœur. A la fin de la soirée ils se tutoyaient. Dans
le siècle où nous sommes, l'on marche si vite!

Au moment de la fermeture, le bel Ambroise, s'adres-
sant à la plus jolie des deux compagnes :

— Madame Cora, dit-il galamment, sera-t-elle assez ai-
mable pour venir souper chez moi ce soir?

— Certes, fit celle-ci avec le plus gracieux sourire.

1 Et, bras dessus bras dessous, Ambroise et Cora sorti-
rent de Mabille et s'acheminèrent à pied, — il faisait si
beau temps! avait fait observer le séducteur,— vers le
fameux hôtel du boulevard de Latour-Maubourg.

Arrivés là, Camouflard sonna à une petite porte com-
muniquant à un pavillon qu'il savait complètement dé-
sert et où par conséquent on ne lui ouvrirait pas.

— Pourquoi ne sonnes-tu pas à la grande porte 1 fit ob-
server Cora. ,

Je vais te dire, mon père habite cet hôtel et moi j occupe
ce pavillon seul avec mes gens. — Puis, s'animant:
Ces gaillards-là sont encore ivres pour ne pas ouvrir 1

11 sonne encore à coups redoublés. Pas de réponse.

Se ravisant alors : ..

— Ecoute, ravissante Cora, puisque je ne peux me taire
onvrir chez moi, nous allons, si tu le veux bien, aller cnez
un ami qui est absent et qui m'a laissé sa clé... Tu sais,
eet ami est un bohème, un rapin fort modestement loge,
tu ne t'en formaliseras pas, je l'espère.

Allez donc vous formaliser avec un homme qui a pi-
gnon sur boulevard. if

Aussi Cora accepta-t-elle de grand cœur, «t a|le Pi™

avec son compagnon le chemin du quaitier latin, oun

montèrent tous deux à un cinquième de la rue de bnae.

. Inutile de vous dire que c'était là le domicile as w-

mouflard. „ „u„.;n

Le lendemain, Cora avait deviné de quelle supercherie
elle avait été dupe.

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