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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0067
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LE SIFFLET

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Mais certaines femmes ont de l'amour-propre (si ça
peut s'appeler ainsi), et elle était de celles-là Elle ne
voulut pas, cette rouée en amour, qu il fut dit qu elle
avait été jouée.

— Tenez, dit-elle au concierge en sortant, vous savez
ce jeune homme qui demeure au cinquième, voilà dix

francs pour lui.....Vous lui direz que c'est pour payer sa

blanchisseuse.

Alphonse Lafitte.

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COUPS DE SIFFLET

Jobardeau est le petit-fils de Jeannot, le neveu de
Jocrisse et le cousin de Calino.

J'ai la bonne fortune de l'avoir pour voisin et je vous
assure que je n'en suis pas fâché.

Toutes les semaines, je pourrai vous raconter quelques-
unes de ses naïvetés qui valent celles de ses illustres pa-
rents.

Aujourd'hui, l'espace me manque pour faire passer la
série que j'ai collectionnée depuis six semaines qu'il ha-
bite ma maison. Je vais seulement vous en offrir un petit
échantillon.

— J'ai trouvé un moyen, me disait-il hier, de ne plus
raccommoder mes chaussettes percées.

— Vraiment?

— Oui, monsieur, quand elles sont trouées d'un côté,
je les retourne de l'autre.

—Une exposition d'économie domestique doit avoir lieu
au mois de juillet prochain, disait B... à sa femme.

— Je sais cela, mais qu'est-ce qu'on y verra ?

— Les livrets de caisse d'épargne de nos cuisinières,
parbleu I

Nous avons envoyé il y a quinze jours trois reporters
en E^p^gne pour nous adresser les nouvelles les plus
fraîches sur l'insurrection. Mais nous n'avons reçu d'eux
aucune dépêche ni correspondance... Nous, nous 'deman-
dons (sans inquiétude) ce qu'ils sont devenus. Nous ne
croyons pas qu'il leur soit arrivé malheur, au contraire...
nous pensons que les gaillards auront folichonne en
route, ce qui est très naturel, avec les avances que nous
leur avons faites.

Enfin, nous en ferons partir trois autres aujourd'hui,
ça nous en fera une demi-douzaine, Nous défions la con-
currence !

Pour être agréables à nos lecteurs, nous ne dirons pas
un mot de la réception à l'Académie française de M. Ca-
mille Rousset.

Le Sifflet est le seul journal parisien qui fasse cette
gracieuseté à sa clientèle.

La semaine prochaine, nous rendrons compte du nou-
veau drame de l'Ambigu : Le Soi des Ecoles, de M. John-
Aris (ne pas lire Frantz Beauvallet).

M. Billion, nous dit-on, mais nous nous refusons à
croire cela, a dépensé plus de 17... fr. 50 c. pour monter
cette bouffonnerie nouvelle.

Il y a des journaux qui croient intéresser énormément
leurs lecteurs en leur faisant savoir que l'impératrice
Augusta voyage en ce moment en Belgique et en Angle-
terre.

Je vous demande un peu ce que cela peut nous faire,
que madame Guillaume passe la Manche ou s'arrête à
Ostende. ■

Si c'était la mère Thierret, nous aurions tous du plai-
sir à recevoir de ses nouvelles, mais de Gusta, nous n'y
tenons pas.

On va donner,le 12 mai,un concert au Jardin d'Accli-
matation. Nous ne connaissons pas encore les artistes
qui y prendront part; mais nous pensons que les pen-
sionnaires de cet établissement ne seront pas seuls à con-
courir à ce festival.

Ceci pour les bonnes d'enfants et les militaires ;
Monsieur Billion vient d'offrir au Jardin des Plantes
un superbe ours blanc du nord.
A l'arbre, Martini

Fait en revenant de Versailles.:

— Quelle différence faites-vous, collègue, entre la gare
de Batignolles et un pantalon?

— Vous me confondez.

— Eh bien I c'est que l'un comme l'autre se desserre
parlaeeinture.

Granger, l'auteur dramatique, a un nez rouge comme
un bonnet phrygien.

Dernièrement, if monte dans l'intérieur de l'omnibus
de la Bastille à la Madeleine.

— Monsieur, lui dit le conducteur, éteignez votre ci-
gare, on ne fume que sur l'impériale.

— Comment? fit l'auteur de la Voleuse d'enfants.

— Oui, je vous dis d'éteindre votre cigare.

— Quel cigare?

— Ne faites pas votre malin, je vais vous faire des-
cendre .

— Mais je n'ai pas de cigare, dit Granger en s'avancant
vers le conducteur.

— Oh ! excusez-moi, monsieur, fit ce dernier; je pre-
nais votre nez pour un trabucos allumé.

Baron, le roi des photographes, vient de faire poser la
rédaction du Sifflet.

C'est la première fois que c«la nous arrive, et nous ne
le regrettons pas, car jamais nous ne nous sommes vus

aussi bea'ix que sur les portraits-cartes de cet exécuteur
des hautes œuvres.

SI le père Veuillot se faisait photographier comme
nous, il crierait au miracle en voyant son portrait,"et di-
rait aux échos du Monde qu'il n'y a qu'un photographe :
Baron !

Dans les nouvelles du Figaro.

« Le dîner de la présidence qui devait avoir lieu di-
« manche dernier a été renvoyé à jeudi. »
C'est le poisson qui ne devait plus être frais 1

Nous avons annoncé, il y a quelque temps, qne les ro-
sières de Nanterre étaient supprimées. Eh bien! il paraît
que nous avons été mal renseignés.

Je viens délire une, affiche qui dit que cette cérémonie
aura lieu, cette année, le 20 mai.

Pour ma part j'en suis très satisfait, car, malgré tout
ce qu'on peut dire, les rosières ont du bon... oui, du
bon, c'est moi qui vous le dis... et je m'y connais.

Je vous donne cette nouvelle sous toute réserve, quoi-
qu'elle me soit garantie sur facture :

11 est question d'établir un impôt écrasant sur les
poudres insecticides ; il est reconnu aujourd'hui que ce
procédé morto-insecto, au lieu d'être destructif, est puis-
sant créateur et que la multiplicité des punaises consta-
tée dans ces dernières années ne provient que de cette
poudre créatrice.

Les deux dernières chasses de la saison pour la des-
truction des biches ont eu lieu à Chantilly, les 27 et 29
avril dernier.

Si j'en juge par moi, je crois que le but n'a pas été at-
teint, car jamais, à aucune époque, je n'en ai vu autant
le soir, que maintenant sur le'boulevard Montmartre.

Si messieurs les princes d'Orléans veulent absolument
détruire les biches, ce que je ne leur conseille pas pour
leur popularité, ils n'ont qu'à faire une battue dans les
environs du passage Jouftroy, de onze heures à une heure
du matin, ils sont certains de ne pus revenir bredouilles.

Je lis dans le Figaro, au courrier des théâtres, la note
suivante :

« On nous prie d'annoncer, pour prendre date, le titre
« d'une opérette en trois actes :

'« Les Amants célèbres. »

A la bonne heure, voilà un bon titre et une excellente
idée Vous faites bien, jeunes gens, de prendre tontes vos
précautions pour vous garantir contre les plagiaires, car
tout le monde voudra travaiUer ce sujet.

Les Amants célèbres... Vous savez, il r,e faudra rien
oublier, mais je ne vous conseille pas de remonter trop
haut dans l'histoire; restez de nos jours!

Si vous avez besoin de renseignements et de bons con-
seils pour votre pièce, adressez-vous à Blanche d'Antigny,
à Cora Pearl et à Valentine Aublanc ; ce sont les trois
grasses de notre époque.

Je suis certain que ces excellentes dames pourront vous
être d'une très grande utilité pour votre bouffonnerie ly-
rique.

L'hôtel de Marguerite Bellanger, avenue de Frielland,
vient d'être acheté par un riche Espagnol, M, d'Errazu.
Cette demeure, qui appartient à 1 histoire (cette phrase a
déjà servi à plusieurs de mes confrères), a été le 'lria-
non du dernier règne.

C'est là que Napoléon III disait à sa favorite :

0 bel ange, j'ai par toi
L'amour et la tendresse,
Et toujours aime-moi
Sans donner ton adresse.

Le Père-Siffleur.

LES MAUVAIS COTÉS DE LA VIE

LE BOURREAU... PENDU !

Décidément, dans le bon temps où nous vivons, le mé-
tier de bourreau n'est pas une sinécure. Depuis que M.
Roch a succédé à M. Heindreich, il ne cesse de voyager
de l'est àl'ouest, du nord au sud, accompagné de sa lu-
gubre machina. On peut dire qu'il est toujours non pas
sur la brèche, mais sur la guillotine.

On a raconté bien des anecdotes sur les bourreaux
dans ces derniers temps. En voici une complètement
inédite, qui s'est passée il y a trente ans, dans un comté
de l'Angleterre, à Durham.

Un assassin avait été condamné à être pendu, et son
exécution devait avoir lieu le lendemain matin, à la
pointe du jour.

Pendant la nuit, une foule immense envahit la place
où se trouvait le gibet... La curiosité était d'autant plus
grande que c'était un nouveau bourreau, et que chacun
était anxieux de voir la manière dont il s'y prendrait.

Quelques moments seulement avant l'heure fatale, le
bourreau arriva avec ses aides...

Il arriva alors une chose incompréhensible. Tout était
prêt, lesautorités présentes, lesaides s'emparaient déjà du
condamné lorsqu'on s'aperçut qu'il ne manquait qu'une
chose — la corde. Comment pareil oubli avait-il pu se
faire? Personne n'en savait rien.

Toujours est-il que la foule hua le bourreau. Celui-ci
pâlit légèrement ; il se sentait déshonoré pour toujours.
Néanmoins il garda son sangfroid et ne répondit pas aux
quolibets de la populace. On lui apporta la corde, il l'atta-
cha solidement, fit le nœud coulant... et alors, à la sur-
prise générale et avec une promptitude inouïe, au lieu
d'y passer la tête du condamné, il y plaça sa propre tète
et se lança dans l'espace avec tant de violence qu'il se
rompit la* colonne vertébrale.

11 avait préféré la mort à la honte.

L'ATHLÈTE... MILLIONNAIRE.

Echo de la foire de Versailles :

Vous avez sans doute vu parmi les saltimbanques
un grand gaillard aux formes athlétiques qui se faisait
remarquer par tes tours prodigieux.

Il est blond, à la physionomie douce, les lèvres ornées
d'une fine moustache. C'est un Américain ; il s'appelle
Jackson et a été surnommé l'Invincible,
; Voici en peu de mots l'histoire do cet, athlète qui jouit
d'une grande fortune et qui ne se montre en public que
par fantaisie.

Jackson, il y a vingt ans, était à la tète d'une grande
maison de commerce aux Etats-Unis. Ses affaires pros-
péraient... lorsqu'en l'espace de six mois, par suite d'une
épidémie, il perdit successivement sa femme et ses deux
enfants.

Désespéré, il abandonna sa maison et se mit à voyager
pour se distraire, mais en vain; le spleen le prit, et mal-
gré l'argent qu'il gaspillait, il ne trouvait pas un moment
de repos.

Un jour, dans les environs de Paris, il s'arrêta machi-
nalement dans une foire et assista à des tours de force
exécutés par les trois frères Rousset.

Ceux-ci jetaient un défi au publie dans le cas où quel-
qu'un voudrait se mesurer avec eux.

Autant pour se distraire que par originalité, Jackson
accepta... Montant surles tréteaux, il lutta avec les trois
frères, qu'il tomba l'un après l'autre, aux applaudisse-
ments de la foule.

Depuis quinze ans, c'était la première fois que Jackson
trouvait une distraction. Le soir même, il alla trouver les
frères Rousset, leur proposa de l'engager dans leur troupe,
et leur remit une bonne gratification.

.... Depuis ce moment, Jackson est devenu ce qu'on
peut appeler un saltimbanque amateur... car il n'exerce
pas tous les jours. Oa ne le voit là que dans ses moments
de grandes tristesses.

Amaury .

ër

THEATRES

ÇHATEAU-D EAU

L'Affaire Lerouge est incontestablement un succès.
Si tout l'intérêt du roman de M. Gaboriau ne se trouve
pas dans le drame de M- Hostein, les éléments drama-
tiques sont assez puissants pour satisfaire les amateurs à
émotions fortes.

E„ comparant cette pièce au Portier du nf 15 et autres
Draines de Gondo, de l'Amb;gu, je trouve que c'est un
chef-d'œuvre. Si M. Cogniard voulait persévérer dans
le crime, et ne pas faire un Albambra de sa superbe
galle, je vous assure qu'il réussirait parfaitement, surtout
si l'intelligent M. Billion conservait encore quelques an-
nées la boulangerie de l'Ambigu,

La mise en scène de l'Affaire Lerouge est faite avec la
plus grande intelligence et la plus parfaite exactitude ; il
y a surtout l'intérieur d'une chaumière où a été commis
l'assassinat de la femme Lsrouge, qui est d'un réalisme
à faire | âlir Courbet.

Parmi les interprètes de ce drame, nous citerons en
première ligne, du côté des hommes, Sully, qui a sa p ace
marquée au Vaudeville ; Léon Noël, qui sait jouer le
drame avec autant de talent que la féerie et le vaude-
ville, et du côté des dames, mademoiselle Blanc et la
joyeuse Sophie. Tous les autres artistes ont été à peu près
à la hauteur de leur rôle... surtout le brigadier de gen-
darmerie dont je ne connais pas le nom.

CIRQUE DES CHAMPS-ELYSEES

Sa réouverture a été magnifique. Si nous voulions imi-
ter nos confrères quotidiens, nous vous citerions toutes
les cocottes qui s'y trouvaient; mais le Sifflet ne l'ait
pas ces choses-là; ce n'est pas par pruderie, croyez-le
bien, mais c'est pour que nos lecteurs ne nous trouvent
pas rasant en leur nommant des grues qu'ils ne Tiennent
pas à connaître.

Nous préférons vous dire que le spectacle des Champs-
Elysées est attrayant et varié, et que vous pouvez y aller
avec l'assurance d'y passer une très agréable soirée.

Michel Anézo.

PETIT DICTIONNAIRE BADIN, GAI

A L'USAGE DES FARCEURS..... DE CAMPAGNE

décidément. — Outils de menuisiers qui attirent.

décimal. — Incendie qui consume un grand marché.

DÉeiMATiON. — Deux sous en Orient.

décimes. — Sommets d'arbres.

décocher. — Se dit des gens qui conduisent les voitures.

découcher. — Lettre alitée.

découler. — Expression employée par un joueur de
.billard pour dire que son adversaire ne lui livre pas de
jeu.

décqupler. — Homme et femme avariés.

décroissant. — Petits pains au beurre qui poussent
sur le front des hommes mariés et qui les empêchent de
passer sous la porte Saint-Denis.

déférence. — Des nouvelles sûres.

défroque. — Vêtements de moines.

dégrossir. — Des monarques obèses.

degui&nonner. — Avoir des cerises sur le tube olfactif.

déléguer. — Des difformes joyeux.

délivrer. — Des vêtements de domestique.

démonstratif. — Etres hideux dès leur plus tendre en-
fance.

BÈNi&aAK-T. — De vastes habitations d'oiseaux.
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