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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0114
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LK SIFFLE?

^^^Sg^gMWjmiWi

S nommé) a réservé le premier rang dans sa classifica-
Pouir tout ce qui concerne l'Administration et i tion.

Vous savez, si ce n'est pas définitivement pour le
5 août, je vous remise. Plus un mot, plus une ligne ! A
Charenton !

la Rédaction, s'adresse?' à M. Michel Anézo, 10
rue Joquelet, près la Bourse.

SIFFLEMENTS

Tous les ans, quand revient le' mois d'août, je me
sens monter au cerveau des effluves de poésie. Il me
semble qu'à ces moments-là, moi ausd, je suis poète tout
comme le premier parnassien venu.

0 temps heureux de la première jeunesse, ô temps
béni du collège, il me semble que je trouverais pour te
chanter des accents inspirés ! Car voici venir le temps
des vacances el, comme la troisième catégirie des femmes
de Damas fils qui, à travers leurs folles aventures, sen-
tent quelquefois une larme perler sous leur paupière au
souvenir de leur premier amour, j'airne, au milieu du
souci de chaque jour, k me rappeler cet heureux temps
où s'ouvrent les portes de la cage.

Les raisins commencent à rougir sous les ardents bai-
sers du soleil, et il faut rester ici, forçats du pain quoti-
dien, quand là-bas, sur les rives de la Bièvre, il y a de
l'air, de l'espace et des blanchisseuses.

O Saint-Genest, que vous êtes heureux ! Pouvoir s'iso-
ler par cette température des tropiques et pouvoir, au
pied d'un arbre orné d'une panoplie, lire en paix les
œuvres da M. de Bona'.d. Car vous devez lire M. de Bo-
nald. Cela, je l'ai essayé ; mais il faisait si chaud que
j'avais endossé (c'est une figure) le costumé de nos pre-
miers parents.

Donc, nu comme le discours d'un député de la droite,
je m'étais plongé dans la lecture de la Théorie du Pou-
voir, mais un remords me prit. Il me sembla que j'in-
sultais à la majesté de l'écrivain et je mis mes bretelles.
Point, cela ne me suffit pas. Ma conscience alarmée
exigeait un sacrifice plus grand encore. Je m'armai donc
d'un faux-col. Toujours le même grondement intérieur.
Je pris alors le parti de fermer Le livre. Ma conscience
s'apaisa aussitôt. Rien ne bouillonna plus en moi. Et
voilà pourquoi je n'ai pas lu M. de Bona'ld.

En revanche, j'ai lu V Homme-Femme.

Une des choses, et ce n'est pas la seule queje n'aie pas
bien comprise, c'est le titre. A moins que ce ne soit un
petit truc de librairie et qu'on n'ait voulu attirer cette
nombreuse classe de lecteurs qui ne détestent pas la gau-
loiserie et s'attendent à trouver sur l'androgyne des
détails inédits.

Lecteurs faciles à mystifier, du reste, c'est eux qui
font le succès des volumes intitulés : Conseils aux fem-
mes stériles., Réflexions sur la maladie de la moelle
épinière, etc., etc.

Vite, ils achètent le volume et s'aperçoivent, un peu
tard, que les conseils se résument à celui-ci :

Faire des n eu vaines à l'église des Petits-Pères !

La lecture de cette brochure m'a inspiré de profonds
regrets sur le sort de M. Dumas fils. Lui qui croit au
livre, il pourrait peut-être consulter avec profit : l'Art
d'avoir à volonté des garçons ou des filles. Ça com-
blerait celte lacune de son existence et ça lui permettrait
d'é.ouler son stock de préceptes à l'usage de la jeunesse.

Et dans les couloirs de l'Ecole normale, le long des
grands corridors sombres, dans la cour où l'ombre de
Nisard vous protège contre la chaleur, un écho a retenti,
écho qu'on dirait sorti de la tombe. Et de même qu'on
entendait jadis une voix mystérieuse crier : Le grand Pan
est mort! ainsi l'écho a fait retentir ces déserts de ces mots
lugubres : Hervé est retoqué ! Et les normaliens attristés
s'en vont répétant tout bas :

— C'é'ait bien la peine d'avoir un prix d'honneur au
concours i...

Combien y en a-t-il parmi ses collègues qui savent,
comme lui, dans un vers latin, amener la césure au troi-
sième pied ! Et pourtant ilest retoqué, et il n'aura pas un
bel uniforme, et il sera obligé de garder son vilain habit
noir pour aller en soirée chez son patron.

Plantamour, mon cher, cela tourne à la scie. Voilà
trois fois que vous annoncez la fia du monde, et il me
semble pourtant qu'il re.c;te toujours, au temple, autant
de ces gracieuses créatures, auxquelles Dumas fils (déjà

] Pourquoi les hommes ne sont-ils m, Sn- ]
\ bains de dames à fond de bois, JviZetj ^i]

Mais comme vous pourriez avoir raison, je tiens à
écouler, pour finir, un mot de la fin que je gardais en
réserve pour un grand jour, le 15 août par exemple.

Notre ami E..., que la nature a gratifié d'un nez colos-
sal, fut mandé dernièrement chez le juge d'instruction
pour déposer dans une affaire de cour d'assises.

Les quelques personnes qui se trouvaient avant lui fu-
rent expédiées en un quart d'heure.

Quant à lui, il y passa et sa journée et sa nuit, et
quand vers le matin le juge d'instruction lui dit : —Mon-
sieur, vous pouvez vous retirer :

— Pourquoi, dit-il, m'avoir interrogé aussi long-
temps? Pensiez-vous que je pouvais vous faire des révéla-
tions in.dressantes ?

— Ma foi, dit le juge, vous avouerez qu'il me fallait
bien ce temps-là pour vous tirer les vers du nez.

Et maintenant, adieu. Puissions-nous nous revoir
dans un monde meilleur !

Un Merle.

Pourquoi Léonide Leblanc affectionne-t-ehV
ment son petit chien havanais ?

si tendr

rOJéonT01 n'a"t"°n Pas n0mmé M- Bil^n direct,

eurde

Pourquoi dit-on qu'Adèle Page est ridée enmma
pomme cuite? 00mmeune

Pourquoi un journal cherche-t-il

teurs en annonçant un ti
lorsqu'il en tire à peine la

rage de 33,000
moitié?

tromper ses lee.

exemplaires,

POURQUOI???

C'est à tous nos lecteurs que nous posons les questions
suivantes, n'ayant pu les résoudre nous-mêmes, malgré
nos persévérantes recherches.

Nous espérons que dans le nombre des personnes qui
nous lisent, plusieurs pourront nous donner de précieux
renseignements pour servir de documents à l'histoire de
notre époque.

Toutes les réponses que nous recevrons seront insérées

dans le Sifflet.

*

Pourquoi Paul de Cassagnad dit-il toujours qu'il est
la gloire du Pays ?

*
* *

Pourquoi de Villemessant fait-il couronner des rosières
(de la petite vertu) à Enghien ?

Pourquoi le comte de Chamboril n'a-t-il jamais appris
à jouer du cor de chasse ?

Pourquoi Victor Koning ne mangera-t-il pas Cochi-
nat? •

Pourquoi les mouches ne s'arrètent-elles jamais sur
mademoiselle Fargueil ?

Pourquoi Sarah Bemliardt n'a-t-elle que la peau et les

Pourquoi M. Gla's-Bizoin n'a t-il pas pris encore un
abonnement au Sifflelï

Pourquoi Gambetta voit-il de si loin ?

Pourquoi Frantz Beauvallet est-il le fils de son
père ?

* *

Pourquoi les poésies robinet, de François Coppée,
font-elles, à lire ou à entendre, le même effet l'été que
l'hiver ?

Pourquoi Sardou a-t-il des remords ?

Pourquoi Blanche d'.Autigny est-elle' polyglotte?

+ *
Pourquoi Albert Wolff n'a-t-il jamais eu d'enfants?

Pourquoi le Vaudeville, qui est certain d'un fourav,,
l Artésienne, du beau Daudet, fait-il tant de'
cette pièce, qui ne vivra pas plus lom/tem,,.

bruit

pour

ceue pièce, qui ne vivra pas plus longtemps que L
Tavernier, du même auteur?

Pourquoi dit-on que M. Daiglemont, le nouveau di-
recteur du théâtre Déjazèt, va faire concurrence au
Théâtre-Français ?

A

Pourquoi a-t-on mal au cœur après avoir lu un ar-
ticle de M. Boucheron dit Saint-Genest?



Pourquoi les députés de la droite prennent-ils la rive
gauche pour aller à Versailles?

Michel Anézo ,

î

Pourquoi tous les directeurs de théâtres montent-ils
sans frais des pièces pendant les grandes chaleurs?

Pourquoi Thôrésa n'a-t-elle jamais voulu se marier?

Pourquoi n'avoir pas attendu le carême pour jouer le
Miracle des Roses?

ALBERT ROGAT

Le mot Royat, en latin, veut dire : « Il prie, il de-
mande, il implore. »

Je m'en rapporte, sur ce point, à tous les latinistes
passés, présents et à venir.

Vous allez voir que ces trois temps ne sont pas dé-
placés.
En effet, Royat est la troisième personne de l'indicatif
i présent du verbe rogare.

C'est, en un seul mot, l'indicatif dû présent de
M. Albert Rogat.

Quel courtisan a jamais eu pour définition un nom
aussi simple, aussi complet ?

C'est de ce mot Rogat qu'on a fait Rogations, une
fête de l'Eglise qui dure trois jours et qui a pour but de
prier, d'implorer, de supplier le Très-Haut d'être favo-
rable aux biens de la terre.

Cette année-ci, cette fête renouvelée de l'antiquité a
commencé le 6 mai.

C'est encore de ce mot Rogat qu'on a fait rogatons,
chose implorée, demandée avec larmes par le pauvre
Lazare au mauvais riche de l'Evangile. (Voir le supin
dudit verbe royare.)

Voilà un nom assez explicatif, je l'espère.
Mais, ce qui va bien vous étonner, c'est que ce nom a
été mis en relief par une similitude de consonnance sin-
gulière.

Il s'est trouvé de par le monde un certain Rogeard,
qui a écrit sous l'empire les Propos de Labienus.

Ce Rcg=ard avait du talent ; son pamphlet le posa en
maître du premier coup, — et en persécuté.

Aussi, quand parut le nom de Rogat, entouré des in-
certitudes inséparables d'un premier début, le vulgaire
s'y trompa...

On crut à l'autre !

Ne vous récriez pas sur la monstruosité de ce rappro-
chement. D'un seul mot, je vais vous calmer.

Il y avait, en 18-18, un humble graveur dont vous
avez pu lire le nom sur les premières monnaies de
République d'alors.

Cet honnête homme fut déporté à Cayenne en 1851)
par celui qui voulait se faire empereur.
Le graveur exilé se nommait Rogat !...
Et c'est son fils qui écrit aujourd'hui dans le Pays!--
son fils qui, jeune encore, essaie de devenir l'ému e e
Paul de Cassagnac ; — son fils, qui poursuit de sa tue e
de son venin tout ce qui n'est pas bonapartiste.

Si nous pouvions le suivre sur ce terrain, nous
dirions de belles! Mais en voilà assez.

Tout le monde sait qu'il est l'un des lauréats de 1 «»
de spadassinat du Pays, n

Il vient d'être condamné, — que dis-je! ~00t!1j°n°ej
par le tribunal, à huit jours de prison pour son due a

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G»i'«sl pastont Un paysan

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-Mtmie pierre cou!
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seils de molosses veillait sur 1
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l'aià, mon cher monsieur R
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