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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0115
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M. Richardet, et à quinze jours de prison pour un autre
duel avec M. Georges Sauton.

C'est ce qu'au Pays on appelle une glorieuse auréole.

Le dieu Cassagnae a tressailli d'allégresse en voyant
l'impétuosité dé son élève.

Mais Albert Rogat a fait son nez, cette semaine, quand
il a vu la Cour de la Seine, devant laquelle il en avait
appelé, confirmer les deux sentences qui constituent son
auréole.

Pour vous consoler, jeune Rogat, qui vous appelez
Albert comme Wolff, je veux vous faire plaisir...

__Hein ?... Vous vous méfiez? Vous croyez que c'est

tout le contraire?...

Enfant ! soyez rasséréné ; nous voulons vous donner
des nouvelles toutes fraîches de Cliiselhurst.

Un ingénieur de nos amis a visité samedi dernier
cette résidence de vos rêves.

11 avait pris, sans songer à mal, le train de Charing-
Cross à Bcighton.

A la station où il descend, on lui dit :

— Vous savez que vous êtes à deux pas de Clii-
selhurst?

__Vrai? fit-il. Alors, voyons!

Et il a vu.

Il a vu un château qui ressemble étrangement à celui
de Claremont.

Une maison blanche ou à peu près, en pierres détaille,
avec fronton, portique et colonnes.

Tout autour s'étend un jardin-parc bien fleuri, ma
foi!

Et autour de ce parc, — mesquinerie ! — une palis-
sade de deux mètres environ de hauteur.

Mais, — et ici vous reconnaîtrez la prudence de
votre maître, — cette palissade est hérissée partout,
du haut en bas, de longs clous de bateau, des clous de
six pouces, comme on dit en termes du métier, la pointe
en dehors.

Ce n'est pas tout. Un paysan anglais dit à mon ami,
qui parle anglais comme un fils d'Albion :

— Jetez donc une pierre contre la palissade.

— Pour quoi faire ?

— Pour voir.
Mon ami obéit.

Aussitôt des aboiements formidables retentirent. Une
meute de molosses veillait sur les remparts de planches.

— C'est sa police ! dit l'Anglais.

Voilà, mon cher monsieur Rogat, des détails qui, je
crois, vous intéresseront fort ; car je doute que vos
moyens vous permettent de faire ce petit voyage d'An-
gleterre...

Et votre'valeur ne vous y fera pas inviter.

Vous me direz que vous avez repris dans l'Indépen-
dance belge la signature de Covielle, que d'autres
ont illustrée...

Qu'est ce que cela prouve ?

Moi, je vais vous donner un bon conseil : c'est de ne
pas vous en tenir à signer Rogat.

Ce n-'ast que le présent !

Et il y a aussi ie parfait : Rogavit.

Et le futur : Rogabit.

Pour vous, les trois temps seront toujours vrais, — et
j'aimerais à lire dans votre feuille de prédilection, alter-
nativement :

Albert Rogat,

Albert Rogavit,

Albert Rogabit.

Qu'en pensez-vous?

Le Guillois.

COUPS DE. SIFFLET

Depuis que la marquise de Caux a déclare ne plus
vouloir chauler en France, tant que la République exis-
tera, mais qui est heureuse de se faire entendre à Euis
devant le roi de Prusse, il s'est formé à Paris une so-
ciété qui s'intitule l'Anli-Patti. Elle a pour but d'arri-
ver à jeter à bas la diva de son piédestal par tous les
moyens possibles. Elle y arrivera, nous en sommes cer-
tains, et nous saurons nous passer facilement de la Patti
et son Caux... de mari.

Effet de la chaleur.

Un jeune homme de dix-neuf ans, employé dans un
magasin de nouveautés, vient d'être enlevé par une douai-
rière sexagénaire du noble faubourg.

La justice informe, et la douairière aussi.

— Dis-donc, Gaston, disait un jeune crevé à un de ses
amis, si nous nous mettions en grève ?

— Comment, en grève ?

— Sans doute, nous sommes mineuis. demandons la
suppression des tuteurs et la vit1 indépendante.

Toute la haute cocotterie parisienne est allé faire une
visite aux deux chameaux arrivés dernièrement au Jar-
din des plantes.

On s'est promis de se revoir.

Bravo ! parlez-moi de ça !

Le prix Montyon a été remporté celte année par une
actrice du théâtre du Havre.

Vous verrez bientôt, si cela continue, les princesses
de la rami.e devenir rosières.

Entendu, dimanche dernier, à la gare Saint-Lazare :
--Quelle provision de cocottes pour Bougival et la
Grenouillère!

— Mais oui, c'est l'amour et son train.

Le Journal de Paris, qui est un organe orléaniste,
a fait, samedi dernier, un article très intéressant, comme
peu de journaux arrive: t à en faire aujourd'hui. Après
avoir lu cette saine prose avec attention, on reste con-
vaincu qu'il n'existe pas un organe pour combattre la
constipation avec plus de bon sens.

Mourir à 85 ans, quand on est compositeur de musique,
est-ce étonnant ?

Ma foi, non, puisque notre regretté Auber avait près
de 90 ans quand il nous a quittés.

Carafa, celui qui vient de mourir à 85 ans, était né à
Naples; mais le succès l'avait naturalisé Français depuis
bien longtemps.

Ses grands succès chez nous datent de Charles X. Sous
Louis-Philippe, la caricature, le personnifiant dans une
carafe, l'avait popularisé.

Il était maî:re, surtout en fait de mrsique de ba'lefs.
Qui ne se souvient de l'Orgie, qu'il composa en 182S,
tout exprès pour cette gracieuse mime et adorable dan-
seuse, madame Le Gallois, que personne n'a jamais rem-
placée à l'Opéra.

Rossini, son ami, avait tant de confiance en lui, comme
musique de ballets, qu'il lui confia les airs de Sèmira-
mis.

Nous ne raconterons pas sa vie, nous ne citerons pas
ses œuvres, mais nous sommes heureux de lui rendre
un juste hommage, et ele l'avoir vu vivre si vieux.

Ah! n'oublions pas une circonstance oubliée par tous
nos confrères : c'est Carafa qui avait fondé le fameux
Gymnase militaire, d'où sont sortis tant d'élèves dis-
tingués.

Une bonne femme de la campagne écrivait à son fils,
qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps :

— Pour que je puisse te reconnaître, t'auras soin, à ton
entrée dans le village, de monter sur un âne, pac'que,
quand j' verrons arriver l'âne, j' me dirons : C'est lui!

Chai lier est très fier de sa bosse.
L'autre soir, un de ses amis, comme lui marqué au
B, lui disait en manière de consolation :

— Nous sommes tous deux bossus.

— Vous vous méprenez, mon très cher, lui réj liqua
Challier, vous êtes contrefait, mais vous n'êtes pas bossu.

A Asnières, au bord de l'eau.

Deux gamins regardaient l'autre soir un pauvre jeune
homme qui, ayant peidu pitd, se débattait vainement
dans la Seine.

— Recommande-toi à Notre Dame de Bon-Secours,
dit l'un en s'adressant au malheureux.

— Nage toujours, mais ne t'y lie pas, cria l'autre.

LE PÈRE-SIFl'LEUR.

IRE

Divagation fiscale

QUI PERD GAGNE

Nous aussi nous avons eu notre acrostiche.

Un acrostiche de M. Gagne!...

Un ârchï-acrostiche, ,en l'honneur duquel nous avons
tiré double la semaine dernière, à la grande jalousie du
Constitutionnel et de la Revue des Deux-Mondes.

Il me souvient — some cimes ago — d'avoir écrit
au sublime pati iarclie de la rue Taranne.

Je voulais un autographe.

Et je l'ai eu.

Voici la délicieuse poésie que l'homme unitéide m'a
adressée :

REÏ-US — DON

Vous demandez mon autographe!.^

Monsieur, je ne vous connais pas;
Par cette raison que j'agrafe,
Je le refuse avec fracas.

GAGNE,

Avocat, citoyen du peuple, universel.
Paria, 20 janvier 1870.

Cet excellent M. Gagne est un aimable farceur qui
se moque on ne peut plus agréablement des journaux.

Je iintends étonner le- masses nui me lisent en leur
divulguant que l'archi-avccat est le un stifiratenr par
excellence, l'homme-charge, la réduction Cédas d'Henri
Monnier.

C'est un talent comme un autre.

Talent d'autant plus précieux que M. Gagne, à sa
grande joie, se l'ait gober par le Gaulois, le Figaro et
Paris Journal, qui le tiennent pour fiu, quand, au
contraire, sous les dehors d'un grotesque inspiré, le
vieux s'amuse â leurs dépens.

C'est le cher passe-temps de sa verte vieillesse!

Donc, l'auteur de la Republico-lmperiaïo -Rigolo •

Conimuno-VxnÉiDE a daigné jeter les yeux sur nous.

Il nous invite à siffler pour les matières der-
nières.

Soyez obéi, bon vieillard.

Faisant partie dés six fleurs du Sifflet, je revendique
la gloire de développer vos idées fleuiies.

Mais d'abord, qu'entend-on par matières der-
nières ?

Je sais bien que les spiritualistes, gens très spirituels,
ont déclaré dernièrement l'âme à Thiers première...
a l'octroi politique.

Aussi j'accepte ie classement sans sourciller.

Mais ils n'ont point encore classé les matières der-
nières.

J'essaierai.

Je passerai sous silence., si mes lectrices veulent bien
m'y autoriser, l'industrie Richer, Lesage, Veuillot
et Cie, les Odeurs de Sainteté en un mot, pour ne
m'occuper que des matières dernières abordables.
Chaussons des gants néanmoins ; il n'y a pas que la, ..
que le... de salissant.

Ci-après la liste des matières imposables :

X

Les articles de Saint Genest,

Les poésies ver-mifuges d'Albert de Mdo,

Les interruptions de Dahirel,

Les faux mollets de Sarah Bernhardt,

Les éructations raba-gàteuses et raga-bà dieus.es de
Vessard doux,

La maîtresse d'Albert Wolff,

L'huile de (Hen)-Ricin,

L'ex-Sedan de (Ra) bagages,

Le mal qu'a duc de Haut-Mal... à se créer un
parti,

L'haleine de mademoiselle Schneider,

Le Tremblement d'os de Nanterre,

Les abonnés de la Patrie et du Constitutionnel.

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En iout, treize exemples de matières dernières qu'il
serait urgent de frapper d'un impôt qui serait, certes,
moi. s vexatoire pour les populations intelligmtes de la
Fiance que l'impôt sur les ronds de serviettes, les ca-
lembours de Latiite et de Bidouillard. les talons de bot-
tines Louis XV et les faux chignons Napoléon III.

°Ji°

Dois-je parler aussi des dividend s certains du canal
de Suez et rie* revenus problématiques de la Société
forestière (22 223 obligations!), tant prônée par les
garçons de Bureau!

Ce sont des valeurs tellement... impalpables que je
doute qu'il soit possible de les imposer... aux sousenp*
teurs sérieux.

A l'emprunt, messieurs, à l'emprunt ! '

La maison n'est pas au coin du quai.
<\lrl

Oh! les impôts, les impôts!

Qui nous délivrera des tailles et des taxes?
• Je les maudis toutes... â l'exception, toutefois, de la
taille de mademoiselle Debreux et de la sainte taxe,
« pour favoriser le développement du journalisme et du
bon français en France. »
Ouf!

On pourra peut-être un jour supprimer une partie des
nouveaux impôts, en alléger certains autres; mais je ne
pense pas qu'on puisse jamais diminuer

L'IMPO...STURE

Suivant la progression constante de ses confrères,
l'impo.. .sture a pris du ventre.

Les feuihes-bandagistes, succursales du Gros-Milan
de la rue Rossini, ont hausse d'un ton leur diapason;
mais de quel mauvais ton, bon Dieu!

Ah! qu'on nous rende le diapason-Conseroatoire...
de la Republique. ,

X

En attendant, c'est à qui fera l'article le plus crè-
v aie scier emeni possible :

« Prenez mon... ours!

« On est prié de ne pas confondre ma boutique
avec celle d'vN autre filou qui demeure en face. »

OJC
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