LK SIFFLET
Heureusement que le public en a assez des maisons
de confection et des vêtements tout faits !
Désormais, il n'ira pas plus A Henri IV qa'Au
Petit Caporal.
Il s'habillera rue de la Paix, chez un bop tailleur,
qui gardera la mesure et qui lui fera des effets paya-
bles à vue et comptant — et tout le monde le sera ..
content.
Nous voulons maintenant de bonnes redingotes sans
doublures.
Les vestes ne sont plus de mode, nous en avons bien
assez porté et... remporté.
Et la France entière se souviendra qu'on ne dit plus :
Bête comme une oie.
Mais :
Bête comme quatre rois !
Que me voilà loin de M. Gagne et des matières der-
nières.
C'est la faute de ma maudite plume, qui vient de
prendre Vencre aux dents.
Halte-là, ma mie! on te ferait payer l'impôt-cible,
et j'aurais peur — si je te permettais de côtoyer plus
longtemps les pZato-bandes des feuilles publiques
fardées (1) et sujettes à caution(nement) — de me
voir
IMPOSER... SILENCE...
Et cela me gênerait ; je suis si bavard !
Montretout.
Vient de paraître, à l'administration du Grand Dic-
tionnaire universel du XIX siècle, rue Notre-Dame-
des-Champs,49, à Paris, un volume format Charpentier,
de près de 300 pages, sur papier de luxe, intitulé : La
Femme sous tous ses aspects, sa vie morale,
sa vie physique, savi<e'intime, sa vie sociale; le bien
et.le mal qu'on en dit, ce qu'elle dit d'elle-même,
par Pierre Larousse. — Cet ouvrage, extrait du Grand
Dictionnaire, a pour épigraphe ces paroles de Jean-Paul
Ritcher : « Les femmes ressemblent aux maisons espa-
«. gnôles, qui ont beaucoup de portes et peu de fenêtres :
« il est plus facile de pénétrer dans leur cœur que d'y
* lire. »
Prix, broché : 3 francs. — Magnifiquement relié :
10 francs.
PRIME
DONNÉE AUX RÉDACTEURS DU SIFFLE!
C'était il y a trois jours..., le soir. Une circulaire nous
avait réunis à la rédaction. .
Nous attendions, anxieux, perplexes.
Qu'a-t-on à nous communiquer? ebuebotions-nous tout bas.
Soudain la porte s'ouvrit avec bruit.
Michel' Anézo, paré de tous ses ordres, apparut sur le
seuil. ■ '
Un silence effrayant se lit aussitôt dans cette vaste en-
ceinte qui recelait tout ce qu'il y a de vraiment grand, de
(1) Pour les abonnés du Figaro, ne pas lire
gués fardées.
files publi-
vraiment noble, de vraiment spirituel on France, y compris
Montmartre et Batignolles-Monceaux. J'ai nommé les ré-
dacteurs du Sifflet.
« Mes enfants ! s'écria Michel.Anézo, mes enfants!...Et il
avait la larme à l'œil et le hoquet de l'émotion dans le
larynx. Mes enfants! reprit-il une' troisième fois... Et son
beau corps s'affaissa sur le moelleux tapis d'Aubusson qui
pourrait s'étaler sur le parquet de notre sanctuaire.
Nous comprîmes !... Un soupir de soulagement s'échappa
de nés larges poitrines, et nous sortîmes en nous promettant
bien de ne pas manquer au. rendez-vous que notre aimable
rédacteur en chef venait de nous donner.
Une heure plus tard, la rue Joquelet resplendissait de lu-
mières.
Le vulgaire passant, ébloui, s'arrêtait et cherchait vaine-
ment le mot de cette énigme.
Les rassemblements allaient grossissant. Bientôt la rue
Montmartre se trouva tellement encombrée qu'il eût été
impossible de se. frayer un passage au milieu de cette agglo-
mération d'êtres humains.
Tout à coup, une immense' clameur s'éleva dans les airs.
— Le voilà ! criait-on de toutes parts. Place ! place !...
La foule s'écarta comme par enchantement, et un splendide
cortège déboucha du boulevard, se dirigeant vers la rue Jo-
quelet.
En tête, sur un coursier fougueux, carapaçonnë d'or,
Michel Anézo prélassait son beau torse.
On l'acclamait. Il répondait, souriant, gracieux et le cœur
tout ému.
Un char romain, traîné par six magnifiques chevaux
blancs de réforme de la compagnie des Petites Voitures, em-
boîtait la cavale de ce prince du journalisme.
Dans ce char, on distinguait la mâle et énergique figure
du marquis de Le Guillois. Bas de soie, culotte de satin cou-
leur puce en goguette, habit brodé sur toutes les coutures et
claque sous le bras.
A sa droite était le grand Montretout, ne cachant rien de
ses splendides formes ; la gauche était occupée par votre
serviteur.
On remarquait encore le Père Siffleur, le Merle, Lévy,
puis les spirituels dessinateurs Henri Katt, Cottin, etc., etc.
C'était éblouissant de grandiose.
Le cortège s'arrêta au numéro 10.
Là, la foule voulant témoigner sa sympathie à ce petit
noyau d'hommes vraiment supérieurs, n'y tint plus. Elle en-
vahit la boutique du mastroquet et offrit l'absinthe aux mo-
destes rédacteurs du Sifflet.
Touchant tableau ! L'émotion était à son comble. Tout le
monde sanglotait en chœur. Concert bien doux. De larges
pleurs tombaient dans les coupes contenant la liqueur'verte.
Diamants se mariant aux émeraudes. On but. C'était ex-
quis.
La foule resta dehors. Des amateurs improvisèrent une
symphonie en ut dièze et les dieux .montèrent.
Le large escalier était jonché de fleurs. Des nymphes na-
ture tenaieut à hauteur d'œil, en arrondissant leurs gra-
cieux.bras, des vases dans lesquels brûlaient des parfums
orientaux. C'était enivrant.
Ils entrèrent, les grands hommes. Quel luxe s'offrit à leurs
yeux. En une heure, Michel Anézo avait fait transformer la
grande salle de la rédaction, déjà si belle, en un lieu de dé-
lices
Une table splendidement servie tenait le milieu. ■
On fait place. Avant de s'asseoir sur le velours d'Utrecht
Michel Anézo* s'exprima en ces termes : ;
— Mes enfants!...
— Grand maître, vous l'avez déjà dit trois fois, hasarda
le marquis de Le Guillois.
— Je ne saurais trop le répéter, reprit Michel Anézo. Mes
enfants ! Ce modeste banquet qui nous réunit, sera pour moi
le plus beau jour de ma vie.
(Chœur). — Pour nous aussi !
— Vos plumes et vos crayons ont fait ma fortune en met-
tant le journaHe Sifflet au premier rang. Je vous devais
une marque de ma reconnaissance ! Acceptez donc cette pe-
tite fête comme prime de satisfaction. J'ai 1, .
che ce qui pourrait vous agréer sans frois w ,f ps °hlif-
nobles sentiments. De l'argent ! Fi i Les AouZll Fms <*
quinze francs que je vous donne par mois
fisamment quevous faites peu deTas deTe vT™T,V<fflt di-
antre chose qu'il fallait offrir à vos âmes d'élit»Tn ..C'était
, (Chœur). — Qu'était ce ? ' Qu eW-ce?
- 0 Villemessant! exclama tout à coup Michel a *
te bénis !... Grâce à toi, grâce à ta magniC W Ne
grâce à ta supériorité dans l'art de tournerTe Î^H
la réclame, j'ai trouvé ce que je cherchais avec t™ Tl k
nement. MU'flaclijr.
:. Tu as couronné deux rosières, grand homme ' iv„
ronnerai six ! m'écriai-je... •••••'en cou»
Et, de sa main droite, pressant un bouton cacM rt„„, ,
muraille, Michel Anézo fit rouler sur ses gondsi un! . "
porte secrète qui livra passage à : pell,e
1° Mademoiselle Suzanne Lagier.
2° Mademoiselle Thérésa.
3° Mademoiselle Léonidè Leblanc.
4° Mademoiselle Silly.
5° Mademoiselle Schneider.
Et 6° Madame Lionnel, comtesse de Chabrillan
La stupéfaction fut grande. On n'osait profaner du resw
ces six rosières contrefaçon Nanterre-Enghien. 'Les oœn
s'agitaient. Les seins se soulevaient; les soupirs seconfia
daient. On ne pouvait articuler un seul mot. Ce fut l'affaire
d'une seconde. Le courant électrique, qui ne demandait ouï
s'établir entre rosières et rosiers, triompha de l'extrêmeré
serve, et, soudain, les tailles de guêpes furent enlacées lu
têtes brunes et blondes furent couronnées, les...
Et les amateurs, restés dehors, faisaienttoujours entente
leur symphonie en ut dièze.
Nuit délirante!... v
Le jour vint cependant et avec lui l'écœurante désillu-
sion.
Aux lueurs naissantes de l'aube, on voyait ça et là des
tessons de bouteilles, des assiettes cassées, des serviette!
maculées, des cheveux de toutes nuances mêlés entre eux et
des êtres fantastiques occupés à se crêper le chignon.
Un second bouton, dissimulé derrière une tapisserie fut
pressé par Michel Anézo. L plancher s'abaissa, emportant
avec lui toutes les marques ils cette folle orgie, et les pre-
miers rayons du soleil, naissant nous surprirent, nous, ré-
dacteurs du Sifflet, occupés à rédiger notre prochain nu-
méro.
Gaston Makot.
PLUS D'IMPRIMERIES!
"0 lus d'imprimeurs !... On peut, loin de leurs toits malsains,
3J eproduire chez soi, sans pâtés ni coquilles,
m criture, musique, albums, plans et dessins.
(/> ignalons ce progrès, au prolit des familles,
O» uccès, depuis vingt ans, toujours, encor nouveau,
m t connu sous le nom de Presse Ragueneau.
3) éservons les labeurs de la typographie
> ux livres de long cours, assujettis aux lois.
O race aux soins merveilleux de la calligraphie,
C ne réforme est faite aux moyens d'autrefois.
m n fùt-il de meilleure, au gré de l'industrie?
Z on, non, son inventeur ne pouvait trouver mieux;
!Ti t n'aurait pu léguer, avec plus d'assurance,
j> ux lettres, aux beaux-arts, a:i commerce de France,
C n procédé plus simple et plub ingénieux.
es.
concert des chaMps-élysées, — Grande affluence tous
les soirs. Les mardis et vendredis, soirées extraordinaires.
S!»*"",',',,.' *
»»........
0
,W*'
**<
Le gérant : Le Goulois-
Paris. — Typ. Alcan-I.évy, rue Lafayette, 61
Agrandissement des Magasins des Tailleurs réunis
A L'HISTOIRE DE FRANCE
58, rue tic Rivoli, 53
ON
REND
clip
ON
REND
f ACHAT
qui a
CESSÉ
î de
PLAIRE
Habit noir, 29 fr. Costume complet, 42 fr. Robe chambre, 17 fr. Macfarlane elbeuf, 22 fr.
Jacquette fantaisie, 25 fr. Complet mode, 27 fr,. Complet nouv., 41 fr.
MÉDAILLE DE 1"= CLASSE POUR LE BON MARCHÉ DE SES VÊTEMENTS
Les administrateurs des vastes Magasins des Tailleurs réunis,.53, rue de Rivoli, désireux
de témoigner leur profonde gratitude au consommateur, et pour célébrer dignement l'ou-
verture des nouveaux Magasins qu'ils viennent de s'adjoindre, informent le public que,
pendant les quinze jours qui suivront cette inauguration, il sera -mis en vente ;
3,000 HABILLEMENTS DE SAISON
SOO seulement seront vendus chaque jour
■pour finir dans la première quinzaine de la réouverture
Une Jacquette, un Pantalon, ua Gilet, un Chapeau, le tout étoffe pareille, à :.... A çy
ENVOI FRANCO CONTRE REMBOURSEMENT •' . . . . -I ^
FR.
PLUS IDE! CYLINDRES ! ! !
Simplification unique
L'IMPRIIIEIISE-RAGIIEIVEAIJ
BREVETÉE, POUR IMPRIER SOI-MÊME INSTANTANÉMENT "%££'
1 à 1,000 exemplaires : Écriture, Plan, Oessin, Musiqu
tracés avec l'encre sur papier comme à l'ordinaire. — Succès infaillible garant.
Prix selon le format. — 5, 7 et 10, RUE JOQUELET. — PARIS______
nrDHire prison radicale P""'1!,*? S-
INJECTION VIOliP
SANS RIVALE
Arrêtant en peu de temps les écoule
ment les plus rebelles to8'""™^
5 fr. le flacon dans lotîtes les -1"
TïïMirRf ELECTR1QUE.-A[-
Lululljnlj pareils Serrin, maintenant
1, boulevard Saint-Martin.
INJECTION TANNIN FOURQUET
Guérit en 3 jours les maladies contagieuses,
récentes ou invétérées ; inocuité complète.
3 fr. le flac. Pharm. Fourquet,29, r. des Lom-
bards. A la Barbe d'or. Exp.
MPRïMEOi
Brevetée S: g.d. g., dont M. BERRINGI.K o^ iK.
inventeur, et pour laquelle il vient d'obtenir un nou ^ ,
vet de perfectionnement, pe™«/™Pnme'fijIs, V&'
1,000 exemplaires son écriture ■ frruanitte
SINS, MUSIQUE, etc., sans changer sa i»»
■»v «r-» d'écrire ou «le dessiner. jpjiï"*
S'adresser, pour renseignements, a l'Inventeur, *, passage du Braiid-t/» >
ON DEMANDE DES REPRÉSENTANTS.
Heureusement que le public en a assez des maisons
de confection et des vêtements tout faits !
Désormais, il n'ira pas plus A Henri IV qa'Au
Petit Caporal.
Il s'habillera rue de la Paix, chez un bop tailleur,
qui gardera la mesure et qui lui fera des effets paya-
bles à vue et comptant — et tout le monde le sera ..
content.
Nous voulons maintenant de bonnes redingotes sans
doublures.
Les vestes ne sont plus de mode, nous en avons bien
assez porté et... remporté.
Et la France entière se souviendra qu'on ne dit plus :
Bête comme une oie.
Mais :
Bête comme quatre rois !
Que me voilà loin de M. Gagne et des matières der-
nières.
C'est la faute de ma maudite plume, qui vient de
prendre Vencre aux dents.
Halte-là, ma mie! on te ferait payer l'impôt-cible,
et j'aurais peur — si je te permettais de côtoyer plus
longtemps les pZato-bandes des feuilles publiques
fardées (1) et sujettes à caution(nement) — de me
voir
IMPOSER... SILENCE...
Et cela me gênerait ; je suis si bavard !
Montretout.
Vient de paraître, à l'administration du Grand Dic-
tionnaire universel du XIX siècle, rue Notre-Dame-
des-Champs,49, à Paris, un volume format Charpentier,
de près de 300 pages, sur papier de luxe, intitulé : La
Femme sous tous ses aspects, sa vie morale,
sa vie physique, savi<e'intime, sa vie sociale; le bien
et.le mal qu'on en dit, ce qu'elle dit d'elle-même,
par Pierre Larousse. — Cet ouvrage, extrait du Grand
Dictionnaire, a pour épigraphe ces paroles de Jean-Paul
Ritcher : « Les femmes ressemblent aux maisons espa-
«. gnôles, qui ont beaucoup de portes et peu de fenêtres :
« il est plus facile de pénétrer dans leur cœur que d'y
* lire. »
Prix, broché : 3 francs. — Magnifiquement relié :
10 francs.
PRIME
DONNÉE AUX RÉDACTEURS DU SIFFLE!
C'était il y a trois jours..., le soir. Une circulaire nous
avait réunis à la rédaction. .
Nous attendions, anxieux, perplexes.
Qu'a-t-on à nous communiquer? ebuebotions-nous tout bas.
Soudain la porte s'ouvrit avec bruit.
Michel' Anézo, paré de tous ses ordres, apparut sur le
seuil. ■ '
Un silence effrayant se lit aussitôt dans cette vaste en-
ceinte qui recelait tout ce qu'il y a de vraiment grand, de
(1) Pour les abonnés du Figaro, ne pas lire
gués fardées.
files publi-
vraiment noble, de vraiment spirituel on France, y compris
Montmartre et Batignolles-Monceaux. J'ai nommé les ré-
dacteurs du Sifflet.
« Mes enfants ! s'écria Michel.Anézo, mes enfants!...Et il
avait la larme à l'œil et le hoquet de l'émotion dans le
larynx. Mes enfants! reprit-il une' troisième fois... Et son
beau corps s'affaissa sur le moelleux tapis d'Aubusson qui
pourrait s'étaler sur le parquet de notre sanctuaire.
Nous comprîmes !... Un soupir de soulagement s'échappa
de nés larges poitrines, et nous sortîmes en nous promettant
bien de ne pas manquer au. rendez-vous que notre aimable
rédacteur en chef venait de nous donner.
Une heure plus tard, la rue Joquelet resplendissait de lu-
mières.
Le vulgaire passant, ébloui, s'arrêtait et cherchait vaine-
ment le mot de cette énigme.
Les rassemblements allaient grossissant. Bientôt la rue
Montmartre se trouva tellement encombrée qu'il eût été
impossible de se. frayer un passage au milieu de cette agglo-
mération d'êtres humains.
Tout à coup, une immense' clameur s'éleva dans les airs.
— Le voilà ! criait-on de toutes parts. Place ! place !...
La foule s'écarta comme par enchantement, et un splendide
cortège déboucha du boulevard, se dirigeant vers la rue Jo-
quelet.
En tête, sur un coursier fougueux, carapaçonnë d'or,
Michel Anézo prélassait son beau torse.
On l'acclamait. Il répondait, souriant, gracieux et le cœur
tout ému.
Un char romain, traîné par six magnifiques chevaux
blancs de réforme de la compagnie des Petites Voitures, em-
boîtait la cavale de ce prince du journalisme.
Dans ce char, on distinguait la mâle et énergique figure
du marquis de Le Guillois. Bas de soie, culotte de satin cou-
leur puce en goguette, habit brodé sur toutes les coutures et
claque sous le bras.
A sa droite était le grand Montretout, ne cachant rien de
ses splendides formes ; la gauche était occupée par votre
serviteur.
On remarquait encore le Père Siffleur, le Merle, Lévy,
puis les spirituels dessinateurs Henri Katt, Cottin, etc., etc.
C'était éblouissant de grandiose.
Le cortège s'arrêta au numéro 10.
Là, la foule voulant témoigner sa sympathie à ce petit
noyau d'hommes vraiment supérieurs, n'y tint plus. Elle en-
vahit la boutique du mastroquet et offrit l'absinthe aux mo-
destes rédacteurs du Sifflet.
Touchant tableau ! L'émotion était à son comble. Tout le
monde sanglotait en chœur. Concert bien doux. De larges
pleurs tombaient dans les coupes contenant la liqueur'verte.
Diamants se mariant aux émeraudes. On but. C'était ex-
quis.
La foule resta dehors. Des amateurs improvisèrent une
symphonie en ut dièze et les dieux .montèrent.
Le large escalier était jonché de fleurs. Des nymphes na-
ture tenaieut à hauteur d'œil, en arrondissant leurs gra-
cieux.bras, des vases dans lesquels brûlaient des parfums
orientaux. C'était enivrant.
Ils entrèrent, les grands hommes. Quel luxe s'offrit à leurs
yeux. En une heure, Michel Anézo avait fait transformer la
grande salle de la rédaction, déjà si belle, en un lieu de dé-
lices
Une table splendidement servie tenait le milieu. ■
On fait place. Avant de s'asseoir sur le velours d'Utrecht
Michel Anézo* s'exprima en ces termes : ;
— Mes enfants!...
— Grand maître, vous l'avez déjà dit trois fois, hasarda
le marquis de Le Guillois.
— Je ne saurais trop le répéter, reprit Michel Anézo. Mes
enfants ! Ce modeste banquet qui nous réunit, sera pour moi
le plus beau jour de ma vie.
(Chœur). — Pour nous aussi !
— Vos plumes et vos crayons ont fait ma fortune en met-
tant le journaHe Sifflet au premier rang. Je vous devais
une marque de ma reconnaissance ! Acceptez donc cette pe-
tite fête comme prime de satisfaction. J'ai 1, .
che ce qui pourrait vous agréer sans frois w ,f ps °hlif-
nobles sentiments. De l'argent ! Fi i Les AouZll Fms <*
quinze francs que je vous donne par mois
fisamment quevous faites peu deTas deTe vT™T,V<fflt di-
antre chose qu'il fallait offrir à vos âmes d'élit»Tn ..C'était
, (Chœur). — Qu'était ce ? ' Qu eW-ce?
- 0 Villemessant! exclama tout à coup Michel a *
te bénis !... Grâce à toi, grâce à ta magniC W Ne
grâce à ta supériorité dans l'art de tournerTe Î^H
la réclame, j'ai trouvé ce que je cherchais avec t™ Tl k
nement. MU'flaclijr.
:. Tu as couronné deux rosières, grand homme ' iv„
ronnerai six ! m'écriai-je... •••••'en cou»
Et, de sa main droite, pressant un bouton cacM rt„„, ,
muraille, Michel Anézo fit rouler sur ses gondsi un! . "
porte secrète qui livra passage à : pell,e
1° Mademoiselle Suzanne Lagier.
2° Mademoiselle Thérésa.
3° Mademoiselle Léonidè Leblanc.
4° Mademoiselle Silly.
5° Mademoiselle Schneider.
Et 6° Madame Lionnel, comtesse de Chabrillan
La stupéfaction fut grande. On n'osait profaner du resw
ces six rosières contrefaçon Nanterre-Enghien. 'Les oœn
s'agitaient. Les seins se soulevaient; les soupirs seconfia
daient. On ne pouvait articuler un seul mot. Ce fut l'affaire
d'une seconde. Le courant électrique, qui ne demandait ouï
s'établir entre rosières et rosiers, triompha de l'extrêmeré
serve, et, soudain, les tailles de guêpes furent enlacées lu
têtes brunes et blondes furent couronnées, les...
Et les amateurs, restés dehors, faisaienttoujours entente
leur symphonie en ut dièze.
Nuit délirante!... v
Le jour vint cependant et avec lui l'écœurante désillu-
sion.
Aux lueurs naissantes de l'aube, on voyait ça et là des
tessons de bouteilles, des assiettes cassées, des serviette!
maculées, des cheveux de toutes nuances mêlés entre eux et
des êtres fantastiques occupés à se crêper le chignon.
Un second bouton, dissimulé derrière une tapisserie fut
pressé par Michel Anézo. L plancher s'abaissa, emportant
avec lui toutes les marques ils cette folle orgie, et les pre-
miers rayons du soleil, naissant nous surprirent, nous, ré-
dacteurs du Sifflet, occupés à rédiger notre prochain nu-
méro.
Gaston Makot.
PLUS D'IMPRIMERIES!
"0 lus d'imprimeurs !... On peut, loin de leurs toits malsains,
3J eproduire chez soi, sans pâtés ni coquilles,
m criture, musique, albums, plans et dessins.
(/> ignalons ce progrès, au prolit des familles,
O» uccès, depuis vingt ans, toujours, encor nouveau,
m t connu sous le nom de Presse Ragueneau.
3) éservons les labeurs de la typographie
> ux livres de long cours, assujettis aux lois.
O race aux soins merveilleux de la calligraphie,
C ne réforme est faite aux moyens d'autrefois.
m n fùt-il de meilleure, au gré de l'industrie?
Z on, non, son inventeur ne pouvait trouver mieux;
!Ti t n'aurait pu léguer, avec plus d'assurance,
j> ux lettres, aux beaux-arts, a:i commerce de France,
C n procédé plus simple et plub ingénieux.
es.
concert des chaMps-élysées, — Grande affluence tous
les soirs. Les mardis et vendredis, soirées extraordinaires.
S!»*"",',',,.' *
»»........
0
,W*'
**<
Le gérant : Le Goulois-
Paris. — Typ. Alcan-I.évy, rue Lafayette, 61
Agrandissement des Magasins des Tailleurs réunis
A L'HISTOIRE DE FRANCE
58, rue tic Rivoli, 53
ON
REND
clip
ON
REND
f ACHAT
qui a
CESSÉ
î de
PLAIRE
Habit noir, 29 fr. Costume complet, 42 fr. Robe chambre, 17 fr. Macfarlane elbeuf, 22 fr.
Jacquette fantaisie, 25 fr. Complet mode, 27 fr,. Complet nouv., 41 fr.
MÉDAILLE DE 1"= CLASSE POUR LE BON MARCHÉ DE SES VÊTEMENTS
Les administrateurs des vastes Magasins des Tailleurs réunis,.53, rue de Rivoli, désireux
de témoigner leur profonde gratitude au consommateur, et pour célébrer dignement l'ou-
verture des nouveaux Magasins qu'ils viennent de s'adjoindre, informent le public que,
pendant les quinze jours qui suivront cette inauguration, il sera -mis en vente ;
3,000 HABILLEMENTS DE SAISON
SOO seulement seront vendus chaque jour
■pour finir dans la première quinzaine de la réouverture
Une Jacquette, un Pantalon, ua Gilet, un Chapeau, le tout étoffe pareille, à :.... A çy
ENVOI FRANCO CONTRE REMBOURSEMENT •' . . . . -I ^
FR.
PLUS IDE! CYLINDRES ! ! !
Simplification unique
L'IMPRIIIEIISE-RAGIIEIVEAIJ
BREVETÉE, POUR IMPRIER SOI-MÊME INSTANTANÉMENT "%££'
1 à 1,000 exemplaires : Écriture, Plan, Oessin, Musiqu
tracés avec l'encre sur papier comme à l'ordinaire. — Succès infaillible garant.
Prix selon le format. — 5, 7 et 10, RUE JOQUELET. — PARIS______
nrDHire prison radicale P""'1!,*? S-
INJECTION VIOliP
SANS RIVALE
Arrêtant en peu de temps les écoule
ment les plus rebelles to8'""™^
5 fr. le flacon dans lotîtes les -1"
TïïMirRf ELECTR1QUE.-A[-
Lululljnlj pareils Serrin, maintenant
1, boulevard Saint-Martin.
INJECTION TANNIN FOURQUET
Guérit en 3 jours les maladies contagieuses,
récentes ou invétérées ; inocuité complète.
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bards. A la Barbe d'or. Exp.
MPRïMEOi
Brevetée S: g.d. g., dont M. BERRINGI.K o^ iK.
inventeur, et pour laquelle il vient d'obtenir un nou ^ ,
vet de perfectionnement, pe™«/™Pnme'fijIs, V&'
1,000 exemplaires son écriture ■ frruanitte
SINS, MUSIQUE, etc., sans changer sa i»»
■»v «r-» d'écrire ou «le dessiner. jpjiï"*
S'adresser, pour renseignements, a l'Inventeur, *, passage du Braiid-t/» >
ON DEMANDE DES REPRÉSENTANTS.