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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0126
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Pour tout ce qui concerne l'Administration et
la Rédaction, s'adresser à M. Michel Anbzo, 10,
rue Joquelet, près la Bourse.

RECETTE
POUR FAIRE PARAITRE LA ÏÊTE

DE NOTRE DESSIN

Prendre un vase vierge de tout contact.

Y verser : 1» 5 grammes d'eau distillée ;

2° 1/4 de goutte d'acide chlorhydrique ;

3° 1 cuillerée abouche de vinaigre des quatre voleurs;

4° 1 gramme de sang de poulet encore chaud ;

5° 1 pastille de menthe poivrée ;

6° 1 petit verre de rhum à 90 degrés.

Agiter le mélange pendant deux minutes, trois secon-
des et un quart, bien exactement.

Verser ensuite le tout sur le journal à la place où de-
vra se trouver la tête.

Et enfin, passer rapidement sur cette place imbibée
un fer rougi à 95 degrés.

Nota. Ne pas peser trop longtemps, tout brûlerait.

BULLETIN

Le schah de Perse a trouvé la nuit dernière une pu-
naise sur l'épaule de la sultane favorite. Il a immédiate-
ment réuni son conseil des mininistres, pour savoir quel
' supplice il convenait d'infliger à l'insecte audacieux.

Le ministère a pensé qu'il fallait d'abord faire une
enquête - pour savoir qui avait introduit la punaise dans
les Etats du schah.

Cette opinion sensée a prévalu. On pense que l'en-
quête durera au moins trois ans. Pendant ce temps, on
prendra le plus grand soin de l'insecte. On évitera sur-
tout de laisser pénétrer jusqu'à lui les marchands de
poudre de pyrèthre et autres vendeurs d'orviétan noc-
turne.

Une guerre internationale a déjà failli résulter de ces
sages précautions. Un ambassadeur ayant imprudem-
ment ouvert sa tabatière en présence du grand-vizir,
celui-ci y a remarqué une poudre blanchâtre mêlée au
tabac à priser.

On a saisi la tabatière et on l'a soumise à une exper-
tise sévère. Heureusement, il a été reconnu que cette
poudre blanche n'était que du camphre. La punaise n'en
mourra pas.

Il est question d'établir un chemin de fer sous-marin
de Téhéran à New-York. Les actions se cotent déjà à la
Bourse.

Rien de vrai dans l'attentat dont aurait été victime la
fille du concierge du sérail. Cette jeune personne est
toujours digne d'être couronnée -rosière par Sa Majesté.

Le relations se tendent entre les Afghans et les Bir-
mans.

LE BUDGET

On n'a jamais traité assez sérieusement cette question.

Il y a des ménages dont le budget ne doit jamais dé-
passer 150 frans par mois et qui en dépensent 3,000.

Qu'est-ce que cela veut dire?

Mystère ! ! !

Voyez cette jeune femme, épouse d'un employé à
1,800 francs, qui porte des robes de vingt-cinq louis,
toutefois en ayant la délicatesse de faire accroire à son
mari qu'elle les a payées au Temple 45 francs.

Qu'est-ce que cela veut dire ?

Mystère! ! !

Faites attention à ce jeune homme, caissier dans une
grande maison de Banque, à (5,000 francs d'appointe-
ments, qui offre à la blonde Pistache une parure de
80,000 francs.

Qu'est-ce que cela veut dire?

Mystère ! ! !

Je le répète, nos économistes n'ont jamais traité assez
sérieusement la question du budget, tout est là !

Honneur, probité, amour, tendresse, amitié et crimes
de tout genre, tout dépend du budget.

L'EMPRUNT

Malgré leurs prétentions à l'indépendance, les Fran-
çais sont esclaves de traditions aussi vieilles que le
monde. A-t-on jamais vu quelqu'un emprunter de l'ar-
gent pour payer son tailleur ou son propriétaire? Mais
quel est le joyeux viveur qui n'a pas trouvé un louis ou
deux pour aller à un rendez-vous ? On emprunte un
nom, un costume, un cai'actère. Il se rencontre même
des voisins indiscrets qui viennent à trois heures du ma-
tin vous emprunter de l'eau ou des allumettes. Le cais-

sier infidèle qui barbote dans la caisse de son patron
apaise sa conscience en se disant qu'il ne fait qu'em-
prunter. Les sociétés un peu avancées ont horreur des
mots propres. De même que dans certains cas, le mot
blaguer se substitue au mot mentir, emprunter remplace
quelquefois voler.

Il y a pourtant des emprunts sacrés ; celui qu'on fait
par exemple pour enterrer sa belle-mère, et cet autre
m trois milliards, devant lequel i!i n'y a qu'à tirer qua-
torze fois son chapeau.

Quant à moi, s'il m'est permis d'exprimer un désir :
je voudrais emprunter quelques billets de mille et qu'on
m'empruntât ma femme.

LA QUESTION OUVRIÈRE

Tous les jours, on peut lire sur les murs de Paris les
petites affiches manuscrites conçues dans le style suivant :

« On demande des confectionneuses d'enfants.

« On a besoin d'ouvrières en chemises.

« On désire des couturières à la mécanique.

« On veut des piqueuses en bottines,

« Etc., etc., etc. »

Les ouvrières, aujourd'hui, ne sont pas ce qu'elles
étaient il y a quarante ans... du moins ce sont les sexa-
génaires qui prétendent cela.

Jadis elles étaient modestes, simples, portant fière-
ment leurs petits bonnets de grisette ; aujourd'hui elles
ont toutes chapeaux à plumes, jupons à queue, bottines
à hauts talons.

Ma foi, je préfère cela.

Je suis encore 1rop jeune pour regretter le vieux
temps; j'aime les femmes de mon époque.

Plus tard, probablement, je rabâcherai aussi à mes
neveux comme les mâcheurs de godiveaux d'aujour-
d'hui : « Vos ouvrières ne valent pas celles de mon
temps. Autrefois, pour un souper chez Brébant, on pou-
vait avoir l'amour d'une travailleuse; à présent, vous
êtes obligés de la couvrir d'or et de diamants.

« Ah ! tout dégénère, mes enfants... tout dégénère ! »

L'ARMÉE

On dit d'une personne qui a peur qu'elle est alarmée.

Cette expression nous a toujours paru manquer
de justesse, car si on avait peur, on ne serait pas à
l'armée !

Dans l'année, on ne trouve que des braves, attendu
que la bravoure seule donne les grades, depuis 1789.
Chaque soldat porte un bâton de maréchal dans sa gi-
berne.

Les généraux de l'empire ont tous quitté leur village
en sabots. Ceux du dernier feraient bien de finir comme
les autres ont commencé.

Depuis que tous les Etats de l'Europe mettent le nez
dans les affaires de leurs voisins, chacun d'eux s'efforce
de réduire les armées qui le gênent, se contentant de
soigner la sienne.

Comme c'est malin ! Celui qui n'a pas d'armée est
victime de l'autre sans coup férir.

C'est pourquoi aujourd'hui, après les bienfaits de
l'empire, nous comprenons si bien la nécessité d'une
armée forte et bien disciplinée, que nous sommes heu-
reux de voir tout le monde soldat.

L'armée passe, nobles, riches et pauvres, au niveau
delà corvée de quartier, de la corvée de chambrée, de
la corvée au pain, de la corvée au bois, de la corvée de
cuisine, etc.

Et moins on admet de remplacement pour la corvée,
plus on obtient de bons soldats.

La corvée est l'école du maréchalat.

LE MANDAT IMPÉRATIF

La dixième partie du genre humain donne au reste
des mandats impératifs.

Le plus excentrique de tous ces mandats est celui
qui ordonne, en Chine et au Japon, de s'ouvrir le ventre.
Le progrès aidant, on finira pas ordonner de se guillo-
tiner soi-même.

Dans les contes de fées, les plus jolies princesses exi-
gent de leurs amants les choses les plus impossibles, —
mandat impératif. i . •

Chez nous, la moindre cocotte dit à son chéri :

— Si tu ne m'aboules pas dix louis pour payer mon
propriétaire, tout est rompu!

Jusqu'à la jeune fille innocente qui exige un bouquet
de violettes d'un sou !

Cela débute dès l'enfance. L'enfant commence par
demander la lune, qu'il voit dans un seau.

Ou bien, il dit :

— J' veux qu'on m' mouche, na!
C'est déjà le mandat impératif.

Mais le plus terrible, le plus despotique des mandats,
c'est celui de la passion.

Joueur, amoureux, avare, ambitieux, jaloux, tout
cède.

Il y a même des domestiques qui imposent carrément
à leurs maîtres des mandats impératifs.

Combien de célibataires sont menés par leurs ser-
vantes !

En fait de tyran, quand on la laisse faire, rien ne
vaut la femme, surtout la femme légitime. Cela ressort

clairement des œuvres à la mode de Dumas fils et rie
Girardin.

Bref, le mandat impératif semble être inhérent à 1
race humaine, qui commande à toutes les autres races*1

LA DROITE ET LA GAUCHE

Par la rive droite, le voyage de Versailles se fait par
l'express en moins de 35 minutes.

Le dimanche, le train-omnibus met quelquefois
2 heures pour faire le même trajet.

Par la gauche, les voyages se font à peu près dans les
mêmes conditions.

Une remarque que j'ai pu faire, c'est que l'on voit
beaucoup plus de jolies femmes par la droite que par la
gauche.

Mais je dois déclarer que, par la gauche, les dames
me paraissent beaucoup plus vertueuses.

— Comment pouvez-vous savoir cela?; me direz-
vous.

— Oh ! ce n'est pas difficile.

Les femmes qui montent sur l'impériale, voilà de
vraies vertus.

Par la droite, peu de dames font de ces ascensions.

Je n'ai vu que Silly... aux carottes faire une fois de
ia gymnastique sur la couverture d'un wagon.

Généralement, les femmes de la droite s'enferment
mystérieusement dans leur compartiment !!!

TROUVILLE

PJage ravissante (1) au bord de la mer,

Beaucoup de distractions.

On y tire le canon.

« Un œuf à la coque, — 3 francs.

On y voit des femmes charmantes.

« Pour avoir salué monsieur, — 2 francs.

On regarde les pécheurs partir du port.

« Un verre d'eau fraîche, — 1 fr. 50 c.

Le poisson vient tous les jours de Paris dans la glace,

« Un hors d'œuvre, — 6 francs.

Le soir, quand le ciel est étoile, les amoureux de. la
nature peuvent admirer le splendide spectacle de la àer
phosphorescente.

« Une tranche de melon, — 12 francs.

Le pays est charmant, toutes les maisons sont propres
et coquettes.

« Une côtelette en papillote, — 25 francs.

La haute aristocratie s'y trouve en ce moment.

« Une salade, — 8 francs.

Les Trouvillains sont enchantés de leur saison.

Total pour mon déjeuner (sans le vin), 61 fr. 50 c.

LES PRÉTENDANTS

Connaissez-vous Brigitte ?

— Non !

— Eh bien ! je vais vous faire connaître Brigitte.
C'est une Picarde que j'avais pour cuisinière depuis

deux ans, belle fille, excellent cordon-bleu, mais... il y
a toujours un cheveu! mais... qui avait trop d'amou-
reux.

Ça en devenait gênant — pas pour elle, — mais pour
moi qui ne pouvais plus ouvrir une porte, un placard
sans trouver un pompier, un fantassin ou un cavalier.

J'aime les militaires, je l'avoue, mais je ne voulais
pas faire une caserne de mon appartement.

— Brigitte, je ne veux plus de soldats dans ma mai-
son, vous entendez? lui dis-je l'autre jour.

— Ah ! monsieur est bien cruel.

— Comment? ]
—. Oui,fmonsieur est bien cruel de m'empêcher d'a-
voir des prétendants. Si monsieur savait comme une
jeune fille qui n'a qu'un seul amoureux est difficile a
marier.

— Je ne veux pas de vos observations, Brigitte !

— Voilà votre tablier, je ne resterai pas chez un maî-
tre qui fait la guerre aux prétendants.

LES ÉLECTIONS

Le premier livre qui fasse mention des'élections estb
Bible. On y trouve cette parole : Beaucoup dapP ie ;
peu d'élus, qui fait allusion aux nombreux candidat
se présentent pour chaque siège vacant. U J ™J f
aussi de : vase d'élection. Divers fW^danf
cherché à reconstituer ces vases. - Les » d_

que c'était une urne, d'autres, une boite à douwe ^
M. du Mirai, que c'était ™e"soupière Ja ver
Motte, un casque de pompier Louis VeuUlot p P
que c'est le comte de Chambord. La tribune nWP ^
expérimentée au Palais-Royal.est le dernier■«
o-enre. Mais les bonnes idées font lentement leur

au

mm. .,

Quant au suffrage universel, ce pelé ce &"'~^reies
dire des uns ; cette rosée, cette manne céleste a K ^
autres, mon humble avis est qu il faut le régie
rétablissant l'ostracisme. C'est la le corollaire *y
sable, de même que le divorce pour le mariage





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(l) Note d'un voyageur écorché.

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