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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0127
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11 y en a plus d'un dont j'écrirais volontiers le
sur une coquille d'huître. _ _

Ça aurait l'air d'être des cartes de visite.

LES TROIS EMPEREURS

__Quelle différence faites-vous entre le père Veuillot

et Dieu ? demandait, l'autre jour, Le Guillois à Michel

Anézo.

— Parlez, marquis.

__Eh bien ! il n'y en a pas, car tous les deux diri-
gent l'Univers.

— Savez-vous...

Pardon, je ne pense plus à mon titre : Les trois
Empereurs, je croyais que je faisais mes Coups de
Sifflet hebdomadaires ; parlons des trois grands souve-
rains : l'empereur du Brésil, l'empereur du Japon et
l'empereur de la Chine.

L'empereur du Brésil nous est connu, il était l'année
dernière dans nos murs, son portrait se trouve chez l'il-
lustre Baron, le photographe des têtes couronnées et des
rédacteurs db Sifflet, 82, rue Rambuteau.

Quant aux souverains du Japon et de la Chine, que
nous n'avons jamais possédés dans notre capitale, on
peut les admirer eu potiches dans un bazar da la rue
Vivienne.

CONSEILS MUNICIPAUX

Pour donner convenablement ces conseils, il faut être
maire, ou au moins adjoint.

Quand pn possède l'un de ces titres, il suffit de ceindre
une écharpe tricolore, et alors, tous les avis qui s'é-
chappent de la bouche sont des conseils absolument
municipaux.

Pour donner à ces conseils plus d'autorité, plus de
majesté, il suffit de réunir le corps des pompiers, musique
en tête, et de causer en présence de cette force publique
avec ses amis intimes.

Larfaillou vous aborde.

— Vous avez mauvaise mine, Larfaillou. Seriez-vous
malade?

— Oui, monsieur le mare, j' ons un cor qui me gêne
diantrement !

— Il faut porter de la flanelle, Larfaillou !

Voilà un bon conseil municipal, surtout, vis-à-vis d'un
pareil entourage.
Madame l'adjointe se plaint d'ss légèretés de son mari.

— Bah ! il est infidèle ?

— Hélas ! oui, mon maire.

— Tuez-le !

Ce procédé de Dumas fils, dans la bouche du magistrat,
devient ainsi un indiscutable conseil municipal.

LA DISSÛLUTIQ1

Les disciples d'Epicure peuvent seuls prêcher la
dissolution.

A part ces joyeux convives du banquet de la vie,
toutes les lois, la morale de tous les peuples défendent la
dissolution.

Un homme dissolu n'est estimé de personne, pas même
de ses complices de débauche.

Quant à la femme, oh. ! Ecoutez les prophètes Dumas
fils et Girardin.

Le premier les appelle : de rue !

Et il fait remonter leur faute jusqu'à la race simiane.

Le second a de bonnes raisons pour de'.ester ces deux
Anglaises : Lady Solution, et sa fille Lady Solue.

Plus il y a de dissolution dans un Etat, plus sa chute
est proche.

Voyez Sardanaple.

Voyez le Bas-Empire.

Voyez Louis XV.

Aussi appelle-t-on les disciples du philosophe que je
citais en commençant, les pourceaux d'Epi cure.

CONSEILS DE GUERRE

Si vis.pçtçem, para bellum.

Ce qu'un vaudevilliste en goguette a traduit par : Si
tu veux plaire, parais bel homme.

Le Dieu des.armées est toujours avec les gros batail-
lons; par conséquent, si vous voulez faire la guerre,
ayez toujours beaucoup de soldats sous les armes.

C'est d'ailleurs le meilleur moyen d'en revenir au pré-
cepte du début : Si. vous.voulez la paix, soyez prêt pour
la guerre.

Avant de se mettre en campagne, il est bon de songer
■ aux approvisionnements, car il ne faut pas s'embarquer
sans biscuits.

Il est bon de compter sur la bravoure de ses soldats ;
mars il est encore plus .indispensable de compter sur la
lqyauié, le patriotisme et les talents des généraux.
_ Les armes à longue portée ont changé entièrement
l'art de la guerre. Si vos ennemis ont des. armes qui por-
tent à dix mille mètres, ayez-en qui portent à douze
mille. Toute la nouvelle tactique est là.

El, en fait d.9 conseils de guerre, en voilà assez pour
un simple pékin.

LA CHAMBRE

Quand il pleut, gardez-la ; mais dès que le temps de-
viendra beau, quittez-la.

Excepté pour nous autres plumitifs, qui ne pouvons
guère écrire en plein champ, rien n'est plus maussade
que de garder la chambre.

C'est bien assez de le faire quand on est malade.

Mais quand on se porte bien, pas de chambre ! Le
grand air, la campagne, le soleil, les fleurs, la ver-
dure...

Et Saint-Genest en perspective.

Quand je pense qu'on fait jusqu'à de la musique de
chambre !

Musique de chambre, comme on dit pot...

Fi!... Ne me parlez pas de la chambre! On y trouve
jusqu'à des pianos, cet instrument de supplice que M. de
Belcastel, — sage une fois par hasard, — a bien raison
de vouloir imposer.

Il n'y a qu'un cas où j'adore la chambre...

C'est quand, après bien des soupirs, bien des efforts,
bien des serments, j'y suis enfin renfermé avec cette
douce amie que j'aime et qui m'aime...

Ou encore, quand une autre l'y remplace.

L'ÉTAT DE SIÈGE

L'homme ne peut pas toujours rester debout, surlout
quand il a beaucoup marché, t- et par dessus tout s'il est
aussi gros que Chavette ou Jules Jaïiin.

Il est alors obligé de s'asseoir.

C'est ce qu'on appelle l'état de siège.

Il y a'plusieurs espèces de sièges.

Le gazon en servit seul à nos premiers parents. Ce
siège primitif est encore le témoin des jeux plus ou moins
innocents des bons habitants de la campagne.

Quand l'homme devint un peu plus vieux et que ses
articulations se soudèrent peu à peu, il chercha un siège
un peu moins bas que le gazon et s'assit sur une pierre
ou un tronc d'arbre.

De là à inventer la chaise, il n'y avait pas loin.

Mais dans nos sociétés modernes, la chaise elle-même
est devenue insuffisante.

On a inventé les fauteuils et les trônes.

En somme, on était mieux assis sur le gazon, et les
amoureux vont encore à Romainville le dimanche, sans
emporter de fauteuils.

Ah! il y a encore le bain de siège, mais on ne s'en
sert que pour les maladies locales.

LA CENSURE

A Rome, il y avait toujours deux censeurs en exer-
cice. Leur mission consistait à signaler les abus, surtout
dans le luxe. Chaque fois qu'ils défendaient de porter des
bijoux ou des costumes trop riches, ils recevaient une
forte remise des bijoutiers, des tailleurs et des couturiè-
res, attendu que rien ne séduit plusque le fruit défendu.

Le vertueux Caton, dont le nom est resté aux petits
chats, avait été surnommé le Censeur.

Il était bien amusant quand il s'indignait contre les
mœurs de ses compatriotes.

Jérémie a joué le même rôle en Judée, Heraclite en
Grèce et Jonas à Ninive.

En général, chaque fois qu'un censeur illustre a paru,
le mal a redoublé.

Caton le censeur avait un tic patriotique.

Chaque fois qu'il montait à la tribune, — et il y mon-
tait tous les jours, — après avoir dit son avis, quelque
sujet qu'il traitât, il ne manquait jamais d'ajouter :

— Et il faut détruire Carthage !

Chez nous, il aurait dit avec le même acharnement !

— Il faut détruire la Prusse !
La situation est la même.

Il y a encore eu un autre Caton, qui avait un autre
tic, — puisque on l'appelait d'Utique, — il s'est borné à
se tuer.

CHAMBORD

■Priez un Auvergnat de prononcer ce vers :
L'honneur est comme une île escarpée et sans bords...

Il est incontestable qu'il dira ehans bords.

Telle est l'origine du mot qui nous occupe. C'est le
chef d'une illustre famille auvergnate qui a le premier
récité ainsi le fameux vers, et le nom lui en est resté.

A une époque qui n'est pas encore très loin de nous»
de notables Auverpins se sont réunis pour perpétuer ce
nom illustre, à l'aide de la pierre.

C'était bien simple : ils ont acheté le château de Cham-
bord et l'ont fait restaurer admirablement; puis, ils l'ont
offert à un prince' stérile,.connu dans l'histoire jusque-là
sous !e nom de Quille-en-Retard.

Le prince, jeune encore, prit le nom du château pour
éterniser la gloire de l'Auvergne ; mais 3_ ne l'habita
jamais, pour ne pas l'user.

C'est pourquoi aujourd'hui il est encore tout neuf —
pas le prince, le château.

Et pour peu que cela dure encore quelques siècles, si
l'on a soin de le mettre sous verre, on le mon liera comme
une châsse à nos petits-neveux.

LA REVANCHE

J'espère que le théâtre du Gymnase et M. de Courcy
la prendront de l'inepte comédie qu'ils nous ont donnée
sous le titre des Vieilles filles.

Pauvre théâtre ! pauvre auteur ! Pauvre théâtre sur-
tout où, à part Landrol, que je veux bien respecter, on
ne pourrait trouver ui?comédien qui vaille un acteur des
Baiignolles.

M. Montigny me semble décidément vouloir devenir
un émule de M. Billion.

On ne peut monter une comédie avec plus de mesqui-
nerie et moins d'intelligence.

Allons ! nous allons avoir prochainement, par M. Mo-
reau-Sainti, la restauration de l'Ambigu, et nous com-
mençons déjà à remarquer, avec MM. Montigny et C%
la dégringolade du Gymnase 1

Il faut bien s'amuser un peu.

Cependant, nous désirons, au risque de ne rien trou-
ver pour égayer nos lecteurs, que le théâtre sur lequel
se sont illustrés Rose Chéry, Bressant, Lafontaine et
tant d'autres, prenne une bonne revanche.

NAPOLÉON III

Il ne faut pas croire que Trois soit un nom de famille.

Il y a bien un chanteur qui s'est fait applaudir
à l'Opéra-Comique à côté de Faure, et qui s'appelle Troy,
mais ce n'est pas le même.

Il y a aussi le cousin du chanteur qui, depuis plusieurs
années, dirige avec un succès constant le théâtre de
Calais. Il s'appelle Troy aussi.

Et comme il a un bonheur écornifistibulant, on l'a
surnommé le Napoléon des directeurs.

Ce serait alors Napoléon Troy.

Comme vous voyez, l'orthographe diffère.

Quant à l'autre, celui qui nous occupe, les historiens
affirment qu'un homme de ce nom a été pris à la bataille
de Sedan; mais on ignore absolument ce qu'il est
devenu.

Personne n'en a entendu parler depuis.

Cependant les érudits affirment, de leur côté, qu'il
a une vague ressemblance avec un nommé Badinguet,
qui réside en Angleterre, à Chtselhurst.

C'est bien possible : il y a eu tant de faux LouisXVII !

Ce qu'il y a de certain, c'est que, la semaine dernière
encore, un monsieur a été roué de coups sur le boulevard
et laissé pour mort parce qu'il ressemblait à Napoléon III.

C'était peut-être Badinguet.

CONSEILS GENERAUX

Deux litres de vin suffisent au repas d'un homme seul.
N'en buvez pas dix, vous seriez malade.

Quand vous mangez, ne portez pas la cuiller ou la
fourchette à l'oreille.

Ce n'est pas assez de se débarbouiller une fois par an,
— surtout quand on exerce la professsion de charbon-
nier. Il est bon de se laver plus souvent.

N'entrez jamais chez une dame sans frapper. Ala porte
d'une dame, un monsieur poli sonne.

Ayez toujours deux cordes à Votre arc.

Ne courez pas deux lièvres à la fois.

Evitez de mettre le pied sous-la roue d'un omnibus,
surtout s'il est complet.

Respectez toujours la femme d'un ami. Laissez-lui
plutôt votre manteau entre les mains.

Ne mettez pas votre doigt entre l'arbre et l'écôrce.

Ne prenez pas le Pirée pour un homme ni Coppée pour
un phénix.

Tels sont les conseils généraux que nous pouvons nous
dn ner en toute confiance.

THIERS

Si vous voulez avoir de bons couteaux, de bons ciseaux,
de bons rasoirs, vous ne pouvez mieux faire que d'aller
les chercher dans la ville de Thiers, en Auvergne.

C'est également là qu'on trouve les meilleures pierres
à repasser.

Décidément, l'Auvergne a toutes les gloires.

Elle a produit des grands hommes, tels que Roùher,
Mège, Girod-Pouzol, Guyot-Montpayroux, de Paneu,
Francisque Bathol, etc., etc.

Elle a des eaux thermales et minérales, des mines de
bitume et de cuivre.

Et elle compte Thiers parmi ses cités les plus indus-
trieuses.

Ses enfants sont ordinairement'rageurs et se moquent
du tiers comme du quart.

Aussi plus du Gers de ses habitants émigré et vient
chaudronner dans tout le reste de la France, surtout
à Paris, où ils deviennent encore charbonniers, porteurs
d'eau, marchands de ferrailles et de bric-à-brac.

Seuls, les couteliers restent à Thiers.

Nous ne pouvons mieux faire que de terminer par un
bon conseil : c'est de ne jamais confondre Thiers avec
Karr.

Il suffit pour cela de se souvenir que le premier s'ap-
pelle Adolphe et le second Alphonse.
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