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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 1.1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.3248#0170
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L,B S1FFLKÎ

■ssswss

Pour tout ce qui concerne l'Administration et
la Rédaction, s'adresser à M. Michel Anézo $ 7,
rue Rochechouart.

Les bureaux du SIFFLET §Ont traïis-
férés, 7, rue Rochechouart.

SIFFLEMENTS

La vérité commence peu à peu à se faire sur les causes
de nos désastres pendant la dernière guerre. Sans parler
de la suffisance des Français en général, sujet sur le-
quel il serait peu patriotique d'insister, il faut mettre en
première ligne l'idée que nous nous étions faite du peu-
plé allemand. Il n'est pas un romancier qui n'ait, peu ou
prou, contribué à sa propagation.

Le seul homme qui connût bien l'Allemagne, Hefitï
Heine, avait pourtant, à différentes reprises, donné de ses
compatriotes un portrait dont nous avons été à même dé
constater la ressemblance.

Les moins prévenus en faveur des Allemands pre-
naient pour des caricatures ces photographies humoristi-
ques.

Cela passait pour une petite vengeance contre un pays
qu'il avait dû quitter, pour pouvoir substituer au nom
peu harmonieux d'Heinrich celui plus euphonique de
Henri.

Maintenant qu'il va reposer dans la terre natale qui
pour lui était devenue la terre étrangère, on peut voir
combien la description était exacte.

0 Germains débonnaires et candides qui avez importé
la psychologie dans la balistique, il manquait un fleuron
à votre couronne ! Il est temps de rentrer vos grands
airs, instruments de la vengeance divine, envoyés pour
détruire Babylone et l'humilier par le spectacle de vos
vertus.

Les dix-sept mille Gretchen patentées par la police
berlinoise pour l'exploitation du sexe fort, ont depuis
longtemps effeuillé la dernière pétale des bouquets de
vergiss-mein-nicht cueillis jadis en compagnie d'un sou-
pirant timide.

Dix-sept mille ! Peste, messeigneurs, votre minotaure
a bon appétit et n'a rien à envier au nôtre sous ce rap-
port. '

Et vous-mêmes l'avez constaté dans un rapport offi-
ciel. Ce chiffre doit être presque doublé par l'adjonc-
tion de celles qui n'ont pas pignon sur rue.

Quel estl'Augias qui se chargera de nettoyer vos écu-
ries? Ecœurante besogne!

Ce doit être un métier fort lucratif que celui de phar-
macien à Berlin !

Ces 17,000 paires de... jambes livrées à la consom-
mation nous éloignent diablement des mœurs 'patriar-
cales dont le monopole semblait, jusqu'ici, vous être ex-
clusivement réservé.

Une fois encore il nous est donné de calculer la dis-
tance qu'il y a entre la théorie et l'application.

Cet exemple vient à propos, et la commission du mètre
aurait eu plus de facilité à mesurer à nouvean le méri-
dien terrestre que nous à trouver une preuve plus écla-
tante de votre démoralisation, si Vous ne nous aviez
épargné cette besogne.

Combien les innombrables litanies de vos pasteurs,
combien les pastorales de vos romanciers, combien les
œuvres de vos philosophes ont-elles converti d'incrédu-
les? Le flot des impures grossit toujours, et c'est avec
une véritable satisfaction, croyez-le4 que nous assistons
à cette épidémie de sauterelles !

A quand les six autres plaies?

De la Prusse à l'Empire, la transition est commode.
Question d'ornithologie !

Le temps fait son œuvre petit à petit; et l'édifice im-
périal, tombe en morceaux sous le souffle du temps. Par
exemple, ce n'est pas de lui qu'on peut dire que les mor-
ceaux eu sont bous.

Le dernier vestige du ce régime détesté va bientôt
disparaître. Par un3 récente ciiouiaire, les bouions a
l'effigie de l'aigle doivent être définitivement supprimés.
Comment Saltabadil, qui s'est fait bonapartiste, faute
d'ouvrage, va-i-il parer cette dernière botte ?

BIHHIi'IHIiHWBHaBSBBMB

Encore quelques petits lavages dans ce genre, et ma-
emoiselle B. Legrand n'aura plus à se plaindre de la
saleté de notre litige.

Un Merle.

%. ----------------

UNE CONSPIRATION

Gens de la ville et de la campagne, qui dormez tran-
quillement la nuit, qui mangez et buvez avec appétit le
jour, qui embrassez avec amour vos femmes le matin et
le soir, vous ne vous doutez pas de l'événement qui se
prépare.

Vous vivez, confiants et heureux, sans inquiétude et
sans crainte, comme de braves et honnêtes citoyens que
vous êtes.

Vous trouvez l'année bonne, eu égard à celle qui
vient de s'écouler.

Vous vous dites : Les vendanges sont excellentes, nous
aurons de bon vin.

Le gibier ne coûte pas cher, pour 2 francs on peut
avoir un beau perdreau. ,

.Les huîtres diminuent, elles ont baissé de 50 cen-
times par douzaine depuis le mois dernier.

Les journaux bonapartistes font comme ces mollus-
ques, les mêmes de deux sous se vendent un sou.

Les théâtres sont tous florissants. Daiglemont dit Bel-
Œil est splendide dans Tartuffe. Elmire a été sur le
point, l'autre soir, de céder publiquement-à ses fureurs
amoureuses.

Au théâtre Beaumarchais, on joue Marion Delorme,
à l'instar de la foire au pain d'épice ; c'est à crever de
rire.

Enfin le célèbre, l'illustre, le seul Bartholy, suc-
cesseur de Molière, passage du Saumon, fait florès
avec Phèdre et Athaliet mises au goût du jour.

Eh bien, paisibles citoyens, malgré ces bonheurs,
attendez-vous à un grand événement.

Evidemment, je vais m'expliquer et me faire com-
prendre si c'est possible, car je ne veux pas vous terri-
fier sans vous dire pourquoi.

Mais avant, je voudrais savoir si vous préférez la
femme maigre à la femme grasse?

Ne croyez pas que je plaisante, ce que je vais vous
dire est très sérieux.

Si vos préférences sont pour les femmes maigres,
vous n'avez rien à redouter, aucun péril ne menace
votre bonheur.

Mais si vos goûts vous portent à la corpulence, vous
n'avez plus rien à espérer, vous êtes perdu à tout jamais.

Une conspiration s'organise en ce moment, et ses
conséquences seront terribles.

Connaissez-vous madame Thierret?

Ne riez pas, cette question a son importance. Si vous
connaissez madame Thierret, vous devez bien certaine-
ment en être épris, car c'est la plus majestueuse créa-
ture qu'on puisse admirer.

Eh bien ! avant six mois, madame Thierret sera ré-
duite aux proportions squëlitiques de Sarah Bernardt.

Avant six mois également, Blanche d'Antigny, la ro-
buste mère des Grecques sera momifiée.

Avant six mois encore, mesdames Céline Montaland,
Adèle Page, Emma Berthelot, Madeleine Brohan, Tas-
silly, Marie Cabel et toutes les plus belles femmes de
'Paris, n'auront plus que les os et la peau.

Je vois votre effroi et votre étonnement ; vous croyez
peut-être que je viens vous prédire une nouvelle fa-
mine.

Non, ce n'est pas cela.

La conspiration que j'ai l'honneur de vous annoncer
est celle des femmes grasses qui veulent se faire maigrir
par le nouveau procédé américain.

Oui, messieurs, nos jolies femmes s'entendent en ce
moment pour se réduire à l'état diaphane.

Dans très peu de temps il sera ridicule pour les dames
d'avoir des attraits séduisants et des formes appétis-
santes ; la beauté consistera dans la plus enrayante mai-
greur.

Alors mesdames Favart, Renée d'Abzac, Cora Pearl,
Lia Félix deviendront les beautés à la mode, et nos
plantureuses déités d'aujourd'hui, après un régime de
six mois, seront au goût du jour.

Michel Anézo.

BOURSE DU SIFFLET

midi. — La réponse des primes se fait bien. Michel
Anézo se prépare à en offrir une splendide à ses
abonnés.

Les rentes de nos rédacteurs sont très demandées, elles
montent à 4 mètres 75 au dessus de l'étiage du Pont-au-
Change.

Nos bonnes actions sont en hausse.

Arthur Levy, qui ne doute de rien, propose de mettre
ta morale... en actions.

Les fonds ne sum en baisse qu'au pantalon de K*...,
où un grand jour se prépare.

Un boursier demande où en est l'entreprise des mines
de Gruyère :

— Alphonse! répond Lafittë.

une heure. — L'emprunt de Louis Q\\U «,„ -
à 87,30 de perte. Il y a un découvert très menS^
reprise des dernières journées. Par la

-Une couturière, mandée au bureau du Sifflet

en fait

d'autres au gilet de'Le Guillois

On signale une nouvelle émission d'actions de 1,
cieté des Foins durcis pour les rédacteurs de la Gn
de France. Les épinards sont en hausse.

Une forte demande de coton par la maison Sarah R

fini lit 11T1Û llOllOOÛ nnTir,;^v,nll----------- ■. . aLl *->

produit une hausse considérable sur ce produit amérLir,' '

La première cote de Blanche d'A... apporte 1/l fi j
hausse sur les Consolidés. PP V16 de

Le marché des valeurs pâlit à l'aspect d'un général
qui a toujours eu pour principe de ne jamais sortir N™«
notons une excellente tenue, mais voila tout. '

La Banque de France fait pour la première foi, l„
cours de 4,500 francs. Celle de Le Guillois reste an
pair, — lui-même.

Les Chemins qui mènent à la rue Rochechouart sont
encombrés ; les Autrichiens et les Lombards sont calmes

Le marché en Banque est'assez' vif, grâce aux boni'
ments et à la grosse caisse du puffiste Villemessant exé-
cuteur testamentaire de Dinochau.

Le Turc ^ monte, — mais pas tant que ma voisine nui
demeure au cinquième.

La spéculation sur les allumettes a perdu toutes ses
illusions premières ; la vogue reste aux femmes grasses.
De 110 francs, la prime est descendue à 50 francs envi-
ron ; il n'y a plus d'engouement, plus d'entrain.

Spéculer sur les allumettes, c'est spéculer sur la.
fumée.

Il n'y a de valeur réelle en ce genre que le Tricolore
papier patriotique proscrit par la Prusse et qui se vend
au profit de T Alsace-Lorraine. Grâce aux fumeurs de
cigarettes, le Tricolore ne verra pas de sitôt s'arrêter
son mouvement de hausse.

deux heures et demie. — 3 0[0 52,12; 5 OiO
84,47 ; Emprunt Louis Gille, 0,00; — Prime du Sifflet,
156,25 ; — Gaz des haricots, 1,183,27 ; — Banque Tri-
coche et Tarbé, 0,15; — Mobilier d'Alice, 25,275 17 •
— Mobilier d'Emma, 65,10.

. trois heures. — On fléchit un peu à la clôture. Le
Wolff n'est plus demandé, même par les boursières.

Le change sur Lourdes baisse profondément ; il se né-
gocie aujourd'hui à 2 centimes lp2 la bouteille, — le
port aux frais de l'expéditeur.

La prime sur l'or est tendue.

On n'en trouve plus que dans le porte-monnaie
d'Anézo. L'argent fait 3 francs. Arthur Lévy médite un
achat considérable.

trois heures et dhMie, — Il pleut. Les Galions de
Vigo s'enfoncent de plus en plus.

Les actions du photographe Baron, qui opère par toijs
les temps, montent à 25,750 75, aux trois quarts libérées
seulement. C'est une fortune;

La vente au numéro va de mieux en mieux.

Et vous ?

JONATHAS.

ADOLPHE BELOT

Il n'y h rien de tel que les créoles pour avoir des idées
étranges.

Mademoiselle Giraud était déjà d'un croustillant
assez salé, mais la Femme de feu, c'est bien autre
chose !

Rien que le titre, songez-y donc ! Quelle femme !
Quel feu !

Adolphe Belot est né à la Pointe-à-Pître en 1830.

Venu en France de bonne heure, il fut longtemps
sans se douter qu'il laisserait un jour vagabonder son
imagination dans le roman et dans le théâtre;

Il a d'abord étudié le droit ; il s'est fait recevoir licen-
cié ; il a été inscrit au tableau des avocats de Nancy...

Puis, il s'est aperçu qu'il faisait fausse route.

Laquelle suivre? La carrière militaire ? Jamais. Pen-
dant le siège il a franc-filé majestueusement.

Il voyagea pour chercher la lumière.

Parlez-lui des Etats-Unis et du Brésil ! Nul ne con-
naît mieux que lui ces vastes régions. Ce n'est pas au
coin de son feu qu'il a voyagé, lui ! Il n'a pas vu les
Peaux-Rouges dans sa glace !

■ Quand il voudra, il nous racontera des aventures plus
intéressantes que la plupart de ses romans.

Cela viendra, car il passe sa vie à se modifier.

En somme, prenez son point de départ et son arrivée,
vous verrez s'ils ont rien de commun.

Comme notoriété, il date du Testament de César
Girodot, un succès qui dure encore; et sa dernière
œuvre, c'est... Là Femme de feu \ une parente de
Mademoiselle Giraud.

Vous voyez qu'il s'est légèrement dévoyé.

Ce n'est qu'en 1855 qu'il débuta dans la carrière litté-
raire, d'une façon fort anodine.

Son volume, le Châtiment, garda un prudent inco-
gnito. Personne n'en parla.'

Deux ans après, prévoyant Saint-Genest, il donna une
pièce intitulée : A la Campagne. Même incognito que
pour le volume. C'était la larve', mais pas encore le han-
neton.

O Voir, dans le .prochain numéro de la Chroma
illustrée, un charmant portrait de Belot.

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