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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 3.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.29209#0063
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des leçons et le recommande au duc de Saxe-Gotha, qui
le prend pour maître de chapelle.

Il revient à Paris à la fin de 1857 et donne une série
de concerts brillants, mais, — coups d’épée dans l’eau.

Il retourne en Allemagne et se remarie.

Puis il divorce.

Ces artistes, voyez-vous, il leur est bien difficile de
se fixer !

Mais, ô hasard! ô Providence! ô tout ce que vous vou-
drez!... en 1860, Henry Litolff, l’inspiré, épouse une
demoiselle de La Rochefoucauld!...

Le voilà allié à la vieille noblesse de France !

Tout cela ne le sacrait pas encore.

Il essaya une société de concerts à l’Opéra. Four!

Il écrivit des ouvertures, fit jouer des opéras en
Allemagne, des symphonies, donna des concertos et...
se fit connaître à l’étranger.

Oui, mais la France ?

Elle résistait. Il résolut de l’assassiner. Pour cela, il
devint le rival d'Offenbach.

Yoyez-vous d’ici l’auteur de Ruth et Booz écrire
Héloïse et Abélard? Le voyez-vous?

Il l’a fait. Le pianiste fameux est devenu cascadeur.
Aujourd’hui, son succès est indestructible.

Entre nous, il a bien fait : c’était la seule chose à
faire.

L’Opéra lui aurait-il ouvert ses portes?

Jamais!

Et F Opéra-Comique?

Encore moins.

Que diable ! On est subventionné ou on ne Test pas!
Allez vous faire.célèbres ailleurs!

Non, chez nous, on n’encourage que ceux qui se pous-
sent eux-mêmes.

Et le moment était d’autant mieux choisi que nous
commençons à nous blaser sur V offenbachisme.

Oifenbach nous a crétmisés à bouche-que-veux-tu.—
Nos malheurs ont tué Oifenbach, malgré Orphée.

Litolff, avec sa note savante et pittoresque, avec son
sentiment exquis et sa gaieté mélancolique, est arrivé à
point.

Qu’importe donc son âge?

Il est jeune, puisqu’il est de notre temps.

Ah! s’il pouvait nous délivrer à jamais du genre de
l’autre !

Au fond, la chose est déjà à moitié faite.

Il ne manque plus maintenant que des poèmes raison-
nables, bien faits, consciencieux, dignes de la scène
française.

Le Guillois.

COUPS DE SIFFLET

U Almanach liégeois avait du bon. Il nous disait i
avec tendresse :

En avril,

Ne quitte pas un fil.

Et, depuis que nous recevons dés le mois d’août une
grêle d’almanachs saugrenus qui reproduisent, comme
des poussifs, de vieux articles de journaux et ne s’inquiè-
tent pas du tout de notre santé...

Ouf!... Depuis lors, nous croyons au premier rayon
de soleil venu...

Nous disons adieu aux vêtements d’hiver... Nous nous
mettons gaîment en printemps...

Et nous attrapons tous des fluxions de poitrine ou au
moins des rhumes de cerveau.

Honnête Mathieu Lænsberg, oui, je t’aimais!

Comme c’est gentil d’être surnommé le jeune!

Yoilà ce pauvre M. Sarransqui meurt à quatre-vingt-
un ans, —• et tout le monde persiste à dire : M. Sarrans
jeune.

A quel âge aurait-il été vieux ?

Les habitants d’Asnières étaient dimanche dans la
jubilation.

C’était la première réunion de printemps du Roioing-
Club de Paris.

Il y avait des courses à l’aviron à 1, 2, 4 et 6 ra-
meurs. ..

Et l’affiche ajoutait : INTERMÈDES EN PÉRIS-
SOIRES.

Yoilà des intermèdes comiques !

Concours hippique, courses du bois de Boulogne, des
chevaux partout! Des courses partout, à pied, à cheval,
en voiture, en canot et par commissionnaires!

Et on appelle ça les vacances de Pâques !

Comme nous l’avions prévu, il y avait foule, vendredi
dernier, à la réception définitive de Duprez au Caveau.

La Bédollière, qui chantera jusqu’à son dernier jour,
a improvisé cette chanson :

De Bacchus épuisons l’amphore !

Que tous les fronts soient empourprés !
Aujourd’hui, le Caveau s’honore
D’accueillir l’illustre Duprez.

A l’admirer dans plus d’un rôle
Nous qui n’étions pas les derniers,

Fêtons le chanteur qui s’enrôle
Au premier rang des chansonniers !

LE SIFFLET

Halévy, Rossini, sans doute,

Sur nous doivent avoir les yeux ;

Il semble qu’ici l’on écoute
Un orchestre mystérieux.

Les airs qu’aime ce cher convive,
Mélancoliques ou guerriers,

De Guillaume Tell, de la Juive,
Viennent charmer les chansonniers.

Duprez nous marquera l’octave ;

Si nos accords capricieux
Descendaient un peu vers la cave,

Il les rapprocherait des cieux.

Il entre en notre compagnie
A l’aube des mois printaniers
Et consolide l’harmonie
Qui règne entre les chansonniers.

C’est au dos de sa lettre d’invitation que La Bédollière
m’a griffonné ces charmants couplets. J’y ai constaté la
beauté de l’écriture d’Eugène Grangé, le président actuel
du Caveau.

C’est toujours ça.

Je reçois la lettre suivante :

« Mon cher ami,

« J’arrive à l’instant, et je suis heureux de t’annoncer
« que j’ai fait une excellente tournée avec Monsieur
« Alphonse, en compagnie de Jane Essler, Scriwaneck
« et Munié.

« Succès et argent.

« Tibi,

« A. Godfrin. »

Tant mieux, mes chers artistes ; tous ne peuvent pas,
hélas! en dire autant.

A propos, Godfrin, venez donc me raconter tout bas
ce que la province pense de Monsieur Alphonse!...

Un monsieur fort moustachu, et même fort barbu,
se présente aux bureaux du Sifflet pour prendre un
abonnement d’un an.

On s’empresse d’obtempérer à son désir.

Mais, à peine parti, Berdoulet s’écrie :

— A la bonne heure ! Yoilà un abonné à poil !

Une jeune actrice de l’Alcazar, une débutante, Mlle
Marie Yalère, vient d’obtenir un franc succès.

Un de ses amis lui disait :

— Yous venez de chanter quelque chose avec charme;
chantez-le toujours tant qu’on vous y applaudira.

— Non, je veux varier.

— Mais voyez donc... (ne nommons personne! ) Ne
chante-t-elle pas tous les soirs la même chanson ?

— Oh ! fit Marie, ce n’est pas étonnant ! Nous émi-
grons aux Ambassadeurs; on y répète, et tous ses gros
jupons sont là-bas ! Elle ne peut chanter que des choses
villageoises!


bon marché. Yous faites insérer à la quatrième page
d’un journal, une annonce dans le goût de celle-ci :

MX,E3UL&. E @. Pour se marier promptemeùt et avantageu-
sement, s’adresser à M, X, boulevard Z., Paris. Joindre deux
francs en timbres-poste, pour recevoir renseignements.

Ce n’est pas plus malin que ça!

L'Echo de Morlaix, annonce sa transformation aux
bons Bretons du Finistère, en disant qu’il devient jour-
nal politique bihebdomadaire et que les indigènes qui
ne connaissent pas le français trouveront dans cette
feuille ta traduction en langue bretonne de tous les
articles.

Ça vaut la page blanche réservée à ceux qui ne savent
pas lire du journal de Calino.

On va jouer à TAmbigu-Funèbre, après le four de la
Lettre rouge , V Amant de la Lune, de Paul de
Kock.

Billion veut faire des folies pour cette pièce.., Depuis
deux jours il ne quitte pas son magasin d’accessoires et
de décors... il regarde ses lunes l’une après l’autre pour
en trouver une à sensation.

Il hésite en ce moment pour savoir s’il doit transfor-
mer un vieux soleil en pleine lune.

J’ai assisté à une conférence bien instructive, la se-
maine dernière, à la salle du boulevard fies Capucines,
sur les vraies et les fausses Jeannes d'Arc ! ! !

Cora Cruche, qui enlaidissait cette séance de sa pré-
sence, a demandé à l’orateur si la Pucelle d’Orléan. s’as-
seyait ou se mettait à califourchon sur son cheval.

Le conférencier a répondu que toutes les positions lui
étaient faciles.

— Comme à moi ! a répondu la vieille grue.

LE PÈRE S1FFLEUR.

O accouplement des jupons et de l’art !

On pense assez communément que ceux dont l’écri-
ture est belle et soignée sont gens de peu d’esprit.

Le fait suivant peut servir à fortifier ce préjugé, si tant
est pourtant que c’en soit un, en exceptent le caliigraphe
Alexandre Dumas père.

Le directeur d’une grande administration, qui venait
de recevoir une dépêche d'un personnage important, fait
appeler son secrétaire et lui dicte la lettre ci-dessous :

« Yous vous étonnez, monsieur, qu ayant à traiter
« ensemble une affaire qui demande le plus grand
« secret je me serve, pour vous écrire, d’une autre main
« que la mienne?... Mais apprenez que le secrétaire
« dont je me sers est. si complètement imbécile qu’il ne
« comprend pas même la réponse que j ai 1 honneur de
« vous faire, etc., etc. »

Et le directeur avait raison.

M. Morel, inspecteur général du Petit Journal, télégra-
phie d’Arpajon :

« Ce matin, un chien enragé a mordu dix autres
chiens et a été poursuivi par MM. Gendrop, grainetier,
et Rivière, marchand de vin, qui l’ont blessé de deux
coups de fusil.

« Ce chien a été tué par Chaplet, chef de gare a
Arpajon. »

Ah ! nom d’un chien ! Gaston Yassy doit être en rage
de ne pas avoir reçu pour le Figaro cette nouvelle à
sensation.

\ N’oublions pas Billion cette semaine :

Félicitons-le de la riche mise en scène de son nouveau
four.

1 Les arbres escargotiques, comme il les désigne lui-
\ même, font un effet admirable.

\ Nous sommes allés à Limours et à Angerviliiers hier :
j la terreur est complète. Deux jeunes chats ont été noyés
\ dans une mare (Vattemare) aux canards.

I Ce sont les memes mains qui ont commis ces nouveaux
| forfaits !

j Les bêtes du pays ne sortent plus.

I Un bon truc pour se procurer des timbres-poste à

EN VACANCES

Il y a des moments où la lecture des journaux politi-
ques devient, il faut l’avouer, singulièrement intéres-
sante.

Ce sont les moments où Y Assemblée prend ses va-
cances.

Le silence qui se fait à Versailles dans ces jours
heureux ne fait guère l’aflaire des courriéristes et des
controversistes.

On n’a plus au jour le jour une pâture toute prête : dix
sujets d’article dans le gosier de M. de Belcastel, et
quinze chroniques hilarantes à propos d’une idée saugre-
nue de M. de Lorgeril.

Il se passe alors chez nos grands frères quelque chose
que nous pourrions comparer aux ballets d’opéra.

La pièce est momentanément suspendue et la repré-
sentation coupée par les divertissements de la danse
et les variations chorégraphiques d une étoile de pre-
mière grandeur.

La même chose arrive dans les feuilles à colonnes
solennelles et doctorales pendant que MM. les députés
vont revoir leurs épouses, et repéter à la table du sous-
préfet les discours qu’ils ont en portefeuille.

Allez, allez, phalange tapageuse ! arrivez au milieu
de vos électeurs avec les fleurs, les feuilles et les senteurs
printan ères !

Pendant ce temps, M. Millaud prendra ses ébats au
Figaro à la joie des abonnés de la rue Drouot qui man-
quaient d’articles à surprises depuis que 1\L Saint-Ge-
\ nest a pris .la route A Italie.

| Pendant ce temps les bulletins politiques du Consti-
j! tutionnel, n’ayant plus le plus petit projet de loi à
délayer, offriront aux lecteurs des tartines d’une éton-
I liante naïveté,
jj II y aura de quoi rire.

| La bénigne feuille s’indignera parce que les évadés de
jj la Nouvelle-Caledonie ont eu le toupet de donner à
| leurs gardiens leur parole d’honneur,
i « Nous ne voulons pas relever ce qu’il peut y avoir
'| de bizarre, écrit le Constitutionnel, dans cette prestation
I de serinent sur l’honneur faite par les déportés. A notre
i avis on eût pu les faire jurer sur toute autre chose. Car
le gage qu’ils donnaient était terriblement fragile. »

Voyez-vous ça!

Quoi qu’il en soit, je trouve le truc du Constitutionnel
assez nouveau.

Ce n’est certes pas moi qui, manquant de copie, aurais
eu l’idée de me demander gravement à la face du monde
si un déporté en Caledonie a encore en lui l’ombre du sen-
timent de l’honneur.

Mais voici le plus beau.

Nous arrivons a la tirade des regrets.

« Les vertus calédoniennes, ajoute l’auteur de
l’article, ne sont pas communicatives ou n’avaient pas
eu le temps d’agir sur nos aimables compatriotes... »

Ah! çà, voyous! qu’est-ce que le Constitutionnel en-
tend par vertus calédoniennes ?

Youdrait-il parler de celles qui consistent à manger
son semblable ?

Caries Calédoniens sont, ainsi que vous le savez, quel-
que peu anthropophages.

Le cas échéant, je ne sais pas pourquoi nous regrette-
rions, nous, Européens, que les évadés de la Nouvelle°
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