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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 3.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.29209#0064
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jLt SlFJriÆT


Calédonie ne se soient pas laissé communiquer la vora-
cité qui distingue les susdits indigènes.

Ne pouvons-nous pas, en effet, dorénavant, rencontrer
à table d'hôte, en Belgique ou en Angleterre, Roche-
fort et ses amis?

Supposez-les anthropophages.

On ne sait pas ce qui pourrait arriver si le gigot venait
à manquer !

Il est vrai que les rédacteurs du Constitutionnel
n’auraient rien à craindre ; on les dit si coriaces !

Tout s’explique, vous le voyez.

Firmin Berdoulet.

UNE RÉPARATION!

Opéra. — L’Académie nationale de Musique est déci-
dément devenue la véritable succursale deTAmbigu-
Funèbre.

Italiens. — Les Auvergnats de cet établissement
vont aller de l’outre cousta de la mountagne, chanter
en patois leur répertoire soporifique.

Français. — Je ne sais pas si Mlle Croizette
trouve du plaisir à jouer son écœurant personnage... Ce
qu’il y a de certain, c’est que je n’en trouve pas du tout
à le lui voir jouer.

Odéon. — Le caissier de ce.théâtre demande un sup-
pléant pour encaisser les recettes fabuleuses que lui fait
faire le fastueux monarque Louis XIV.

Opéra-Comique, — Grande baisse avec les vieilles
friperies de pièces qu’on y donne.

Vaudeville. — La Comtesse de Sommerive se
maintient à une bonne température.

Variétés. — La Petite Marquise, après une très
fructueuse carrière, va disparaître... hélas!

Monsieur Lecocq ! Monsieur Lecocq ! Monsieur
Lecocq! Monsieur Lecocq! Monsieur Lecocq! Prenez
garde à vous !

Millier est parfait, mais Sainte-Foy n’existe plus !
Mmes Desclauzas et Tassilly sont suffisantes.

Déjazet. — La reprise de l’amusant vaudeville les
Canotiers de la Seine est un véritable succès. Cette

pièce aquatique est enlevée avec beaucoup d’entrain.
Leriche et Pescheux jouent avec un brio superbe.

L’étoile de ce théâtre, la charmante Lucie d’Avray,
est une reine Mab adorable.

Michel Anézo.

SIFFLET-FINANCE

Calme plat. Ni hausse, ni baisse!

Le 3 0|0 a reculé de 15 centimes ; l’emprunt et le li-
béré se sont avancés de 15 centimes, ce qui fait compen-
sation.

La Banque de France a monté de 5 francs.

Les bénéfices bruts de la Banque ont dépassé cette se*
maine la somme de 1,600,000 francs.

Quelle différence avec ceux de l’Ambigu-Funèbre!
Tous les Chemins de fer français sont en progrès ; on
ne sait pas pourquoi, par exemple !

Les Gaz-Réunis sont toujours très recherchés.

Les fonds espagnols reculent toujours.

L’Italien s’est avancé.

Le Turc est bon.

Les Suez rétrogradent encore.

Gobseck.

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On a beaucoup parlé de madame Ugalde cette semaine.
Il s’agissait d’une réparation, à laquelle, du reste, la
presse parisienne s’est associée presque tout entière.

Depuis quelque temps, la sympathique artiste était en
butte, de la part de certains plumitifs atrabilaires et
grincheux, à des attaques aussi lâches qu’imméritées.

Tout cela, parce qu’elle avait fait preuve de charité, de
camaraderie et de dévouement.

En mai 1871, alors que le petit personnel de l’Opéra
mourait littéralement de faim, madame Ugalde, ne pre-
nant conseil que de son cœur, avait eu la criminelle
pensée de venir au secours de ces malheureux en prêtant
son concours à une représentation organisée à leur bé-
néfice.

Cette bonne œuvre, travestie par certains intéressés
en acte politique, était devenue le sujet d’une légende des
plus fantastiques et des plus dangereuses.

D’un coup de pluçae, aussi loyal que bien dirigé, M.
Hostein, dans son feuilleton du Constitutionnel, a réduit
ladite légende à sa juste valeur, c’est-à-dire à zéro.

Bravo, monsieur Hostein !

Bravo, madame Ugalde !

Et, maintenant que justice est faite, donnez-nous bien
vite, chère madame, une bonne petite création comme
Gil-Blas, ou Galathée.

Ce jour-là—dussent vos bienfaiteurs négatifs en crever
de dépit — tous vos amis, et il sont nombreux, s’empres-
seront d’aller vous applaudir.

Thémis.

THERMOMÈTRE THÉÂTRAL

Gymnase. — Monsieur Alphonse fait bon ménage
avec Mademoiselle Angelo... qui est trop belle!!!

Châtelet. — La Belle au bois dormant fera-t-elle
dormir pendant cent représentations les spectateurs ? J’en
doute fort... Cependant, ce n’est pas la faute de Litolff,
qui a fait une musique splendide sur un poème idiot.

Madame Reboux est une véritable cantatrice. — Paola
Marié sent trop la Fille Angot, c'est-à-dire la petite
chanteuse.

Renaissance. — Excellente reprise des Bibelots du
Diable, l’amusante féerie des frères Cogniard. — Dé-
cors charmants; mise en scène très soignée. — Silly
est pleine d’entrain, Marie Grandet fort distinguée et
Montrouge très enroué.

Porte-Saint-Martin. —- Les Deux Orphelines
* sont toujours en hausse.

Ambigu-Funèbre. — La Lettre rouge, de MM.
Marc Fournier et Jules Lermina, est une pièce à sensation
dans le genre du Drame de Gondo ou du Tremble-
ment de terre de Mendoce.

M. Billion a fait les mêmes frais de mise en scène que
pour ces deux drames épiques. — Dans quinze jours,
le chef-d’œuvre de William Cobb ne sera plus sur l’af-
fiche.

Folies-Dramatiques. — La Fille de la mère An-
got, qui ne voulait pas partir de ce théâtre, a été chassée
victorieusement par la Belle Bourbonnaise.

Bravo ! la lutte était difficile.

L’opérette de MM. Chabrillat et Dubreuil est amu-
sante, et la musique de Cœdès est charmante au pos-
sible.


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