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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 3.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.29209#0099
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LE SIFFLET

3

M. D.— Vous n’avez pas le droit d’insulter les

cochers, pourquoi les appelez-vous des cochons?

Voix diverses. — Oui, pourquoi ça? répondez!.

M. Gambe.— Mon Dieu! Messieurs, si vous me

coupez constamment la parolç, je ne parviendrai jamais
à vous faire comprendre...

M. G.— Nous sommes donc des huîtres, mainte-

nant?

M. Gambe.— Vous faire comprendre ma pensée :

une flèche on la décoche, on appelle ça décocher, comme
je vous priais de décocher, je conjugais et je disais : dé-
cochons.

( Très bien, très bien, sur un grand nombre de bancs.)

Et lorsque j’ai dit : Je tiens pour sots, je voulais dire
que je regardais comme sots les honorables membres qui
ne comprenaient pas ma pensée.

Voix nombreuses. — C’est évident ! Parbleu, ce sont
des canailles, très bien, très bien.

M. Gambe.— Je reprends donc : Décochons nos

traits les plus acérés contre les prétentions de ces dames,
car, je vous le dis, Messieurs, si elles venaient à siéger
plus lard parmi nous, ce qui serait la résultante de cette
première concession, nous serons exposés à voir les lois
les plus extraordinaires votées d’acclamation dès qu’une
de ces dames en marquerait le désir, après avoir défendu
le projet en robe décoletée, à la tribune.

Et ce que je vous dis là, je le crois sincèrement, car
je vois déjà, rien qu’à l’énoncé, combien il y en a d’entre

vous, Messieurs, qui ont l’œil co.quin.

M. Rou.— Parlez pour vous, noceur.

M. Gambe. —- Ensuite, n’en vint-on point à cette

extrémité, je crois qu’accorder le vote aux femmes, cela
aurait pour conséquence de priver l’Assemblée d’hommes
éminents, car elles ne voteraient jamais pour des gens
aussi laids que Littré, et aussi antique que M. Chan. ..

Ceci, j’en suis sûr, car moi qui ne suis pas mal, quand
je suis rasé, il y a déjà des fois que ma femme me dit
avec humeur: — « C’est drôle, comme tu te ramollis! Tu
n’étais pas comme ça dans le temps !... »

L'orateur descend de la tribune, et est vivement
félicité... de ne pas en dire davantage.

Le Président. — La chaleur devenant accablante et
chacun désirant naturellement aller se rafraîchir, je
crois de mon devoir de suspendre la séance pendant une
demi-heure. (Applaudissements à gauche, trépigne-
ments à droite.)

M. de Belca.■— Plus haut, je n’entends pas.

La séance est suspendue pendant une demi-heure,
tous les honorables membres se précipitent vers la bu-
vette.

TROISIÈME PARTIE

L’ORATEUR A LA CUILLÈRE

À la reprise de la séance, le farouche Chan.s’é-

lance à l’assaut de la tribune, avale le verre d’eau sucré
si précipitamment que la cuillère y passe.

Plusieurs voix. — Oh! l’homme à la cuillère!..

M. B..,.. — Je ferai observer à mon honorable
collègue, que c’est une cuillère de 12 fr. 50.

M. Chan.. tirant une pièce de sa poche : Avez-

vous de la monnaie à me rendre ?

M. B.prenant la pièce : Mais c’est dix sous

que vous me donnez-là !

M. Chan. Le reste sera pour vous.

(.L'incident n'a pas d'autres suites.)

M. Chan.. ... — Non, Messieurs, la femme ne votera
pas. Elle joue déjà un trop grand rôle dans notre société
pour que nous contribuions encore à l’étendre.

M. de Tillan. .... — Gomment, l’étendre... Tous
n’êtes pas dégoûté, vous encore.

M. Jean B...», — Monsieur de Tillan. je

vous rappelle à la pudeur !

M. de Belcas. Un peu plus haut, je n'entends

pas.

M. Chan.—» Laisons les femmes pour ce qu’elles

sont, et pour ce qu’elles ont toujours été.

Olympe Audoüard, du balcon. Vieille perruque

Le président. —• Je rappelle à l’ordre, la dame de la
première galerie qui vient d’injurier l’orateur.

Olympe Audquard. — Je m’en fiche pas mal !

M. ChaN. ...., il tousse très fortement. — Nous
avons tous été roulés par les femmes.

M. Henri Briss ..... —Faites des exceptions, s. v. p.

M. Chan. .... — Non, je ne veux pas faire d’excep-
tion, tous nous avons été roulés par les femmes.

Olympe Aüdouard, du balcon. — Cela prouve
qu’elles sont plus fortes que vous.

Le président. — Huissiers, faites évacuer la dame
qui trouble la séance par ses interruptions intempestives.
{Olympe Audouard change de place, protégée par
tes huissiers, on Vaperçoit maintenant à l'avant-
scène de droite.)

M. Chan ..... pris d’une nouvelle quinte de
toux.

Plusieurs Voix. — Buvez de l’eau sucrée.

M. Chan..... — Laissez donc les femmes siffler
leurs bocks sur le boulevard et galvauder dans les bras-
series et ne venez pas encombrer la politique de faux
cheveux, de fausses dents, de fausses gorges, de faux
mollets, de faux...

Olympe Audouard. — Oh! voyez donc cette vieille
marionnette articulée !

Le Président. — C’est intolérable 1 huissier, chas-
sez la perturbatrice !

Les huissiers sautent sur Olympe Audouard. un

instant après, grâce à leur protection, on la voit paraître
à la première loge de face.

M. Ciian.est repris par la toux.

M. de Tillan. — L’orateur est certain de ga-

gner.

Le Président. — Pourquoi cela ?

M. de Tillan. — Parce qu’il a tout le temps

la toux.

Le Président. — M. de Tillan. je vous rap-

pelle à l’ordre.

M. de Belcas. — Plus haut, je n’entends

pas.

M. Chan.-— Je ne veux pas en dire davan-

tage, car je craindrais de vous fatiguer et moi aussi...

( Applaudissements sur les bancs de l'extrême
gauche. — L'orateur descend de la tribune sans se
casser... Un larbin lui administre aussitôt une
friction d la brosse électrique. )

Le Président. — La chaleur devenant accablante
et chacun désirant naturellement aller se rafraîchir, je
crois de mon devoir de suspendre la séance pendant une
demie-heure.

( Applaudissements â gauche, trépignements d
droite. )

La séance est suspendue pendant une demi-heure.
Tous les honorables membres se précipitent vers la bu-
vette.

QUATRIÈME PARTIE

LE RÉSULTAT DU VOTE!!!

La séance est reprise une demi-heure après. Les
honorables membres s’étant échauffés à la buvette, ne
retrouvent plus leurs sièges.

La droite va du côté de la gauche et la gauche vers la
droite ; enfin la mêlée est complète.

Le Président agite sa sonnette... personne n’étant
inscrit pour prendre la parole, les orateurs étant tous
épuisés...

M. Gambe. .... épuisé. —■ Je ne suis jamais épuisé,
monsieur le président !

Le Président. — M. Gambe.je vous rappelle à

l’ordre, pour interrompre votre honorable président.

M. Gambe. — Yous êtes bien bon.

Le Président. — Nous allons procéder au vote, sur
l’ensemble du projet de loi, c’est-à-dire sur les 6 arti-
cles proposés par M. de Lorg.,..

Les huissiers font circuler les urnes.

Le Président agite sa sonnette... Yoici, Messieurs,
le résultat du scrutin :

NOMBRE DES VOTANTS : 649

Pour. 678

Contre. 1

La séance est levée... et Olympe Audouard aussi.

Le sténographe en chef,
Pinouflard.

ANNUITÉS DUES PAR L’ÉTAT pour la subvention du
chemin de fer d'Orléans à Chàlons (loi du 29 janvier 1870).
— L'article premier de l'arrêté ministériel du 8 mai 1874
est ainsi conçu : « Est acceptée la transmission de la sub-
vention faite par la Compagnie du chemin de fer d’Orléans
à Chàlons à la Société civile pour le recouvrement de la sub-
vention de la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Châ-
lons, aux termes de l’acte reçu par Me Dufour, notaire à
Paris, les 11 et 13 avril 1874, dont une expédition demeurera
annexée au présent arrêté. » — 43,670 titres d’annuités, de
500 fr., rapportant- 25 francs nets d’impôts, jouissance du
1er février 1874, «ont émis à 435. Placement à 5 93 OjO. La,
souscription sera ouverte les 18, 19 et 20 juin, au Crédit
industriel et commercial, au Crédit mobilier et à la Société
des Dépôts et Comptes courants.

MAISON Dü PONT-NEUF — PARIS

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Envoi gratuit du Catalogue illustré

9

fr.

75

COUPS DE SIFFLET

Billion vient de faire faillite !! î voilà où mène l’écono-
mie. — Pauvre vieux pèrej'ai t'été, nous te plaignons,
mais moins que les malheureux que tu plonges dans la
misère par ta faute...

Faire tuer les chats çà porte toujours malheur.. s

Ëntendü le jour du grand prix dans l’enceinte du
pesage :

Mademoiselle A... C.,. se promenant avec une ma-
trone en pendeloques à son bras, rencontre le comte de
F*.. Elle le lui présente :

« Comte, ma mère.

Le comte salue.

La forte maman fait une févérônee,

« Je n’ai pas encore eu le plaisir, dit le gentilhomme,
de rencontrer Madame. Elle n’est donc pas allée au bois
de la saison.

Au bois ? mandé pardon : j’y suis été deux fois
faire la provision de mes filles. »

Monsieur, madame X. et leur commis offraient depuis
longtemps le plus joli modèle de ménage à trois qu’on
pût voir.

Mais hélas ! y a-t-il ici bas de bonheur parfait ? Un
jour M. X. mourut.

Le temps du deuil passé, les amants se marièrent et
jamais l’on ne vit couple mieux assorti.

Pendant six mois pas un nuage ne vint obcurcir le front
des époux. Un soir, cependant, qu’ils étaient assis au coin
du feu, Monsieur surprit une larme au coin de l’œil de
madame.

“ Ët qu’as-tu chérie? N’est-tu pas heureuse? Est-ce
que je ne t aime pas ? Qui donc peut te faire du chagrin?
Qu’as-tu? réponds-moi.

— Je songe, dit Madame en soupirant, que je n’aurais
plus rien^à désirer si ce pauvre X. était encore de ce
monde. C est lui, va, qui serait content ! !

Un prêtre italien, nommé Baronius (de Treviglio),
vî^nt d’être condamné à trois mois de prison, pour avoir
mêlé au vin de la messe, une dose d’émétique qui a purgé
vivement deux curés, ses collègues.

Et c’est peut-être pour le bien de leur santé qu’il leur
a joué cette farce de fumiste !

LE PÈRE SIFFLEUR.

---

PORTE-SAINT-MARTIN.

Le Pied de Mouton sera la féerie à la mode. Pas
un étranger ne viendra à Paris sans aller voir cette
merveilleuse pièce, pour laquelle MM. Ritt etLarochelle
ont dépensé cent cinquante mille francs.

Les ballets sont merveilleux, les danses admirables,
les costumes d’une richesse inouïe, la mise en scène
éblouissante, les trucs très réussis.

Mademoiselle Bertholelti est la plus gracieuse et la
plus ravissante danseuse qu’on puisse voir.

Laurent, Alexandre et Mangin forment un trio fort
amusant. Mesdames Henri Dupont, et Berthe Girardin
sont exécrables au possible.

Le gérant : S. Heymann.

Paris. — Imprimerie Alcan-Lévy, 61, rue de Lafayette

Souscription publique

A 43,670

TITRES D’ANNUITES

dues par l’État pour la subvention du réseau
d’Orléans à Chàlons (loi du 29 janvier 1870)
et dont la transmission a été approuvée

PAU AUUÊTÉ MINISTÉRIEL

du 8 Mai 1874

Cette subvention, divisée en 86 Ij2 annuités de 1,117,224
fr. 38, payables à raison de 558,612 fr. 19 par semestre, a
été apportée avec autorisation ministérielle à une So-
ciété civile, dont le siège est à Paris, 2, place de l’Opéra,
constituée par acte reçu les 11 et 13 avril 1874, par Me Du-
four, notaire à Paris, dans le but unique d’opérer le recou-
vrement de la somme due par l’Etat et de la répartir en-
tre les porteurs des titres d’annuités émis en représenta-
tion de la subvention.

Chaque titre d’annuités, nominatif ou au porteur, est
productif d’un intérêt annuel de fr. S55, payables, à rai-
son de fr. I ^,250 par semestre, les l°r février et 1er août
de chaque année, à la Société de Dépôts et de Comptes
courants.

Aux termes de l’acte de Société, les coupons seront payés

NETS D’IMPOTS.

Les titres sont remboursables à 5500 fr. en 86 ans Ij2,
par voie de tirage au sort semestriel.

Le premier tirage aura lieu le 15 juillet 1874.

PRIX D’ÉMISSION

*£32$ frimes

JOUISSANCE DU 1er FÉVRIER 1874
Payables comme suit :

3 B fr. en souscrivant.

lOO à la répartition (lei' au 8 juillet).

ÎOO le 20 août (sous déduction du coupon
échu le lër août).

1OO le 20 septembre.

1 OO le 20 octobre.

Total., fr.

La libération, par anticipation, lors de la répartition,
donnera droit à une bonification de 3 fr. 40 par titre, ce
qui réduira le prix à payer immédiatement à 431 fr. 60. En
tenant compte de la jouissance acquise (10 fr. 40) sur le
coupon de 12 fr. 50, échéant le 1er août prochain, le prix
réel des titres d’annuités revient à 421 fr. 20, et le taux du
placement ressort à :

5.93 0/0 NET D’IMPOTS

Non compris le bénéfice
du remboursement au pair.

LA SOUSCRIPTION SERA OUVERTE

les 18,19 et 20 Juin 1874

À la Soélété «î© 13épot@ et de Comptes
courant»,, 2, place de l’Opéra;

A la Société générale dé Crédit indus-
triel et commercial, 72, rüe de la Victoire;

A la Société de Crédit mobilier, 15, place
Vendôme,
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