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Le Sifflet: journal humoristique de la famille — 3.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.29209#0138
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LE ëïFttBT

ffiBSEK®»»

Le chien est pour le chasseur un auxiliaire puissant.

Il va, le nez au vent, dénicher le gibier.

Aussi je ne m’étonne pas que beaucoup d’hommes ado-
rent leur chien et le préfèrent à tout, quelquefois même à
leur fenïme.

Ainsi, j’ai entendu l’autre jour la conversation suivante,
que je lie fais qü'ë sténographier.

Deux messieurs causaient avec une certaine animation :

— Eh bien, oui, j’aime mieux mon chien que ma femme.-

— Tais-toi donc!

.— Non, non, je ne me tairai pas. Tu m’agaces depuis un
quart d’heure à me faire l’éloge do fna femme. Tu peu^ bien
faire l’éloge de mon chien.

— On ne dit pas ces choses-là tout haut, même quand on
les pense.

— Moi, je les pense et je les dis comme je les pense. Ce
n’est pas de ma fautef Tiens! je vais rentrer chez moi tout
à l’heure. J’arrive. J’ouvre ma porte. Mon chien m’aperçoit.
Il se précipite sur moi et se met à aboyer de joie, à me ca-
resser. Enfin, il donne l’exemple à ma.femme. Mais elle,
froide comme glace, étendue dans un fauteuil, éïïé me' fait
un petit bonjour de la tête, et ça a l’air de lui être aussi
égal de me revoir !... Et voilà pourquoi j’aime mieux mon
chien que ma femme r

Ceci est peut-être vrai, — mais ce n’est pas précisément
bien poli pour les dames.

Le mot de la fin.

Au mois de juin dernier, le sous préfet de *** recevait du
maire d’une petite commune de son arrondissement une
lettre, qui l’invitait à assister le lendemain à l’ouverture
de la chasse.'

— Gomment! dit notre sous-préfet, ce maire va donc
ouvrir la chassé en temps prohibé !

L’explication d’un fait aussi étrange ne tarda pas à avoir
lieu.

Lemaire invitait tout simplement son supérieur A assis-
ter à l’ouverture de la châsse contenant les reliques de je
ne sais plus quelle sainte, qu’on avait découverte dans les
environs de Lourdes.

O orthographe ! voilà bien de tes coups !

Alphonse Lafitte.

| —- Je m, vois-tu ceia?

îj “ -Oui, monsieur, c’est de la poussière. Nous sommes
| PPussîère et nous retournerons tous en poussière. -
- Et il se retire, absorbé dans une méditation philosophi-
que, sans rien essuyer du tout.

Au café Riche. ■

Un consommateur règle sa dépense. v

_7“ Eàrçpq, dit-il, eii. clonrrant cinq, feançs-àu.faneficim-
naire à tablier; prenez un verre de Madère, je vous prie.

---Merci, monsieur, répond le garèqn;

Et quelques instants plus-lard, il revient rapporter la
monnaie.

— Mais je n’ai pris qu’un verre! fait le client surpris.

—• Parfait; motrsîèùf, mais àvêc le nrâdèfe que mons'ïeuf
m’a invité à prefidfè, cêlà' fait dêûk.

A fâ cor rë’ct i o finéîle.

Le président — Prévenu, vous avez dérobé au plaignant
Gette tabatière enrichis de.diamants, qui estjî’uhé très,
grande valeur.

Le. prévenu. rr-.Mdn président; il y avait si longtemps que
j’avais envie d’une bonne prise.

C’était pendant la guefré.

Dans une ville de province, un bon gendarme arrête un
individu soupçonné d’espionnage et le questionne.

— Commencez subsidiairement par me dire votre
nom...

—- Jean Bonneau, répond l’autre avec un pur accent de
Normandie.

— Jean Bonneau! s’écrie Pandore, que vous allez donc
me suivre'tout de suite.. Si vous êtes un jambonneau, que
très certainement vous devez vènir de Mayence.

LE PÈRE SÏFFLEUR.

COUPS DE SIFFLET

Suivant un vieux dicton, on ne peut pas contenter tout le
monde et son père .

Gela veut dire qu’il y aura toujours des mécontents.

C’est ainsi que le projet d’établissement de la nécropole
de Méry-sur-Oise soulève les réclamations d’un grand nom-
bre d’industriels établis Aux abords du cimetière Montmar-
tre et du Père-Lachaise.

Sans compter tous les fabricants de couronnes d’immor-
tolles, de « regrets éternels, — à mon oncle,— à ma tante, ».
il y a encore les marchands de fromages qui sont dans la
plus grande perplexité. Leurs plaintes sont on ne peut plus
fondées ; car il se fait aux abords des cimetières une grande
consommation de gruyère.

Mais leà commerçants les plus furieux sont les marchands
de vins. Que de gens ont l’habitude de noyer leurs chagrins
dans le litre à seize !

Un mastroquet de mes amis, qui joint à l’art de vendre du
vin falsifié un grand fond de logique, évalue l’intensité des
regrets que laisse un mort au nombre de litres absorbés.

Il m’a communiqué à ce sujet le tableau suivant :

Un mari qui vient de perdre sa femme boit... 1 litre.

Un mari qui vient de perdre sa belle-mère... 2 litres.

Un neveu qui vient d’hériter. . . . ..1 litre de

cognac, etc., etc., etc.

Entendu sur le boulevard à la station de la Madeleine :

— Cocher, êtes-vous libre ?

— Comme Bazaine, monsieur !

La Cour d’assises d’Eure-et-Loir va avoir prochainement
à se prononcer sur le sort d’un nommé Poirier, sur lequel
pèse de nombreux assassinats.

Cet accusé est, paraît-il, d’un cynisme révoltant, qui a
fait dire à notre ami Cochinat :

— Voilà un Poirier qui ne fait pas sa poire.

— Et qui n'assassinait pas pour des prunes, — a ajouté
Aurélien Scholl.

Nous avions déjà la corde de pendu, qui passe pour por-
ter bonheur.

Nous avons maintenant la corde d’évadé, à laquelle les
gens superstitieux attachent de grandes vertus.

Un reporter du Figaro fait d’actives démarches pour
avoir en sa possession la fameuse corde à nœuds du fort
Sainte-Marguerite.

— Donnez-moi donc la corde ! dit-il partout. Je l’ai bien
méritée, allez !

La semaine dernière les procès des Agences des Courses
ont vivement sollicité l’attention des sportsmen.

Ces procès ont fait courir tout Paris.

Les trains de plaisir versent des flots de provinciaux
sur le pavé corrompu de la Babylone moderne (syte Prud-
homme).

Hier, je rencontre X. .. Il était rayonnant.

—■ Mon cher, me dit-il, je viens de perdre ma femme qui
est morte à Paris, et je viens de Nancy.

— Ah! tu viens de Nancy.

— Oui, par le train de plaisir.

Anézo et Lafitte dînaient chez le maire d’une commune
des environs de Paris.

L’amphitryon appelle son domestique, et, lui montrant
une étagère couverte de poussière :

Vêtement complet
avec car nier.
Maison, du Pont-Neuf
(Paris) f

-^-

15

fr.

ELLE ATTEND!'!

(Scène photographiée)

Qui?

Le diable seul le sait.

Est-élle venue s’asseoir près de moi pour que je la dé-
barrasse d’une consommation qui lui pèse sur le porte-

! monnaie?

Terrible question que j’essaie de résoudre.

| Mais tel est le trouble que sa présence jette dans mon
| cerveau, que la solution du problème me paraît de plus en
! plus indéchiffrable.

Je l’observe du coin de l’œil pendant que je grave ces
jj lignes sur l’airain de mon papier.

Notez que je la connais par cœur.

Ses cheveux ont longtemps retenu mon attention.

Ils sont beaux, c’est-à-dire épais, massés derrière la tête
avec une savante négligence, châtain foncé, quelques
boucles folles vagabondant sur le front.

La chair du, visage est d’un rose épanoui, humide un peu,
indice d’un tempérament violemment porté ves les plaisirs
terrestres.

Son œil, dont je ne peux deviner d’ici la couleur, me
parait noir, avec des jets de flammes. . . La .pupille nage
dans un fluide voluptueux.

La lèvre est molle, un peu pendante, d’un rouge cerise,

Elle est assise, mais sa taille est une de celles que l’on
sent fléchir dans ses bras sans qu’on la touche.

Elle vient de relever sa robe.

Des bas rayés de rouge et des souliers cambrés à ro-
settes.

.... - -*

* *

L*examen devient d’ailleurs de plus en plus difficile.

Sans doute elle a compris ce qui se passait en moi, car
elle a entassé entre nous deux tous les journaux du café,
journaux qu’elle a fait semblant de lire.

En ce moment, c’est le Tintamarre qui l’occupe.

Le coin de sa lèvre esquisse un quart de sourire, mais
j’ai toute présomption de croire que nia curiosité seule a
causé ce que j’appellerai volontiers un trismus labial.

Voici qu’un bruit soudain met en fuite une volée de
bonnes petites pensées qui s’étaient blotties dans un sillon
de ma cervelle.

La chaise sur le barreau de laquelle son pied reposait
vient de tomber.

Est-ce une maladresse?

Je pencherais pour un mouvement nerveux, corollaire
inséparable de cet aphorisme que je m’empresse de con-
signer :

V- x

Mon Dieu ! que c’est lâche de faire ainsi poser une faible
femme!

*

* *

Moi, ça m’a rendu rêveur.

Le verre où le garçon avait, une heure auparavant, fait
couler les flots parfumés du moka, est là, devant elle,
vide.

La topetie n’a pas été attaquée.

Et ceci est une révélation.

Nini Bouffelaballe ou AngelinaBlanepignon n’auraient pas
manqué la rincette, et même la sur-rincette, car-jai ouï

dire que ces demoiselles se laissaient parfois aller à un
sonnage indiscret de l’échelle thermométrique du carafon.

Eue ne boit pas.

Raison de plus pour invoquer £ mon aide toutes mes con-
naissances stratégiques.



- •• - * *

,< '^& sui.s résolu à l’aborder, et je viens de faire ma pre-
mière tentative en lui empruntant un journal.

Une infernale suggestion vient de me traverser le crâne.

Un à un, je veux dçrfîhiir î’edjfice de journaux si labo-
rieusement construit par elle.'

J -A j£ suppiime le Figaro, que j’ai l’air de lire comme

coinqurq...

J§ n-1 a bats, ensuite sur Les Débats, sur lé Constitutionnel
et finalement sur la République française.

Mon jeu paraît vivement l'intriguer.

Elle s’est accoudée sur la tablé ët hile réfléchit.

l'.lle pense à moi, c’est certain.

Ce garçon-là, doit-elle se murmurer à l’oreille, est ou un
imbécile qui me prend pour une cocotte ou un homme mou
qui na pas 1 audace de ses opinions.

Ellè së trompe.

Je ne sais pâs moi-meme où je veux en arriver.

La garçon (ces gredins de garçons) s’est assis près d’elle,
feui une table, jambes croisées, bras croisés.

Sa voix, lorsqu’elle répond, est bien timbrée.

Elle attend toujours.

Déjà, comme pour ne pas prolonger un tête-à-tête incohé-
lent, avec le tablier blanc dé F officier, elle a plongé dans
les profondeurs de son porte-monnaie ses ddigts effilés et en
a extrait une petite pièce de cinq francs en or.

fendant quon lui compte sa monnaie sur le marbre, elle
a l’air de diie :

Ça fait toujours passer quelques secondes.

*•

* *

Pour moi, j’ai dévoré tous les journaux.

S il me fallait, en rentrant chez moi, donner à ma femme
quelques renseignements lucides sur la situation actuelle,
je serais bien embarrassé.

Je me consolerais aisément en pensant que je ne suis pas
le seul.

L’espace entre elle et moi est d’une nudité on ne peut plus
engageante.

Nous n’avons plus ni Fun ni l’autre de raison pour pro-
longer une situation ridicule.

Je jurerais qu’elle a autant pensé à moi que j’ai pensé à
elle, qu’elle me connaît aussi de la tête aux pieds, qu’elle
profite même du moment où j’écris pour jeter le dernier
coup-d'œil.

D’autant plus qu’un courant magnétique s’est établi enf
nous.

Je le sens, il me pénètre, il m’envahit tout entier.

Je me baigne dans ses chaudes effluves.

Il n’y a pas à s’y tromper.

Le moment solennel est arrivé ; je danse sur un volcan,
sur des pointes d’aiguilles ; je vais casser les œufs.

Je me retourne avec violence ;

— Mademoiselle.

— Tiens, elle n’est plus là ! ! ! ?????

— Elle a fui lâchement pendant mes derniers mots.

A ‘

* •*

— Garçon, cette dame est partie ?

— Oh ! non ! fait finement Henri, elle va revenir.

Et d’un regard de satyre, il me désigne une porte au
fond...

Ça m’a coupé l’appétit ! ! !

E. TAB.

Les brûlures sont des accidents si redoutables que, de tout
temps, les médecins ont cherché avec persistance un bon
médicament à leur opposer.

L’huile Joseph, qui se vend à la Pharmacje normale,
rue Drouot, 15, à Paris, est un de ces médicaments qui,
depuis dix ans, est employé avec succès et recommandé par
les hommes de Fart. Nous aurons plus d’une fois occasion
de faire quelques notices sur l’emploi de celte huile bienfai-
sante, et de fournir à nos lecteurs des attestations qui en
confirment la supériorité. (Y. aux annonces)

AVIS TRÈS IMPORTANT

A l’occasion de la prochaine ouverture de la chasse et à
l’époque des vacances, des voyages et des villégiatures,
nous rappelons que

La Maison de la Belle Jardinière
Habillements pour hommes et pour enfants, 2, rue du
Pont-Neuf, à Paris, envoie sur demande des échantillons
avec gravures de modes et indications nécessaires pour
prendre soi-même les mesures et expédie (contre rembour-
sement) en province les commandes qui lui sont faites, —
franco au-dessus de 25 francs.

L’Eau de MARCOLS est une eau nouvellement connue ;
mais les habitants de ce beau vallon de ce nom, dans le dé-
partement de l’Ardèche, en font usage depuis de longues
années. Elle contient des éléments , qui, soumis à l’analyse,
en font un très bon adjoint à certains médicaments et trouve
sa place rationnelle et marquée dans la médication usuelle
contre de nombreuses maladies dont nos lecteurs n’auront
garde de nous demander la nomenclature; l’eau de MARCOLS
se mêle au vin, à la bière, à l’eau-dc-vie, aux sirops, et,
à l’opposé des eaux ferrugineuses, elle ne constipe pas et
s’emploie avec le plus grand succès contre les affections de
l’estomac, desintestins et de la gorge. Malades et praticiens,
l’eau de MARCOLS vous prépare de belles cures !

Le gérant : S. Heymann.

Paris. — Imprimerie Alcan-Lévy, 61, rue de Lafayette
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