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FUNERALIA PALMY REN A

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lion était bien connu dans la sculpture funéraire. On le trouve déjà dans la première moitié
du IIe siècle sur une dalle de banquet de l'hypogée d'Artaban (Gawlikowski 1970: 123; Ta-
nabe 1986, fig. 229-232) et aussi sur une dalle représentant le banquet funéraire de Malkû et
de sa femme datée en [1J46/7 après J.-C. (Ingholt 1928, PS 8; CIS 4458) Les paires antithé-
tiques de griffons ont été souvent représentés dans l'art de l'Orient hellénisé ou d'Etrurie
(Delplace 1980: 165-167,175-176), mais surtout sur des autels et sarcophages de l'époque im-
périale. Ainsi à Palmyre, le griffon apparaît déjà dans la première moitié du Ier siècle après
J.-C., et il est fréquent encore deux siècles plus tard, toujours en relation avec Malakbel
(Collart & Vicari 1969: 157, PL XCV-1, 3; p. 159, PL XCVI-1; p. 160, PL XCIV-2, 3; Colledge
1976, PL 9, 11, 13, 14; Cumont 1928: 101-109). A part leur fonction apotropaïque funéraire
bien connue, les griffons qui encadrent le canthare peuvent aussi être liés au culte diony-
siaque, attesté à Palmyre par la figure de Dionysos sur les tessères, dans la peinture funé-
raire ou en relief (RTP 14, 202 [LIMC p. 519, nos 48, 49]; Ingholt 1932: 17-20, PL IV; Colledge
1976: 87, Fig. 118 [LIMC p. 519, n° 46]; Gawlikowski 1990 158-161, Fig. 1; Schmidt-Colinet
1992: 170, Pl. 17, n° 204b-d). Le griffon psychopompe, parmi d'autres créatures ailées, est
chargé de transporter l'âme du défunt dans l'au-delà.

L'ornement en feuilles de lotus, enfin, bien connu dans l'art funéraire romain, est aussi
attesté à Palmyre, en particulier sur les petites dalles qui ferment les loculi à partir de la fin
du IF siècle après J.-C. (Ingholt 1936: 116-124, PL XXIV-1; Collart & Vicari 1969: 159, Pl.
XCVI-1; Seyrig, Amy & Will 1975:106, C7)

A Palmyre, on ne trouve qu'un seul autre sarcophage qui porte des guirlandes et mufles
de lion: c'est celui du Tombeau de l'Aviation (Pl. IV.1), qui remonte à la première moitié du
IIIe siècle. Notre sarcophage en diffère par le caractère linéaire du dessin et la faiblesse du
relief. Surtout, il n'est pas formé en imitation du lit de banquet, comme le sont toujours, à
cette exception près, les sarcophages de Palmyre, qui comportent également une dalle avec
scène de banquet, appuyée sur la face antérieure de la cuve. Les couvercles véritables,
comme pour le sarcophage cité du Tombeau de l'Aviation, représentent de rares exceptions
(Will 1951: 87). Sur ce sarcophage, les festons sont suspendus à des mufles de lion, selon une
composition très répandue dans la nécropole de Sidon (Contenau 1920: 16-55; Meurdrac &
Albanèse 1938: 73-98; Koch & Sichtermann 1982: 564-565, Fig. 558), et les pans de la guir-
lande entourent les imagines clipeatae. Peut-être notre sarcophage avait-il un couvercle en
double pente suivant les modèles attiques.

Ainsi les différents motifs réunis dans le décor de notre sarcophage trahissent plusieurs
modèles d'inspiration de l'artisan, qui a choisi cependant dans le répertoire classique les
variantes les plus proches de l'usage palmyrénien. Le décor à quatre festons sur la face prin-
cipale représente à notre connaissance le cas unique parmi tous les sarcophages d'époque
romaine. Le sarcophage, n'ayant rien à voir avec la forme de klinè, est exceptionnel dans le
milieu palmyrénien. Etant donné que des fragments d'autres monuments que Ton peut
qualifier d'imitations locales des sarcophages attiques ont été retrouvés, on peut postuler
l'existence d'un atelier spécialisé dans cette production. Notre monument paraît remonter à
la fin du IIe ou au début du IIIe siècle.

Le deuxième sarcophage qui repose tout près du précédent est un sarcophage-klinè tout
à fait typique. Il est sculpté en calcaire gris dur, long de 225 cm, haut de 100 cm et profond
de 86 cm (Pl. IV.2).

La cuve rectangulaire a reçu la forme d'un lit de type courant à Palmyre, avec des pieds
tournés et godronnés. Seule sa partie inférieure est conservée. Elle est décorée de cinq
bustes dont les têtes sont abîmées. L'angle droit de la partie supérieure manque. Entre les
 
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