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LIVRE SECOND.
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L'ART.
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l_j'on vient de voir, d'après l'exposé de mon Principe dans le livre précédent, ce qnc
j'entends par signes inconditionnels, et cette expression, d'abord si vague sur le titre, se
trouve donc entièrement expliquée.
Mais en y désignant ces signes comme se rapportant, dans cet Essai, plus particulièrement à
Y Art, on s'attend avec raison que je dise maintenant de quelle manière cette application a lieu,
et à quel Art ou Arts? car le mot est générique. Or les signes comme signes linéaires et
colorés, étant exclusivement visibles, il s'ensuit que les Arts auxquels je les applique le doivent
être également: d'ailleurs par ce mot Art on est assez généralement convenu aujourd'hui de
n'entendre que ceux dits du dessin, I'architecture, la statuaire et la peinture.
C'est donc de ces trois Arts et des signes inconditionnels que je leur reconnois, ou
voudrois leur reconnoître, qu'il va s'agir dans ce second, et dans le troisième livre. Le petit
coup-d'œil suivant leur pourra tenir lieu d'introduction.
L'Homme est à toute heure en contact avec le monde phénoménal. Non content cependant
des sensations intérieures que lui font éprouver ses perceptions, et qu'il s'identifie, une tendance
irrésistible le porte sains cesse à les manifester encore au dehors, et à étendre et à agrandir
de cette manière son existence. De là, et dès l'état sauvage, ces efforts continuels en lui,
d'abord impuissants, ensuite grossiers et imparfaits, de le disputer en prééminence à une nature
qu'il voudroit toujours se finaliser, se soumettre même s'il lui étoit possible.
Composé énigmatique de foiblesse et de force, de crainte et d'audace, d'enfantillage et de
grandeur, l'Homme a puisé dans tous ces contraires, la connoissance des rapports entre ses
impressions et ses facultés, et le Tatouage, ou rapport entre le sentiment de sa foiblesse et
tout ce qui lui inspiroit de l'étonnement et de la frayeur, est peut-être la première origine
de tout ce que nous appelons aujourd'hui, découvertes, arts, sciences, &c. L'Homme, en se
tatouant, a voulu se rendre autre qu'il n'étoit, pour s'assimiler par là à des êtres plus re-
doutables que lui, soit pour oser mieux les affronter, soit pour en imposer mieux comme eux
à des êtres plus foibles.
LIVRE SECOND.
•*^^mf^*m**m*t
L'ART.
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l_j'on vient de voir, d'après l'exposé de mon Principe dans le livre précédent, ce qnc
j'entends par signes inconditionnels, et cette expression, d'abord si vague sur le titre, se
trouve donc entièrement expliquée.
Mais en y désignant ces signes comme se rapportant, dans cet Essai, plus particulièrement à
Y Art, on s'attend avec raison que je dise maintenant de quelle manière cette application a lieu,
et à quel Art ou Arts? car le mot est générique. Or les signes comme signes linéaires et
colorés, étant exclusivement visibles, il s'ensuit que les Arts auxquels je les applique le doivent
être également: d'ailleurs par ce mot Art on est assez généralement convenu aujourd'hui de
n'entendre que ceux dits du dessin, I'architecture, la statuaire et la peinture.
C'est donc de ces trois Arts et des signes inconditionnels que je leur reconnois, ou
voudrois leur reconnoître, qu'il va s'agir dans ce second, et dans le troisième livre. Le petit
coup-d'œil suivant leur pourra tenir lieu d'introduction.
L'Homme est à toute heure en contact avec le monde phénoménal. Non content cependant
des sensations intérieures que lui font éprouver ses perceptions, et qu'il s'identifie, une tendance
irrésistible le porte sains cesse à les manifester encore au dehors, et à étendre et à agrandir
de cette manière son existence. De là, et dès l'état sauvage, ces efforts continuels en lui,
d'abord impuissants, ensuite grossiers et imparfaits, de le disputer en prééminence à une nature
qu'il voudroit toujours se finaliser, se soumettre même s'il lui étoit possible.
Composé énigmatique de foiblesse et de force, de crainte et d'audace, d'enfantillage et de
grandeur, l'Homme a puisé dans tous ces contraires, la connoissance des rapports entre ses
impressions et ses facultés, et le Tatouage, ou rapport entre le sentiment de sa foiblesse et
tout ce qui lui inspiroit de l'étonnement et de la frayeur, est peut-être la première origine
de tout ce que nous appelons aujourd'hui, découvertes, arts, sciences, &c. L'Homme, en se
tatouant, a voulu se rendre autre qu'il n'étoit, pour s'assimiler par là à des êtres plus re-
doutables que lui, soit pour oser mieux les affronter, soit pour en imposer mieux comme eux
à des êtres plus foibles.