TÔO
S E T H O S.
livre troisième.
LA guerre dont le Roi de^ Memphis était
menacé, sur tout du côté de Thebes,
causoit à Sethos une espece de joye ; parce
cu’il jugeoit que la guerre seule pouvoir lui
fournir le moyen de faire les preuves qu’Ame-
dès attendoit de lui. Ce sage Gouverneur qui
s’en étoit apperçû, lui dit un jour: Que bien
que dans l’entreprise dont il lui avoit parlé à
l’occasion de la Pyramide, il ne s’agit pas de
faire des coups de main, ni de combattre des
ennemis armez, il ne pouvoit assez loiier ce
qu’il y avoit de bon dans le sentiment confus
qui le portoit du côté de la guerre. Mais,
ajoûta-t-il, je ne remplirais pas la fonction que
j’ai l’honneur d’exercer auprès d’un Prince né
pour le Trône, si je ne l’avertissois qu’un Roi
qui aime ses peuples regarde toujours la guerre
comme un malheur, & fait pour la prévenir
tous les efforts qui ne dérogent ni à ses droits
bien établis ni à son honneur bien entendu.
Cette maxime gravée profondément dans le
cœur d’un Roi y dévient même le principe
de la véritable bravoure > d’autant plus ardente
S E T H O S.
livre troisième.
LA guerre dont le Roi de^ Memphis était
menacé, sur tout du côté de Thebes,
causoit à Sethos une espece de joye ; parce
cu’il jugeoit que la guerre seule pouvoir lui
fournir le moyen de faire les preuves qu’Ame-
dès attendoit de lui. Ce sage Gouverneur qui
s’en étoit apperçû, lui dit un jour: Que bien
que dans l’entreprise dont il lui avoit parlé à
l’occasion de la Pyramide, il ne s’agit pas de
faire des coups de main, ni de combattre des
ennemis armez, il ne pouvoit assez loiier ce
qu’il y avoit de bon dans le sentiment confus
qui le portoit du côté de la guerre. Mais,
ajoûta-t-il, je ne remplirais pas la fonction que
j’ai l’honneur d’exercer auprès d’un Prince né
pour le Trône, si je ne l’avertissois qu’un Roi
qui aime ses peuples regarde toujours la guerre
comme un malheur, & fait pour la prévenir
tous les efforts qui ne dérogent ni à ses droits
bien établis ni à son honneur bien entendu.
Cette maxime gravée profondément dans le
cœur d’un Roi y dévient même le principe
de la véritable bravoure > d’autant plus ardente