LES DE UN [ÈRES ANNÉES DE SAINT LOUIS.
« ait donné pouvoir de commuer la prise de croix ponr la Terre Sainte en secours à la Douille (1),
« plus dur encore que l ardent attribué à la Terre Sainte par la dévotion des fidèles soit converti
t< en subside pour ladite affaire de Pouitle, si bien que la votonté des testateurs n est nullement
" exécutée, ainsi que nous l avons constaté en beaucoup d'endroits dans nos tournées. Nous trou-
« vons aussi très dur que les prélats et autres clercs de moindre état, qui sont croisés et veulent
« passer Ja mer en personne, soient contraints de payer la décime (2); par 1 effet de cette mesure,
« beaucoup de prélats et de chanoines se sont abstenus de prendre la croix; elle nous semble
« pourtant contraire au privilège général dont bénéficient les croisés, à savoir qu'ils sont dispensés
" des collectes, tailles et autres charges quelconques, or ce sont là des avantages dont jouis
« sent les laïques, et que nous les contraignons à respecter. Mais, hélas! les clercs, parce quils
« sont clercs, et clercs bénéficiés, sont en cela dans une pire condition. " L'archevêque insis-
tait pour que, dans l'intérêt de la Terre Sainte, de l'affaire de Sicile et de celle de Constanti-
nople, on contraignît les Génois, les Vénitieus et les Pisans à faire la paix, ou tout au moins à
conclure une longue trêve. Il demandait à regagner son église de Tyr : « C'est en Terre Sainte,
disait-il en terminant, que K nous nous proposons d'habiter et de mourir, si telle est la volonté
de Dieu " ; et il priait avec instance son correspondant de l'aider à obtenir la réalisation de ses
voeux (3).
Découragé sans doute par les obstacles qu'il rencontrait, l'archevêque écrivit à plusieurs des
cardinaux pour leur rappeler qu aussitôt après 1 avènement de Clément IV il lui avait demandé de
confier à un autre l affaire de la croisade, désormais trop lourde pour lui; il avait demandé aux
cardinaux de l'assister dans cette démarche, mais le pape, sourd à ses prières, lui avait renouvelé
son mandat. Contraint, par respect, d accepter cette tâche, il y consacrait tous ses soins; mais il
recommandait aux cardinaux l'asfaire de Terre Sainte et son église de Tyr. Des lettres closes,
toutes conçues dans les mêmes termes, furent ainsi adressées par lui, le 9 et le 23 novembre 1265,
à Hubert, cardinal diacre de Saint-Eustache, à Henri, cardinal évêque d'Ostie, à Jacques, cardinal
diacre de Sainte-Marie-in-Cosmedin (4), à Étienne, cardinal évêque de Palestrina, au cardinal
diacre de Sainte-Marie-in-Via-Lata, à Jean, cardinal évêque de Porto, à maître Bérard, archidiacre
de Tours et notaire apostohque, à Geofsroy, cardinal diacre de Saint-Georges-au-Vélabre, à
Simon, cardinal prêtre de Saiut-Martin-des-Monts, à Ancher, cardinal prêtre de Saiute-Praxède, et
à Guillaume, cardinal prêtre de Saint-Marc (5). L'insistance avec laquelle l'archevêque de Tyr
(1) L'affaire de Sicile était couramment dénommée affaire de Pouille.
(2) Il doit s'agir ici de la décime pour l'asfaire de Sicile ; la décime pour la Terre Sainte n'était pas encore établie.
(3) Lrryette^, 5119 ; Servois, de .saûu Louh e?7 Pct/e.?hne et e?2 A/rûyue (Æ/èàot/ièryMe de / Éco/e c/e.s C/au'te^,
1858), p. 288; 9 ou 23 novembre 1265.
(4) Laye/se.y, 5106 à 5108, 9 novembre 1265.
(5) Lnye/sey, 5111 à 5117, 23 novembre 1265. La lettre écrite au cardinal de Sainte-Marie-in-Via-Lata, con-
« ait donné pouvoir de commuer la prise de croix ponr la Terre Sainte en secours à la Douille (1),
« plus dur encore que l ardent attribué à la Terre Sainte par la dévotion des fidèles soit converti
t< en subside pour ladite affaire de Pouitle, si bien que la votonté des testateurs n est nullement
" exécutée, ainsi que nous l avons constaté en beaucoup d'endroits dans nos tournées. Nous trou-
« vons aussi très dur que les prélats et autres clercs de moindre état, qui sont croisés et veulent
« passer Ja mer en personne, soient contraints de payer la décime (2); par 1 effet de cette mesure,
« beaucoup de prélats et de chanoines se sont abstenus de prendre la croix; elle nous semble
« pourtant contraire au privilège général dont bénéficient les croisés, à savoir qu'ils sont dispensés
" des collectes, tailles et autres charges quelconques, or ce sont là des avantages dont jouis
« sent les laïques, et que nous les contraignons à respecter. Mais, hélas! les clercs, parce quils
« sont clercs, et clercs bénéficiés, sont en cela dans une pire condition. " L'archevêque insis-
tait pour que, dans l'intérêt de la Terre Sainte, de l'affaire de Sicile et de celle de Constanti-
nople, on contraignît les Génois, les Vénitieus et les Pisans à faire la paix, ou tout au moins à
conclure une longue trêve. Il demandait à regagner son église de Tyr : « C'est en Terre Sainte,
disait-il en terminant, que K nous nous proposons d'habiter et de mourir, si telle est la volonté
de Dieu " ; et il priait avec instance son correspondant de l'aider à obtenir la réalisation de ses
voeux (3).
Découragé sans doute par les obstacles qu'il rencontrait, l'archevêque écrivit à plusieurs des
cardinaux pour leur rappeler qu aussitôt après 1 avènement de Clément IV il lui avait demandé de
confier à un autre l affaire de la croisade, désormais trop lourde pour lui; il avait demandé aux
cardinaux de l'assister dans cette démarche, mais le pape, sourd à ses prières, lui avait renouvelé
son mandat. Contraint, par respect, d accepter cette tâche, il y consacrait tous ses soins; mais il
recommandait aux cardinaux l'asfaire de Terre Sainte et son église de Tyr. Des lettres closes,
toutes conçues dans les mêmes termes, furent ainsi adressées par lui, le 9 et le 23 novembre 1265,
à Hubert, cardinal diacre de Saint-Eustache, à Henri, cardinal évêque d'Ostie, à Jacques, cardinal
diacre de Sainte-Marie-in-Cosmedin (4), à Étienne, cardinal évêque de Palestrina, au cardinal
diacre de Sainte-Marie-in-Via-Lata, à Jean, cardinal évêque de Porto, à maître Bérard, archidiacre
de Tours et notaire apostohque, à Geofsroy, cardinal diacre de Saint-Georges-au-Vélabre, à
Simon, cardinal prêtre de Saiut-Martin-des-Monts, à Ancher, cardinal prêtre de Saiute-Praxède, et
à Guillaume, cardinal prêtre de Saint-Marc (5). L'insistance avec laquelle l'archevêque de Tyr
(1) L'affaire de Sicile était couramment dénommée affaire de Pouille.
(2) Il doit s'agir ici de la décime pour l'asfaire de Sicile ; la décime pour la Terre Sainte n'était pas encore établie.
(3) Lrryette^, 5119 ; Servois, de .saûu Louh e?7 Pct/e.?hne et e?2 A/rûyue (Æ/èàot/ièryMe de / Éco/e c/e.s C/au'te^,
1858), p. 288; 9 ou 23 novembre 1265.
(4) Laye/se.y, 5106 à 5108, 9 novembre 1265.
(5) Lnye/sey, 5111 à 5117, 23 novembre 1265. La lettre écrite au cardinal de Sainte-Marie-in-Via-Lata, con-