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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0066

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56

L’UNIVERS.

EMPEREUBS BYZANTINS.
De tous les combats qu’excitèrent les
guerres civiles, il n’en est pas de plus
important que celui qui décida du sort
de l’empire entre Licinius et Constantin.
La flotte du premier avait été battue
devant les murs de Byzance; presque
tous ses vaisseaux et cinq mille soldats
avaient péri. Il passa secrètement à
Chalcédoine, et eut bientôtréuni autour
de lui une armée de cinquante mille
hommes; mais Constantin, sans lui
donner le temps d’assembler des forces
plus considérables, traversa le Bosphore
et engagea la bataille, qui se donna sur
les hauteurs de Chrysopolis, aujour-
d’hui Scutari; tout le champ de bataille
est occupé aujourd’hui par le vaste ci-
metière des musulmans, qui s’étend de-
puis la ville jusqu’au pied du mont
Boulgourlou.
Pendant les règnes suivants, l’em-
pire, balancé entre des victoires et des
revers, soutint presque constamment
des guerres lointaines, et la Bithynie,
ainsi que les provinces limitrophes,
jouirent d’une sorte de tranquillité, que
des soulèvements partiels ne parvinrent
pas à troubler. Julien, à peine monté
sur le trône, se fit gloire de réparer les
édifices des principales villes qui avaient
été endommagées par des tremblements
de terre. Partant de Nicomédie,il tra-
versa l’Asie pour aller faire la guerre
aux Perses. Son successeur, Jovien,
couronné dans Ancyre, ne vit pas même
comme empereur les murailles de
Constantinople. Valentinien, l’un de
ses tribuns, avait été appelé d’Ancvre en
Bithynie par un parti puissant qui, d’ac-
cord avec l’armée, l’élut empereur dans
la ville de Nicée. A peine investi de cette
dignité, il se rendit à Nicomédie, et
associa son frère Valens à l’empire. Le
grand concours de partisans qui s’é-
taient réunis autour des. nouveaux em-
pereurs ne put cependant étouffer les
prétentions de Procope,allié à la famille
impériale. Malgré la présence de l’em-
pereur, il s’empara de Nicée et de Chal-
cédoine. La mort de Valentinien , sur-
venue sur ces entrefaites, fit passer
l’empire sans partage entre les mains
de Valens, dont le premier soin fut de
poursuivre avec vigueur les rebelles,

en mettant le siège devant les villes
qu’ils occupaient. Les soldats de Pro-
cope, qui étaient à Nicée, purent
néanmoins faire une sortie, et vinrent
inquiéter l’armée de Valens qui en-
tourait Chalcédoine. La fuite seule mit
l’empereur à l’abri de leurs poursuites ;
il se sauva" par le lac de. Sophon,
qu’Ammien Marcellin (1) nomme lac
de Sunon. 11 est clair que l’auteur latin
ne veut pas parler du lac Ascaniu.s :
car tout le territoire de Nicée était
occupé par les ennemis, tandis que Ni-
comédie tenait pour l’empereur. Cet
événement, qui augmenta le nombre
des partisans de Procope, lui donna les
moyens de poursuivre le siège de Cy-
zique, mais ne lui ouvrit pas pour cela
le chemin de l’empire. Attaquée par
Valens dans la plaine de Nacolia, en
Phrygie, son armée fut vaincue, et le
général lui-même, arrêté dans sa fuite,
eut la tête tranchée par ordre de l’em-
pereur, dont la vengeance ne s’arrêta
pas là, car plusieurs des villes qui avaient
pris le parti de Procope eurent leurs
murailles rasées. Aussi, lorsque les
Perses, sous la conduite de Chosroès,
firent une invasion en Bithynie, il leur
fut facile de s’emparer des villes ainsi
démantelées. Aux irruptions des Perses
succédèrent celles des Goths et des
Scythes, qui n’avaient pas pour usage
de faire une guerre en règle, mais dont
le seul but était de descendre sur la
côte pour piller les habitants et brûler
ce qu’ils ne pouvaient emporter.
Malgré la persécution qu’elle avait
éprouvée sous les règnes des empereurs
Dèce et Dioclétien, la religion chrétienne
se répandit avec rapidité en Bithynie;
du moment qu’elle trouva une pro-
tection près du trône, les fidèles cou-
vrirent de monastères et d’églises les
environs des villes et les penchants des
montagnes. Toutes les vallées de l’O-
lympe virent arriver des anachorètes
qui formaient des disciples fervents et
dévoués.
DOMINATION MUSULMANE.
Les autres parties de l’Asie Mineure
étaient depuis longtemps tombées entre
(i) Lib, XXVI, c. 8.
 
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