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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0130

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120

L’UNIVERS.

Deux autres petites portes, appelées
l’une Sindan Capou si (la Porte de la
prison), et l’autre Sou Capou si (la
Porte de l’eau), conduisent du château
sur les penchants de l’Olympe; mais ne
sont fréquentées que par un petit nombre
d’habitants de la campagne qui appor-
tent des provisions. L’ancienne ville,
qui est encore entourée de murs, est
établie sur un rocher à pic du côté du
nord. Les portes sont bâties de briques
et revêtues de dalles de marbre. Pococke
cite une inscription qui mentionne
l’empereur Théodore Lascaris comme
un des constructeurs de ces murailles.
Du côté de l’ouest, le soubassement
des murs est antique; il est construit en
grands blocs de travertin posés en pa-
rement et en boutisse. Le chemin qui
conduit de cette porte à la vallée voi-
sine est taillé au ciseau dans le roc et
paraît remonter à une haute antiquité.
La côtedu sud, c’est-à-diredansla partie
qui fait face à la montagne, la ville est
défendue par une fortification complète,
la muraille l’Agger et un large fossé.
Les tours sont espacées d’environ vingt
mètres ; elles sont carrées et construites
en travertin et en blocs de marbre pro-
venant en grande partie de monu-
ments détruits. On remarque quelques
fragments de sculpture d’un bon style.
Au delà des murailles sont les ci-
metières, plantés de hauts et magni-
fiques cyprès. Les fossés sont occupés
maintenant par des plantations de mû-
riers. Cette enceinte paraît occuper l’as-
siette de l’ancienne Pruse, qui, au dire
des auteurs contemporains, était une
ville de peu d’importance. Cette partie
de la ville est habitée uniquement par les
Turcs; les habitants chrétiens , armé-
niens et juifs résident dans les faubourgs.
Du côté du sud il existe trois portes,
mais toutes du moyen âge. Près de celle
du milieu, il existeune ancienne prison,
remarquable par un puits carré, large et
profond, dans lequel on renfermait au-
trefois les prisonniers. Le rocher sur
lequel la ville est bâtie est un tuf cal-
caire déposé par les nombreuses sources,
et qui forme un véritable travertin. Le
faubourg de Émir sultan est situé sur
la route de Nicée; celui de Tchékir-
guéh est traversé par la route de filou-
dania ; c’est de ce côté que surgissent

les nombreuses et intarissables sources
thermales qui ont une si grande célé-
brité dans tout l’Orient. Deux magni-
fiques mosquées forment le centre de
chacun de ces faubourgs et paraissent
avoir motivé leur création; celle de
l’est a été bâtie par le sultan Bayazid,
et celle de l’ouest par le sultan Mourad.
Entourées l’une et l'autre par des bos-
quets de cyprès et de platanes, elles
restent encore aujourd’hui comme le
lieu de pèlerinage et de promenade le
plus fréquenté par les habitants. Dans
d’autres quartiers, et surtout dans celui
des eaux chaudes, de nombreuses plan-
tations , disposées d’une manière pit-
toresque , forment d’agréables prome-
nades qui contribuent à faire de Broussa
une ville délicieuse entre toutes celles
de la contrée. On distingue surtout la
promenade du Tchamlidja dont les sa-
pins séculaires offrent une ombre im-
pénétrable; la nature seule fait les frais
des embellissements de ces lieux cham-
pêtres: il faut cependant en excepter
le kiosk d’Abdoul-filumin, qui s'élève
à l’entrée d’une des gorges de l’Olympe.
Un café, placé près d’un ruisseau, réunit,
les jours de fête, une foule nombreuse;
mais là, comme partout ailleurs, chaque
classe, chaque religion, a sa place
choisie. Les Grecs ne se mêlent pas aux
Turcs, les Arméniens aux Grecs. La pipe
et le cherbet sont les délices que l’on
vient chercher dans ce paradis, que
parfois les lazzis d'un bouffon turc ren-
dent plus bruyant que de coutume.
Les voyageurs devront aussi faire
une excursion à la source appelée Aïn-
Assa, située à une demi-heure de la
ville sur le penchant de l’Olympe; c’est
un bois de vieux châtaigniers dont les
fruits sont célèbres par leur grosseur;
une source abondante et limpide coule
sous les ombrages au milieu des ro-
chers de granit. Ce lieu est aimé des
musulmans parce que le vieux derviche
Emir sultan venait souvent s’y asseoir
et méditer. Il avait l’habitude de rester
longtemps appuyé sur son bâton de
derviche. C’est en souvenir de ce fait
que la source a pris le nom de Aïn-
Assa(la Source du bâton). L’autre forêt
de châtaigners, non moins célèbre à
Broussa, porte le nom deSobran. Là il
n’y a ni kiosque ni légende; mais une
 
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