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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0133

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ASIE MINEURE.

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Le premier s’appelle Bounar bachi (la
tête de la source), le second Ghœuk déré
(la vallée céleste), et le ruisseau de Akts
chaghlan.
Bounar bachi est situé dans le voi-
sinage immédiat de la vieille ville. Les
eaux sortent de terre avec assez d’abon-
dance pour former un ruisseau rapide
qui coule dans un bassin entouré de
platanes et de hêtres. C’est le lieu de
rendez-vous le plus fréquenté pendant
la belle saison ; plusieurs échoppes de
café étalent à l’entour leurs divans de
nattes et leurs escabeaux bariolés, où
les habitants viennent s’asseoir pour sa-
vourer la pipe et le narguileh ; les bouf-
fons de toute sorte, les jongleurs de
toutes les nations font de ce lieu le
théâtre de leurs tours, et à certains jours,
le soir, la promenade s’illumine, et aux
réjouissances du matin succède les re-
présentations théâtrales, c’est-à-dire des
marionnettes dont le langage plus que
libre n’effraye cependant pas la grave
société qui les écoute.
Les eaux du Bounar bachi étaient,
du temps de la splendeur de Broussa,
conduites par des canaux souterrains
dans le palais du sultan Mourad, et là,
rendues à la lumière, elles circulaient
dans des canaux de marbre au milieu de
jardins enchanteurs dont il ne reste
plus que le souvenir.
Un grand pilier de maçonnerie, situé
non loin du palais , est regardé par les
habitants comme le premier Sou-Térazi
qui ait été construit en Turquie. Cette
méthode de conduire les eaux a été, se-
lon leur opinion , transportée d’Égypte
où les Arabes la pratiquent de temps
immémorial. Les eaux sont conduites
par des tuyaux de poterie jusqu’en haut
de ces piliers, qui sont creux, et elle
reprend alors une nouvelle impulsion
pour arriver à son but (1). Malgré l’é-
tat d’abandon et de ruine où se trouvent
aujourd’hui la plupart des édifices pu-
blics, le système d’hydraulique est le
seul qui paraisse intéresser la ville et le
seul qui soit encore bien entretenu.
Le ruisseau de Ghœuk déré prend
sa source dans les hautes régions de
(i) Ce système d’hydraulique a été décrit
en détail par le général Andréossy ( Cons-
tantinople ancienne et moderne').

l’Olympe, et coule vers la ville par une
large vallée, la seule de la montagne qui
ait son ouverture vers le nord-est. Il
forme de nombreuses et abondantes
cascades qui, au moment de la fonte des
neiges, présentent un spectacle pitto-
resque et imposant. Un pont d’une seule
arche, et surmonté d’une galerie cou-
verte comme certains ponts de la Suisse,
est jeté sur la vallée, et joint le quartier
arménien au quartier turc. (Voy. pl. 41.)
CHAPITRE XXV.
LES EAUX THERMALES.
Toutes les eaux thermales auxquelles
Broussa doit sa renommée surgissent
d’un des contreforts inférieurs de l’O-
lympe dans la région occidentale de la
ville. Le terrain dans lequel elles pren-
nent naissance est composé de calcaire
de schiste et de grès tertiaire. Rien à la
surface du sol n’annonce qu’à aucune
époque des phénomènes volcaniques se
soient manifestés dans cette région;
mais aujourd’hui l’on sait que la chaleur
interne du globe est la seule cause de
la haute température de certaines eaux,
et les sources qui sont conduites entre
les couches géologiques à une certaine
profondeur dans le sein de la terre en
sortent infailliblement à une tempéra-
ture élevée sans que pour cela la con-
trée où elles apparaissent ait jamais
présenté un caractère volcanique. Si
quelques sources thermales d’Auvergne
et d’autres contrées ne sont pas dans ce
dernier cas, on peut en citer une infinité
d’autres qui surgissent de terrains
crayeux ou calcaires dont la formation
n’est nullement dueaux terrains volcani-
ques. On compte à Broussa sept sources
principales, quatre dans la plaine au
pied de l’Olympe, et trois sur le dernier
contrefort de la montagne. Les quatre
premières sont : Eski Kaplidja (l’ancien
bain chaud), Yeni Kaplidja (le nouveau
bain chaud), Keukurdli (le bain sulfu-
reux), et celui deKara Mustafa qui porte
le nom de son fondateur.
Les thermes sont divisés en trois par-
ties; la première, qui sert de salle d’en-
trée dans laquelle oh quitte ses vête-
ments et l’on se prépare au bain, s’ap-
pelle Djamégan ; la seconde, qui est la
 
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