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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0216

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206

L’UNIVERS

d’Asîamyttium ; il était éloigné de cent
vingt stades ou vingt-deux kilométrés
de ce dernier cap et se distinguait par
un temple de Vénus. Le cap Canæ ou
Ægæ, qui donna son nom à la mer
Égée, formait la limite du golfe Elas-
tique. Canæ était une petite ville des
Locriens; elle était située au pied d’une
montagne entourée, au midi et au cou-
chant par la mer (1).
La côte du golfe Elaïtique était con-
nue sous le nom de Acté (rivage) des
Mityléniens, la plupart des villes de
cette région ayant été fondées par les
habitants de cette île.
Pline mentionne plusieurs autres ri-
vières qui des hauteurs du Gargara se
jettent dans le golfe d’Adramytte no-
tamment les rivières Astron, Carmalus,
Eryannus, etc.; mais il est impossible, à
défaut d’autres renseignements, d’en
déterminer la position exacte. Il en est
de même du fleuve Evenus qui four-
nissait de l’eau aux habitants d’Adra-
myttium (2), et sur les bords duquel
était située l’antique ville de Lyrnessus,
détruite pendant le siège de Troie; ce
dernier fleuve venait du sud, puisqu’il
coulait près de l’ancienne Pitane.
Le territoire d’Adramyttium était
habité par les Ciliciens, sujets d’Éétion,
père d’Andromaque, qui possédait la
ville de Thébé, au pied du mont Plancus,
et qui fut ruinée par Achille, « Eétion
qui habita Thébé dans la verte Hvpo-
placée et gouverna les Ciliciens » (3);
telle était la puissance de la poésie ho-
mérique sur l’esprit des peuples grecs,
que le nom de ces deux villes resta tou-
jours attaché au territoire qu’elles ont
occupé, et ces contrées ne furent jamais
désignées que sous le nom des plaines
de Thébé et de Lyrnessus. Strabon
croyait que de son temps il existait en-
core quelques vestiges de ces deux
villes; il place la première à soixante
stades au nord et la seconde à quatre-
vingts stades au midi d’Adramyt-
tium.
Selon Strabon, les deux villes de
Chrysa et de Cilla étaient situées dans
le voisinage immédiat d’Adramyttium ;
(i) Strab., XIII, 6i5.
(a) Strab., XIII, 614.
(3) II., VI, 4i5.

tout ce pays fut le théâtre des premières
expéditions d’Achille.
CHAPITRE XXVI.
HECATONNÈSE. PITANE.
Dans le détroit entre Lesbos et le
continent il y a un petit archipel qui
offre un excellent mouillage; on l’appe-
lait dans l’antiquité Heeatonnèse qui
est interprété de deux manières par les
écrivains anciens. Il tenait son nom
d’Apollon Hécatéus, ou ce nom signi-
fiait tout simplement les cent îles. Il est
connu des marins modernes sous le nom
de Mosco Nisi (les îles aux veaux). Atar-
née, dont l’emplacement estaujourd’hui
inconnu, donnait son nom à un terri-
toire étendu dont la fertilité était pro-
verbiale. Cette ville a conservé quelque
célébrité parce qu’elle fut le lieu de ré-
sidence d’Aristote pendant que sou oncle
Hermias gouvernait le pays. Elle fut
ensuite donnée aux habitants de Chio
pour les récompenser de leur trahison
envers Pactyas, qui fut livré par eux
entre les mains de Cyrus. Il est vrai que
dans la suite ces insulaires eurent hor-
reur de leur action; l’orge et le blé de
l’Atarnée étaient proscrits des cérémo-
nies religieuses; tout ce qui naissait
dans ce territoire était maudit (1). Ce-
pendant cette malédiction n’arrêta pas
Hystiée, tyran de Milet, qui, étant à Les-
bos, passa sur le continent pour faire
des vivres et enlever les moissons de
l’Atarnée; mais ce pays était occupé par
‘Harpagus, général perse, qui livra un
combat dans lequel Hystiée fut pris et
mis à mort dans la ville de Sardes (2).
Malène, qui fut témoin de la défaite de
ce général, était située au sud d’Atarnée
et sur la rivedroitedu Calque. Ici s’ouvre
une grande vallée courant de l’est à
l’ouest qui sépare la Nlysie de l’Æolide.
Toutes les villes placéesâu nord du fleuve
appartiennent a la première de ces pro-
vinces; mais sous le règne des rois de
Pergame ces frontières furent confon-
dues; nous conserverons l’ancienne ex-
pression géographique.
Un peu au nord de l’embouchure
(1) Hérodote, liv. I, ch. 16t.
(a) Hérodote, liv. VI, ch. 28.
 
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