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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0217
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ASIE MINEURE

du Calque et abrité par l’archipel de
Mosco-Nisi et par l’île de Lesbos s’ouvre
le golfe deTchanderli qui est le premier
mouillage que l’on rencontre en allant
vers le sud. On y reconnaît l’emplace-
ment de l’ancienne Pitane à des carac-
tères non équivoques, mais qui tiennent
plutôt à la topographie qu’à des restes
d’antiquité.
Pitane, vi Ile æolienne,avait deux ports,
elle était située sur une langue de terre
devant laquelle s’élèvent quelques îlots
volcaniques. Le fleuve Evenus, qui va se
jeter dans le golfe d’Élée, coule à quel-
que distance. L’aqueduc qui portait les
eaux à Adramyttium prenait naissance
dans le voisinage. 11 ne paraît pas que
dans l’antiquité les deux ports de Pi-
tane aient reçu le moindre système de
défense, car on les retrouve dans l’état
de pure nature. Les îlots qui les pro-
tègent sont composés d’une roche grise
et compacte. On fabriquait à Pitane des
briques qui avaient la propriété de. sur-
nager sur l’eau (1). C’était sans doute
quelque terre à base de ponce que four-
nissaient les terrains volcaniques. On
tirait de l’île de Rhodes des briques
d’une nature semblable qui furent em-
ployées dans la construction de la cou-
pole de Sainte-Sophie (2).
La petite ville de Tchanderli, qui a
remplacé l’ancienne Pitane, fut à son
tour renversée de fond en comble en
représailles des atrocités que les Turcs
avaient commises à Kidonia; les Psa-
riotes vinrent avec des corsaires débar-
quer dans le port, massacrèrent les Turcs
et incendièrent les habitations.
Ces mouvements étaient le. prélude
de la révolution qui devait détacher la
Grèce du joug des Ottomans. Lesbos et
Cbio, qui ont payé de leur sang ces pre-
mières tentatives d’affranchissement,
attendent encore, l’heure de leur déli-
vrance.
Kidonia, dont le nom turc est Aïvali
(la ville des Coings), fut fondée dans
l’île voisine, mais à uneépoque inconnue.
Les habitants, presque tous Grecs, se
transportèrent sur le continent et bâ-
tirent une ville du même nom. Adonnés
à la marine et au commerce, ils ne tar-
(i) Strab., XIII, 614.
(a) Banduri, Anonyme de Consty, t. Ier.

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dèrent pas à voir leurs entreprises pros-
pérer, et la population de Kidonia dé-
passait vingt-cinq mille habitants. Les
primats de la ville, parmi lesquels il faut,
citer au premier rang Jean OEconomos,
fondèrent des écoles et des établisse-
ments publics, autour desquels se. grou-
pait la jeunesse des îles et du continent
de la Grèce; aussi dès les premiers
symptômes du soulèvement, de la na-
tion grecque, les Cydoniates prirent-ils
les armes pour s’opposer à l’action des
Turcs. Cernés dans leur ville, par des
forces supérieures, ils furent presque
tous massacrés en juin 1821, et la ville
de Kidonia fut livrée aux flammes.
Aujourd’hui elle n’est plus qu’un
amas de décombres habité par quelques
familles de marins qui échappèrent au
massacre.
TEUTHRANIE, CAÏQUE.
La grande vallée arrosée par le fleuve
Caïque. faisait partie de la région de
Teuthranie, qui reçut son nom de Teu-
thras, fils de Télèphe, qui régna sur les
Ciliciens. La ville deTeuthrania, aujour-
d’hui inconnue, était à soixante - dix
stades (environ 13 kilom.) des villes de
Pitane et de Pergame. Trois fleuves arro-
sent la plaine de Teuthranie. Le Caïque,
qui se jette dans la mer aux environs
du port d’Elée, à trente stades environ
du sud de la ville de Pitane, prend
sa source dans le montTemnus, un des
embranchements sud de l’Ida et près
du village de Bakir. Le Caïque porte au-
jourd’hui plusieurs noms : à sa source
c’est le Bakir tchaï (rivière de cuivre) ;
on l’appelle ensuite Ak sou (l’eau blanche)
et après avoir reçu les eaux du fleuve
Sélinus qui vient du mont Pindasus et
passe à Pergame, on l’appelle Bergamo
tchaï. Il reçoit encore les eaux de deux
petites rivières, le Mysius venant des
montagnes au nord de Pergame et le
Cetius qui prit son nom des Cétiens,
sujets de Télèphe (1). Une partie du
bassin inférieur du Caïque portait le nom
de plaine Apia, célèbre autrefois par sa
fertilité. La route de Pitane (Tchan-
derli) à Pergame suit les bords du
Caïque ; elle est bornée au nord par une
(1) Strabon, XIII, 615.
 
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